Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Le tramway d’Angers, un modèle pour Québec?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 21 décembre 2017 4 commentaires

Gaston Déry
Point de vue
Le Soleil

Depuis plusieurs mois, l’engorgement de la circulation dans la région de la Capitale-Nationale occupe toute l’attention de la population et des médias. Il faut reconnaître que nous sommes rendus à la croisée des chemins et qu’une solution doive être privilégiée.

Lors d’un récent séjour à Angers, dans la Loire, j’ai pu constater la présence d’un nouveau tramway qui dessert le centre-ville de la capitale ligérienne. Il serpente du nord au sud et a fait d’Avrillé et des Portes de Ste Gemmes un drain tel un «canal de fer» entre la Loire et la Mayenne. Accompagné de mon ami Thierry Dechaume, une personnalité du domaine culturel et universitaire d’Angers, ce dernier me partageait ses commentaires sur cette nouvelle infrastructure urbaine. Voici son témoignage, reflet de celui des Ligériens.

«Le tram d’Angers, c’est plus qu’un moyen de transport. C’est une main tendue vers l’autre, un chemin qu’on emprunte avec bonheur pour voyager de la Roseraie à Verneau, quartiers jadis dotés de qualificatifs péjoratifs et dévalorisants.

Certes, des arbres ont fait les frais de la nécessité de son tracé et de profondes tranchées ont permis d’installer non seulement le réseau des rails, mais aussi d’enfouir des kilomètres de fils. Toutefois, quand après quatre années de patience et d’inconvénients, la première rame s’est ébranlée, vite, on a compris qu’il allait se passer quelque chose.

Nous avons vu le public du centre-ville se diversifier, les habitants de quartiers excentrés empruntant le beau véhicule arc-en-ciel, ont pu en quelques minutes sans se soucier des problèmes de stationnement accéder à la place du ralliement comme on arrive dans un aéroport. Étonnés, jeunes et plus âgés, confortablement installés dans de beaux wagons, se sont endimanchés et sont allés à la découverte de leur ville mal connue!

Les abords immédiats du tracé ont connu une véritable métamorphose, les façades ont été ravalées, une architecture audacieuse et nouvelle a émergé, la qualité, la beauté se sont donné rendez-vous, la vie des citoyens a changé… le Bien, le Bon et le Beau sont devenus maîtres mots et tout un chacun a pris ce présent offert par la Ville comme un ‘‘cadeau’’ gratifiant.

Un boulevard principal, auparavant embouteillé sur quatre voies, pollué par les échappements et les bruits des moteurs, a vu le silence s’installer par la prise de possession en son milieu de deux rails parallèles où se croisent les trams toutes les six minutes, la dictature de la voiture a été stoppée et les quelques irréductibles s’offrent une voie de circulation de chaque côté à partager avec les bus et les vélos.

Une certaine sérénité accompagne ce fleuve et le tramway constitue désormais un lieu de rencontres… tant de gens s’y croisent pour quelques minutes, mais les yeux, les sourires, les voix disent que la vie est belle avec un point commun ‘‘être de cette ville’’ et en être fier.

Cette fierté, c’est l’écho du sens de la dignité en optant pour un bel ouvrage que représente le tracé et ses aménagements et en posant sur les voies un véhicule magnifiquement peint des couleurs de l’arc-en-ciel, le sentiment est fort d’être respecté, cela est très important pour le ‘‘bien vivre ensemble’’, bien compris par les initiateurs d’un tel projet.»

Angers est une ville paisible qui se compare à Québec de par sa dimension, sa vitalité économique, sa dimension culturelle, le bonheur d’y vivre et ses citoyens fiers et amoureux de leur cité.

Ce témoignage d’un Ligérien engagé peut inspirer nos autorités politiques pour la mise en place d’un projet de société qui sera plus qu’un moyen de transport, mais aussi source d’une qualité de vie et de fierté.

Gaston Déry, Québec

Voir aussi : Tramway à Québec, Transport en commun.


4 commentaires

  1. Insider

    21 décembre 2017 à 18 h 39

    Intéressant comme témoignage. En particulier en regard des changements pour le bruit, la pollution sous toutes ses formes (incluant visuelle). La revalorisation de certains quartiers est aussi intéressant.

    La lecture de ce passage fait réfléchir:

    « Un boulevard principal, auparavant embouteillé sur quatre voies, pollué par les échappements et les bruits des moteurs, a vu le silence s’installer par la prise de possession en son milieu de deux rails parallèles où se croisent les trams toutes les six minutes, la dictature de la voiture a été stoppée et les quelques irréductibles s’offrent une voie de circulation de chaque côté à partager avec les bus et les vélos. »

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  2. Arthuretzeia

    22 décembre 2017 à 08 h 41

    Je ne sais pas s’il serait possible de faire passer le tramway le long du fleuve et des berges aménagées (panorama impayable), pour relier le secteur des ponts et de Laurier au Vieux-Québec, puis remonter vers la colline parlementaire et boucler la boucle le long de René-Lévesque et Laurier vers les centres d’achats…

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    • Insider

      22 décembre 2017 à 08 h 52

      Mes arguments contre seraient la densité trop basse sur une très grande section. Les limites géographiques pour l’effet structurant.

      Au moins dans le scénario Charest il y a déjà une plus grande densité pour une bonne

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    • Insider

      22 décembre 2017 à 21 h 15

      Après avoir marché plus d’une heure aujourd’hui, ça m’a rappelé que l’hiver le long de l’eau, que ce soit le fleuve ou la rivière Saint-Charles, c’est venteux un peu-pas-mal beaucoup. Avec le facteur éolien c’est froid en … ce qui fait que ça perd de son charme.

      2 + 1 = 3

      3/4*100 = 75 %

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