Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


L’ABC du tramway

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 février 2018 16 commentaires

Karine Gagnon
Journal de Québec

Le maire de Québec présentera au gouvernement du Québec, d’ici l’été, un projet de tramway qui devra répondre à différents critères pour jouer pleinement son rôle de colonne vertébrale du futur réseau de transport structurant. En voici un tour d’horizon.

Attrayant, convivial, facile d’utilisation et connecté aux autres modes de transports, voilà les critères de base auxquels devra répondre le tramway, tel que mentionné par l’organisme Vivre en ville, dans son mémoire remis lors des consultations sur la mobilité de 2017.

Afin d’y parvenir, le projet doit prévoir des services offerts à fréquence élevée (aux cinq minutes maximum), avec des départs tôt le matin jusqu’à tard le soir. Il devra aussi être abordable, cela va de soi. Puis, il faudra viser une grande capacité de transport, soit plus que les 120 passagers que peut contenir un Métrobus, par exemple.

Vitesse supérieure

Le principal avantage du tramway réside dans le fait qu’il est aménagé en site propre ou dédié, souligne Christian Savard, directeur général de Vivre en ville. Concrètement, le feu de circulation n’est jamais rouge pour le tramway et rien ne l’empêche de continuer son chemin vers son prochain arrêt.

Il s’avère donc plus rapide et donc plus attrayant. Contrairement aux autobus, il ne doit pas composer avec les automobilistes qui tournent à droite, par exemple, ce qui occasionne des délais, et ce, particulièrement en période de pointe et sur les artères les plus achalandées, comme les boulevards Laurier, René-Lévesque ou dans la Côte d’Abraham.

C’est ce qui a fait dire au RTC, en décembre, qu’il était inutile d’ajouter des autobus, car le système avait atteint sa limite. Pris dans la congestion sur des voies réservées remplies à pleine capacité sur les artères les plus achalandées, les autobus ne suffisent plus. D’où l’intérêt d’un réseau de transport structurant avec un tramway comme pièce maîtresse, qui permettra de passer à une vitesse supérieure et d’être concurrentiel.

Banlieues concernées

Pour être efficace, un tramway doit-il desservir les banlieues ? La réponse est évidemment non. Compte tenu des coûts de ce type d’infrastructure, l’objectif ne consiste pas à l’étendre à l’ensemble du territoire de la ville, mais plutôt de s’assurer de desservir le plus grand nombre de citoyens possible.

Le tramway devra par conséquent être implanté sur les axes les plus achalandés de Québec (boulevard Laurier, colline parlementaire et secteur Saint-Roch), critère auquel ne répondait pas le SRB en raison du tracé qui évitait la colline parlementaire pour passer plutôt par le boulevard Charest. Tout indique que ce choix, qui a été très critiqué par les experts, sera heureusement révisé.

Néanmoins, les banlieues bénéficieront aussi de l’aménagement d’un tramway. Comme l’explique M. Savard, en transportant les gens beaucoup plus facilement dans les secteurs les plus achalandés, avec un véhicule au lieu de plusieurs autobus embourbés dans la congestion, des ressources seront libérées pour améliorer la circulation ailleurs, par l’ajout de Métrobus entre autres.

Connexion avec Lévis

Peu importe ce qu’en pense le maire de Québec, il faudra aussi trouver un moyen de connecter le tramway avec la rive sud afin de soulager la congestion croissante à la tête des ponts.
Le tracé du SRB se rendait inutilement beaucoup trop loin sur le territoire de Lévis, certes. Il s’agit tout de même d’un enjeu incontournable, quand on pense qu’à l’heure de pointe du matin, les trois quarts des déplacements inter-rives s’effectuent de l’ouest de Lévis vers l’ouest de Québec.

Voir aussi : Tramway à Québec, Transport en commun.


16 commentaires

  1. Jean-Sébastien

    4 février 2018 à 22 h 39

    « un tramway doit-il desservir les banlieues ? La réponse est évidemment non. »

    En effet. En l’état actuel, cela ne parviendrait guère qu’à en faire un autre agent de l’étalement urbain.

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  2. Insider

    5 février 2018 à 05 h 31

    « Néanmoins, les banlieues bénéficieront aussi de l’aménagement d’un tramway. Comme l’explique M. Savard, en transportant les gens beaucoup plus facilement dans les secteurs les plus achalandés, avec un véhicule au lieu de plusieurs autobus embourbés dans la congestion, des ressources seront libérées pour améliorer la circulation ailleurs, par l’ajout de Métrobus entre autres. »

    Si seulement la Jeff-Nation pouvait comprendre ce concept relativement simple.

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  3. "Le" lecteur assidu

    5 février 2018 à 09 h 30

    J’ai le pressentiment que  » nous  » allons arriver avec la  » solution Guérette « .

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  4. Jean-François Gosselin

    5 février 2018 à 11 h 24

    Les commentaires sur le site du Journal de Québec sont déconcertants (quoique rien de nouveau là-dedans). « JE vis en banlieue et le tramway ne passera pas sur le bord de MA porte, donc j’en veux pas » c’est tellement la réflexion la plus niaiseuse, tout comme le « ça prend un référendum! » Le gouvernement investit en ce moment 265 millions pour la réfection de la route de la Baie James, de l’argent des taxes et impôts fédéral et provincial pour moins d’une centaine de véhicules par jour. « Pourtant cette route ne passe pas sur le bord de MA porte ». D’aucun ne réclame pourtant un référendum. Quand 450 millions en argent du fédéral ont été dépensés dans la construction de la Canada Line à Vancouver, personne ne s’est insurgé, pourtant, c’est encore plus éloigné de Val Bélair…! Je ne comprends vraiment pas comme ces gens « réfléchissent »…

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  5. denisb

    5 février 2018 à 11 h 35

    Je vis en banlieu. J’utilise le transport en commun pour aller travailler en ville. Je pense qu’effectivement il faut trouver une solution pour améliorer le transport en commun en ville afin d’améliorer le confort et la capacité du réseau.
    Est-ce que le tramway est la solution ? j’avoue que je ne sais pas. Je n’ai pas assez d’information sur les différentes options disponibles pour en juger,
    Toutefois, ce que je redoute, c’est qu’on fasse un système où il faudra absolument prendre le tramway pour aller en ville. Je m’explique. Je ne voudrais rien savoir d’un système où je dois prendre l’autobus pour me rendre à un endroit pour ensuite devoir prendre le tramway pour me rendre à mon travail. Actuellement, j’utilise les express et ce que j’aime avec ce circuit c’est justement de ne pas avoir à faire de transfert.

    Dans mon coin, on avait un bus qui se rendait toujours jusqu’à l’université Laval sans transfert à toutes les heures de la journée. Mais à un moment donné, on a décidé de l’arrêter à la gare de Ste-Foy en dehors des heures de pointe. Ce fut la pire erreur. L’achalandage durant ces heures a grandement diminué, car d’avoir à prendre un transfert, surtout pour le retour quand il faut attendre un bus longtemps dans un nowhere, c’est la pire expérience que tu peux offrir en transport en commun.

    Alors un tramway (ou quelque chose de semblable), oui je veux bien mais si on ne m’oblige pas à faire des transferts.

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    • Insider

      5 février 2018 à 12 h 39

      @ denisb

      « Ce fut la pire erreur. L’achalandage durant ces heures a grandement diminué, car d’avoir à prendre un transfert, surtout pour le retour quand il faut attendre un bus longtemps dans un nowhere, c’est la pire expérience que tu peux offrir en transport en commun. »

      Uno,

      Dans le réseau de l’avenir le transfert se fera dans un pôle d’échange ( « hub » ) où l’attente sera confortable.

      Secundo,

      La fréquence sera moins élevée sur les parcours qui font la tournée du laitier en banlieue. Les transferts se feront vers des parcours rapides et à haute fréquence ( le plus rectiligne possible et avec moins d’arrêt ).

      « Est-ce que le tramway est la solution ? j’avoue que je ne sais pas. Je n’ai pas assez d’information sur les différentes options disponibles pour en juger, »

      Puis-je vous suggérer de visionner la vidéo de la présentation qu’a fait Jarret Walker au colloque à Québec en 2017? Son concept de liberté est intéressant et démystifie la peur des transferts.

      La vidéo est disponible ici:
      https://youtu.be/2aosjmLOdqU?t=1685

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      • Insider

        5 février 2018 à 15 h 21

        Prière de lire ceci avec attention avant de répondre svp.

        « Les transferts se feront vers des parcours rapides et à haute fréquence ( le plus rectiligne possible et avec moins d’arrêt ). »

        Merci!

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      • Denisb

        5 février 2018 à 22 h 51

        Insider

        Intéressant la vidéo, merci

        Mais je persiste à aimer mieux ne pas avoir de transfert que d’avoir à en faire un, surtout pour le retour car c’est au retour que les fréquences sont moins fortes pour notre bus vers la banlieu. Et si on doit attendre notre transfert, on a beau avoir un lieu confortable, ça reste que d’attendre cause un délai supplémentaire qui n’est pas apprécié.

        Mais j’ai bien hâte de voir ce qu’on va nous proposer concrètement. Je suis persuadé qu’il est possible de faire quelque chose de bien si on s’en donne vraiment les moyens. Le problème, (et c’est surtout ça ma crainte) c’est que j’ai souvent l’impression qu’on ne se donne pas les moyens de faire quelque chose de bien en ce qui concerne le transport collectif. Et le demi-mesuire peut amener quelque chose de pire que ce qu’on a.

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      • Insider

        6 février 2018 à 07 h 12

        Avec Nomade Temps-Réel j’arrive à planifier quelque chose à l’intérieur de 15 minutes même au retour. Si c’est imprévu (sans planification possible), en banlieue c’est le taxi pour partir du ou aller chercher un parcours Métrobus.

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    • marc guy

      5 février 2018 à 13 h 09

      on a construit de beau abri-bus chauffer et tres cher pour attendre lontemp votre transfer, un tramway rapide risque d’etre inutile si il faut attendre un bus ou deux si le tramway ne passe pas pret de ma residence et ne ce rend pas a ma destination

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      • Insider

        5 février 2018 à 15 h 19

        « on a construit de beau abri-bus chauffer »

        Pouvez-vous prendre le temps visionner la vidéo? De toute évidence vous n’avez pas écouté ce que M. Walker avait à dire.

        Et tant qu’à y être, soyez honnête! Les abribus « tres cher » (sic) sont utilisés pour des parcours à haute fréquence comme un Métrobus?

        Voulez-vous un abribus chauffé et un parcours Métrobus près de chaque maison en banlieue?

        Ou encore pire, j’ose croire que vous n’êtes pas sérieux en réclamant un tramway près de chez-vous en banlieue!

        Misère…

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  6. R. Bouffard

    5 février 2018 à 14 h 27

    Transport à Vancouver,

    Pas de conducteur, des barrières automatiques à l’entrée pour vérifier le billet et des inspecteurs à l’occasion qui vérifient si le passager a payé son billet.

    Le lien: https://www.youtube.com/watch?v=RLZnmUxrEKE

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  7. Yannick Chouinard

    5 février 2018 à 18 h 19

    « Mais à un moment donné, on a décidé de l’arrêter à la gare de Ste-Foy en dehors des heures de pointe(…)car d’avoir à prendre un transfert, surtout pour le retour quand il faut attendre un bus longtemps dans un nowhere, c’est la pire expérience que tu peux offrir en transport en commun. »

    La gare de Ste-Foy un « nowhere » ?! Cette affirmation est plutôt grossière: transiter dans une gare c’est le béaba du transport collectif. Qui plus est, maintenant que le RTC a opté pour les horaires en temps réel, c’est aisé de prévoir ses correspondances avec un minimum d’attente.

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    • Denisb

      5 février 2018 à 22 h 40

      M. Chouinard

      Allez-y et attendez là pendant une heure. Vous allez trouver le temps long. Il n’y a rien à faire d’autre que d’attendre là-bas. C’est le temps qu’il faut attendre si on manque notre bus nous.

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  8. RemD

    6 février 2018 à 15 h 30

    Bien d’accord avec les inquiétudes de Denisb.

    Le seul moyen de rendre un transfert acceptable est s’il finit par nous faire gagner du temps sur le trajet total. Heureusement, ce serait probablement le cas avec un tramway, puisque celui-ci roulerait beaucoup plus rapidement qu’un autobus (n’ayant pas à se farcir le traffic ou l’attente aux feux de circulation, comme c’est actuellement le cas en autobus).

    L’approche actuelle du RTC, qui est (était?) de multiplier les parcours directs est maintenant intenable, puisqu’il y a trop d’autobus pour la capacité d’accueil des couloirs routiers.

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    • Insider

      6 février 2018 à 17 h 05

      « L’approche actuelle du RTC, qui est (était?) de multiplier les parcours directs est maintenant intenable, »

      On pourra bientôt écrire « était ». Par contre il faudra accepter de passer par dessus la barrière psychologique des transferts.

      Si vous ne me croyez pas, visionnez cette vidéo:

      Consultations publiques RTC – Construisons le réseau de l’avenir

      https://youtu.be/b__iMXd-pi8?t=180

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