Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


L’ABC du tramway, la suite

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 février 2018 3 commentaires

Karine Gagnon
Journal de Québec

Parmi les ingrédients incontournables de la recette du succès pour le projet de tramway à Québec figure la capacité du maire Régis Labeaume à s’en faire un promoteur acharné et efficace.

Faut-il le rappeler, le premier élu de Québec a failli à la tâche en ce qui concerne le projet de SRB, lequel a dû être abandonné après le retrait de la Ville de Lévis, principal partenaire de Québec dans l’aventure. Il devra se montrer beaucoup plus convaincant dans le cas du tramway, projet qu’il privilégiait au départ, avant que le gouvernement lui demande de réfléchir à une option moins coûteuse.

Il est utile de garder en mémoire que Québec et Lévis avaient par ailleurs arrêté leur choix sur un SRB évolutif, qui pouvait être transformé en tramway vers les années 2041. Dans l’étude SRB-tramway de 2015, on calculait en effet que dans moins de 25 ans, le SRB aurait atteint son point de saturation, selon les prévisions d’augmentation des ménages.

Élargissement des autoroutes

Il faut dire que malgré un plan de mobilité durable présenté en 2011, le maire a mis du temps à s’imposer en défenseur du transport en commun. Pendant un débat de la campagne électorale de 2013, il avait même répliqué à son adversaire qu’il ne connaissait pas « 100 personnes à Québec qui rêvent demain matin de prendre l’autobus ». Pour lui, l’élargissement des autoroutes était la solution à préconiser contre la congestion.

Depuis, le maire a obtenu de multiples investissements pour l’élargissement des autoroutes Henri-IV et Laurentienne. Il attend l’étude commandée par le gouvernement du Québec avant de se prononcer sur un troisième lien, qu’il ne faut pas mettre en opposition avec un projet de transport en commun structurant, a-t-il souvent répété, avec raison.

Plusieurs sondages scientifiques ont démontré au fil des ans l’appui des citoyens envers un tel projet. Aussi, M. Labeaume doit maintenant utiliser tout son poids politique, le même qui lui a permis d’aller de l’avant avec l’amphithéâtre, pour permettre à Québec de passer à un niveau supérieur, comme l’ont fait toutes les autres villes de plus de 500 000 habitants au pays. À l’heure où fédéral et provincial se montrent ouverts à financer, la conjoncture ne pourra jamais être plus favorable. Le maire doit y croire résolument.

Appel à des ambassadeurs

Il serait également judicieux que le maire s’entoure de personnalités connues de la région de Québec, tant du milieu des affaires que de la culture ou des sports, qui croient au transport en commun pour participer à la promotion du projet à titre d’ambassadeurs. Cette façon de procéder permettrait de mieux le faire connaître, de favoriser la plus grande adhésion possible, mais aussi de contrer la désinformation sur le sujet.

À cet effet, le maire devra notamment bien expliquer les impacts du projet sur la circulation automobile, qui ne peuvent qu’être positifs puisqu’en attirant un plus grand nombre d’utilisateurs, le tramway permettra d’atténuer la congestion sur les routes. Il devra aussi rappeler les effets positifs attendus pour les banlieues, et non seulement pour les secteurs les plus achalandés au centre.
Lorsqu’il aura présenté le projet de tramway, d’ici l’été a-t-il promis, M. Labeaume a l’intention de consulter en amont. C’est une bonne nouvelle. Dans le cas du SRB, ces consultations sont venues trop tard. Il faut néanmoins se consoler : le tramway devance le SRB à bien des égards, tant sur le plan de l’efficacité, du confort, que de l’attractivité. Québec finira donc par sortir gagnante de ces tergiversations.

Un billet précédent L’ABC du tramway

Voir aussi : Tramway à Québec.


3 commentaires

  1. Insider

    9 février 2018 à 07 h 28

    « Parmi les ingrédients incontournables de la recette du succès pour le projet de tramway à Québec figure la capacité du maire Régis Labeaume à s’en faire un promoteur acharné et efficace. »

    Je ne suis pas un fan de Labeaume, par contre je n’exigerais pas qu’il soit acharné. S’il démontre un leadership et une efficacité dans ce dossier comme l’ont fait les politiciens dans d’autres villes, ce sera à mon humble avis beaucoup mieux. L’acharnement je le laisserais aux médias poubelles et aux politiciens ( et ex ) opportunistes.

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  2. Omer

    9 février 2018 à 10 h 43

    Et qu’arriverait-il si Labeaume « vendait » le projet structurant aussi bien que son Colisée ET que la population continuait de prendre l’auto en solo ?

    Les médias mettent la réussite de ce projet sur les épaules d’une seule personne. Bien que sa position lui permette d’être convaincu et convaincant vis-à-vis la population, il demeure que chaque citoyen doit être un acteur de changement pour que la congestion diminue et que le traffic soit au pire fluide.

    80% des gens prennent l’auto à Québec. Labeaume a bien beau être un bon vendeur de balayeuse et amener un projet pertinent et efficace, chaque citoyen a sa responsabilité.

    On peut déjà anticiper que ce projet structurant ne passera pas par Val-Bélair, Ste-Émile et cie. Les gens qui demeurent ces secteurs doivent déjà penser qu’ils devront laisser leur voiture dans un éventuel parc-o-bus/parc-o-tramway, dans la mesure où ils souhaitent vivre ce changement afin de faire la différence.

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    • Insider

      9 février 2018 à 18 h 46

      @ Omer

      Ce que vous énumérez devrait être dans le coffre d’outils d’un bon leader pour ce type de projet. Je partage votre point de vue. Nous n’avons surtout pas besoin d’un bon vendeur de balayeuses ou de voitures usagées.

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