Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Les règles d’or du «tsar du tramway»

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 19 mars 2018 14 commentaires

Karine Gagnon
Journal de Québec

Le Journal s’est entretenu avec celui qui mène le premier projet de réseau de tramway à New York.

NEW YORK | Un tramway efficace a besoin de circuler sur des voies dédiées, et Québec doit éviter de tomber dans le piège des compromis de dernière minute. Telle est l’une des règles d’or qu’évoque Adam Giambrone, «tsar du tramway», que Le Journal est allé rencontrer à New York, où il dirige le premier projet du genre en 70 ans.

Comme Québec, New York planche sur son premier réseau de tramways depuis les années 50. Si tout se passe comme prévu, et que les études environnementales reçoivent le feu vert au cours des prochains mois, le Brooklyn Queens Connector, ou BQX, devrait relier ces deux secteurs d’ici 10 ans.
Le tracé s’étend sur près de 26 kilomètres, le long de l’East River.

Afin de diriger ce grand projet, estimé à 2,5 milliards de dollars américains et lancé par le maire Bill de Blasio, la Ville de New York a recruté celui que l’on surnomme là-bas le «tsar du tramway».
D’abord conseiller municipal à Toronto, M. Giambrone a aussi siégé comme président du conseil de la Commission de transport de Toronto (CTT). Il y a développé tout un réseau de tramways en banlieue. La plus grande ville canadienne détient en effet une vaste expertise, comme elle ne s’est jamais départie de ce moyen de transport depuis 150 ans.

(…)

Dans toutes les villes, le principal défi consiste à assurer une voie dédiée – ou réservée – pour le tramway sur tout le parcours, comme ce sera le cas à Québec.
Dans cette optique, il faudra éviter de se laisser tenter par les compromis de dernière minute qui ne seraient pas nécessaires afin d’accommoder la circulation automobile, par exemple.
«Il ne faut permettre la circulation mixte sur la voie à certains endroits que si c’est vraiment nécessaire, car un tramway dans la circulation, c’est un désastre, expose M. Giambrone. Un seul de ces compromis peut détruire la qualité du service.»

(…)

Le succès du système dépendra aussi de la qualité de ses correspondances avec les autres services en place, soit l’autobus et le trambus dans le cas de Québec.
Il faut par exemple limiter le nombre de transferts à effectuer, et éviter que les usagers doivent marcher à l’extérieur pour faire le lien entre autobus et tramway, et à plus forte raison à Québec, où neige et pluie sont abondantes.

Quant aux délais pour réaliser le projet, estime M. Giambrone, si on veut être réaliste, il faut compter au moins six à huit ans, à plus forte raison si on doit aménager des parties souterraines, comme ce sera le cas à Québec.

La suite

Voir aussi : Tramway à Québec, Transport en commun.


14 commentaires

  1. Dominique

    19 mars 2018 à 10 h 09

    Si je comprends bien, ils estiment à environ 9 ans pour faire 26 km de Tramway? Et ici on crois faire la même chose en 5 ans?

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    • Undefined

      19 mars 2018 à 11 h 12

      « Quant aux délais pour réaliser le projet, estime M. Giambrone, si on veut être réaliste, il faut compter au moins six à huit ans, à plus forte raison si on doit aménager des parties souterraines, comme ce sera le cas à Québec. »

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      • Likeaboss

        19 mars 2018 à 15 h 32

        Une certaine chose me chicote. Je ne comprend pas pourquoi on continue de nommer cela un tramway, quand c’est davantage un train léger sur rail (LRT).

        Je sais que c’est insignifiant, mais j’ai l’impression que tramway donne l’image d’une technologie dépassée. Pourtant, je suis persuadé que c’est pour une raison de communication qu’on a choisi de nommer ça tramway, alors je ne comprend pas d’où viens ce choix (je comprend davantage la justification des comms de nommer le SRB un trambus disons, vue l’échec du dernier projet).

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      • Gérald Gobeil Utilisateur de Québec Urbain

        19 mars 2018 à 16 h 56

        @ Likeaboss

        J’ai eu le bonheur de prendre le tramway tout neuf d’un parcours à Paris, récemment, et ce n’était pas du tout une « une technologie dépassée » pour tout le monde qui appelait ce moyen de transport (c’était plein) « le tram ».

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      • Undefined

        19 mars 2018 à 16 h 16

        « Pourtant, je suis persuadé que c’est pour une raison de communication qu’on a choisi de nommer ça tramway, alors je ne comprend pas d’où viens ce choix »

        Je présume que l’on s’est dit que de toute façon Monsieur et Madame Tout-Le-Monde allait appeler ça un tramway.

        Serait-ce une question à poser en séance d’information et de consultation?

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      • Alain Manseau Utilisateur de Québec Urbain

        20 mars 2018 à 09 h 06

        @Likeaboss

        Parce que ce n’est pas un train léger sur rail. De façon générale, un Train léger sur rail est plus rapide et ne circule par dans les rues. Le REM de Montréal est un train léger sur rail.

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      • dae

        20 mars 2018 à 09 h 21

        C’est étonnant cette pensée nord-américaine de voir le tramway comme un objet du passé.
        En Europe le tramway est le mode de transport moderne, très confortable et agréable, qui se développe un peu partout, notamment dans les villes où le sous-sol est déjà trop plein et ne permet plus de ligne de métro supplémentaire.
        En passant, Nice en France est en train de créer une ligne de tramway qui passera aussi dans des tunnels.

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    • Undefined

      19 mars 2018 à 11 h 15

      New-York et Québec. Même complexité pour déplacer les infrastructures,même réglementation etc. pour réaliser les travaux dans les deux villes?

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      • Rene Utilisateur de Québec Urbain

        20 mars 2018 à 19 h 01

        Quitte à faire rire de moi je trouve, toute proportion gardée, que New York et Québec ont beaucoup en commun :
        – Deux pôles urbains forts relativement d’égale importance, Lowertown et midtown pour New York et la Colline et Ste-Foy pour Québec.
        – Un centre long étiré et enclavé, New York parce que Manhattan est une île et Québec parce que le plateau est cerné par le fleuve et ses caps. New York est accessible par ses ponts et Québec par ses côtes.
        – Peu de terrains vacants pour des projets d’infrastructure. Pour Québec (bien que la densité est très loin de celle de New York) presque 100% du territoire du plateau est occupé et il y a seulement 3 axes routier qui relient les deux pôles.

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      • Insider

        20 mars 2018 à 19 h 46

        @ Rene

        Lire les réponses Jean-Fran^cois et paradiso ci-dessous svp.
        Au moins pour ce qui est de la sur-réglementation NY est un cauchemar pour réaliser des travaux. Parlez-en aux restaurateurs québécois qui y ont établis des restaurants.

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  2. Jean-François Gosselin

    19 mars 2018 à 11 h 50

    Les délais et les coûts à New York sont généralement beaucoup plus élevés, pour une série de raisons. Un des meilleurs exemples c’est le 2nd avenue subway, qui coûte pratiquement 3 fois plus cher que n’importe quelle autre ligne de métro ailleurs dans le monde.

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    • paradiso Utilisateur de Québec Urbain

      19 mars 2018 à 21 h 15

      En effet, on surestime la capacité d’agir des Américains. L’État et la ville de New York sont parmi les plus réglementés aux États-Unis. Faire installer le gaz dans une maison dans le respect des normes peut prendre des mois.

      En ce qui concerne le BQX, il faudra également tenir compte du nombre de mauvaises surprises pouvant survenir durant le chantier. Les infrastructures de New-York sont délabrées. Une fuite d’eau par-ci, un effondrement de chaussée par-là. Cette ligne traversera des quartiers industriels vieux de 120 à 150 ans.

      Si ça peut en consoler certains, il n’y aura pas de miracle à NYC. Mais ce n’est pas une raison pour rester les bras croisés. J’espère que Québec ira de l’avant et que le projet du maire Labeaume survivra aux changements de gouvernement.

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  3. urbanoïd

    19 mars 2018 à 20 h 09

    Il faut absolument que le nouveau tramway soit facile à accès pour les touristes. (Bornes multilingues pour acheter des billets) J’arrive d’Asie et c’est un élément clé pour se déplacer lorsqu’on visite.

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