Si on ne peut empêcher les automobilistes de prendre leur véhicule pour aller au travail, autant les arrêter à mi-parcours. Une idée qui chemine à la Ville de Québec consiste à inciter les conducteurs à se stationner en périphérie pour ensuite utiliser le transport en commun jusqu’en ville.
« On n’a pas encore de projet définitif à mettre en place demain matin, mais je pense que ce serait assez facile à implanter », indique Ann Bourget, conseillère municipale responsable des dossiers de l’environnement, au sujet de l’idée dont la paternité revient au maire Jean-Paul L’Allier.
En clair, le conducteur laisserait son auto dans un stationnement – centre commercial ou autres – pour y être cueilli par un autobus. Après sa journée de travail, le transport en commun le laisserait au même endroit, d’où il repartirait vers chez lui.
« Il faudrait certainement implanter ce système sur le réseau des métrobus 800 et 801, fait valoir la conseillère Bourget. On doit consolider ce type de mesures là où il y a le plus de population pour qu’on puisse acheminer le flot de travailleurs vers les lieux de travail, au centre-ville ou ailleurs. »
Des incitatifs
Difficile de faire changer les habitudes des gens s’ils n’y voient pas d’avantages. Diverses mesures incitatives pourraient donc rendre plus alléchante l’idée de laisser son auto à mi-chemin. Par exemple, indique Mme Bourget, un rabais sur la carte de transport ou un quotidien gratuit dans l’autobus chaque jour. La carotte plutôt que le bâton. « On pourrait aussi envisager d’accumuler des crédits pour venir stationner au centre-ville en d’autres temps moins achalandés, dit-elle. Les soirs de spectacles, par exemple. Ça pourrait amener les gens à consommer plus de produits au centre-ville. » Cela s’ajouterait à l’idée d’une déduction fiscale pour les usagers du transport en commun, tel que prôné par les maires des 10 plus grandes villes du Canada.
Outre des incitatifs financiers, les avantages du transport en commun comme tels doivent être mis en évidence. « Avoir le temps de relaxer, d’écouter la radio ou de la musique avec un baladeur, le temps de lire, de faire sa liste d’épicerie, de déconnecter entre le boulot et la maison autrement que dans le stress du trafic », sont autant de bonnes raisons de prendre l’autobus, souligne Mme Bourget. C’est pourquoi la conseillère municipale trouve qu’une seule journée sans auto, ce n’est pas assez pour prendre conscience des bons côtés du transport en commun. Au départ, on passe trop de temps à s’adapter aux horaires et aux trajets pour savourer vraiment les avantages. « La première journée, c’est emmerdant, admet-elle. Mais la deuxième journée, on s’ajuste, et la troisième, on apporte son livre ou son journal. L’idéal serait d’avoir une semaine sans auto. » La proposition des stationnements doit faire partie d’un ensemble d’idées visant à rendre le réseau de transport de Québec plus « convivial ». « Il faut qu’on développe une vision transport que l’on n’a pas à la Ville de Québec, analyse Mme Bourget. C’est en train de se travailler. La commission du transport doit nous déposer un rapport à la suite de ses consultations publiques et le Réseau de transport de la Capitale (RTC) s’est donné un plan de développement du transport en commun. C’est ça qu’il nous faut articuler. »

22 septembre 2004. Reproduit avec autorisation
« l’idée dont la paternité revient au maire Jean-Paul L’Allier« . Est-ce que je viens de lire que J-P L’Allier à INVENTÉ les stationnements incitatifs?



22 septembre 2004 à 09 h 58
Une approche avec laquelle je suis entièrement d’accord.
Plutôt que de faire de l’étalement des transports en commun pour s’adapter à l’étalement urbain – ce qui coûte très cher en ressources, il vaut mieux retenir l’idée de faire des « vestiaires à bagnoles » à l’entrée de la ville. Quand on entre en ville, on laisse sa bagnole au vestiaire.
Pour que ça fonctionne, il faut que celui ou celle qui veut passer outre au vestiaire en assume les coûts. Il faut DISSUADER les gens qui n’ont pas besoin de voiture en ville d’y entrer avec. Des mesures dissuasives sont nécessaires (et les villes qui ont vraiment voulu démontrer leur volonté de prendre le taureau par les cornes l’ont fait).
Donc, des stationnements dans des endroits déjà amochés (les abords d’autoroute par exemple) et de là, des lignes rapides, sur voie prioritaire, avec des autobus articulés à grande capacité.
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22 septembre 2004 à 10 h 11
Je suis toutefois en désaccord avec l’idée de toujours vouloir servir des bonbons gratuits (que les usagers réguliers paieront, comme d’habitude).
Des bonbons pour utiliser un service douteux, ce ne seront que des bonbons : ce n’est pas très nutritif des bonbons et ça coûte cher.
Et parmi les bonbons, l’idée de donner des heures de stationnement gratuit au centre-ville le soir à ceux qui prendront l’autobus le jour est le plus empoisonné. Aussi bien dire qu’on mettra en place un réseau de transport pour les navetteurs, mais que le soir, les autobus rentreront au garage car on préfère que les gens viennent en ville en voiture.
Un vrai réseau de transport urbain n’est pas uniquement un réseau de navetteurs, mais un réseau qui permette de se passer d’une bagnole en ville et ça, 24 heures par jour.
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22 septembre 2004 à 13 h 09
J’espère qu’en disant qu’on « songe à », on souhaite pas nous faire croire que la ville n’y avait pas déjà pensé! Si c’est le cas, je me demande où ils avaient la tête depuis 20 ans…
Ça me fait aussi penser à un long commentaire que j’avais écrit il y a quelques temps, sur la revitalisation du boulevard/autoroute Charest (que je ne répèterai pas ici, si vous le désirez, suivez le lien ci-dessous et allez lire les derniers commentaires). Ça pourrait être plus efficace que de tenter de relier des stationnements incitatifs (qui doivent
être desservis rapidement par l’autoroute pour que ça soit moindrement efficace) aux parcoursc existant de métro-bus.
https://www.quebecurbain.qc.ca/archives/000338.html#000338
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24 septembre 2004 à 12 h 07
Il y existe déjà des stationnements de ce genre qui ont été aménagés spécialement pour cet usage. Malheureusement, ils ne servent pas de vestiaires à voitures. L’un d’eux (ils portent un nom qui m’échappe) est situé sur le boulevard du Jardin à la hauteur de la rue des Roses qui se situe dans la 77ème couronne. Personne ne veut interompre son parcours à 1h de bus du centre-ville !!! Bref une bonne idée, en principe… Mais qu’on ne peut surtout pas qualifier de nouvelle.
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