Jean-François Cliche
Le Soleil
«Des maisons à moins de 200 000 à 225 000 $ pas loin du centre-ville, il n’en pleut pas», confirme pour sa part Yvan Gagnon, copropriétaire de la succursale de La Capitale à Québec et agent d’immeubles dans la première couronne de banlieue (Duberger, Neufchâtel, Les Saules) depuis 20 ans. Les quelques propriétés qui arrivent sur le marché s’envolent en quelques jours, dit-il, «encore que ça semble se calmer, tranquillement pas vite, depuis quelque temps. Ça peut prendre jusqu’à une semaine ou deux, des fois».
11 mars 2009 à 07 h 25
Le prix des maisons, c’est une question d’offre et de demande. Or l’offre de « maisons pas loin du centre ville » est relativement stable alors que la demande a tendance à augmenter.
N’oublions pas que la région de Québec est la région métropolitaine qui a le plus bas taux de chômage à l’est du Manitoba. À Québec, le monde a une job. Et ça attire du monde. Et le 400ème n’a rien fait pour éloigner les gens de Québec…
D’autre part, les taux d’intérêts sont très faibles. Il est possible d’obtenir un taux hypothécaire de 3%. Si on doit emprunter 200 000 $ pour une maison, cela nous coûte 6000$ en intérêt par année, soit 500$ par mois. Bien sûr, il faut ajouter le paiement du capital, les taxes et l’énergie, mais quand même, ce dont il faut se rendre compte, c’est qu’en raison des taux d’intérêt actuels, il y a beaucoup de monde qui peut se payer une maison de 200 000 $.
La demande est grande, l’offre est restreinte…
Québec est victime de son succès!
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11 mars 2009 à 07 h 30
Cercle vicieux. la ville restreint l’étalement urbain ce qui cause
la rareté donc l’augmentation ce qui restreint l’achat par les
jeunes familles qui non pas d’autres choix d’aller de plus en plus
loin et de faire de l’étalement urbain.
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11 mars 2009 à 07 h 59
Ce sujet était évidemment incontournable pour monlimoilou.com…
Mon approche:
http://blog.monlimoilou.com/index.php/2009/le-choix-des-jeunes-familles-ca-part-tellement-vite-il-faut-quasiment-etre-en-vacances-pour-acheter-une-maison-dans-limoilou/
Choc des valeurs, choix collectif d’un modèle d’aménagement urbain… Excellent dossier du soleil!
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11 mars 2009 à 08 h 38
Voilà un débat sain qui permettra de se comprendre mutuellement. Les choix qu’un couple fait pour faire vivre sa famille et conditionné per plusieurs facteurs.
La grande ville fait disparaître de plus en plus la vie de quartier et je me suis opposé au sport et à la culture en power center.
Un exemple le super PEPS et l’anneau de glace. Outre le football, la natation, le golf intérieur, le badminton, etc…, le super PEPS offrira les services de soccer intérieur et extérieur. Juste à coté l’anneau de glace couvert, outre la piste de vitesse sur patin, offrira aussi deux autres glaces pour le hockey et la courte piste. Une concentration au même endroit de tous les sports juste à coté des salles de spectacle Albert-Rousseau et du pavillon Casault. Mais pour y avoir accès ,il faut se déplacer et pour plusieurs assez loin. Le transport en commun avec une poche de hockey, pensez-y pas. Il faut avoir un centre d’excellence mais aussi des terrains locaux pour pratiquer en famille le sport et la culture…
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11 mars 2009 à 09 h 41
Malheureusement, la plupart d’entre nous sommes conditionnés à l’effet qu’une famille ne peut s’épanouir qu’à l’intérieur d’une petite maison de banlieue entourée de pelouse, dans une rue pas trop passante si possible.
Tant que nous serons programmés de cette façon, il y a fort à parier que cette situation va perdurer. Après tout, ce mode de vie nous a été transmis via nos voisins du sud, depuis une cinquantaine d’années seulement.
Pouvons-nous imaginer vivre comme le reste du monde, c’est-à-dire dans des copropriétés, au coeur de quartiers vivants et sécuritaires, à proximité des services, ôù il serait possible d’aller faire ses courses à pied?
Pour certains, une telle solution relève du gauchisme, voire du misérabilisme. Je sais, nous sommes à Québec, il faudra que les Américains nous montrent la route d’abord, quand ils auront réalisé qu’un autre mode de vie que celui que nous connaissons est possible. Déjà, une certaine tendance se dessine. On voit, dans certaines villes d’avant-garde, de telles communautés s’installer le long des grands axes de transport en commun. Les jeunes familles y trouveront leur compte; la nature, dont nous faisons partie, aussi.
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11 mars 2009 à 10 h 11
« Des maisons à moins de 200 000 à 225 000 $ pas loin du centre-ville »
200K c’est déjà très cher.
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11 mars 2009 à 10 h 30
Comme bien des gens, ma conjointe et moi voulions acheter une maison avant de partir une famille. Personnellement j’ai toujours voulu habiter en ville. Mais bordel que c’est difficle de « déProgrammer » les gens !! On vient de faire l’achat un magnifique Condo près de la rue Cartier et les gens proche de moi n’en reviennent pas. Voici quelques exemple des commentaires que je reçois et mes réponses:
-Mais Gilles… t’as pas de terrain !!
-Je répond heuu oui en fait j’en ai un… les plaines… et en plus c’est pas moi qui tond la pelouse !
-QUOI !! tu vas vendre ta voiture ??
– Ben oui… le Metro Cartier, la pharmacie, le Rona de quartier… tout est a moins de 5 minutes de marche… Si j’ai besoin d’une voiture je prendrai Communauto.
-T’as des voisin en haut et en bas… t’auras jamais la paix.
-Et toi en banlieu, ton voisin arrière qui fait des méchouis à toutes les fins de semaines, ton voisin de gauche qui taponne sur son civic 99 en pesant sur le gas a tout les 5 minutes… La « paix » c’est un concept tellement relatif.
En fin de compte vivre en ville c’est un choix basé sur des valeurs personnelles… mais bon dieu que ce serait bien de ne pas se faire regarder avec ces gros yeux qui te prennent quasiment en pitié oh pauvre futur urbanite !
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11 mars 2009 à 11 h 02
@ Gilles
Étant dans le quartier, je peux apprécier aisément votre propos.
En parlant du « Rona de quartier », ce dernier est situé rue Crémazie. Fort utile!
J’ose croire qu’il ne fermera pas un jour afin de nous obliger à devoir aller dans les « power center ». Personnellement, je favorise toujours les commerçants de mon quartier. D’abord.
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11 mars 2009 à 11 h 41
La question me semble passablement complexe…
De 1955 à 1975 environ, on a développé à Québec une grande étendue de banlieues. Avec des terrais 1 fois et demi à 2 fois la taille de ceux des banlieues équivalentes d’aujourd’hui, elles étaient moins denses que celles qu’on construit aujourd’hui. Pourtant, on y trouvait tous les services de proximité nécessaires, et une grande partie de ceux-ci étaient accessibles à pied pour la plupart des banlieusards.
La question que je me pose donc, c’est d’où viennent les différences (dépendance à l’automobile, absence de services de proximité, etc.) entre ce modèle d’urbanisme et de mode de vie d’aujourd’hui et le même modèle 40 ans auparavant? D’autant plus que le transport en commun est meilleur qu’il y a 40 ans, et que les nouveaux quartiers sont plus denses, ce qui devrait avantager le cas actuel et non le contraire.
Pourrait-on croire que ces premières banlieues étaient toutes à distance de marche des « noyaux urbanisés » ou « centre villages » existant déjà? J’en doute fort à voir les cartes historiques de la ville, du moins, vraiment pas partout. Sinon, ce que je vois, c’est qu’à l’époque, on a implanté partout ces services de proximité, en même temps (ou presque) que les gens qui s’y établissaient. Mais là encore, la question revient : si cela fonctionnait avant, qu’est-ce qui fait que ça ne fonctionne plus aujourd’hui? Pourquoi était-ce viable avant mais plus maintenant? (et je ne parle même pas d’écologie ou d’idéologies, où les différences sont claires, mais simplement de viabilité économique ou dans l’organisation de la vie quotidienne).
Pour les commerces, est-ce simplement que les « gros joueurs » des différents secteurs de l’industrie ont achevé la plupart des petits qui ne pouvaient compétitionner? Et pour les services publiques, a-t-on vécu au-dessus de nos moyens en mettant des écoles, des bibliothèques, des cliniques médicales, etc. un peu partout? (en fait, oui en général l’état a vécu au-dessus de ses moyens, mais est-ce le cas dans ces secteurs particuliers?) Puis aujourd’hui on serait plutôt en rationnalisation en évitant de construire de petits services partout? (et c’est ainsi que les enfants des nouveaux quartiers doivent faire 2-3 km pour trouver une école primaire dans les anciens quartiers, là où il n’y a pratiquement plus d’enfants… mais les jeunes familles ne peuvent pas s’y installer puisque les « anciennes familles » y sont toujours justement…)
Bref, c’est facile de dire a posteriori que tel ou tel modèle d’urbanisme n’est pas foncionnel à long terme, mais il serait bien de se demander qu’est-ce qui fait que la jeune génération n’est plus en mesure (outre le fait que le prix des propriétés a augmenté beaucoup plus vite que les salaires) de s’offrir le même mode de vie avec maison, cour arrière, services de proximité et tout le reste, qu’on pu s’offrir leur parents ou grand-parents?
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11 mars 2009 à 11 h 58
Charles tu devrais voir sur 13 maisons qu’il y a dans ma rue, combien de famille avec enfants s’y sont installées depuis quelques années ( 4 maisons en 3 ans).
Les beaux bungalows de banlieue comme le mien se vendent 175,000$ et est près des écoles primaire, secondaire, Polyvalente et des terrains de jeux. Avec une cour de 125 pieds par 90 pieds, il y a de la place à faire des jeux pour avoir nos enfants avec leurs amis portée de vue des parents qui n’ont pas à se déplacer et on y a installé une piscine hors-terre…
J’ai eu le plaisir de découvrir que les générations se remplacent dans les mêmes maisons. Quand t’es bien placé qu’il y a de l’espace et de la verdure et que les services sont potables, on trouve toujours un acheteur.
Dans le Vieux-Québec rien n’est abordable financièrement, alors les américains achètent et les vieux murs se dépeuplent…
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11 mars 2009 à 12 h 11
@ charles:
Tu dis: « Après tout, ce mode de vie nous a été transmis via nos voisins du sud, depuis une cinquantaine d’années seulement. » et tu as peut-être raison. Je n’ai jamais fait d’études sur ce sujet.
Mais si on m’avais demandé mon avis, j’aurais plutôt pensé que c’est notre passé agricole qui nous a habitué aux grands espaces. J’aurais crû que l’urbanisation, c’est-à-dire l’arrivée en ville de gens habitués à disposer d’un grand terrain aurait créé une demande pour les bungalows pas chers en banlieue.
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11 mars 2009 à 12 h 28
@ Manu
Excellente question. Si on pouvait y donner une réponse satisfaisante, que de problèmes seraient résolus!
Malheureusement, je suis pessimiste. Pour une raison bien simple: on est rendu tout simplement trop riche. Si on était plus pauvre, ça irait bien mieux…
Je m’explique.
Plus on gagne d’argent, plus on peut s’offir du luxe. Or la voiture est un luxe. Donc on peut s’acheter plus de voitures! Résultat: selon Statistiques Canada, de 2000 à 2007, le nombre de véhicules immatriculés a augmenté de 22% alors que la population n’a augmenté que de 7%. En fait, en moyenne, un adulte québécois de plus de 18 ans avait en moyenne 0,65 voiture en 2000 mais il en avait 0,74 en 2007. En l’espace de 8 ans seulement, on voit apparaître 1 voiture supplémentaire par 10 adultes.
Donc, les chiffres le prouvent, il y a de plus en plus de voitures par habitant. Pourquoi? Pour ne pas attendre l’autobus lorsqu’il pleut, lorsqu’il fait froid; pour mettre la musique au maximum, pour choisir plus facilement son horaire et sa destination, pour embrasser plus intimement sa première blonde, pour pouvoir se décrotter le nez à un feu rouge… les raisons ne manquent pas.
Alors comme les voitures ne sont pas assez chères, comme l’essence n’est pas assez chère, les gens qui sont de plus en plus riches s’achètent de plus en plus d’autos.
Si on plafonnait les plaques d’immatriculation à une plaque par adresse civique, tu peux être sûr que les services de proximité reviendraient assez vite. Mais comme il y a maintenant 3 véhicules par tranche de 4 adultes, la distance n’a plus d’importance…
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11 mars 2009 à 14 h 05
@ JP
Je ne crois pas que le goût des bungalows nous provienne de nos racines rurales. Tous les humains ont des racines rurales plus ou moins lointaines. Je pense plutôt a une politique de la SCHL, amendée il y a quelques années seulement, faisant en sorte qu’on ne pouvait obtenir de prêt hypothécaire (assuré) que sur des maisons neuves. De la l’explosion de Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport dans les années 60.
Concernant la proximité des services et le point de Manu a ce sujet, je pense que la trop faible densité des banlieues est la cause principale de leur déclin. C’est une question d’aménagement!
Il n’y a que l’État (provincial et municipal)pour OBLIGER les villes a se doter de plans d’urbanisme qui viendraient réparer les erreurs du passé.
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11 mars 2009 à 14 h 14
c’est fou même à val-bélair ou st-augustin ou la rive sud ça se développe a des vitesses fulgurantes!
Les prix deviennent de plus en plus élevé pour des habitation de plus en plus normal!
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11 mars 2009 à 14 h 26
@Gilles
Si tu te tiens dans un milieu de confrères banlieusards, je comprends très bien qu’ils aient de la misère à comprendre comment tu peux te passer de terrain et d’auto. C’est un peu comme quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds en Europe, il a de la misère à comprendre qu’il existe un autre modèle de société « différent » mais aussi viable, ni meilleur ni pire, que le modèle nord-américain.
Les gens comprennent peut-être mal ton mode de vie (s’agit de leur expliquer et la plupart vont comprendre) mais doivent rarement te « juger » en tant que tel.
Le problème c’est plus qu’ils ne peuvent pas imaginer comment tu fais pour te passer d’une auto et d’un terrain alors que pour eux c’est impensable. Par exemple Communauto qui est un très bon outil car on sait très bien que se passer entièrement d’une auto en amérique du nord sans aucune contrainte c’est totalement impossible. On peut pas reprocher à un banlieusard de ne pas connaitre ce service alors que plein de monde de la ville demeurent à 2 rues de ce service sans se douter de son existence.
Tu sais, on est une minorité de banlieusards sur Québec Urbain, et je peux te dire qu’on y voit régulièrement des « jugements catégoriques » de citadens envers la banlieue. On s’y fait carrément traiter de tous les noms par ceux qui font une fixation sur les bungalows parce qu’ils sont amateurs de gratte-ciel ou je ne sais quoi au juste.
Disons que j’espère juste que c’est quelque chose de particulier à ce blog que ça ne réflète pas l’opinion des citadins en général sur les banlieues, sinon on est vraiment mal barré!
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11 mars 2009 à 14 h 46
@Charles
Je ne sais pas au courant de la SCHL mais si c’est vrai, ce n’est pas récent. Je sais par contre qu’autrefois les banques refusaient de prêter pour des maisons près des voies ferrées et plein d’autres défaites du genre, tout comme aujourd’hui elles refusent de prêter si vous êtes sur un chemin privé ou sur une réserve indienne.
Pour ce qui est des banlieues made in ’60 se sont fait au plus fort de « l’american dream » (tu sais la grosse maison, le gros char, la piscine, le gros yatch, etc.). Et même si l’american dream s’essoufle aujourd’hui, il est encore bien présent, et pas juste chez les vielles générations.
« Il n’y a que l’État (provincial et municipal)pour OBLIGER les villes »
On est pas dans un pays communiste icitte.
Surtout que ce que tu appelle un problème est loin d’entre un pour la majorité du monde. Toi tu vois un « problème » à vivre en banlieue, alors que pour un bon tapon de monde (dont moi), le « problème » c’est plutôt de travailler en ville.
Tout est une question de perception.
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11 mars 2009 à 14 h 54
en fait ce que je déplore c’est le manque d’ouverture d’esprit de certains banlieusards (notons l’usage du mots certains) en ce qui concerne la vie urbaine. Comme je disais, c’est une question de choix personnels.
Personnellement, je n’aime pas la musique country…ça ne veux pas dire que la musique country est une nuisance qu’il faut à tout prix éliminer.
Dans le même thème, je déteste ces pélerinages au club price… Ça semble un incontournable pour mes beaux-frères et c’est tant mieux pour eux s’ils s’y plaisent. Moi j’étouffe dans ce magasin. C’est mon opinion.
De toute façon on enménage en juin… les mois qui suivront notre déménagement prouverons une fois pour toute que le centre-ville n’est pas ce no Man’s land infesté de zombies sanguinaires.
Le débat continue :)
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11 mars 2009 à 15 h 19
Erick
Je ne vois rien de stalinien à forcer les entrepreneurs à développer le périmètre déjà bâti avant de raser les boisés. Rien de mal non plus à retrécir les rues, à viser une certaine densité (condos, maisons de ville), à ne pas permettre de nouvelles constructions à plus d’une certaine distance du transport en commun, à offrir un certain pourcentage de condos comportant trois chambres, etc. Comme on le fait actuellement pour obliger les bâtisses commerciales à disposer de stationnements (!) selon la hauteur de votre édifice, à élargir les rues et boulevards démesurément, etc.
Notez que je ne suis pas anti-banlieue; mais il ne me semble pas normal qu’en Amérique du Nord, plus de gens y vivent qu’en «ville».
@ Gilles
Bravo pour votre choix de vivre en ville avec votre famille. Nous avons fait ce choix, il y a quelques années, à Montréal. Les enfants ont joué dans les parcs et ruelles. Ils ont connu jeunes la diversité, reconnu les dangers éventuels (souvent la fichue circulation automobile), ont appris jeunes à emprunter le transport en commun, bus ou métro..,bref je pense que ça les a faits vifs, débrouillards et ouverts d’esprit.
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11 mars 2009 à 22 h 03
@Charles : j’ai plutôt l’impression que c’est une minorité de gens qui vivent « en ville ». Juste au Québec, en comptant les bouts « en ville » de Montréal (car il y a de grands bouts de l’île qui sont de la banlieue), Québec, Laval, Longueuil, Gatineau, Sherbrooke, etc. on doit arriver tout juste à 2 ou 2,5 million. Probablement le tiers de la population tout au plus. Il doit y en avoir un sur deux en banlieue, et le reste en régions plus rurales. Je dis ça au pif, je n’ai pas vraiment de nombres. Et ce n’est ni positif ni négatif, juste un constat…
@Erick : pour les préjugés, je crois que ça vient aussi de la « nature humaine ». Certains vivent très bien avec leur choix de mode de vie et n’ont pas envie de faire compétition sur une idéologie. On ne parle pas d’eux, mais bien des autres qui n’acceptent pas entièrement leur situation et qui ont un brin de jalousie envers d’autres.
D’un côté, les citadins (surtout les « par obligation et non par choix) vont tenter de rabaisser les banlieusards pour se réconforter dans leur « misère » (la portion de la situation qu’ils n’aiment pas). Les arguments autrefois plus religieux (« heureux les pauvres… ») font place à d’autres de nature écologique sur la disponibilité des ressources per capita. Mais s’ils en avaient financièrment les moyens (je rappelle que je parle pas de ceux qui sont parfaitement zen avec leur situation), ils se paieraient probablement le luxe qu’ils condamnent sans trop faire de bruit… (et trouvant d’autres petits prétextes pour se donner bonne conscience : oui j’suis rendu en banlieue mais je fais mon compost…).
De l’autre côté, les banlieusards qui ne sont pas contents (je rappelle que je ne parle pas de tout le monde) sont comme la plupart de leurs voisins, de la classe moyenne et peut-être « moyenne plus ». Servant de vache à lait de l’état par leurs taxes et impôts, ils en veulent au citadin d’être géographiquement beaucoup plus rapprochés de ce que l’état a financé en partie avec « leur » argent. Cette irritable impression d’injustice peut facilement mener au dénigrement de ces « profiteurs de système » en ville.
Bref, j’ai vraiment l’impression que tout ça tire sa source d’un comportement purement instinctif de compétition (vouloir posséder ce qu’on les autres et qu’on n’a pas) et de la loi du moindre effort qui est intrinsèque à tout être vivant (plus simple de dénigrer quelqu’un que de faire des efforts pour obtenir ce qu’on ne croit pas vraiment pouvoir avoir)
Je ne suis ni psychologue, ni sociologue, ni anthropologue, mais c’était mon opinion sur le sujet.
Et comme je disais, ceux qui sont confortable avec leurs choix (ou simplement avec leur situation à défaut d’avoir le choix) ont rarement du mépris pour ceux qui ne sont pas dans leur cas. À la limite, comme on le voit souvent sur Québec Urbain, ils vont lancer des contre-exemples et des idées contraires à celles généralement reçues, question d’attiser les discussions. Généralement, la manière d’introduire les idées (« les banlieusards sont des ci ou des ça » versus « c’est comme si un banlieusard faisait ci ou ça ») est suffisant pour dénoter cette différence. C’est là aussi que ceux qui ne veulent rien dire de méchant mais qui le disent tout croche s’y méprennent.
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11 mars 2009 à 22 h 18
Complément de commentaires (Manu et autres..)
« d’où viennent les différences ce modèle d’urbanisme et de mode de vie d’aujourd’hui et le même modèle 40 ans auparavant? »
—————————————————
Il y a un facteur non-négligable a souligner dans l’apparition des premieres banlieus de 1960 et qu,on ne retrouve plus aujourd’hui.
Ce facteur c’est toute la puissance d’encadrement social du Pouvoir religieux.
C,est le pouvoir religieux qui a mis en place le noyau paroissial et les activités sportives.
Tout le réseau sportif des premieres banlieus a été mis en place par les religieux.
Toutes la banlieu de ste-foy par ex possede la même structure des services de proximité;
-L’Église
-L’école a coté de l’Église
-Le terrain de jeu et piscine derriere l’école et l’Église
-le mini-centre d,achats avec la caisse populaire a coté de l’église et de l’école…
L’Eglise dans les années 1960 constituait encore une tres grosse machine
Et cette grosse machine a mis tout son poids dans la formation des premieres banlieus.
L’Église croyait beaucoup dans les banlieus comme milieu de « Moralité familiale et chrétienne » et elle y a mis tout son poids…
Référence: « la banlieu de Ste-Foy de Michel Lessard
——————————————-
Je crois que les nouvelles banlieus ne sont plus du tout structurés par l’église comme auparavant…et ca peut faire une différence significative!
La paroisse donnait des services de proximité et un encadrement…(celui-ci n’est plus la)
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11 mars 2009 à 22 h 31
Le facteur négligé dans les analyses est donc:
« L’Église a favorisé volontairement L’EXODE vers les banlieus! » (pour des raisons idéologiques de moralité)
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11 mars 2009 à 23 h 07
Le point de vue religieux pourrait avoir été le suivant:
» En ville en retrouve des gais homosexuels, des lesbiennes…
-En ville on retrouve des artistes dévergondés et anarchiques
-En ville on retrouve des bars et des tavernes et des tripots de jeux qui tuent le bon pere de famille
-En ville les étrangers influencent nos bons québécois par leurs idées différentes…
-En ville les prostitués viennent nous narguer jusqu,au porche de l’église…
etc etc etc
En banlieu, « nous allons rétablir la moralité par le sport, la nature, la famille, l’activité saine »
Je crois que les 2 themes récurents des religieux , dans lelur vision de la banlieu étaient:
1- La Nature purifie et ramene a Dieu
2-Les activités Saines chasse les mauvais penchants
Comme de fait la banlieu, c,est le royaumme des beaux parterres fleuries et des activités sportives bien organisés (les arénas)
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12 mars 2009 à 06 h 56
Vous cherchez trop loin.
La principale raison pour laquelle on préfère l’automobile est simple: IL FAIT FROID AU QUÉBEC.
Il est complètement illusoire de demander au monde de tout faire à pieds. Ça n’a pas de bon sens. On est pas à Montpellier ici.
Je sais qu’il y en a qui le font, mais c’est une infime minorité. Il faut vraiment vouloir.
Et puis ceux qui veulent jouer les grands intellectuels et qui n’ont pas encore compris que banlieue prends un « e », vous n’avez aucune crédibilité. Il y a des limites à perpétuer l’incompétence.
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12 mars 2009 à 10 h 17
Paul,
Est-ce qu’il fait aussi froid à Detroit, Los Angeles, Miami, Atlanta (l’une des villes les plus étalées d’Amérique avec Québec…)??
Est-ce qu’il fait beaucoup moins froid qu’à Québec à Stockholm, St-Petersbourg, Helsinki, Oslo, Montréal??
Posez-vous la question, vous verrez ainsi que votre argumentaire ne tient pas la route…
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12 mars 2009 à 10 h 55
Le vieux Québec avant la fusion avait 160,000 habitants sur les 430,000 de la nouvelle ville. Plus on parle d’une deuxième ceinture en citant, Stoneham, Lac Beauport, Neuville, Donnacona, St-Augustin, Boischatel, l’ange-Gardien, Chateau-Richer, Beaupré, la rive-sud et l’ile d’orléans. C’est une autre 150,000 habitants qui viennent en ville pour travailler.
Charles votre attitude n’est pas très accueillante pour tout ce monde qui est en majorité. Cessez de vouloir nous imposer votre vision exigüe et nombriliste. Si vous avez des problèmes avec les travailleurs qui viennent en ville et retournent chez eux, c’est pas un tramway qui va régler ça, ni de hausser les prix des stationnements et les raréfier. Il faut améliorer le trafic entrant à la source en banlieue pas à l’arrivée…
Ça n’ira pas en s’améliorant si on ne crée pas des arrondissements structurés capable de garder une partie de cette maion d’oeuvre. Par exemple, à Beauport on a un parc industriel mal desservi par le RTC et ayant des possibilités d’expansion. Personne ne table sur ce problème ni sur le congestionnement jusqu’à Labelle du boulevard Félix-Leclerc. Je demeure près d’une sortie de ce boulevard et je vois le flot de véhicules qui voyagent matin et soir. C’est effrarant et il n’y a pas de solution tant et aussi longtemps qu’on voudra s’occuper juste du centre-ville…
En 1999, nous avons réuni 13 proprios de terrains dans le Domaine du Mousseigne qui était un vaste champ derrière le power center que ces derniers voulaient développer. Aller voir aujourd’hui, il y a 800 maisons maintenant. Ces gens se déplacent eux-aussi et ça continue à bâtir. Il faut arrêter de réglementer et s’occuper des vrais problèmes que cette invasion de la banlieue apporte. Regarde le développement dans Lebourgneuf depuis que le boulevard Robert-Bourassa a été rallongé. Tu as beau pester mais les gens qui choisiront d’y rester sont en ville eux-aussi…
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12 mars 2009 à 15 h 55
Une autre différence entre l’Europe et l’Amérique: la majorité des grandes villes européennes se sont construites avant la démocratisation de l’automobile. La distance avait de l’importance. Quand on est à pieds ou à cheval, on n’a pas le goût de faire 20 km pour acheter une babiole. Et les rues sont plus étroites, ne favorisent pas la circulation automobile.
En Amérique, plusieurs villes ont eu un développement important après la démocratisation de l’automobile. La distance a alors moins d’importance et les autorités font plaisir à la population en prévoyant des autoroutes.
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13 mars 2009 à 00 h 45
@JP : oui, en effet, et c’est d’une évidence même, mais fouille-moi pourquoi, la plupart des gens s’imaginent encore qu’on peut comparer Québec à des villes Européennes sur ce sujet.
@Fernand : sans vouloir contredire tes propos, j’apporterais juste une petite correction : pour cette « 2e ceinture » comme tu dis, incluant la rive-sud et toutes les villes que tu mentionnes (et quelques autres), il n’y a même pas 50000 déplacements par jour pour le travail qui partent de cette ceinture et qui aboutissent dans la Ville de Québec. C’est environ un déplacement sur 8 pour le travail. Mais évidemment, si on considère les arrondissements plus centraux et le reste, plutôt que la ville de Québec et le reste, la proportion devient beaucoup plus grande.
@Charles : justement, c’est « normal » que plus de gens vivent en banlieue, puisque c’est « la norme » dans les villes Nord-Américaine, beaucoup plus que l’exception. Quant à savoir si c’est « souhaitable », « soutenable », « agérable » ou je ne sais quoi d’autre, là c’est autant de questions qui méritent amplement réflexion.
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