Annie Morin
Le Soleil
(Québec) Le covoiturage est un thème à la mode, surtout dans la région de Québec, où le maire Régis Labeaume et le ministère des Transports songent à permettre aux adeptes de circuler dans les voies réservées au transport en commun. Bonne pour le portefeuille, bonne pour la planète, la pratique est-elle aussi bonne pour réduire la congestion? Rien n’est moins sûr.
Voies réservées: attention danger (Le Soleil. Annie Morin) « L’un des principaux promoteurs du transport en commun à Québec conclut qu’il est risqué de permettre le covoiturage dans les voies réservées aux autobus, comme cela se discute pour l’autoroute Robert-Bourassa. »



7 mars 2011 à 01 h 01
Le problème c’est que le covoiturage et l’automobile sont diamétralement opposés. L’avantage de l’auto, c’est la liberté, ne pas avoir d’horaire ni de trajet fixe. De son côté, le covoiturage offre des avantages qui s’apparentent beaucoup plus à celle du transport en commun.
Au final, covoiturer, c’est un peu comme se créer son mini système de transport en commun. Alors, qui sont les automobilistes qui vont être intéressés par cette option? Quand c’est possible, il ne serait pas plus simple de prendre les autobus express? Ça ne laisse donc plus beaucoup de clientèle potentielle… Mais malgré tout, encourager le covoiturage est certainement une bonne initiative.
Mais doit-on permettre aux covoiturages d’utiliser les voies de transport en commun? Il y a deux choses qui faut évaluer : premièrement, si ce n’est pas dangereux (mélange auto et autobus ne font peut-être pas bon ménage).
Deuxièmement, est-ce qu’il y aura l’effectif pour surveiller que les automobiles qui empruntent les voies réservées ont le nombre nécessaire de personnes? Parce que si la réponse est non, alors le fait de permettre le covoiturage sur des voies réservées risque certainement de pousser les autres automobiles à dévier sur cette voie. Il faudra donc de l’équipement ou des policiers, et évidemment ça coûte de l’argent.
Là où je veux en venir : est-ce qu’on ne se complique pas la vie pour un phénomène qui risque de rester très marginal? Moi, je crois que oui.
Signaler ce commentaire
7 mars 2011 à 16 h 12
Pour que ça soit efficace et populaire, il faut que ça soit relié à un « incitatif », soit sauver du temps pour aller au bureau. Il faudrait donc nécessairement que les voies réservées soient accesible à ceux qui font du co-voiturage…
Signaler ce commentaire
7 mars 2011 à 23 h 23
En effet, mais là encore, est-ce que les « covoitureurs potentiels » ne serait pas tout simplement mieux avec le transport en commun? Tant qu’à passer au même endroit et en plus être pogné pour s’arranger pour être toujours à la bonne heure chaque jour. Au moins avec l’autobus il y a généralement quelques express (on vise ici ceux qui habitent les secteurs où il y a des express) qui permettent une certaine flexibilité.
Autrement dit, le covoiturage me semble encore plus contraignant que l’autobus côté horaire, et ne s’applique qu’à ceux qui travaillent ou peuvent travailler aux mêmes heures tous les jours et qui n’ont pratiquement pas d’imprévus (ce qui élimine tous ceux qui ont des enfants d’un âge auquel on ne peut les laisser seuls à la maison). Seul avantage sur l’autobus: le confort (autant pour le corps physiquement, que pour la possibilité de jaser facilement et « en privé »). On n’a d’ailleurs pas à marcher et surtout attendre à côté d’une petite pancarte au grand vent sur un trottoir peu déneigé sinon carrément dans la rue (ce qui est le cas à chaque petite bordée de neige, les troittoirs n’étant fait qu’un bon 24h après la rue).
Donc c’était pour la comparaison à l’utilisation… le covoiturage ne m’apparaît invitant que pour ceux qui privilégient le confort à la flexibilité.
Signaler ce commentaire
7 mars 2011 à 23 h 38
On parle ici de voies réservées entre des quartiers de banlieue et des centres d’activités, principalement Ste-Foy et le centre-ville.
Pour l’implantation, j’aurais quelques réserves… Un parent travaille à Ste-Foy et a inscrit son enfant à une certaine école à Ste-Foy par exemple (programme particulier, école privée, peu importe la raison). Ce parent fait donc le transport de son enfant. Est-ce du covoiturage? Techniquement oui, mais ce n’est pas celui qu’on souhaite comme mesure d’atténuation du trafic. Autrement dit, voie réservée ou non, ce « covoiturage » aurait lieu quand même.
Autrement dit, si on veut en faire une mesure d’atténuation de trafic, il faut que ce soit des gens qui étaient au départ en « solo » qui se retrouvent alors en covoiturage, sinon l’effet est nul.
Je vois mal par contre permettre ou interdire aux gens d’utiliser voie réservée au covoiturage en fonction du fait qu’ils feraient ou non quand même du covoiturage sans la voie réservée.
Bref, pas sûr qu’on atteindrait vraiment un quelconque but avec ça. Pas à Québec du moins (on n’est pas des millions avec des trajets de 2h d’autos…)
Quant au partage avec les autobus, ça serait problématique selon moi. À un point donné, il faudrait bien que les covoitureurs réintègrent le reste du traffic (en arrivant « en ville » par exemple, lorsque les voies ne sont réservées qu’au transport en commun). Il faudrait alors que la voie d’autobus se sépare de celle des covoitureurs loin derrière se point pour éviter qu’une file d’autos vienne bloquer les autobus (rendant alors les autobus moins intéressant comme alternative à l’auto et n’aidant donc pas au trafic…)
Bref, là encore, pas très intéressant à mon avis, surtout pas considérant la fabile quantité de gens qui peuvent en pratique considérer le covoiturage comme un alternative à leur auto en solo.
Signaler ce commentaire
8 mars 2011 à 08 h 26
Comme le dit Manu le co-voiturage est bien plus souvent du transport familial que du vrai co-voiturage. Ce n’est pas du tout du transport en commun. Comme le taxi d’ailleurs…
Les covoitureux et taxis nuisent au vrai transport en commun qu’est l’autobus. Ca faisait d’ailleurs partie du plan du RTC de faire disparaitre le covoiturage des voies réservées sur Dufferin car ils gènent considérablement lors de leur entrée sur Honoré-Mercier.
Signaler ce commentaire
8 mars 2011 à 11 h 03
@ Manu et Erick
Merci, exactement ce que l’on dit. Oui au covoiturage, mais pas au prix de la sécurité et de l’efficacité du TC.
Malheureusement, le ministre des Transports et le Maire sont tombés dans le piège du covoiturage en novembre dernier autour du débat sur Robert-Bourassa, on espère qu’ils en sont sortis depuis et que les usagers du TC du nord-ouest de la ville auront bientôt des bonnes nouvelles.
Signaler ce commentaire