Matthieu Dugal
Webzine PlanèteInrs
Londres, Paris, New York. Il suffit de regarder les cartes des métros de ces grandes villes pour faire baver d’envie n’importe quel piéton montréalais : des systèmes ramifiés, des lignes qui couvrent l’ensemble du territoire et des possibilités de correspondances qui donnent le tournis. En comparaison, les quatre lignes montréalaises ont l’air bien modestes. Pourquoi? Une des personnes les plus qualifiées pour répondre à cette question s’appelle Dale Gilbert. Il a à peine 30 ans et arrive au terme de son postdoctorat sur notre petit métro souvent mal aimé. (…) Autre élément fondamental qui explique la relative petitesse du réseau montréalais selon Dale Gilbert, c’est qu’on voit arriver dans les années 1970 des groupes de citoyens mieux organisés et toute la question des études d’impact lorsqu’on décide de construire de nouvelles lignes. On ne peut pas construire où on veut, quand on veut. « Tous ces éléments ont eu un impact considérable sur les projets d’expansion très modestes qui ont été réalisés par la suite. »
Malgré le fait que la congestion automobile soit plus préoccupante que jamais au Québec et que le déficit commercial engendré par le choix de l’automobile soit non seulement bien documenté, mais colossal (plus de 10 milliards de dollars par année selon l’urbaniste Richard Bergeron), les Québécois ne veulent rien savoir d’abandonner leur véhicule. « Le bénéfice électoral lié aux promesses de prolongement des lignes n’est pas très élevé », précise Dale Gilbert.