Piétons, réjouissez-vous : l’époque où les trottoirs de la rue Saint-Jean se transformaient en véritable patinoire durant l’hiver est maintenant révolue. La Ville de Québec, qui inaugurait hier sa toute nouvelle rue Saint-Jean, a opté pour des trottoirs en béton, beaucoup plus sécuritaires que le granit, semble-t-il.
« Le problème avec le granit, c’est qu’en s’usant, ça devient glissant, explique André Plante, architecte paysagiste à la Ville de Québec. Et avec le gel-dégel, les plaques se soulèvent, ce qui devient assez problématique. »
Fini les chutes humiliantes, donc. Fini aussi le talon de soulier qui reste coincé entre les dalles, sous lesquelles vous aimeriez vous cacher lorsque cela se produit…
La Ville de Québec a investi près de 2 millions $ pour refaire une beauté – et une durabilité – à la portion intra muros de la rue Saint-Jean. Les trottoirs ont été élargis et la rue recouverte de dalles de béton pour mettre en valeur le cachet historique du secteur.
La rue est belle de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur, assure le maire de Québec, Jean-Paul L’Allier. « Le travail a été fait en profondeur pour éviter de la rouvrir (la rue) », a dit M. L’Allier au cours d’un point de presse, hier. Le maire de Québec faisait ici référence « aux problèmes d’asphalte qu’on essaie de cacher depuis 10 ans » et au vieux système d’égout pluvial, qui a complètement été refait.
Du côté des commerçants, certains se sont dits « soulagés » de voir les travaux enfin terminés. C’est le cas du gérant du magasin Radio-Shack, Bruno Simard, qui affirme avoir vu son chiffre d’affaires diminuer d’au moins 50 % durant les sept semaines qu’ont duré les travaux. « Est-ce que les gens vont venir plus sur la rue Saint-Jean parce qu’elle a été refaite ? Je ne sais pas… Mais bon, je sais qu’il fallait la refaire un jour », a-t-il laissé tomber, résigné.
La gérante de la boutique Aldo, Marie-France Rancourt, a confié avoir vécu « l’enfer » au cours des sept dernières semaines. « Il y a eu trois imprévus qui ont fait en sorte qu’il y avait tout le temps des travaux en face du magasin. Je croyais que, puisqu’on commençait par mon bout de rue, j’allais m’en clairer plus vite, ce qui n’a pas du tout été le cas. Puis, il y a eu un problème avec les installations de Bell en face, puis il y a eu un problème
d’infiltration d’eau dans un autre commerce, ce qui a forcé la Ville à faire d’autres travaux. Ma voûte a également été défoncée », a énuméré Mme Rancourt, qui évalue à 40 % la diminution de son chiffre d’affaires.
Le gérant du Château (l’entrepôt), Roger Laperrière, n’a pour sa part noté aucune baisse significative des ventes. « J’ai gardé un achalandage régulier. C’est sûr que les travaux étaient un peu dérangeants, mais ça valait vraiment la peine d’attendre. Maintenant, la rue est aussi belle que dans le petit Champlain et, personnellement, je suis convaincu que ça va attirer plus de monde. » D’autres travaux débuteront sous peu dans la rue d’Auteuil, entre Saint-Louis et Sainte-Anne. La chaussée sera rétrécie, les trottoirs élargis et d’Auteuil deviendra à sens unique vers Saint-Louis. De la verdure sera ajoutée du côté des résidences, et les bustes du poète russe Alexandre Pouchkine et du poète québécois Émile Nelligan trôneront sur le côté est de la rue. Coût des travaux : 1,2 million $.
25 juin 2004. Reproduit avec autorisation
25 juin 2004 à 21 h 40
Erreur! Il reste la partie la plus redoutable, celle du côté Nord, sous la Porte Saint-Jean où les tuiles de granit peuvent vous faire trébucher à tous les pas. Je ne comprends pas pourquoi cette partie, qui à mon avis était la plus dangeureuse, est restée intacte. Quant à moi, je ne traverse plus de ce côté en hiver depuis que je suis tombé…. Douloureux souvenir.
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25 juin 2004 à 22 h 21
C bien! Puis ca va couper les jambes des « plancheux à roulettes ». Je doute fort qu’ils empruntent cette portion dorénavant.
J’ai rien contre les « planchistes » mais ils pourraient pas inventer un modèle avec des petits pneux en caoutchouc… ca ferait moins de bruit!
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26 juin 2004 à 16 h 20
Beau travail, mais ils auraient pu profiter de l’occasion pour planter des d’arbres sur ces larges trottoirs. Ils ont fait la même erreur avec le réamenagement de Honoré Mercier.
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27 juin 2004 à 14 h 44
En ce qui concerne la plantation d’arbres, si on se souvient bien, lors de la première réfection en 1979 des arbres avaient été plantés à certaines intersections. Ils n’ont pas résistés. La trop grande proximité de la chaussée rend très difficile sinon impossible de conserver une plantation. Il faut environ 2,5m de dégagement à partir de la rue pour espérer avoir des résultats.
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28 juin 2004 à 13 h 15
C’est étonnant mais personne ne mentionne l’autre impact important de la réfection de la rue Saint-Jean: l’élimination d’une voie de circulation.
Du beau travail qui permettra sans doute à ce tronçon d’être plus agréable à arpenter.
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28 juin 2004 à 15 h 49
Je me corrige: l’élimination d’une quasi voie de circulation (c’est quand même moins d’espace à l’automobile)
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