Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Québec sous les projecteurs; La CCNQ veut illuminer 70 sites des deux côtés du fleuve

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 15 février 2005 13 commentaires

La mise en lumière du pont de Québec a été un échec, constate la Commission de la capitale nationale (CCNQ). Elle projette d’y apporter des correctifs et d’éclairer les ponts Pierre-Laporte et de l’île d’Orléans.

Dans son Schéma directeur d’aménagement lumière, dont LE SOLEIL a obtenu copie, la Commission convient que l’objectif « n’a pas été atteint à cause de difficultés techniques majeures. (…) Il faudra revisiter l’ouvrage et compléter la mise en lumière de l’ensemble. » Le projet élaboré par l’éclairagiste breton Yann Kersalé, qui devait changer de couleurs au rythme des marées, s’est terminé dans la déception générale. L’artiste lui-même refuse que son nom y soit associé.

« La stratégie d’implantation des projecteurs imaginée par le concepteur lumière n’a pas été adéquate pour réaliser le concept, souligne l’architecte chargé du schéma à la CCNQ, Guy Simard. C’est ce que je pense et de toute évidence, je ne suis pas le seul. Tout observateur réalise qu’il a par moments les projecteurs dans les yeux, un péché contre le commandement numéro un de la mise en lumière. »

L’idée serait donc de replacer les projecteurs « mal implantés » et d’en ajouter d’autres tout en utilisant l’infrastructure électrique déjà en place. « Il faudrait les « repositionner » à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la structure pour une meilleure visibilité du pont », affirme M. Simard.

Au cours des trois dernières années, de concert avec sa collaboratrice Marie-Josée Deschênes, M. Simard a planché sur l’élaboration du schéma directeur d’aménagement lumière. Le document doit servir d’outil pour harmoniser les mises en lumière de 70 sites des deux côtés du fleuve au cours des 25 prochaines années. « Les projets vont pouvoir se réaliser un à un et s’étaler dans le temps, indique M. Simard. Le schéma assure qu’en bout de ligne, tout cela sera cohérent. »

Le choix des priorités parmi les projets, comme l’éclairage des ponts de Québec, Pierre-Laporte et de l’Ile d’Orléans, sera entre les mains des autorités. Les concepts ne sont d’ailleurs pas encore élaborés, et il n’est donc pas possible d’en connaître les coûts

De tous les points cardinaux, à toute heure du jour et de la nuit, M. Simard et sa collègue ont scruté la silhouette de la capitale. Ils ont noté leurs observations et classifié les sites à éclairer selon leur morphologie, leurs caractéristiques historiques ou leur vocation spécifique. Et cela afin que chaque projet s’inscrive dans une logique d’ensemble, selon des éclairages d’intensité et de couleurs variables.

Pour Québec, le schéma mentionne la poursuite de la mise en lumière des fortifications, de l’édifice Price, de la cathédrale Notre-Dame de Québec, de l’hôtel de ville, du Séminaire, de la place Royale, du quartier Petit-Champlain et de l’édifice Louis-Saint-Laurent. L’illumination des cinq « chandelles » – les édifices Marie-Guyart et Place de la Capitale ainsi que les hôtels Hilton, le Delta et le Loew-Le Concorde- est toujours prévue pour les Fêtes du 400e. « On pourrait faire des ambiances, avoir de la lumière rouge à la Saint-Valentin et orangée à l’automne, par exemple », souligne M. Simard. Un projet concerne aussi le « bunker », les édifices H et J.

Les infrastructures du port et l’entrepôt de la Bunge sont aussi dans les cartons, de même que de nombreux parcs urbains, places publiques, édifices et monuments du Vieux-Québec et d’autres arrondissements. Sur le campus de l’Université Laval, on songe entre autres aux tours jumelles et au PEPS.

Du côté de Lévis, la CCNQ veut notamment « marquer les principales sphères d’activité de la ville par les mises en lumière de ses grandes institutions : l’Hôtel-Dieu de Lévis, la terrasse, les églises de Sainte-Antoine-de-Bienville et Notre-Dame, l’école Marcelle-Mallet, le collège de Lévis et le campus Desjardins. » Le schéma directeur d’aménagement lumière pourrait voir s’ajouter d’autres projets, comme la chute Kabir Kouba, l’église Saint-Roch et le parc Victoria, par exemple, souligne M. Simard.

Économie d’énergie

L’architecte insiste sur la dimension économie d’énergie qui a guidé l’élaboration du schéma. La CCNQ a mis sur pied un comité de révision de l’éclairage public pour trouver des solutions aux nombreuses pertes lumineuses dans la capitale. Une fraction de l’énergie récupérée suffirait à alimenter les projets du schéma, assure M. Simard.


Simon Boivin, 15 février 2005. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Message d'intérêt public.


13 commentaires

  1. Gwido

    15 février 2005 à 19 h 51

    Ils n’ont pas peur de le faire s’effondrer le pont de l’île en y accrochant des milliers de rampes d’éclairage?!?

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  2. François Lambert

    15 février 2005 à 20 h 14

    Trop de luinère c’est certainement pas assez, la CCNQ devrait plutôt avoir un programme « Ville noire » avec son programe d’éclairage sélectif.

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  3. Yvan Dutil

    15 février 2005 à 21 h 45

    Te toute évidence, il ne sont pas au courant que la photo-pollution existe! En commission parlementaire le 25 janvier dernier, le président de la commission disait que leur plan de gestion de la lumière serait unique en Amérique du Nord. C’est certains dans au moins une dizaine d’états américains de tells pratiques sont interdites!

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  4. Marie

    16 février 2005 à 09 h 57

    On ne pourrait pas faire quelque chose pour arrêter ces pratiques très peu écologiques et polluantes visuellement…qu’en est-il des mesures de réduction de la consommation d’énergie que les citoyens devraient réaliser? Non mais, on s’achète des ampoules écoénergiques en pensant bien faire, on s’achète des appareils moins énergivores, on écoute les petites pub d’hydro-Q qui nous disent d’éteindre nos lumières de Noël quand on part de chez nous! Selon les dires de M. Caillers, sommes-nous ou ne sommes-nous pas voie de manquer d’énergie pour une demande de plus en plus croissante?
    En plus de tout ça, qu’en est-il de la beauté patrimoniale des infrastructure en place? J’aime beaucoup l’éclairage du pont de l’Île tel qu’il est actuellement. J’ai du faire un deuil du bel éclairage du pont de Québec quand ils ont installé des spots supposés de suivre les marées de notre fleuve. C’en est rendu qu’on ne mettra plus en valeur quoi que ce soit si tout ce qu’on voit est illuminé!!!! Non mais, la liste est longue: « la poursuite de la mise en lumière des fortifications, de l’édifice Price, de la cathédrale Notre-Dame de Québec, de l’hôtel de ville, du Séminaire, de la place Royale, du quartier Petit-Champlain et de l’édifice Louis-Saint-Laurent. L’illumination des cinq « chandelles » – les édifices Marie-Guyart et Place de la Capitale ainsi que les hôtels Hilton, le Delta et le Loew-Le Concorde »… »Les infrastructures du port et l’entrepôt de la Bunge sont aussi dans les cartons, de même que de nombreux parcs urbains, places publiques, édifices et monuments du Vieux-Québec et d’autres arrondissements. Sur le campus de l’Université Laval, on songe entre autres aux tours jumelles et au PEPS »… »l’Hôtel-Dieu de Lévis, la terrasse, les églises de Sainte-Antoine-de-Bienville et Notre-Dame, l’école Marcelle-Mallet, le collège de Lévis et le campus Desjardins »… »pourrait voir s’ajouter d’autres projets, comme la chute Kabir Kouba, l’église Saint-Roch et le parc Victoria ». Et déjà on peut ajouter les projets déjà réalisés, soit le Parlement, le Chateau Frontenac, la terrasse Dufferin, les tours Martello, le Musée du Québec, l’Église Saint-Michel-de-Sillery (en projet), la petite église sur le boulevard Champlain et j’en passe. Je viens d’en parler à une collègue de travail, qui me raconte que la CCNQ l’avait même approchée, il n’y a pas longtemps, pour illuminer la tour d’eau se situant sur sa bâtisse dans St-Roch, quelque chose d’unique qu’ils lui ont dit.
    A la fin de l’article c’est mentionné: « L’architecte insiste sur la dimension économie d’énergie qui a guidé l’élaboration du schéma. La CCNQ a mis sur pied un comité de révision de l’éclairage public pour trouver des solutions aux nombreuses pertes lumineuses dans la capitale. Une fraction de l’énergie récupérée suffirait à alimenter les projets du schéma, assure M. Simard. » Je trouve ça abérant, c’est de la perte lumineuse ce qu’ils entrevoient et ce qu’ils sont en train de réaliser à Québec!
    Je dois vous avouer, j’ai de la misère à comprendre…qu’est-ce que ça sous entend tout ça? La grenouille qui veut se faire plus grosse que le boeuf?

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  5. Yvan Dutil

    16 février 2005 à 11 h 31

    Des architectes qui ne veulent pas que l’on ferme le bar ouvert!

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  6. jaco

    16 février 2005 à 12 h 46

    Je trouve aussi qu’on exagere…(70sites)
    Je veux pas voir « un scandale des lampadaires » alors
    que d’autres priorités sont en attente pour la CNN

    -aménagement de l’université Laval
    -Réfection des abords de Charest entre Incanation et Langelier
    – berges du fleuve vers les Chutes
    – lieu convivial pour l’immigration

    etc etc Destimauville aussi…
    Comme Dutil le dit , j’espere que le prochain maire va avoir assez de force ou de caractere pour brider la comission vers les priorités…

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  7. JT

    16 février 2005 à 14 h 45

    Si l’éclairage de parcs veut dire rediriger la lumière vers le sol, c’est bon. Mais si on se met à éclairer les arbres par dessous, même Thomas Edison verait l’absurdité du projet.

    C’est quoi ca la CCNQ ? Une filiale de la filiale distribution d’Hydro-Québec ? On devrait s’occuper de diversification économique ou bien de projets d’urbanisme comme la ceinture verte plutôt que de travailler sur de pareils absurdités.

    P.S. Si je comprends bien, Marie, vous publiez sur Québec Urbain pendant vos journées de travail ? Est-ce que vous travaillez à la CCNQ ?

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  8. André

    16 février 2005 à 20 h 26

    Tu est un excellent employé, ( Serge ) ( Carol(e) ) etc……………….
    C’est du travail tres bien fait ça.

    Signé:: Fedex

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  9. Marie

    17 février 2005 à 10 h 33

    JT, la CCNQ veut dire la Commission de la Capitale Nationale…pourquoi ce nom? pour faire un pied de nez à la Commission de la Capitale Nationale à Ottawa. Et oui ,vous l’avez deviné, il s’agit bien d’un organisme créé lorsque le parti québécois était au pouvoir. Ils ont comme mission de redorer la Ville de Qc, non pas dans un but urbanistique, mais bien dans un but nationaliste. Depuis que notre cher Charest est en place, la CCNQ a perdu beaucoup de ses revenus, mais continue à opérer sur des projets tels l’illumination des sites, le réaménagement de la colline parlementaire et d’autres sites patrimoniaux dans la ville, tout le temps dans le but de souligner l’identité culturelle et historique des québécois. Ce sont eux qui opèrent l’observatoire de la capitale, etc.
    Et pour répondre à votre autre question, je ne travaille pas pour la CCNQ. Je reste tout le temps mitigée sur les actions qu’ils entreprennent. Ils ont fait de belles choses, j’en conviens, mais je trouve qu’ils ont tendance à uniformiser leurs aménagements, leur signature à mon avis est trop évidente et prévisible. ET pour les projets d’illumination, je crois que j’ai exposé mon opinion assez clairement (sans jeu de mot!)…

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  10. Francois

    17 février 2005 à 16 h 51

    « Une fraction de l’énergie récupérée suffirait à alimenter les projets du schéma, assure M. Simard. »
    J’aimerais bien avoir des chiffres là-dessus…

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  11. Yvan Dutil

    17 février 2005 à 20 h 41

    Faisons un petit calcul. Il y a 70 sites à éclairer. À 14 kW par site (très conservateur), cà nous fait un bon MW de gaspiller. Au total, il doit y avoir entre et 10 et 15 MW d’éclairage public à Québec. Il en général facile d’allez sauver un 30% car à Québec ont éclaire comme de épais. Donc dans l’opinion publique tout est beau!

    Malheureusement, tout n’est pas si simple. Car si Québec devient exemplaire en terme d’éclairage public. La pollution lumineuse émise par la ville va être réduite de 90%. Dans ces condition, le plan lumière va devenir la principale source de pollution lumineuse de la région de Québec.

    Québec va garder son dome de lumière. Tant pis, les gens dormirons avec des rideaux bien fermés.

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  12. ashley

    11 mai 2006 à 18 h 49

    quoi veut dire les couleur sur le drapeau du quebec

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