Fort du nouvel appui du Conseil d’arrondissement La Cité, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste est revenu à la charge à l’hôtel de Ville de Québec, hier, avec son projet de Coopérative d’habitation L’Escalier sur le site de l’îlot Berthelot. Emportant avec eux un escabeau pour illustrer qu’il ne manque qu’une marche à monter avant la réalisation de la Coop, le Comité et les adeptes du projet n’ont toutefois pas reçu la réponse espérée de la part du conseiller à l’Habitation, Claude Larose.
« On est déçus, admet Véronique Laflamme, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. Il nous avait promis une réponse en février, et il nous a répété hier ce qu’il nous dit depuis plusieurs mois, soit qu’il attend les analyses de tous les projets soumis avant de nous faire part de la décision de la Ville. »
Claude Larose confirme que trois hypothèses sont sur la table, soit la Coop L’Escalier, une coopérative à capitalisation et un projet locatif privé.
Alors que le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste assure que son projet est le seul qui soit viable, M. Larose dit préférer attendre le résultat des analyses commandées à des fonctionnaires du Service de développement économique pour « pouvoir s’appuyer sur des chiffres ». Il ajoute que la proposition de la Coop est étudiée sérieusement et que la décision de la Ville devrait être connue « d’ici quelques semaines ».
En attendant, le projet stagne, fait remarquer Véronique Laflamme. « Tant qu’on ne sait pas si la Ville nous réserve le terrain, on ne peut pas engager d’architectes et on ne peut pas réaliser les plans de l’habitation. » Le Comité espère toujours pouvoir livrer les logements pour juillet 2006.
Beaucoup d’appuis
Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste n’est pas seul dans cette bataille. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain, l’Association des gens d’affaires du Faubourg, les députées Agnès Maltais (Parti québécois) et Christiane Gagnon (Bloc québécois) et la conseillère de quartier, Lynda Cloutier, sont aussi convaincus de la nécessité de bâtir des logements sociaux.
Déjà près d’une quarantaine de ménages ont signifié qu’ils étaient prêts à aller vivre dans la Coop si le projet de 45 unités abordables voyait le jour.
La Coop L’Escalier a vu le jour après que le groupe Casot eut renoncé l’automne dernier à son projet de condos de luxe. Le projet global comprend 75 unités de logement social, si on inclut les 30 unités de la Coopérative du Sommet, prévues depuis 2002, et qui attendent toujours d’être réalisées.
L’îlot Berthelot est un des derniers espaces vacants du quartier pour la construction de logements abordables. Il est l’objet de luttes depuis au moins 30 ans.

Daphné Bédard, 17 mars 2005. Reproduit avec autorisation


