Ce musée, je le répète, me tient vraiment à coeur! François Bourque, du Soleil, me signale qu’il a déjà publié le texte ci-contre (exceptionnellement reproduit en entier). Il prévoit écrire à nouveau sur le projet de Centre de sciences sous l’angle du transport en commun. À suivre, donc!
Ci-bas, la localisation retenue, jusqu’à présent, pour implanter le Centre régional des sciences (*), ainsi que l’endroit (?) qui semble avoir la cote de plusieurs lecteurs de Québec Urbain à la suite du dernier billet…
Vivement un centre de sciences. (Source: François Bourque, Le Soleil, 25 novembre 2006.)
Vous l’écoutez parler. Des idées claires, une vision, de la lucidité et de l’enthousiasme. Vous étiez déjà convaincu, mais maintenant vous sentez l’urgence.
Ce que propose Manon Théberge, de la Boîte à science semble tellement aller de soi. Il ne reste bientôt plus qu’une seule question en tête : comment se fait-il que Québec n’a pas encore de centre de sciences ?
Son projet : créer un lieu grand public pour faire vivre les sciences. Pour partager les résultats de la recherche, montrer des prototypes, toucher, voir, expérimenter, semer le goût des sciences chez les jeunes et, peut-être, de la carrière scientifique.
Une sortie intelligente avec l’école ou en famille les jours de pluie ou de glace, quand on ne sait plus quoi proposer aux enfants.
Un lieu pour rire, courir, pour parler fort. Un lieu qui donnerait envie de revenir pour vivre d’autres expériences. C’est comme ça qu’elle imagine la chose.
Il faut, dit-elle, briser les « perceptions émotives » face aux sciences. Celles qui naissent parfois à propos de rien : mon père et ma mère sont poches en math et en physique, ils ne peuvent pas m’aider pour les devoirs. J’haïs les sciences.
Il faut un lieu pour briser le cycle défaitiste, acquérir de la confiance, ouvrir des perspectives nouvelles, apprendre : la mécanique d’un bras artificiel, la grippe aviaire, les cyanobactéries, les changements climatiques.
Un centre de sciences est aussi un outil de développement économique pour une région, un attrait touristique supplémentaire, une vitrine pour les entreprises locales.
On y développera peut-être le goût de l’innovation et du risque qui manque parfois à cette ville.
Les 20 plus grandes villes canadiennes ont déjà un centre de sciences, parfois plusieurs. Montréal en a six et s’est dotée d’une direction des institutions scientifiques.
Mille cinq cents villes dans le monde ont un centre de sciences. Investir dans les sciences, c’est une façon de lutter contre la pauvreté, rappelle l’UNESCO. Si c’est vrai ailleurs, ça doit bien l’être un peu ici.
La Ville de Québec est la seule des grandes villes au Canada à ne pas avoir de centre de sciences. Ce devrait pourtant être un service de base, comme un aréna, un gymnase, une bibliothèque ou une salle de spectacles, pense Manon Théberge. Son modèle : Sudbury, Ontario. Adresse internet : http://sciencenorth.ca.
Environ 35 millions $. La moitié pour construire, l’autre pour les contenus. Puis 7 millions $ par an pour l’habiter, le faire vivre, le faire bouger. C’est ce que coûterait le projet de la Boîte à science.
On pense pouvoir y attirer entre 235 000 et 400 000 visiteurs par année. Prochaine étape, la création d’un bureau de projet pour chercher le financement, convaincre des partenaires privés et dessiner les plans d’architecte.
C’est à Lévis, au Parc des Chutes-de-la-Chaudière, que le futur Centre d’exploration en science et technologie pourrait s’installer.
La mairesse Danielle Roy-Marinelli soutient le projet et annoncera bientôt une participation financière de la Ville. L’ouverture pourrait coïncider avec le 150e anniversaire de Lévis en 2011.
Pourquoi Lévis et pas Québec ? Parce que Lévis montre davantage d’intérêt. Le maire L’Allier soutenait le projet de la Boîte à science et en faisait la promotion, mais la nouvelle administration municipale n’a pas suivi.
Mme Théberge dit avoir attendu en vain une rencontre avec la mairesse Andrée Boucher. Si bien que Québec s’est fait damer le pion par Lévis.
Ce n’est pas grave. Que le centre de sciences aboutisse sur la Rive-Sud plutôt que dans le voisinage de l’Aquarium n’a pas tant d’importance.
Ce qui serait grave, ce serait que la mairie de Québec ne sente pas qu’il est dans notre intérêt de soutenir davantage les sciences.
Québec a réussi à diversifier son économie grâce aux sciences et à la recherche : 800 entreprises y sont engagées ; on compte 7000 chercheurs, 20 000 employés.
Mais depuis quelques années, on ne parle plus autant des sciences dans le discours public, observe le chercheur Fernand Labrie. Pourtant, « l’avenir va être là », prédit-il.
Après une poussée entre 1997 et 2003, les inscriptions dans les programmes scientifiques de l’Université Laval ont décliné en 2004 et 2005, comme ailleurs en Occident.
Rappelons-nous que les étudiants en sciences sont les chercheurs de demain, ceux qui obtiendront des subventions, bâtiront des labos, créeront des entreprises et feront tourner une partie de l’économie.
Un centre de sciences n’est pas la seule façon de promouvoir la culture scientifique et la Boîte à science n’est pas le seul promoteur possible pour un centre de sciences.
Ce projet a cependant l’énorme avantage d’être mûr et d’être soutenu activement par les milieux d’affaires.
Ne manque plus que la volonté politique. Il y a deux élections à l’horizon. Ce sont habituellement de belles occasions pour prendre des engagements.
À consulter, le billet suivant: Site du futur Centre des sciences: des précisions.
1er novembre 2007 à 13 h 22
et vlan! à tous ceux qui ont voté pour Mam Boucher… on en récolte les conséquences maintenant… et ce n’est pas fini…
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1er novembre 2007 à 18 h 53
« Depuis que je vis à Vancouver, j’ai l’impression qui ont compris le concept d’un centre-ville pis d’une ville… et je le dis souvent dans mes opinions dans Le Soleil… mais bon, who cares? »
Peut-être que notre conception de l’urbanisme est vieillot ?
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1er novembre 2007 à 23 h 25
De ce que je sais de Vancouver, ils en ont rasé des choses au centre-ville, et pas juste un peu, que ce soit pour refaire des tours à bureau ou d’habitation, ou refaire des quartiers aux normes plus strictes (sur des rues entières : commercial au rez-de-chaussé, logement aux étages). Ils ont aussi profité d’une manne incroyable : des centaines de milliers d’immigrants dans les années 80 et 90 (depuis, je ne sais pas….), qui étaient en moyenne bien plus riches que les gens de la place. Pendant que tout le Canada était en récession, Vancouver se « reconstruisait » à plein régime. Les immigrants était d’ailleurs si nombreux et bien nantis que les vancouverois (?) d’origine se sont apauvris devant la montée vertigineuse du coût de la vie durant cette période.
Et même si Québec avait tout d’un coup la « chance » d’acceuillir 10 000 riches immigrants par année, je ne suis pas certain qu’on aurait envie de faire comme là-bas : tout reconstruire St-Jean-Baptiste en tours à 20-30 étages ou encore, raser les vieilles constructions le long des battures de Beauport pour faire des complexes de condos avec piscine et terrasse sur le toit…
Pour revenir au sujet, ici à Québec « on » (les gens de la Boîte à Science) ne croit même pas bon d’utiliser des terrains déjà désaffectés (i.e. pas besoin de raser ou d’exproprier) près des services et des gens pour y construire de tels projets. On est donc vraiment, mais vraiment loin (dans tous les sens du terme) de ce qui se passe à Vancouver.
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2 novembre 2007 à 00 h 11
Le musée des sciences de La Boîte à science: super!
Mais il y a un bémol qui semble faire consensus, la LOCALISATION!
Il faudrait faire un sondage auprès de la population pour confirmer si cette perception – gage de réussite j’en suis profondément convaincu -, est répandue…
De plus, c’est ce que j’appelle, dans le jargon, un « projet structurant »…
Or, depuis des années, on mise justement sur de tels « projets structurants » pour mettre en valeur, à Québec et à Lévis, des sites déprimants et à l’abandon depuis des lustres qui ne sont pas dans des « champs de patates » (voire des espaces vierges), tels le secteur à l’est du traversier de Lévis, la zone D’Estimauville et le terrain vague situé entre le chemin Saint-Louis et l’Aquarium…
Pourquoi, alors, « inventer » un nouvel emplacement loin des centre-ville de Québec et de Lévis, accessible surtout pour les « motorisés »?
Pst: cette anecdote pouvant s’appliquer à nos touristes… Moi et ma blonde, on voulait visiter le Zoo de Toronto, cet été: on a laissé tomber, car c’était au « bout du monde » (loin du centre-ville), puisqu’on a choisi le train pour se rendre dans la péninsule ontarienne! ;-)
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30 novembre 2007 à 01 h 09
Le commentaire de Monsieur Cazes est très pertinent puisque le projet de boîte à science nourri l’imaginaire des étudiants en architecture depuis quelques années dèjà. L’enthousiasme de madame Théberge à fait des petits dans le vieux séminaire (le pavillon d’architecture de l’université Laval), de nombreux ateliers ont eu comme programme celui de la boîte à science à divers niveau d’enseignement et surtout sur différents sites. Entre autres, celui convoité présentement à été mis à l’essai voilà déjà deux ans et le site que propose monsieur Cazes à été soumis aux étudiants de maîtrise à l’hiver dernier. Le site situé à Lévis, à l’endroit ou se trouvait un ancien chantier maritime (selon ma connaissance), qui sert de parc et qui fait face aux somptueux condominiums le « diamant bleu’ (sarcasme) aurait été un emplacement de choix pour sa proximité et sa visibilité de/vers Québec.
L’ennui avec tout ca c’est que ces projets sont souvent mal publicisés (nous sommes en parti à réprimander la dessus). La discussion est souvent limité à divers intervenants ciblés et que la population en général ne s’y intéresse peu ou sinon n’a que peu de moyens d’intervenir.
Triste de voir ce projet nourrir l’étalement urbain alors qu’à la base, l’idée, les valeurs qui le soutiennent et le propos tenu sont des plus pertinents! J’ose croire que des intérets marginaux sont à l’oeuvre ou encore que des contraintes qui sont inconnus du public sont à la source de cette localisation désastreuse.
Meilleures chances au projet!
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30 novembre 2007 à 18 h 59
Ca n’empeche pas la Ville de Québec d’avoir ,un jour, sa propre exposition des sciences.
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