La galerie marchande de Place Québec, un complexe immobilier appartenant à la Société immobilière du Québec (SIQ) et qui comprend le Centre des congrès de Québec, accuse « un taux de vacance de 50 % ». De plus, la relance tarde vraiment à se matérialiser.
C’est ce qu’a confirmé à La Presse Affaires le porte-parole de la SIQ, Martin Roy. Par contre, le président de la SIQ, Marc Fortier, a refusé de commenter ce que Jules Dallaire, le grand patron de la société immobilière Cominar, de Québec, a qualifié de « désastre national ». Pourtant, Jules Dallaire en a vu d’autres, dans sa carrière, mais des centres commerciaux qui se vident autant de leurs détaillants avant que leurs propriétaires entreprennent des travaux de relance, c’est rare.
« Le taux de vacance dépasse même 50 % », selon Jules Dallaire, qui a manifesté de l’intérêt pour Place Québec dès le printemps dernier. « Ceux qui paient des loyers à Place Québec ne dépassent pas 20 % ou 30 %, selon moi. La SIQ permet à plusieurs d’occuper des locaux sans payer de loyers, car autrement il n’y aurait personne à Place Québec ».
Jules Dallaire espère que le gouvernement prendra une décision au début de l’an prochain sur l’avenir de Place Québec, depuis trop longtemps une vitrine sur la ville bien dégarnie, aux yeux des congressistes. Entre-temps, la SIQ, le bras immobilier du gouvernement, perd des millions, craint-il.
L’ancien propriétaire majoritaire de Place Québec, TrizecHahn, perdait déjà des millions de dollars avec ce complexe, selon M. Dallaire. Quand cette société immobilière a décidé de se délester de ses propriétés du Canada, elle a vendu à la SIQ et à rabais ses 60 % d’actions de Place Québec, soit au prix de 13,8 millions $, en juin 2000. La relance et l’expansion de Place Québec, comprenant la construction d’une tour de bureaux de 11 étages, accusait déjà du retard en octobre 2001, selon LE SOLEIL. A la fin de février 2003, finalement, la SIQ et la ville de Québec ont annoncé la mise en chantier de la tour, au coût de 97,6 millions $, et des travaux à la galerie commerciale, pour « très bientôt ». Après les élections d’avril 2003, le gouvernement Charest a cependant mis sur la glace plusieurs projets, dont ceux de Place Québec.
Au début du mois toutefois, Québec a décidé d’agrandir le Centre des congrès de Québec en rénovant l’ancien centre municipal des congrès, au sous-sol de Place Québec, au prix de 17 millions $, ont souligné Claude Larose, vice-président du conseil exécutif de la ville de Québec, et Réjean Doré, directeur adjoint du cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget. Québec attend les hypothèses de travail de Marc Fortier, président de la SIQ avant d’aller plus loin, en tenant compte du plan triennal d’immobilisation et des contraintes budgétaires du gouvernement, a expliqué M. Doré.
L’agrandissement du Centre des congrès, « c’est une des demandes principales de la région », selon Claude Larose, mais pour la galerie des boutiques, il faudra encore faire preuve de patience. « Québec n’a encore rien annoncé ; je ne sais pas si le gouvernement va la mettre en vente, au début de l’an prochain ou plus tard ».
Sam Hamad, ministre des Ressources et responsable de la Capitale nationale, a assuré à un groupe de 25 gens d’affaires, en privé, il y a 10 jours, que « le gouvernement n’a pas à investir, ni à gérer une galerie commerciale. Ça fait partie des projets que de s’en départir », a indiqué un informateur. Claude Larose estime aussi que « le gouvernement ne veut pas investir dans la galerie des boutiques. Il l’a vendra peut-être au secteur privé ».
« Il n’est pas question d’une vente de feu de la galerie marchande de Place Québec », a lancé Isabelle Taschereau, porte-parole de Monique Jérôme-Forget. « J’ai parlé avec la ministre et tout est à l’étude, mais il n’y a pas de projet sur la table », a-t-elle affirmé. Dans le Plan de modernisation de mai dernier, la ministre explique notamment comment elle entend rationaliser la gestion du parc immobilier du gouvernement, soit par cession-bail ou par une fiducie de revenus. Pour Place Québec, la décision n’est pas prise encore, a ajouté Isabelle Taschereau.
Même si le taux de vacance atteint 50 %, la ville touche des taxes, mais la valeur de la galerie de Place Québec baisse », a noté Claude Larose. « Pour devenir rentable, la galerie doit être (ouverte sur la rue et) fréquentée par des résidents et fonctionnaires et non pas seulement par des congressistes ».
« La SIQ ne prévoit pas d’appel d’offres encore », selon le porte-parole, Martin Roy. « Tous les baux des magasins sont à court terme, depuis 2003 et même depuis 2000. La SIQ ne mène pas des négociations agressives pour trouver de nouveaux détaillants, tant que la décision de relance n’est pas prise. Des locaux sont occupés temporairement par des bureaux et pour de l’entreposage ».
Les détaillants Stokes, Astral et Broadway, notamment, ont quitté Place Québec, mais d’autres sont arrivés, dont Bently et la lunetterie Vision Beau Soleil, selon Martin Roy. Renaud Bray, Laura Secord et la Banque Scotia occupent leurs locaux depuis un certain temps, selon le porte-parole. Tous les restaurants de la foire alimentaire, dont Ashton, « très populaire à Québec », demeurent toutefois en activités.

Laurier Cloutier, 22 novembre 2004. Reproduit avec autorisation



22 novembre 2004 à 14 h 45
On aurait écrit cet article il y a vingt ans, le constat serait idem.
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22 novembre 2004 à 14 h 49
Il y a 20 ans, il y avait un cinéma et plusieurs boutiques :)
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22 novembre 2004 à 15 h 33
qui fonctionnaient à peine.
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22 novembre 2004 à 16 h 41
Ils ont même pas pris la peine d’enlever l’enseigne annoncant le cinéma!
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23 novembre 2004 à 00 h 06
Le constat de requalifier le centre pour avoir des boutiques avec vitrine sur rue me semble juste, à la fois pour la viabilité des commerces et pour l’animation urbaine d’une rue quasi-desertée par les piétons.
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25 novembre 2004 à 00 h 03
D’ailleurs, l’extrémité ouest sur Honoré Mercier (si ça fait encore partie de tout cela) est d’une platitude « bétonique ». c’est de loin le 50m le plus laid de toute l’avenue Honoré-Mercié. Même le côté de la vielle-église-toujours-pas-convertie-en-hôtel a l’air plus joli… Quelques petites facades de boutiques ça ferait du bien, non?
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