Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


L’église Saint-Jean-Baptiste est à vendre

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 septembre 2004 14 commentaires

L’église Saint-Jean-Baptiste de Québec, un joyau du patrimoine religieux et monument historique, pourrait être vendue rapidement… si le nouveau propriétaire peut être exempté de taxes foncières.

Écrasée par le coût des rénovations et d’entretien requis par le bâtiment âgé de plus de 100 ans, la fabrique paroissiale jongle depuis un an avec l’idée de s’en départir au profit d’un autre propriétaire, qui serait plus en mesure d’en tirer de meilleurs revenus.

La fabrique espère prendre une décision « le plus tôt possible », mais le projet bute sur l’épineuse question des taxes foncières municipales et scolaires. L’Église catholique en est exemptée en vertu de la loi, ce qui n’est pas pour un propriétaire privé ou même un organisme communautaire.

Une étude de prospection, complétée en juin dernier, identifie qu’avec quelques transformations réversibles, le bâtiment pourrait être intéressant pour un nouveau propriétaire ou gestionnaire. Ainsi, le rez-de-chaussée pourrait accueillir des activités culturelles et un café-terrasse serait aménageable sur le parvis en été ; des espaces à bureaux et des locaux communautaires plus fonctionnels pourraient être aménagés dans le sous-sol. A l’extérieur du bâtiment, en bordure de la rue Saint-Jean, il y aurait de la place pour des boutiquiers, surtout durant la belle saison.

Quel que soit l’acheteur, la paroisse veut conserver une chapelle pour la célébration de la messe dominicale. La pratique du culte ne nécessitera plus jamais une capacité de 2000 places, peut-on lire dans l’étude préparée par la firme GID. A peine 5 % des résidants pratiquent dans cette paroisse, selon le curé Paul Lortie.

Pour le président de la fabrique, Michel Auclair, il est évident que ce n’est pas à la fabrique de jouer un rôle de gestionnaire de l’immeuble. « Notre fonction première, ce n’est pas de faire l’entretien mais de répandre l’Évangile ». dit-il en entrevue. La fabrique n’écarte cependant pas l’idée de demeurer partenaire du nouveau propriétaire.

Le ministère de la Culture, la Commission de la capitale et la Ville de Québec ont contribué à l’étude en collaboration avec la fabrique et les services diocésains. Contrairement à la fabrique et au diocèse, le ministère n’a pas encore pris position sur les recommandations de ce rapport. On en examine prudemment les conséquences, car l’église Saint-Jean Baptiste n’est pas le seul lieu de culte dont une fabrique cherche actuellement à se départir.

D’importants travaux de rénovation, estimés à trois millions de dollars, sont encore requis avant un transfert de propriété. Depuis 1995, l’église Saint-Jean Baptiste a été l’objet de gros travaux qui ont nécessité des investissements de cinq millions de dollars.

Selon le rapport GID, des travaux supplémentaires de reconversion du bâtiment, qui le rendraient plus rentable, coûteront entre 700 000 $ et 1,4 million $. Un nouvel accès au sous-sol, du côté sud-ouest, constituerait l’intervention la plus lourde. Le rapport GID mentionne aussi que, sur le marché immobilier, le « prix » d’une église oscille actuellement entre 250 000 $ et 300 000 $. C’est le prix qu’a payé l’École du cirque pour l’église Saint-Esprit dans Limoilou. Ce bâtiment a perdu plus de la moitié de la valeur inscrite aux livres lorsqu’il était un lieu de culte.

Mais avant toute chose, « il faut que le gouvernement clarifie la question de la fiscalité pour encourager d’autres organismes à devenir propriétaires d’ensembles patrimoniaux », soutient Rémi Gagnon, responsable des fabriques à l’archidiocèse de Québec. Ces organismes peuvent actuellement demander une exemption des taxes foncières, dit-il en entrevue, mais rien n’est acquis d’avance ; les requêtes sont traitées au mérite, cas par cas. A titre de représentant de l’archidiocèse, M. Gagnon faisait partie du comité qui a planché sur l’avenir de l’église Saint-Jean Baptiste.

Un nouveau comité, réunissant des membres de la fabrique, des représentants du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Québec, doit se réunir à la fin septembre pour discuter de zonage, de fiscalité et de taxation.

« On peut tenir encore un certain temps avec nos réserves, mais elles vont fondre », dit M. Auclair. Le temps presse bien que, selon lui, il ne soit pas question que l’église ferme brutalement ses portes. En attendant que l’option de la vente se concrétise, le curé, Paul Lortie, espère qu’une aide gouvernementale sera disponible pour assumer les frais de chauffage et d’éclairage qui atteignent 100 000 $ par an.


1er septembre 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville.


14 commentaires

  1. Gérald Gobeil

    2 septembre 2004 à 16 h 48

    Et pourtant: « Québec, le 5 juillet 2000. – La ministre de la Culture et des Communications et députée de Taschereau, Mme Agnès Maltais, annonce le versement de 2,2 M$ pour mettre en branle huit projets de restauration en patrimoine religieux. Ces projets sont répartis géographiquement de la Mauricie à la Baie des Chaleurs. De plus, une subvention de 1 M$ est accordée à l’église Saint-Jean-Baptiste de Québec pour la réfection du clocher et de la toiture et la restauration de la maçonnerie. »

    Et les églises se transforment en condos….

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  2. jaco

    2 septembre 2004 à 18 h 40

    Les nouvelles eglises sont les centres d’achat…
    Faur croire que je vais aller au ciel ; j’y vais une fois par semaine…

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  3. Bernard Bastien

    2 septembre 2004 à 21 h 51

    Au fait, la réfection du clocher, ça n’a pas donné un ben beau résultat… il est redevenu noir le temps de le dire….

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  4. David a Moscou

    5 septembre 2004 à 01 h 35

    Si je comprends bien, ce projet ressemblerait un peu à ce qui a été fait à la petite église en face de chez-moi: Notre-Dame-de-Jacques-Cartier, dans Saint-Roch.

    On y a construit des murs semi-permanents pour subdiviser la nef, ce qui permet à des organismes communautaires d’occupper une partie de l’église.

    Par contre, les commerces, faudrait pas que ça tourne comme cette belle église néo-Gothique sur Sainte-Catherine à Montréal et dont la facade est maintenant cachée derrière des boutiques. D’ailleurs, il y a quelques années, on avait le projet de démanteler les boutiques qui sont là depuis les années 1930, pour enfin redonner droit de citer à cette église. Je ne sais pas si ça a été fait depuis?

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  5. Marc-André

    5 septembre 2004 à 09 h 34

    Je crois qu’il s’agit de l’église St. James. J’ai passé devant il y a 2 semaines et une affiche annonce des travaux pour la remettre en valeur. Quelques commerce sont barricadés, peut-être seront-ils détruits.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  6. David a Moscou

    5 septembre 2004 à 11 h 43

    Oui, c’est bien de l’Église Saint-James dont je parlais!
    Merci!

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  7. Francis

    12 septembre 2004 à 20 h 17

    Bonjour !
    Je suis menmbre de l’église baptiste évangélique de St-Georges de beauce; et ns sommes en construction d’un nouveau bâtiment qui logera 500 adhérants et ns aimerions peut-être installer des vieux bancs d’église au lieu d’avoir des chaises conventionnel. Je me demande si la fabrique de l’église Saint-jean Baptiste serait intéresser à me contacter à se sujet. Pouvez-vous m’aider s.v.p.

    Merci !

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  8. zelo

    9 septembre 2006 à 09 h 36

    pourquoi il à vendre

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  9. Maroun Basbous

    9 novembre 2006 à 19 h 43

    Je trouve que les chretiens laissent leur place pour les autres religions et mouvements fanatiques c’est pourquoi nos eglises sont a vendre et les pratiquant diminuent de jour en jour . s.v.p. retrouvez nous les anciens chemins de valeurs spirituelles et sociales afin de mener une vie harmonieuse pleine d’amour , de passion et de valeur sociale . Un moment de reflexion sur notre passe pourra nous reveiller et nous faire eviter la chute vers l’enfer .

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  10. Manu

    9 novembre 2006 à 22 h 52

    L’enfer pourrait peut-être s’en porter acquéreur? semble-t-il que beaucoup de gens vont s’y retrouver… :)

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  11. VérOooNika

    3 décembre 2006 à 21 h 27

    Et si un groupe de jeunes artisans utopistes veulent acquérir une église dans le but d’en faire un lieu de  »culte » la Musique, les arts, l’environnement… Oû l’on favoriserait la récupération et la revalorisation de dechets?

    Meubles recyclés pour contré la mondialisation et la concurrence déloyable de la Chine. POur préserver nos ressources naturelles et réduire la masse de déchets… Qui Nous supportent???

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  12. Yvon Savard

    22 novembre 2007 à 08 h 48

    Je voudrais connaitre la suite dans ce dossier. Souvenez-vous de la dime…si je voulais faire parti d’une d’église ou une religion quelconque je serai prêt à investir et non obliger tous les citoyens.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  13. desjardINRIchard

    27 janvier 2008 à 14 h 37

    moi j ai été baptisé a cette église , comme jésus a été baptisé par jean le baptiste.
    moi l achat de cette église m interresse , mais surtout il ne faut pas mettre de marchands la dedans comme l on avait fait a l époque de jésus .
    car jésus avait chassé ces marchands du lieu de priere de l époque et il en fera de meme aujourd hui !
    alors pensé-y bien !

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  14. Isabelle

    3 octobre 2008 à 06 h 31

    Bonjour tout le monde. Je suis étudiante en science des religions en Suisse. Je fais une recherche sur la vente des églises au Canada. Si vous êtes ouverts à me faire part de vos expériences, je vous invite à mon contacter (isabelle.kolly@bluewin.ch). Merci beaucoup

    Isabelle

    Signaler ce commentaire

     ou annuler