Source: François Bourque, Le Soleil (Chronique), 27 mars 2007.
(…) À travers le résultat d’hier soir, on détecte aussi la fracture entre la haute ville et la basse ville de Québec. L’ADQ a balayé toute la région mais n’a pas réussi à prendre la colline parlementaire, les circonscriptions de Taschereau et de Jean-Talon lui ayant échappé. Il y a là un symbole fort. (…)



28 mars 2007 à 09 h 17
Maintenant, c’es le mystère Montréal qu’il faut dire.
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28 mars 2007 à 10 h 15
En effet Francis ;-)
Mais sérieusement, il n’y a pas grand mystère…
Jean-Talon a la plus haute moyenne et médianne d’âge de la ville (même avec tous les étudiants qui s’y trouve, mais qui ne vont pas autant voter que les plus âgés), et vote Libéral depuis plus de 40 ans…
Quant à Taschereau, ce n’est pas une surprise pour personne que St-Jean-Baptiste et Limoilou soient en moyenne des fervants du PQ, et pour les plus démunis, en basse-ville, ce n’est pas l’ADQ qui va les attirer.
D’ailleurs, Taschereau est en haute-ville ET en basse-ville (ce qui en fait une circonscription assez hétéroclite), et on ne peut donc pas parler de fracture entre la haute et la basse ville en fonction de cette circonscription, comme le laisse sous entendre l’auteur.
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28 mars 2007 à 10 h 31
Pas sûr que Montréal soit un mystère… Jean-Talon, Louis-Hébert et Taschereau ont le même profil que beaucoup de comtés sur l’île de Montréal. La banlieue de Québec, tous les comtés virés adéquistes (et conservateurs au fédéral), a quant à elle le même profil que la couronne de Montréal où plusieurs adéquistes ont aussi été élues… La cartographie du vote ADQ faite par Paul Villeneuve, avant l’élection, expliquait bien ce phénomène. Pour moi, c’est les banlieues le mystère…
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28 mars 2007 à 12 h 37
Ouais en effet, c’est vraiment « le pouvoir aux ballieues ». Ce phénomène est observable à Toronto: le 416 vote libéral, le 905 conservateur. Aux États-Unis, même constat: le villes-centre votent démocrate, les banlieues votent républicain.
Je crois qu’il faudra faire comme au moyen-âge et mettre des barrières à l’entrée (péages) de chaque ville-centre, de manière à ce que ces profiteurs de banlieusards arrêtent de sucer le jus de la société, de polluer et de bouffer le territoire agricole sans jamais payer pour les conséquences de leur style de vie.
Et tant qu’à y être, le 514 devrait se séparer du Québec et devenir une province canadienne distincte (euh… à Québec, il y a déjà une ville fortifiée et elle appartient aux Américains).
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28 mars 2007 à 15 h 09
Considérant qu’une bonne partie de la population, autant au Québec que dans tout le Canada, demeure en banlieu, et considérant que nous vivons dans une démocratie, il ne faut pas s’étonner que le vote de ceux qui y demeure ait beaucoup de poids, avec le résultat qu’on connaît.
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28 mars 2007 à 19 h 21
Dans la ville-centre, la vague Boucher nous est passé par dessus la tête.
Dans la ville-centre la vague Adéquiste a glissé par dessus nos plumes de canard
Dans la ville-centre on vit en dehors du temps…
Dans la ville-centre, on va aller en enfer!
Que Dieu ait pitié de nous! (amen)
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29 mars 2007 à 10 h 25
Bon cynisme Jaco :)
Mais à y repenser, j’imagine que c’était aussi la banlieue qui faisait pencher la balance dans les élections précédentes, non? Sur cet aspect, ce n’est donc guère différent des autres élections.
La petite différence réside dans le partage des votes en trois partis plutôt que deux, et dans le fait que les villes, en général, ne s’en sont tenues qu’à deux des trois partis.
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30 mars 2007 à 12 h 34
Il y a un malentendu dans les journaux de Montréal
au sujet de Québec…
La ville de Québec est la capitale politique du Québec et aceuille les divers courants politiques…
En sautant les étapes de différenciation du contexte de Montréal versus Québec , (qui sont réelles)…on en arrive quand même a la conclusion:
« Le coeur du mouvement ADQ n’est pas la ville de Québec mais LA VALLÉE DU SAINT-LAURENT »
Si on reprend l’historique du mouv. ADQ :
1- D’abord Riviere-du-Loup (années 1990)
2- Ensuite La Beauce puis la Rive-sud (1995)
3-De 1995 a 2005 il y a eu débarquement massif d’animateurs de radio et tv et journaux en provenance de régions(lac st-Jean) a Québec; ils se sont installés dans 3 chaines de radio et 2 chaines de tv et un journal
4-2003 , c’est le premier comté peri-urbain qui passe a l’ADQ; VANIER et ils progressent en Montérégie.
5-En 2006, Mme Boucher est porté au pouvoir municipal par la vague…
6-En 2007, c,est toute la vallée du Saint-Laurent
qui passe a l’ADQ
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Il y a eu toutes sortes de qualification utilisés pour décrire ce mouvement:
« le Québec profond » , « le québec identitaire » Le Québec des racines » « Le vrai village »(en opposition au village gai) « The Real man is Mario »
(sous-entendant; les urbains sont faux et fous)
Je sais qu’il n’y a rien de spécifiquement québécois la dedans; Au USA , en France, au Canada
c’est le même mouv.
Le pere Bush est un gars de la cote est qui a sa maison dans le Mass. mais le fils fait semblant qu’il est un vrai gars du Texas
Bref, la quête identitaire est passé d’une idéologie (la souveraineté) a quelque chose d’autre ; on élit d’abord quelqu’un a qui on s’identifie (the real Woman(Boucher) and the real Man (Mario)
Assez de placotage, ce que je voulais faire ressortir:
« Le coeur du mouv. ADQ n’est pas Québec mais LA VALLÉE DU SAINT-LAURENT.. »
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30 mars 2007 à 14 h 27
En effet jaco, c’est toute la vallée du St-Laurent, très bonne remarque.
Par ailleurs, il faut faire attention au confusions que certains entretiennent, notamment le rapprochement entre l’ADQ, le PCC (Parti Conservateur du Canada) et les Républicains aux États-Unis. Bien qu’il s’agisse de trois parti « de droite » à différents niveaux, les Républicains et le PCC sont passablement conservateurs, tandis l’ADQ est un parti libéral (quand à moi plus libéral que le PLQ, ce qui pourrait même nous faire dire que les électeurs de Montréal sont plus conservateurs qu’ailleurs).
Autre différence, sur une dimension sociale, l’ADQ est plus « libertarienne » que le PCC ou les Republicains, qui sont plus « auroritaires » (surtout les républicains). Autrement dit, l’ADQ laisse socialement plus de place aux individus plutôt que de les contrôler. Par exemple, l’ADQ laisse toute la place au « mariage gai », tandis que le PCC (et on ne parle même pas des Républicains) se veut plutôt une « escouade de la moralité et des bonnes valeurs » (selon leur livre des valeurs). Un parti socialement autoritaire mettra aussi plus d’emphase sur le renforcement des forces de l’ordre, civiles et militaires, et de leurs pouvoirs. L’ADQ ne prône pas un « état policier » à ce que je sache.
Réduire des partis à « gauche » et « droite » (qui représente la position d’un parti sur l’économie) ne veut pas dire grand chose. Il y a bien d’autres dimensions à un parti.
Ainsi, tous ceux qui n’aime pas l’ADQ profitent présentment d’un courant anti-américain existe au Québec comme ailleurs dans le monde. Ils tentent de manière très démagogique d’exagérer les rapprochements avec les Républicains (en commençant d’abord par le PCC puis en applicant le raisonnement entre l’ADQ et le PCC par la suite).
On essaie de faire peur aux gens sans savoir de quoi on parle (et comme bien des gens ne le savent pas trop non plus, c’est facile de les convaincre).
Dans le cas de Montréal, je vois trois choses qui ont retenu l’ADQ de percer selon moi. Tout d’abord, la position de l’ADQ sur les « finances sociales pour les démunis » ne réchauffe pas les ardeurs des gens de quartiers démunis (plus nombreux à Montréal qu’ailleurs, d’ailleurs, à Québec il y a Taschereau…). Ensuite, la rivalité français-anglais existe toujours, et il y a alors encore beaucoup de votre « contre un parti » qui se fait en votant pour « l’autre parti ». La peur de favoriser les Libéraux ou le PQ en votant pour l’ADQ n’était proablement pas aussi forte en dehors de Montréal qu’à Montréal. Bref, Montréal est politiquement plus polarisée. Finalement, il ne me semble pas que l’ADQ ait particulièrement courtisé l’électorat anglophone.
Je sais, c’est très simplifié comme raisonnement, mais ce n’est que mon avis sur le sujet après tout. Ainsi, si ce n’était pas de ces raisons (et probablement d’autres) l’ADQ aurait peut-être obtenu plus que le 15% (ou à peu près, je n’ai plus le chiffre là) de votes sur l’île.
Cela sera intéressant à voir aux prochaines élections…
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30 mars 2007 à 19 h 36
Je suis d’accord Manu que chacun de ces mouv. conserve ses spécificités culturelles: le Pcc, le parti Républicain, le parti Adéquiste s’appuient chacun sur leurs bases régionales qui sont différentes.
Je n,ai pas la carte électorale devant moi mais je pense que les régions qui s’écartent du moule « TRADITIONNEL » culturel de la vallée du st-Laurent n’ont pas succombé au charme Adéquiste;
Par commodité, appelons cela le modele Agricole-catholique
A vérifier donc si la Gaspésie+ iles de la Madelaine (modele pêcheur-catholique) a voté ADQ
A vérifier pour l’Abitibi (modele mineur-forestier catholique)
A vérifier pour le secteur de l’ile au Coudres-malbaie (modele Maritime-catholique)
A verifier pour la Cote-nord (industriel-maritime)
le nord québécois , le Grand-nord. le secteur La-Tuque(forestier), la vallée Matapédia etc etc
Si ca s’avere vrai qu’ils n’ont pas succombé aux charmes de l’ADQ , ca voudrait dire que la base n’est pas que régionale, elle est aussi CULTURELLE
PS :quelqu’un pourrait-il afficher la carte électorale des élections…je cherche sur google et je ne trouve pas…Merci!
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31 mars 2007 à 00 h 35
Il y a une carte plus ou moins bien faite sur le site de Radio-Canada, mais je préfère la carte suivante :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dc/Quebec_elections_2007.png
(prise depuis la page http://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_générale_québécoise_de_2007)
La projection est plutôt inhabituelle, mais dans l’ensemble du Québec, elle a l’avantage de répartir assez également les comptés (à part dans Chaudière-Appalache je dirais), contrairement à la distortion habituelle de la carte géographique, ou les circonscriptions à grande superficie prennent tout l’espace et donnent une fausse impression de la répartition du vote.
On voit donc en effet que les régions « ressources » (dont l’économie est surtout liée au secteur primaire) sont majoritairement péquistes. Pour le reste, on a Montréal qui est un cas à part, quelques comptés « avec assez d’anglophones » qui ont voté PLQ (notamment en Estrie) tout comme des comptés où les gens travaillent en Ontario (Ottawa…), et quelques comptés Péquistes ci et là. Le reste de la vallée du St-Laurent est effectivement du côté de l’ADQ, sur la rive-nord comme sur la rive-sud.
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