Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Ilot Berthelot : ce sera une coop; La Ville a accepté le projet de 75 logements sociaux

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 21 avril 2005 16 commentaires

Après 30 ans de lutte, les citoyens de Saint-Jean-Baptiste viennent d’obtenir leur coopérative de logements sur l’îlot Berthelot. La Ville accepte le projet de 75 logements sociaux car, dit-on, c’est celui qui nécessite le moins de fonds publics.

L’îlot Berthelot, situé le long du boulevard René-Lévesque entre les rues Berthelot et de la Chevrotière, retrouvera l’allure urbaine qu’il a perdue il y a 50 ans, avec la construction du boulevard et la démolition du pâté de maisons.

Le conseiller municipal responsable de l’habitation Claude Larose et sa collègue du quartier Saint-Jean-Baptiste Lynda Cloutier ont annoncé hier qu’ils acceptaient que soient bâtis sur le terrain, propriété de la Ville, 75 unités de logement social.

Ces unités seront réparties entre la coopérative Le Sommet et la coopérative L’Escalier, dont plusieurs membres étaient venus entendre la bonne nouvelle.

Le dossier de l’îlot Berthelot a fait les manchettes en 2002 lorsque des citoyens ont tenu un squat de quatre mois dans un bâtiment de la rue de la Chevrotière, réclamant du logement social. « Ce sont probablement eux qui ont permis d’éviter que le site soit accaparé par des condos de luxe », affirme Véronique Laflamme, organisatrice communautaire au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, évidemment très heureuse du dénouement.

Une cinquantaine de ménages, surtout des familles et des personnes seules, sont déjà inscrits dans les coopératives. Si tout va bien, ils devraient commencer à emménager à l’été 2006.

Le conseiller Claude Larose a expliqué qu’avec une contribution municipale de 10 à 12 000 $ par unité de logement, l’option de la coopérative était la moins coûteuse. « On a vérifié auprès des promoteurs privés et avec les caractéristiques du site (falaise, pyrite dans le sol), un promoteur privé avait besoin de subventions importantes pour faire des condos qui pourraient se vendre sur le marché ou même du logement locatif privé », explique M. Larose.

La coopérative à capitalisation n’était pas non plus réalisable sur ce site car il aurait été difficile de réunir 45 familles prêtes à mettre du capital, ajoute le conseiller.

Dans la formule classique de coopérative, la Ville et le gouvernement provincial contribuent financièrement. Les résidants payent un loyer un peu plus bas que le prix du marché et remboursent l’hypothèque à même leur loyer.

Véronique Laflamme estime que les coopératives favoriseront le maintien des familles dans le quartier. « Présentement, les familles qui cherchent un logement sont discriminées ou n’ont pas de grands logements qu’elles sont capables de se payer, dit Véronique Laflamme. La coop permet d’améliorer leur qualité de vie. »

Environ 42 % des ménages du quartier Saint-Jean-Baptiste payent plus de 30 % de leur revenu pour se loger.


Isabelle Mathieu, 21 avril 2005. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville.


16 commentaires

  1. PAM

    21 avril 2005 à 15 h 33

    OUBLIONS LA MIXITÉ SOCIALE… UN QUARTIER PAUVRE QUI DEMEURERA AUX PAUVRES.

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  2. Gwido

    21 avril 2005 à 16 h 20

    Méchante bonne nouvelle! J’ai déjà hâte de voir les maquettes! Comme l’immeuble sera situé sur le boulevard René-Lévesque et entouré de bâtiments massifs, j’espère qu’on ne se contentera pas d’ériger un simple petit bloc de trois étages. Tant qu’à boucher un trou, bouchons le en grand!

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  3. PAM

    21 avril 2005 à 17 h 29

    J’ai bien que la mode coop égale petit château avec petits fronfron…

    Espérons que la commission d’urbanisme aura des couilles cette fois!

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  4. Jean Cazes

    21 avril 2005 à 18 h 35

    Bon, je sens que ce sujet fera couler beaucoup d’encre, encore…

    D’abord, l’affirmation suivante:

    « OUBLIONS LA MIXITÉ SOCIALE… UN QUARTIER PAUVRE QUI DEMEURERA AUX PAUVRES. »

    Malheureusement, une telle réaction « fillionnaine » me convainc que le coeur, face à une telle nouvelle, doit l’emporter sur ce que l’on pourrait considérer comme la rigide raison, soit l’érection d’un immeuble mixte, avec une façade de six ou huit étages du côté sud ou est. Un édifice qui pourrait être semblable aux dernières phases du Bon-Pasteur, près du « G », en transition avec les gratte-ciel de Québec…

    On pourra certes reprocher aux habitants du quartier Saint-Jean-Baptiste d’être allergiques à tout ce qui dépasse deux étages – je caricature à peine! Par contre, ceux et celles qui comme moi, sont nés avant 1965 et ont été témoins de l’évolution urbaine et sociale de ce quartier (promis à être rayé de la carte dans les années 70 pour faire place au « progrès ») vont comprendre le bien-fondé du projet, surtout en cette période de crise du logement…

    Rendons à César ce qui appartient à César: ce quartier a été sauvé essentiellement grâce à un « noyau dur » à l’origine des premières coopératives d’habitation à Québec, une formule qui touche à mes valeurs et qui fait affaire avant tout à un principe de responsabilité sociale! À titre d’exemple de coopérative dont on peut être fiers, soulignons l’Îlot Fleury…

    Corrigez-moi si je me trompe: on peut théoriquement être millionnaire (ou du moins, avoir le pouvoir de s’endetter pour acheter une « monster house » dans une lointaine banlieue anonyme) et habiter en coopérative avec des « pauvres »… Des pauvres? Parlons plutôt de gens qui ont fait le choix de la simplicité volontaire, de l’entraide communautaire, de la vie de quartier, des petits cafés, des services en tout genres à moins de dix minutes de marche.

    Bref, oublions ici ce préjugé de « guetto de pauvres »! Et au fait, devrait-on avoir honte d’être pauvres, comme de s’afficher à gauche? ;-)

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  5. Jean-Francois Gilbert

    21 avril 2005 à 19 h 48

    Avoir su que c’était un quartier de pauvre je n’aurais pas acheté un condo là !

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  6. Jean-Francois Gilbert

    21 avril 2005 à 19 h 48

    Ah oui, c’est du sarcasme pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué.

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  7. phonono

    21 avril 2005 à 20 h 15

    Être contre les logements sociaux c’est comme être pour la construction d’une nouvelle ambassade à Bagdad au coût de 562 millions de $ US…

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  8. PAM

    21 avril 2005 à 23 h 04

    ESPÉRONS QUE LES CORDES À LINGES SERONT DU BON CÔTÉ!…

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  9. Michel

    22 avril 2005 à 07 h 49

    « Corrigez-moi si je me trompe: on peut théoriquement être millionnaire (ou du moins, avoir le pouvoir de s’endetter pour acheter une « monster house » dans une lointaine banlieue anonyme) et habiter en coopérative avec des « pauvres »…  »

    En théorie…

    Nous avons tenté le coup moi et ma copine il y a quatre ans, nous sommes loin d’être millionnaires, seulement un informaticien et une prof-qui-a-parfois-une-tâche qui aurait aimé habiter un endroit au, ou près du centre-ville où les gens font plus que se saluer rapidement en rentrant vite se réfugier dans leur appart.

    Résulats: Soit la coop est strictement réservée à des ménages qui dépensent X % et plus de leur revenu familial, soit il faut avoir des enfants, (nous n’en avons pas pour l’instant…) ou pour ceux où il ne semblait pas avoir de critères officiels pour nous refuser, la liste d’attente semblait tellement longue (à leur dire…) que nous pouvions peut-être espérer avoir une place à notre retraite… Mais sinon, on s’est fait souvent regarder comme des extra-terrestres ou encore poliment fais dire qu’il y en avait qui en avaient plus besoin que nous.

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  10. PAM

    22 avril 2005 à 09 h 06

    C’est justement de cela que je parlais: le rejet bidirectionnel.

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  11. jaco

    22 avril 2005 à 13 h 42

    Un bon exemple de rejet bidirectionnel est le centre des congres de québec.
    les comités de citoyens de st-Jean-baptiste:
    ok, ok on va tolérer l’agrandissement du centre des congres(des capitalistes) mais il ne devra pas avoir plus de 4 étages de hauteur. avoir des matériaux conventionnels(briques brune-caca,) devra se « tasser  » pour ne pas déranger, ne pas se faire voir du quartier, être low-profile,ne pas changer la trame des rues, avoir son stationnement cachée ., etc etc

    La ville a acquiescé à toutes leurs demandes et a tout fait pour que le centre des congres ait le moins d’impact sur st-jean Baptiste sauf que…

    Sauf que un centre de congres , c’est une manne pour le commerce et les commercants du quartier ont commencé à se poser des questions:  » Comment se fait-il que les congressistes viennent si peu magasiner dans st-jean Baptiste qui est pourtant la place pour acheter des souvenirs du chocolat et des fleurs???
    Quel serait la réponse selon vous??

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  12. Sébastien

    22 avril 2005 à 13 h 42

    Saint-Jean-Baptiste est loin d’être un quartier de pauvre! Bien sûr certains loyers restent encore abordable, mais ça reste un des quartiers de Québec les plus en demande chez les étudiants et les jeunes professionnels. Ce quartier est victime des mêmes effets pervers de la gentrification que le Plateau Mont-Royal et Saint-Roch (à divers degrés cependant)

    Vous voulez vivre avec des pauvres à Québec? (pas des étudiants, mais bien des gens sans-le sou, mère mono-parental, assistés sociaux, toxicomanes…) Allez plutôt magasinez votre futur appart. dans Limoilou est, Saint-Sauveur ouest, Orsainville, Saint-Odile, Charlesbourg est et Duberger les Saules… Aujourd’hui pour vivre dans SJB ça prend soit de l’argent, soit des bon contacts, ou beaucoup de chance!

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  13. jaco

    22 avril 2005 à 17 h 25

    Je vais délaisser le « critiqueux » quelques instants et dire à la suite de Cazes; « Bravo à tous ces gens qui se sont implliqués dans l’action communautaire depuis plus de 30 ans… »
    Il n’y a aucun doute que ces gens sont l’ÂME du quartier st-Jean Baptiste…
    L’ame , le ciment ou le ferment c’est comme vous voulez!

    Je ne partage pas toutes leurs visions mais j,admire secretement leur enthousiasme, leur courage
    et leur optimisme ou naiveté selon le point de vue.

    En tout cas , j’ai fait mes éloges…en ce moment!

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  14. André Voyer

    22 avril 2005 à 21 h 44

    Comment se fait-il que les congressistes viennent si peu magasiner dans st-jean Baptiste qui est pourtant la place pour acheter des souvenirs du chocolat et des fleurs???
    Quel serait la réponse selon vous??

    Il y a probablement cent, mile réponses. En 2001 à la demande de l’AGAF, Association des gens d’affaires du Faubourg, un plan grand format montrant, en vignette, quelques bâtiments ou commerces distinctifs numérotés et accompagnés d’une légende bilingue, a été produit par ce qui s’appelait alors le Centre de Développement Économique et Urbain (CDÉU) de la Ville de Québec. Ce plan est supposé avoir été placé à trois ou quatre endroits stratégiques dans le centre des congrès. Le but de ce plan, suscité la curiosité des congrésistes en les invitant à s’imprégner de l’ambiance unique du faubourg Saint-Jean.

    Était-ce, est-ce suffisant? Je ne le sais pas. Il semblerait que les cogrésistes soient plus attirés par la Grande Allée et le Vieux-Québec que par le Faubourg. Une publicité plus agressive serait-elle la solution? Les commerces du faubourg offrent-ils ce qui est recherché par les visiteurs de deux ou trois jours? Demandons à Jean-Luc Mongrain de mettre un homme la dessus (Joke)

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  15. Jean Cazes

    22 avril 2005 à 23 h 12

    « Sauf que un centre de congres , c’est une manne pour le commerce et les commercants du quartier ont commencé à se poser des questions:  » Comment se fait-il que les congressistes viennent si peu magasiner dans st-jean Baptiste qui est pourtant la place pour acheter des souvenirs du chocolat et des fleurs??? »

    Si je me souviens bien, dans les revendications des gens du secteur, il y avait celle-ci: prévoir une entrée (et sortie) majestueuse au Centre des congrès sur Saint-Joachin, donc sur le quartier, ce qui n’a pas été respecté…

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  16. jaco

    23 avril 2005 à 12 h 41

    « Si je me souviens bien, dans les revendications des gens du secteur, il y avait celle-ci: prévoir une entrée (et sortie) majestueuse au Centre des congrès sur Saint-Joachin, donc sur le quartier, ce qui n’a pas été respecté… »

    Si jeme souviens bien , cette revendication est venu
    seulement APRES que le centre des congres fut achevée … i.e. APRES que les groupes poplulaires aient exigé que le centre des congres soit assez isolé du quartier st Jean-Baptiste pour ne pas le contaminer…(le fameux double rejet dont parle Pam)
    Alors que bien entendu, il aurait fallu que ca vienne AVANT… pour l’inserer dans un plan d’unrbanisme!
    On a préféré la « pureté idéologique » sans doute!
    Ne pas se salir ou se souiller …avec le néo-libéralisme! (ironie!)

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