Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Trois ans après la fusion, Québec efface du paysage le nom des anciennes villes

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 décembre 2004 5 commentaires

La Ville de Québec a abandonné toute idée de changer les noms de rue. En revanche, elle s’apprête à éliminer du paysage les noms des anciennes villes.

Dans quelques jours, cela fera trois ans que les villes de Charlesbourg, Saint-Émile et autres Beauport ont cessé d’exister. Il est temps, juge-t-on à la Ville de Québec, d’enlever les pancartes et la signature visuelle des anciennes municipalités. Question de clarté et de cohérence, ajoute-t-on.

A l’hôtel de ville, deux tendances se sont affrontées : les uns auraient voulu « peindre » la ville en bleu Québec tandis que les autres souhaitaient le moins de changements possible.

« Des villes comme Gatineau et Trois-Rivières ont changé les pancartes dès le début de la fusion, explique Richard Sévigny, directeur du service des communications. On ne voulait pas prendre une approche de rouleau compresseur. »

Une fois les défusions passées, il a finalement été décidé de faire les remplacements de pancartes et de logos sur une période de deux ans, soit jusqu’en 2006, avec le gros du travail durant l’année qui vient.

Les huit bureaux d’arrondissement seront parmi les premiers à expérimenter la nouvelle signature, une affiche aux allures de fanion bleu où est écrit le nom de l’arrondissement.

Évidemment, certains travaux seront plus spectaculaires que d’autres. L’enlèvement de « Ville de Sainte-Foy » sur l’ancienne « maison » d’Andrée Boucher, route de l’Église, ne risque pas de passer inaperçu… « Mais ça peut être l’occasion pour les gens de Sainte-Foy de renommer leur hôtel de ville du nom d’un personnage illustre du secteur », suggère le conseiller en communications Jacques Perron.

Les gens de Vanier ont d’ailleurs déjà expérimenté la chose : avant la fusion, ils ont renommé plusieurs de leurs édifices et espaces publics, comme le parc industriel François-Cardinal.

Les entrées de la ville seront aussi harmonisées, les pancartes « Bienvenue à Beauport » cédant leur place à un « Bienvenue à Québec ». Les parcs, les édifices de loisirs et les autres bâtiments municipaux auront aussi droit à leur affiche.

La Ville n’a pas l’intention d’arracher systématiquement les pancartes pour en reposer de nouvelles. « On a une approche économique, assure Jacques Perron. Partout où l’on pourra, on va recycler les bases de béton, les poteaux et les structures existantes. Ça vient couper le coût en deux. »

Malgré tout, l’opération d’affichage pourrait coûter quelques centaines de milliers de dollars.

Toujours pas d’adresse à Québec

Par ailleurs, trois ans après les fusions et après deux ans d’efforts pour harmoniser les noms des rues de la nouvelle ville, les deux tiers des citoyens n’ont pas d’adresse à Québec. L’administration L’Allier a en effet décidé de faire marche arrière, en septembre dernier, à la grande surprise du Comité de toponymie, qui avait déposé un rapport favorable et optimiste.

La ville compte donc encore 800 doublons de noms de rue sur l’ensemble de son territoire. Par exemple, on retrouve huit rues des Érables. Autre incongruité, l’aéroport local se trouve à Sainte-Foy, une ville qui n’existe plus, et non à Québec. Cette situation inconfortable signifie que l’intégration des habitants des anciennes villes de banlieue fusionnées n’est pas pour demain.

Les citoyens de la ville de Québec font bande à part sur cette question. En effet, l’harmonisation des noms de rue s’est faite sans trop de problèmes dans des villes comme Gatineau, Trois-Rivières, Saint-Hyacinthe, Victoriaville, Saint-Jean-sur-Richelieu et Alma. On apprend que Rimouski vient d’embarquer dans le bateau.

Tout semblait pourtant baigner dans l’huile, en janvier dernier, alors que le conseiller Jacques Joli-Coeur, président du Comité de toponymie, s’apprêtait à déposer son rapport devant le comité exécutif.

Le conseiller de l’arrondissement de La Cité révélait qu’une dizaine de dossiers seulement faisaient encore problème et que les citoyens avaient obtenu satisfaction sur 122 demandes.

Le Comité de toponymie avait tenu 13 séances de consultation publique, le plus souvent houleuses, dans autant d’anciennes villes fusionnées de la Communauté urbaine.

La table était donc mise pour l’élimination des doublons de noms de rue quand, à la surprise générale et à celle du Comité de toponymie, l’administration L’Allier décide de remettre à plus tard toute l’opération, pourtant bien engagée.

Au cours d’une entrevue, hier, le responsable de l’opération, Jacques Joli-Coeur, estimait que la décision de tout arrêter et d’attendre les prochaines élections municipales, dans moins d’un an, a été d’ordre politique avant tout. « Mon rapport, dit-il, était plus que favorable et les irritants étaient somme toute peu nombreux. »

Le responsable de ce dossier à la Commission de toponymie du Québec, Jacques Toussaint, confirme les propos du conseiller Joli-Coeur. « L’harmonisation du nom des rues de la nouvelle ville de Québec était une chose parfaitement faisable. Les seuls points d’interrogation concernaient les villes de Saint-Augustin et de L’Ancienne-Lorette, qui avaient voté pour la défusion. »

M. Toussaint confirme que tous les membres du Comité de toponymie de la Ville sont tombés en bas de leur chaise quand le maire L’Allier a annoncé l’annulation de l’opération. Quant au conseiller Joli-Coeur, il croit que tout le travail de consultation servira un jour prochain à quelque chose. Et que la prochaine administration municipale ne pourra éviter de se pencher sur le problème des doublons de noms de rue.


Isabelle Mathieu et Louis Guy Lemieux, 23 décembre 2004. Reproduit avec autorisation

« Le moulin des Jésuites à Charlesbourg? Facile boss! C’est au coin de Rochette/80e/St-Joseph/Bastien/Des étudiants et de la 1ere Avenue/Isaac-Béadard/Henri-Bourassa/Du Jardin/Notre-Dame »

Voir aussi : Message d'intérêt public.


5 commentaires

  1. Serge Alain

    23 décembre 2004 à 20 h 13

    Y en a qui vont sanglotter.

    Et comme disait un de mes amis, on verra peut-être apparaitre sur l’autoroute 40 une pancarte à la hauteur de Saint-Augustin: « Québec, 23 prochaînes sorties » !!

    Concernant les doublons dans les noms de rue, c’est en effet une décision éminement politique de M.L’Allier: attendre après les prochaines élections, question de ne pas trop froisser les ex-défusionnistes. Bah! Un jour, ce sera de l’histoire ancienne… mais le vieux renard considère que ce temps n’est pas encore arrivé.

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  2. André Voyer

    23 décembre 2004 à 21 h 46

    J’espère que les doublons disparaîtront le plutôt possible. Combien de gens ne font pas la différence entre route de l’Église, Sainte-Foy, et rue de l’Église, Saint-Roch. Même des chauffeurs de taxis sont incertains, maintes fois à partir de Fleur de Lys je dois les orienter. Petit exemple parmis des centaines sans doute.

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  3. Bernard Bastien

    26 décembre 2004 à 22 h 21

    À tout le moins, éliminer rapidement les doublons à l’intérieur des arrondissements… Il y a au moins deux rues des Érables dans celui de la Haute-St-Charles…

    En faisant en sorte que les arrondissements fassent partie des adresses, les autres doublons auraient pu être facilement tolérés.

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  4. GARDIN

    17 mars 2005 à 15 h 28

    COUCOU, je m’appelle Florence GARDIN je suis une Collégienne mais sur ce site je n’est pa trouver les renseignement que je désirais avoir le nombre exact de ville au Québec et à Montréal je m’envais au Canada au mois de Juin et au mois d’Août pour faire un Opéra à nos amis les Canada

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