Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Adoption du plan directeur d’aménagement et de développement; La Haute-Saint-Charles : le robinet de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 10 mars 2005 Commentaires fermés sur Adoption du plan directeur d’aménagement et de développement; La Haute-Saint-Charles : le robinet de Québec

L’adoption d’un plan d’urbanisme est un exercice important pour une municipalité. Le Plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD), présentement soumis à une série de consultations publiques, peut avoir de grandes conséquences dans la vie de ses habitants. Voici, à grands traits, quels sont les plans de la Ville pour l’arrondissement Haute-Saint-Charles.

Le nord de la Ville ne manque pas d’espace, mais ses réseaux d’aqueduc et d’égout sont au bout du rouleau. Ils peuvent supporter environ 1000 nouveaux logements. Après quoi le robinet pourrait se fermer. La question est : où les construire ? Dans l’arrondissement Haute-Saint-Charles, dont les citoyens pourront dire ce soir ce que leur inspire le projet de PDAD, plusieurs espèrent faire partie de la réponse.

Le secteur saurait bien quoi faire de quelques maisons de plus. On y retrouve plusieurs rues inachevées qu’il vaudrait mieux boucler, selon Denis Jean, du Service d’aménagement du territoire. Le problème est nettement moins criant qu’à Val-Bélair, mais les culs-de-sac peuvent poser des problèmes de circulation automobile et de qualité de l’eau.

La capacité maximale de l’usine de traitement des eaux usées a toutefois presque atteint son débit maximal, et la Ville juge que dans de larges pans de Haute-Saint-Charles, le développement résidentiel demandera plus d’investissements municipaux qu’il ne rapportera de taxe foncière – à moins de gonfler le compte de taxes des résidants du secteur, selon le principe de l’utilisateur-payeur. Ces bouts de territoire sont les fameuses « zones rouges » identifiées au PDAD.

A ce holà sur la construction résidentielle s’ajoute la possibilité de resserrer davantage la protection du lac Saint-Charles, principale source d’eau potable de Québec. « On veut s’assurer que la qualité de l’eau reste bonne, dit M. Jean. Il faut donc que les marais du nord, qui servent de filtre, soient protégés. Comme les berges. » Cela se faisait bien sûr déjà, admet-il, mais la réglementation pourrait être renforcée.

Ces restrictions sont loin de plaire au conseiller du district Lac-Saint-Charles, Jean-Claude Bolduc. Celui-ci, membre de l’opposition officielle, estime que son coin de ville est traité « inéquitablement » et craint que « si on bloque le développement dans le nord de Québec, l’étalement urbain va aller encore plus loin », dans des municipalités comme Stoneham ou Lac-Delage.

La conseillère Odile Roy, du Renouveau municipal, ne partage pas cette inquiétude. Elle souligne que la Ville n’a, depuis trois ans, ouvert aucun nouveau développement dans ces « zones rouges », et que malgré tout, à l’échelle régionale, Québec n’a pas perdu de terrain dans le marché de la construction résidentielle. L’agglomération aurait, au contraire, gagné des parts de marché en 2002 et 2003, avant d’en perdre un peu en 2004.

Carrières et sablières

On retrouve quelques carrières et sablières dans le nord de l’arrondissement. La loi oblige les propriétaires à restaurer leurs sites d’extraction une fois l’exploitation terminée. Une question importante sera donc celle de savoir quoi en faire.

« Un autre des enjeux, c’est qu’il y a des gens qui veulent ouvrir de nouvelles carrières et sablières ou en agrandir d’autres, dit Fernand Martin, directeur du Service d’aménagement. La population du coin est très nerveuse en cette matière. (…La Ville) préconise un statu quo », soit une sorte de moratoire limitant les activités d’extraction à celles qui sont déjà lancées.

Le projet de Plan directeur propose aussi de mettre en valeur les secteurs forestiers du nord de l’arrondissement, de développer le potentiel récréotouristique de la Saint-Charles et de la chute Kabir Kouba, et de revitaliser la rue Racine.

Enfin, le transport en commun devrait également être l’objet de quelques remarques, ce soir. En effet, la ligne métrobus de Charlesbourg passe trop à l’est pour desservir directement l’arrondissement, tandis que le trajet projeté pour Du Vallon passera trop à l’ouest. Les façons de rabattre la population de la Haute-Saint-Charles sur les parcours principaux figureront donc à l’ordre du jour.

La consultation publique pour la Haute-Saint-Charles a lieu aujourd’hui à 19 h, au bureau d’arrondissement (305, rue Racine, Loretteville).


Jean-François Cliche, 10 mars 2005. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement Haute-St-Charles, Plan directeur d'aménagement et de développement 2005.

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