Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


La rue De Buade où défilent les gens et les siècles

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 avril 2019 Commentaires fermés sur La rue De Buade où défilent les gens et les siècles

Jean-Marie Lebel, historien
Magazine Prestige

Longeant le côté sud de la basilique-cathédrale de Notre-Dame de Québec, la rue De Buade, toujours grouillante de passants aux pas pressés, a pris son allure actuelle il y a une centaine d’années. Mais son histoire est bien plus ancienne que cela. Elle est presque aussi vieille que la ville de Québec.

Le fantôme du sieur de Champlain

Aux origines de notre rue De Buade, il y a le sentier qui longeait la chapelle Notre-Dame-de-Recouvrance que fit construire Samuel de Champlain en 1633 sur le site de la basilique-cathédrale. Le fondateur de Québec fréquenta cette chapelle jusqu’en 1635, l’année de sa mort. Pour inhumer convenablement la tombe de Champlain, le gouverneur Montmagny fit construire une chapelle funéraire en 1636 à quelques pas au sud de notre actuelle rue De Buade, possiblement à proximité du magasin Darlington et du bureau de poste. La chapelle Notre-Dame-de-Recouvrance fut la proie des flammes en 1640. Et la chapelle funéraire de Champlain disparut à son tour. Depuis lors, des archéologues l’ont en vain cherchée.

Il ne faut point oublier Frontenac

Sur le site de la chapelle Notre-Dame-de-Recouvrance fut inaugurée en 1650 l’église Notre-Dame de la Paix que desservaient les Jésuites et qui devint la cathédrale de Mgr de Laval après son arrivée en 1659. Considérablement agrandie à la fin du Régime français, la cathédrale fut reconstruite après les incendies de 1759 et de 1922.

Voici comment, dans un contrat daté du 5 avril 1668, on fait mention de ce qui allait devenir la rue De Buade : « le chemin tendant du fort des sauvages au Collège des Pères Jésuites ». Le « fort des sauvages », érigé pour abriter les Hurons-Wendats, occupait le site de notre bureau de poste et s’étendait jusqu’à la place d’Armes. Quant au Collège des Jésuites, il occupait le site de notre hôtel de ville.
Durant un certain temps, notre artère longeant la cathédrale de Notre-Dame-de-Québec prit naturellement le nom de « rue Notre-Dame ». C‘est ce que révèle un acte du notaire Romain Becquet daté du 3 septembre 1673. Toutefois, dès 1674, le nom de « rue Notre-Dame » faisait déjà place à celui de « rue Buade ». On aperçoit bel et bien l’inscription « rue Buade » sur le plan de la Censive Notre-Dame de Québec réalisé cette année-là.

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Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire.

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