Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Complexes immobiliers: le nec plus ultra

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 février 2018 6 commentaires

Chantal Lapointe
Magazine CAA

Ce qui distingue ces projets nouveau genre ? Outre leur nombre important d’unités d’habitation, parfois plusieurs milliers, le fait qu’ils incluent aussi des commerces et des services. On se veut loin des cités-dortoirs.

C’est une tendance qui s’observe dans toutes les grandes villes d’Amérique du Nord. De tout nouveaux quartiers résidentiels voient le jour sur d’anciens terrains industriels, où l’on peut vivre, travailler et s’amuser sans avoir à utiliser sa voiture. « De plus en plus, les promoteurs considèrent de tels ensembles comme des quartiers complets autour d’un noyau de transport. La valeur des terrains favorise le développement multiusage », explique Roberto D’Abate, vice-président, Services-conseils immobiliers chez PwC, cabinet d’expertise et de services financiers. « Quand on construit verticalement, on consomme beaucoup moins d’espaces verts. C’est un argument qui plaît aux acheteurs. commente Marco Fontaine, directeur des ventes et du marketing pour le promoteur Devimco Immobilier, qui s’occupe du projet Solar Uniquartier à Brossard.

À l’heure actuelle, il n’est pas de nouveau projet d’aménagement qui ne veuille associer logements, bureaux et commerces. Annoncé récemment, Westbury Montréal, un projet de 250 millions de dollars, sera aménagé près du futur complexe commercial Royalmount prévu à l’angle des autoroutes 15 et 40. Il inclura condos, hôtel de luxe, commerces de services, restau- rants, jardin et salles d’entraînement. Il sera axé sur le transport en commun et conçu selon des standards d’aménagement durable. « Les projets mixtes se développent autour du concept « live – work – play », soit l’idée de vivre sans pratiquement sortir du quartier. Cela part d’un désir profond de passer moins de temps dans la voiture, » affirme Sam Scalia, président de Devmont, promoteur du projet.

À La Prairie, Symbiocité regroupera 1 400 habitations sur un immense terrain adjacent au Parc de conservation du marais, au croisement de la route 104 et de l’autoroute 30. Il mise sur l’arrivée probable du système léger sur rail (SLR) électrique sur la Rive-Sud,tout comme Solar Uniquartier, à Brossard, un autre lotissement colossal estimé à 1,3 milliard de dollars. Solar Uniquartier prévoit quelque 2 600 unités résidentielles, un centre de conférence, un complexe sport, santé et loisirs, un centre d’affaires collaboratif, un hôtel, des commerces et une grande place publique au nord-est du Quartier Dix30.

Ces mégaprojets mixtes ne se concentrent pas que dans la région de Montréal. À Québec, le projet Lebourgneuf (200 millions), piloté par Développement Beaubourg en partenariat avec Nova Construction, associera des appartements en copropriété et en location ainsi que des commerces dans un petit village à dimension humaine. « Ce n’est pas une mode passagère, dit Guy St-Gelais, de Développement Beaubourg. Les gens rêvent d’une qualité de vie. Ils en ont marre du temps perdu dans le trafic. »

Acheter une copropriété dans un nouveau quartier de ce type, est-ce un bon investissement ? Nous avons posé la question à Élaine St-Denis, évaluatrice agréée chez Bourassa, Jodoin à Longueuil. « Avec l’engorgement du système routier, l’éclatement des familles et l’individualisme très présent dans la société actuelle, ces ensembles sont appréciés, car ils recréent des petits centres-villes, des pôles d’attraction où la vie sociale est facilitée » dit-elle.

« Au Québec, nous ne sommes pas encore habitués à la densité. Mais avec l’accroissement des investissements étrangers, l’arrivée d’immigrants habitués à vivre dans des espaces restreints et prêts à vivre en famille dans des appartements, ce type d’habitation sera très recherché et devrait prendre de la valeur », souligne Mme St-Denis. Roberto D’Abate rappelle cependant la prudence d’usage : « Pour tout achat d’une copropriété, il faut s’assurer de la bonne gestion du complexe, de l’existence d’un fonds de prévoyance et du respect de tous les aspects légaux. »

La cohabitation entre les commerces et les habitations crée un sentiment de convivialité et de sécurité chez les résidents, mais peut aussi comporter des défis. « Il est important d’assurer l’intimité des résidents dans les gros ensembles », considère Sam Scalia. D’autre part, les parcs et les installations de loisir d’un complexe immobilier impliquent aussi des coûts. « Il faut que les infrastructures soient conservées en bon état », dit Élaine St-Denis.

Le plus grand défi, quand on élabore ces mégaprojets, c’est de bien planifier l’urbanisme, car les gens ne veulent pas se retrouver dans un ghetto, souligne Marco Fontaine : « Il s’agit de concevoir un ensemble architectural pas trop homogène, et de prévoir des zones d’environnement vraiment naturel. » Au final, c’est cet équilibre qui fera de ces endroits des lieux de vie harmonieux et attirants tant pour les baby-boomers que pour les milléniaux.

Voir aussi : Densification, Publications & ressources Internet.


6 commentaires

  1. Joe B.

    24 février 2018 à 09 h 45

    L’article fait mention d’un projet résidentiel et commmercial dans Lebourgneuf. J’ai vérifié sur le site de la ville et il s’agit probablement du projet aux coins Pierre-Bertrand et Louis XIV. On parle de près de 700 unités d’habitations en tout ainsi que 2 bâtiments commerciaux. Aucun plan de projet disponible pour l’instant. À suivre.

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  2. marc guy

    24 février 2018 à 11 h 23

    quartiers résidentiels voient le jour sur d’anciens terrains industriels, où l’on peut vivre, travailler et s’amuser sans avoir à utiliser sa voiture.
    l’urbanisme est la vrais solution au probleme de trafic mieux que le tramway il faut déveloper pour le piéton et velo on a encore placer çe dévelopement Mirador au carfour de deux route achalandé rien pour facilité l’accès au pietons et cyclistes un quartier presque sans trottoirs il y a tout de meme le corridor des cheminot mais pas déneiger l’hiver

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  3. Jean-Christophe Utilisateur de Québec Urbain

    26 février 2018 à 13 h 29

    Selon le site de Développement Beaubourg, ils aurait aussi un projet mixte de 65$ millions à Ste-Foy sur la table (Projet Quartier QG). Après recherches, j’ai trouvé un document de la ville qui parle du terrain actuellement vague au coin de route de l’Église et de la rue Roland-Beaudin. Il s’agit du terrain de l’ancienne bibliothèque à l’arrière du Sommet 3V actuellement en construction.

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