Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Projet Nodélo: une forêt, un drame

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 25 mai 2013 12 commentaires

Stéphanie Martin
Le Soleil

(Québec) La contestation citoyenne s’est cristallisée ces derniers jours autour du futur projet Nodélo, dans le nord de Charlesbourg. En apposant leur signature à un registre, 111 citoyens ont freiné le projet de 500 millions $. Une situation qui irrite les élus. Les propos du conseiller Richard Côté ont d’ailleurs fait sursauter les opposants, qui sont accusés de faire du «pas dans ma cour». Ira-t-on jusqu’au référendum? La balle est dans le camp des élus de l’arrondissement qui devraient trancher dans les prochains jours. Le Soleil est retourné sur les lieux pour discuter du dilemme qui oppose la qualité de vie des citoyens aux visées de développement d’une ville

La suite

Le mauvais cheval de bataille * François Bourque (Le Soleil)

Politique municipale: trop de pouvoir aux citoyens? * Valérie Gaudreau (Le Soleil)

Nodélo, «mieux que des bungalows», dit François Picard * Annie Morin (Le Soleil)

Un billet précédent

Voir aussi : Arrondissement Charlesbourg, Nouvel urbanisme.


12 commentaires

  1. Manu

    25 mai 2013 à 12 h 19

    L’article de François Bourque est très pertinent. Il n’apporte ni jugement ni solution, mais a le mérite de faire objectivement un tour complet de la question.

    Partant de là, ce que je trouve agaçant finalement, c’est cette espèce de situation sans issue: on ne souhaite pas que des entrepreuneurs et/ou ville puisse faire ce qu’ils veulent des « voisinages », mais il est tout aussi indécent que les gens à proximité aient droit de vie ou de mort sur un projet.

    Bien sûr, il convient de leur présenter les projets et d’entendre leurs oppositions, craintes, souhaits, propositions, etc. D’ailleurs, c’est ce qui est fait! Le problème c’est qu’on ne peut pas respecter toutes leurs volontés, et qu’on n’a pas nécessairement à le faire non plus. Rendu là, les citoyens prétendent qu’on les met devant le fait accompli, qu’ils ne sont pas consultés, etc. Autrement dit, pour bien des citoyens, « être consulté » ça voudrait dire demander ce qu’ils veulent ET le faire. Toutefois, il s’agit de demander l’avis des gens, pas de leur laisser prendre les décisions. Il faudrait peut-être d’abord que les gens comprennent ce que veut dire « consultation ».

    L’autre problème, c’est la validité du choix des gens aptes à se prononcer par référendum. D’une part, considérer les limites administratives d’un quartier ou d’une zone quelconque sans égard à la portée du projet, c’est mal parti. J’imagine que c’est la loi sur les municipalités et villes qui est en cause. D’autre part, si la participation au vote est anémique, le résultat n’est pas représentatif non plus.

    Rappelons que dans ce cas précis, on ne parle pas d’installer une usine puante à côté de maison ni de quelque développement qui soit incompatible à proximité d’un développement résidentiel. Non, il s’agit simplement d’un développement résidentiel, de l’étalement urbain certes, mais mieux fait que l’étalement urbain causé par les citoyens présentement sur place qui se plaignent du projet.

    D’ailleurs, pourquoi faudrait-il que tout développement se fasse à l’image de ce qui est déjà là? Si on a mal conçu un coin de banlieue en périphérie de la ville il y a 30 ans, pourquoi est-ce qu’on devrait continuer de faire les mêmes erreurs? Pour satisfaire une poignée de gens qui ne veulent rien savoir du changement?

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    • Pierre-Yves

      25 mai 2013 à 13 h 08

      En effet ce n’est qu’une « consultation » et il faut savoir faire la part des choses entre ce qui est bon pour l’avenir, et ce que les voisins veulent. Là dessus, je ne peux qu’être en accord avec vos propos.

      Mais selon moi, la question que vous posez à la fin devrait avoir une réponse évidente.

      « D’ailleurs, pourquoi faudrait-il que tout développement se fasse à l’image de ce qui est déjà là? Si on a mal conçu un coin de banlieue en périphérie de la ville il y a 30 ans, pourquoi est-ce qu’on devrait continuer de faire les mêmes erreurs? »

      Si on veut éviter les même erreurs, il faut renoncer à cet étalement urbain, et se concentrer sur la reconstruction de la ville sur la ville. Aussi différent que Nodélo veut bien se présenter, ça reste de l’étalement urbain, une pratique qu’on ne devrait plus SE permettre ! Lebœuf a bien assez de logements à construire dans les « écoquartiers » de la Ville…

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  2. Franks Utilisateur de Québec Urbain

    25 mai 2013 à 12 h 27

    Vraiment trés bien dit Manu. Je suis d’accord du début à la fin.

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  3. J M Utilisateur de Québec Urbain

    25 mai 2013 à 12 h 43

    Merci Manu. Très inspirant ce texte.

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  4. davedeux

    25 mai 2013 à 12 h 44

    Notons qu’il y a qq années, dans un coin de quartier pas très
    loin de ce boisée, un prometteur avait vendu son développement
    en misant sur la proximité de cet espace vert. Donc, les gens
    qui ont acheté dans ce coin avec un tel argument de vente,
    doivent s’attendre a conserver ce boisé. Logique.

    Deuxio, peut-on considérer que cette opposition est un refus
    du changement. Je dirais que non, puisque ce genre de construction n’est que la continuité de ce qui ce fait depuis des lustres. Le véritable changement serait de conserver ce boisé,
    d’autant plus qu’il est tout a fait paradoxale de parler de
    projet « éco » ici, puisqu’il faut raser ce même boisé.
    Autant construire un centrale électrique carburant à
    l’anthracite en la qualifiant de centrale verte sous prétexte
    que ce carburant est un produit naturel.

    PS. il y a parait-il une pénurie de terrain dans le centre-ville
    de Québec…par contre, pour le stationnement il semble ne
    pas avoir de problème. A ce niveau, la ville devrait peut-être
    révisés ses priorités, des habitations ou des stationnements?

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    • Manu

      26 mai 2013 à 22 h 37

      Je suis passamblement en désaccord avec le premier point. Quand on s’installe « près de la nature et à deux pas de la ville », c’est justement que dans 10, 20, 30 ans, la ville aura débordé au-delà de chez soi repoussant la nature plus loin. On peut supposer qu’une telle ignorance était plus prévalente il y a 30 ans qu’aujourd’hui, c’est tout ce que je concède. Reste que si on a déboisé pour construire des rues pour soi, il relève de la naïeveté crasse de supposer que le reste du boisé ne subira pas un jour le même sort.

      Le deuxième point est intéressant. En effet, conserver le boisé constituerait un certain changement. Ça revient à redécouper le périmètre d’urbanisation, mais un changement tout de même. Cependant, le changement dont je parlais était plutôt de faire autre chose que « bungalow sur grand terrain ». Les gens s’imagine que parce qu’on a fait ça depuis 30 ou 50 ans dans le secteur, il faudrait qu’on continue de la même façon.

      Finalement, oui, il y aurait probablement de meilleurs projets à faire à Québec, mais entre ça et de voir pousser ce même projet à Lac-Beauport, Stoneham, Boischâtel, Shannon, St-Augustin, Neuville, Ste-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, etc. c’est peut-être un « moindre mal ».

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  5. J M Utilisateur de Québec Urbain

    25 mai 2013 à 14 h 14

    Le vrai changement serait de laisser la magnifique forêt et d’exproprier, raser le voisinage pour densififer sur l’existant. (Tout comme les stationnements qu’on devrait récupérer pour faire des habitations) Mais ce n’est pas gagné, je l’admets ;)

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  6. jeand Utilisateur de Québec Urbain

    25 mai 2013 à 17 h 27

    Certains commentaires font peur, fascistes verts?

    Belle analyse de Manu par contre.

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  7. paradiso Utilisateur de Québec Urbain

    25 mai 2013 à 17 h 34

    Le problème avec Nodélo, c’est l’ambiguïté.

    Un projet qui n’est pas vraiment de l’étalement urbain, puisque construit dans un secteur déjà relativement urbanisé. Donc difficile d’y opposer cet argument.

    Un projet qui n’est pas vraiment écolo – puisqu’il détruira un boisé et fera une large place à l’auto – ni vraiment urbain. Donc pas très enthousiasmant pour un acheteur bobo-branché.

    Moi je vois juste un projet de banlieue normaloïde avec quelques améliorations, qui me laisse somme toute indifférent. Il n’en faut pas plus pour que 50 NIMBYS et farouches opposants aient le dernier mot.

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  8. jac

    25 mai 2013 à 20 h 31

    Tres bonne analyse de Francois Bourque du Soleil qui apporte les nuances essentielles:

    « Malgré ses mérites, le projet Nodélo est un cas patent d’étalement urbain. Exactement ce que la Ville dit vouloir éviter.(f. Bourque) »

    -Tres bon commentaire et questionnement de Manu aussi

    Pour compléter paradiso, le probleme avec Nodélo, c’est l’ambiguité que ce projet crée:

    -Puisque c’est un projet d’étalement, on ne peut en faire un cas d’espece dans une lutte entre la densification et les « pas-dans-ma-cour »
    -On ne peut non-plus appuyer les citoyens car ils se réclament des « droits-acquis-historiques » ce qui s’apparente a des privileges

    Bref, pour paraphraser F Bourque, c’est un mauvais cheval de bataille , a laquelle se référer pour établir des règles ou bien une jurisprudence!

    ———————————————————
    Il est légitime pour des élus de vouloir orienter le développement du territoire dans la recherche de l’intérêt supérieur de la ville.

    Mais comme il s’agit d’un projet d’étalement , l’intérêt supérieur de la ville n’est pas vraiment concerné; ce qui laisse face-a-face un promoteur et des citoyens. Ce serait donc à ces 2 acteurs à négocier et à faire les concessions pour s’entendre…

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