Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


La rage ordinaire au volant à Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 19 juin 2019 4 commentaires

Louis-Pierre Beaudry, piéton, cycliste et automobiliste
Point de vue
Le Soleil

POINT DE VUE / Avec l’arrivée de l’été et le retour des déplacements actifs, la rage ordinaire sévit de plus belle dans les rues de Québec. Libre des troubles hivernaux, le trafic de l’heure de pointe semble devenir d’autant plus absurde et intolérable pour les automobilistes. Les mettant en lutte féroce, le trafic arrache le meilleur des gens. Selon le regard de haine reçu cette semaine d’une femme dans son VUS sur le boulevard Charest, ce ne serait même plus légitime de critiquer quelqu’un d’avoir traversé sur un feu rouge alors que des piétons s’étaient engagés, supposément protégés par leur feu exclusif. Frustrée par le trafic, cette automobiliste a mis tout le monde à risque pour 50 pieds. Et pour mieux terminer sa course au feu suivant.

Il est de bon ton de souligner que les voitures ne sont pas les seules fautives et que de nombreux cyclistes et piétons ne respecteraient pas systématiquement le code de la route. C’est vrai et cela doit être critiqué… mais à la hauteur de la gravité que cela représente. Parce qu’il ne fait aucun doute que le principal problème reste que de nombreux automobilistes de Québec se sentent comme les seuls usagers légitimes du réseau routier et que trop d’entre eux adoptent des comportements dangereux envers les autres.

Le maire Labeaume en a même fait grand cas cette semaine, affirmant que la Ville devra éduquer ses automobilistes et changer leur culture au volant en investissant «des millions de dollars dans l’affichage». Si on ne peut qu’applaudir cette prise de conscience de l’administration, force est de constater que la profondeur du problème exigera des solutions qui dépassent une bonne signalisation et des publicités ciblées.

Du côté de la Ville et de ses infrastructures, malgré le bon vouloir de plusieurs fonctionnaires, l’automobile reste toujours bien centrale. Notamment, la rapidité et la fluidité du trafic continuent d’être les principales préoccupations pour la gestion du réseau routier, comme en témoignent l’aménagement des boulevards, la durée des cycles des feux de circulation et, surtout, leur synchronisation qui assure de pouvoir traverser la ville avec le moins d’obstacles possible.

La suite

Voir aussi : Piétons.


4 commentaires

  1. Che

    19 juin 2019 à 14 h 57

    Excellent article. Je suis d’accord avec les constats de l’auteur.

    « En séparant les piétons par des feux exclusifs, on déresponsabilise les automobilistes et on envoie comme message qu’il ne devrait y avoir, lorsque le feu est vert, aucun obstacle à leur déplacement.  »

    C’est une des causes du problème. Les feux de circulation sont conçus pour faire passer le plus d’autos possible. Les autres considérations sont secondaires.

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  2. Dede Utilisateur de Québec Urbain

    19 juin 2019 à 15 h 51

    Soulignons aussi certains piétons qui actionnent le feu pour piétons et qui traversent quand soudainement le voie se libère. On se retrouve ensuite souvent avec des voiture immobilisées dans les quatre directions pour strictement rien puisqu’il n’y a plus personne pour traverser. Ça arrive souvent.

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  3. Insider

    20 juin 2019 à 07 h 57

    Soulignons aussi que plusieurs fois par mois je suis menacé par un automobiliste qui circule sur un feu piéton. Depuis quelques semaines c’est même plusieurs fois par semaine.

    Ajoutons à cela les cyclistes qui maintenant ont le droit de le faire mais oublient qu’ils ont le devoir de ralentir pour le faire.

    Finalement c’est rendu que je me sens plus en sécurité de traverser là où il n’y a pas de feu piéton. N’est-ce pas ironique!

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