Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Le réaménagement du «spaghetti» à la tête des ponts ne se ferait pas avant 2031

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 juin 2020 2 commentaires

Taïeb Moalla
Journal de Québec

Identifié par François Legault comme une de ses trois priorités pour la Capitale-Nationale, le réaménagement du «spaghetti» autoroutier à la tête de ponts ne verrait possiblement pas le jour avant 2031.

C’est ce qu’on apprend, de façon indirecte, à la lecture de centaines de pages mises en ligne par le ministère de l’Environnement, mercredi soir. Cette documentation abondante provient des nombreuses réponses du bureau de projet du réseau structurant de transport en commun au gouvernement du Québec au sujet du mégaprojet de tramway.

A la question 175, le gouvernement du Québec rappelle que «la zone d’étude considérée inclut l’échangeur Henri-IV/Laurier/Duplessis en raison de son influence sur l’écoulement de la circulation dans le secteur proposé pour le nouveau pôle d’échanges de Sainte-Foy». Il demande alors si on a «tenu compte de ce réaménagement dans (la) modélisation des impacts sur la circulation».

La réponse du bureau de projet est éloquente : «Les échanges avec le Ministère nous ont confirmé que le réaménagement de la tête des ponts est prévu pour 2031. Il ne peut donc être considéré dans la situation de référence à l’horizon 2026».

Jeudi midi, le ministère des Transports a cependant nuancé cette réplique. «L’échéancier de 2031 n’a pas été confirmé à la Ville de Québec par le ministère des Transports. À ce moment-ci, l’échéancier de réalisation du projet ne peut être précisé. Il sera précisé au dossier d’affaires», a brièvement commenté la porte-parole Émilie Lord par courriel.

1 milliard$ selon les chiffres de 2010-2011

Le mégaprojet de réaménagement de l’entrée ouest de la ville de Québec a été promis en 2010 et annoncé en 2011 par le ministre libéral Sam Hamad. À l’époque, il était évalué à 1 milliard$, mais aucun plan précis n’avait été dévoilé.

Arrivé au pouvoir à l’automne 2018, le premier ministre François Legault l’avait désigné comme l’une de ses trois priorités – après le réseau structurant et le troisième lien – pour la région de Québec.
En décembre 2019, Le Journal révélait que le ministère des Transports (MTQ) n’avait toujours pas accordé le contrat pour l’étude consacrée au réaménagement de la tête des ponts, même si l’appel d’offres était terminé six mois plus tôt.

À Québec 21, le chef Jean-François Gosselin, a rappelé que le maire Labeaume a fait de ce dossier une de ses priorités depuis sa première élection en décembre 2007.

«Quand on parle de 2031, ça veut dire que c’est remis aux calendes grecques ou à la semaine des quatre jeudis, a-t-il mentionné. J’ai hâte d’entendre le maire là-dessus parce que ça manque de cohérence de sa part. Il en a fait un cheval de bataille. Rendu à 2031, le cheval a le temps de mourir.»

M. Gosselin s’est demandé «pourquoi ça presse tant de régler de faire avancer son projet de tramway versus régler le problème de la tête des ponts dont on parle depuis plus de 10 ans?».
Le cabinet du maire de Québec n’a pas souhaité réagir jeudi.

La suite

Voir aussi : Transport.


2 commentaires

  1. paradiso Utilisateur de Québec Urbain

    4 juin 2020 à 16 h 26

    Un dossier plus facile à régler serait celui de l’avenue des Hôtels, particulièrement désagréable et même dangereuse pour les piétons.

    Il y aurait lieu de créer un pôle touristique qui se respecte :

    – Un trottoir planté d’arbres, de l’Hôtel Québec jusqu’à l’aquarium, en passant par les restaurants (Michelangelo, Fenouillère, Le Manoir).

    – Des abribus plus spacieux pour le bus 25.

    – Enfouissement des fils, pour embellir cette porte d’entrée de la ville.

    Cela dit, le terrain vague de l’ex-auberge Laurier a un grand potentiel immobilier, qui pourrait être exploité assez rapidement si les responsables politiques donnent un signal clair.

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  2. Che

    4 juin 2020 à 22 h 40

    Je ne comprend pas les attentes que M. Lehoullier et M. Gosselin entretiennent face à ce dossier. J’ai l’impression qu’on ne peut pas faire grand chose pour améliorer le traffic au niveau de cet échangeur à part modifier des intersections dangereuses. C’est mieux que rien, mais au bout de la ligne, on a 8-9 voies qui arrivent de Laurier, Henri IV, Duplessis, Champlain, Hochelaga, etc., qui doivent fusionnés en 4-5 voies réparties sur les deux ponts.

    De plus, quand on a un investissment potentiel de 4-8 milliards sous la forme du 3e lien afin de (supposément) améliorer le traffic entre la rive-sud et la rive-nord, c’est difficile d’affirmer du même souffle qu’il est aussi urgent d’améliorer l’échangeur sur les deux ponts existants.

    Et si c’est une question de désuétude, est-ce là la preuve qu’on n’arrive pas à entretenir notre réseau routier actuel pendant qu’on construit de nouvelles routes ?

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