Olivier Lemieux
Radio-Canada
Les données de l’Enquête origine-destination (EOD) 2023 contredisent une perception tenace dans la Capitale-Nationale : les déplacements interrives ne sont pas responsables de la congestion sur le territoire.
Selon une compilation effectuée par Radio-Canada à partir des statistiques de l’EOD 2023, 77 % des déplacements automobiles effectués chaque jour sur la Rive-Sud de Québec concernent Lévis et ses municipalités adjacentes.
Autrement dit, les trois-quarts des automobilistes qui font des trajets quotidiens sur la Rive-Sud ne franchissent pas les ponts.
À peine 23 % des déplacements automobiles au départ de la Rive-Sud se terminent à Québec.
C’est dans les arrondissements Desjardins et Chutes-de-la-Chaudière-Est, à Lévis, que se font près de la moitié des 182 500 déplacements automobiles comptabilisés quotidiennement sur la Rive-Sud.
De ce nombre, plus de 42 000 déplacements sont limités à l’arrondissement Desjardins, tandis que 28 000 trajets ne dépassent pas le territoire de l’arrondissement Chutes-de-la-Chaudière-Est.
Du côté de Québec, la traverse des ponts n’est pas un enjeu pour l’écrasante majorité des automobilistes qui se déplacent chaque jour.
Selon nos calculs, moins de 4 % des 725 000 déplacements effectués quotidiennement sur la Rive-Nord franchissent le fleuve.
2 juillet 2025 à 07 h 34
« Selon nos calculs, moins de 4 % des 725 000 déplacements effectués quotidiennement sur la Rive-Nord franchissent le fleuve. »
Voilà, une fois dit, ce que ca prend, c’Est une autoroute de contournement de la ville, MAIS sur la rive-nord! Au nord de La Capitale, qui part de Boischatel jusqu’à St-Raymond. Y a jamais eu de problème sur la rive-sud et de toute facon, on s’en fou, ils sont 142 000, un peu moins que Beauport et Charlesbourg réunis. Tellement ridicule d’avoir déchiré nos chemises pour une poignée de gens.
Signaler ce commentaire
2 juillet 2025 à 18 h 21
Réduire l’enjeu de la mobilité interrives à une question de pourcentage, c’est complètement passer à côté du problème.
Oui, seulement 4 % des déplacements de la Rive-Nord franchissent le fleuve chaque jour. Mais ce chiffre brut est totalement décontextualisé : ce sont les déplacements les plus stratégiques, les plus concentrés aux heures de pointe, et ceux pour lesquels il existe le moins d’alternatives. On ne parle pas de balades de quartier, on parle d’accès aux ponts, de corridors de travail, d’étudiants, d’infirmières, de cols bleus et de parents coincés dans leur voiture à 7 h 30 du matin.
Et surtout, on parle d’un goulet d’étranglement régional, pas d’un problème local. Le moindre incident sur le Pont Laporte — accident, entretien, verglas — provoque une réaction en chaîne qui bloque les réseaux sur les deux rives. Et pendant ce temps, aucun train, aucun métro, aucun SRB, aucun réseau structurant n’existe pour prendre la relève. L’ensemble de la région est à la merci de deux ponts vieillissants.
Opposer la Rive-Nord à la Rive-Sud est non seulement stérile, mais surtout profondément contre-productif. Lévis compte peut-être 142 000 habitants, mais elle génère plus de 50 000 déplacements vers Québec chaque jour. C’est l’équivalent de la ville de Saguenay entière qui traverse le fleuve matin et soir. On parle ici de flux vitaux pour l’économie régionale. Et ces gens sont coincés, tous les jours.
Alors oui, c’était justifié de “déchirer nos chemises” : parce que la paralysie interrives, elle n’impacte pas une poignée de gens, mais toute la région.
Et si on continue de planifier la mobilité comme si Québec était une île autosuffisante sans lien avec sa périphérie, on continuera d’échouer.
Signaler ce commentaire