Dis-moi comment tu te déplaces, je te dirai qui tu es. Et ce que tu penses de ceux qui ne se déplacent pas comme toi.
J’ai écrit deux fois sur les transports cette année. La première, c’est quand j’ai fait le test, pendant une semaine, de me passer de mon auto. La seconde, c’est quand Étienne Gourde s’est fait frapper à mort par une voiture et que le conducteur, ou la conductrice, a pris la poudre d’escampette.
Des lecteurs ont réagi, je m’y attendais. À Québec, la question des transports soulève les passions, le collègue François Bourque a d’ailleurs fait de «vous dans le trafic» la personnalité de l’année. Je dirais «nous». J’utilise deux moyens de transport, mes jambes et mon auto, à la limite du dédoublement de personnalité.
Je vois souvent l’arrogance, d’un côté et de l’autre. Comme ce jour-là, alors que je roule tranquillement vers une lumière verte, une gang de gars traverse la rue en me voyant venir, je m’arrête, pas trop le choix si je ne veux pas avoir leur mort sur la conscience. Ils me regardent tout sourire, chacun me faisant un doigt d’honneur bien senti, comme pour montrer la supériorité du piéton sur l’auto.