Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Archives pour la catégorie « Art de vivre en ville »

Haussmann, l’homme qui a transformé Paris

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 10 février 2023 1 commentaire

Ville de Paris

Il y a 170 ans, en 1853, sous la férule du préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann, débutaient de gigantesques travaux publics qui allaient façonner le Paris d’aujourd’hui. Retour sur cette révolution urbanistique.

(…)

Différents plans ont été élaborés pour redessiner la voirie parisienne – l’empereur lui-même avait ses idées -, jusqu’à l’adoption du plan définitif. Les travaux entraînent la mobilisation de 80 000 ouvriers, artisans, ferronniers, sculpteurs, etc. Le chantier est encadré par l’État et financé par l’emprunt, mais la mise en œuvre est confiée à des entrepreneurs privés.

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Voir aussi : 0 - Revue de presse, Architecture urbaine, Art de vivre en ville, Histoire, Patrimoine et lieux historiques, Voyage dans le temps.

Quel est le futur du « gazon » de banlieue?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 25 août 2022 1 commentaire

une tondeuse à gazon

Si vous causez le Shakespeare, un intéressant article du Washington Post s’attarde à ce qui a déjà été la fierté du banlieusard: le gazon. En ces temps de changement climatique et de sécheresse, ils se questionnent à savoir si le concept même n’est pas dépassé. En retraçant l’historique de la cour arrière bien taillée, il semble que la belle herbe est devenue plus une nuisance qu’autre chose pour bien des propriétaires de pavillon individuel.

There’s a water crisis. Why do we still have lawns? (lien vers un article donné. Aucun abonnement requis.)

Voir aussi : Art de vivre en ville.

L’Oasis du Port: On peut maintenant se baigner légalement au Bassin Louise

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 juillet 2022 1 commentaire


Le projet de lieu aménagé pour la baignade dans le bassin Louise n’est pas jeune. Le plus vieux billet toujours actif à ce sujet sur Québec Urbain date de 2006, mais fait lui-même référence à un autre billet qui n’a pas suivi le changement d’outil de publication. Il devait avoir été écrit en 2003 ou 2004.

Le chemin a été long pour l’instigateur du projet Léonce Naud et sa Société des Gens de Baignade, mais le fil d’arrivée a été franchi le 1er juillet 2022: on peut maintenant se baigner au Bassin Louise à l’Oasis du Port.

Tout l’été, 7 jours sur 7, le site sera ouvert et des sauveteurs seront sur place. Ceux qui ont sauté hier ont bien apprécié. Malgré une certaine appréhension pour mon fils (« on va toucher aux algues au fond? »), il a adoré et il a fallu que je tire un peu pour le sortir de là!

Bonne baignade!

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Art de vivre en ville, Parc, Port de Québec.

Le gouvernement du Québec acquiert les terres des Sœurs de la Charité pour en faire un «agroparc»

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 28 avril 2022 1 commentaire

Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec

Le gouvernement du Québec a confirmé, jeudi matin, son acquisition de la quasi-totalité des terres agricoles des Sœurs de la Charité, au cœur de l’arrondissement à Beauport à Québec, pour aménager un «agroparc».

L’annonce a eu lieu en grande pompe dans un chapiteau aménagé à l’extérieur de la Maison Généralice des Sœurs. La transaction devra être officialisée par l’Église catholique à Rome, ce qui pourrait prendre encore quelques mois, a-t-on précisé.

L’État québécois déboursera 28,7 M$, ce qui est légèrement inférieur au montant inscrit au rôle d’évaluation. Les Sœurs ont évoqué l’importance du «legs» à la communauté, bien conscientes qu’elles auraient pu empocher davantage. Le gouvernement Legault met la main sur 203 hectares de terres. Les religieuses conserveront environ une douzaine d’hectares autour de la Maison généralice.

Ces terres étaient convoitées depuis plusieurs années pour du développement immobilier. Le Groupe Dallaire avait dû abandonner son projet de «miniville» de 6500 unités d’habitation, en 2020, en raison du refus du gouvernement du Québec qui a dit non à deux reprises à l’administration Labeaume, qui appuyait ce projet.

Les terres avaient alors été rétrocédées aux Sœurs. «Pour nous, il était important de poser un geste fort pour assurer leur pérennité. La pression pour venir les manger allait toujours s’accroître. Pouvoir les exclure de cette convoitise-là, c’est une grande réussite», a déclaré le ministre de l’Agriculture André Lamontagne.

La population sera consultée

Le projet n’est pas encore clairement défini. La ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, a rappelé l’importance d’impliquer la population dans l’élaboration du concept. «On veut que ça soit un projet par et pour la population. C’est comme ça qu’on veut le faire atterrir», a-t-elle insisté.

Déjà, on évoque le développement d’un «pôle pour la recherche dans le domaine bioalimentaire». Québec veut créer une «vitrine agricole d’exception».

Le maire de Québec Bruno Marchand, a salué l’annonce. «On va s’assurer d’avoir un magnifique projet et aujourd’hui, on ne peut pas être plus fiers de la manière dont il se lance. C’est une très belle journée pour la Ville de Québec et pour l’arrondissement de Beauport», a-t-il déclaré.

L’article

Un exemple à Londres

Le communiqué de la Ville de Québec

Pour le territoire de 10 hectares à conserver par les Sœurs de la Charité, il est requis d’élargir le périmètre d’urbanisation par l’agrandissement d’une aire de grande affectation Urbain–Québec à même une aire de grande affectation Agriculture (exclusion de la zone agricole provinciale)

Voir aussi : Agriculture urbaine, Arrondissement Beauport, Art de vivre en ville, Consultation publique, Institutionnel, Parc.

Renoncer au centre-ville

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 9 avril 2022 Commentaires fermés sur Renoncer au centre-ville

Marc Allard
Émilie Pelletier
Le Soleil

Geneviève Beaubien pensait rester au moins trois ans dans son condo du Vieux-Limoilou, à Québec. Mais quand «bébé 3» s’est inscrit dans les plans de la famille, une maison s’est imposée.

Geneviève espérait trouver dans le même quartier. Elle adorait sa ruelle, la proximité des commerces de la 3e Avenue et l’emplacement central de sa propriété pour les couch-surfers qu’elle aime accueillir chez elle.

Mais à force de surveiller les maisons à vendre, Geneviève voyait un scénario décourageant se reproduire : beaucoup d’acheteurs pour peu d’offres, surenchère, vente sans garantie légale.

Son conjoint et elle se sont donc tournés vers le Vieux-Beauport. Ils y ont trouvé une grande maison avec quatre chambres, un bureau, un terrain aménagé et une piscine. Et ils n’ont jamais regretté leur déménagement, en 2018.

Ironie du sort, Geneviève connaît maintenant plusieurs personnes dans le voisinage qui sont parties des quartiers centraux, dont une famille de son ancienne ruelle. «Il y a vraiment beaucoup de monde de Limoilou qui s’en va à Beauport», constate-t-elle.

La «vitalité» en prend pour son rhume

Le centre-ville aurait pourtant eu besoin de les retenir. Entre 2016 et 2021, selon les estimations de l’Institut de la Statistique du Québec, la Cité-Limoilou est le seul arrondissement qui a vu sa population baisser en cinq ans, perdant environ 1850 résidents.

Entre les deux dernières périodes de recensement (2016 et 2021), Statistique Canada a aussi constaté que le centre-ville de Québec s’est dépeuplé, alors qu’au contraire, la périphérie et la banlieue sont devenues plus populeuses.

Même si les chiffres de Statistique Canada ne montrent qu’une baisse de moins d’un pour cent en cinq ans dans le cœur de Québec, la tendance est «préoccupante», d’après la professeure adjointe spécialisée en aménagement du territoire à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), Fanny Tremblay-Racicot.

Pour l’environnement, au premier chef. «Les quartiers centraux sont des quartiers où on peut marcher, prendre les transports collectifs ou le vélo pour se rendre à nos destinations. Pour les propriétés qui sont plus éloignées, il y a moins d’accès aux transports collectifs et les gens ont des modes de vie qui sont plus orientés vers l’utilisation de l’auto-solo. Ce n’est pas souhaitable».

«Toutes les villes veulent avoir des centres-villes qui sont dynamiques», soutient-elle, mais l’heure est plutôt au «trou de beigne». L’expression est utilisée pour illustrer la désertion plus ou moins lente des centres-villes.

«C’est comme s’il y avait une perte d’attractivité au centre-ville de Québec. C’est préoccupant, considère l’experte, et ça a des effets délétères sur les commerces et sur la vitalité en général».

Toujours plus loin

L’étalement urbain existait déjà avant la pandémie, mais Statistique Canada a senti une «accélération» dans le dernier recensement de 2021.

Les banlieues éloignées de Québec, à plus de 30 minutes de voiture du cœur de la ville, sont celles qui ont connu la plus forte croissance. Stoneham-et-Tewkesbury et Sainte-Brigitte-de-Laval en sont des exemples et Saint-Apollinaire figure en tête de liste.

Avec Saguenay, Québec est la seule ville de la province dont le centre a perdu des résidents. «C’est certain que ça va à l’encontre de la tendance de la majorité des grands centres urbains au Canada», signale Patrick Charbonneau, analyste principal au centre de démographie de Statistique Canada.

«Inaccessible»

La pandémie vient à l’esprit pour expliquer le déclin de la population au centre-ville de Québec. «Avec le télétravail, les gens peuvent se permettre d’habiter plus loin», note Fanny Tremblay-Racicot.

Quand Guillaume Bergeron et sa conjointe, Roxanne, se sont retrouvés en télétravail, ils ont réalisé que le vaste appartement neuf qu’ils louent dans Beauport leur permettait de respirer. «On s’est rendu compte qu’une pièce ou deux de plus, c’est important», dit Guillaume.

Le couple, qui veut avoir des enfants, était attiré par le centre-ville. Mais il a été rebuté par les prix élevés et le manque d’espace. Pour les familles qui veulent «autre chose qu’un condo, le centre-ville est devenu un peu inaccessible», constate Guillaume. Le couple magasine maintenant une maison du côté de Charlesbourg et Beauport. Selon Guillaume, de nombreuses jeunes familles veulent un «juste milieu» en banlieue, «sans être à l’autre bout du monde et avoir deux voitures».

Beaucoup de demandes, peu d’offres

Jimmy Doyon, courtier immobilier chez Via Capitale, accompagne beaucoup de jeunes familles qui cherchent des propriétés au centre-ville. La quête est difficile, rapporte-t-il. La demande des acheteurs est forte, mais l’offre est faible.

Souvent, aussi, les maisons sont à rénover ou trop petites pour les besoins des clients de Jimmy Doyon. Mais surtout, elles sont trop chères. «J’ai beaucoup de clients qui auraient aimé rester en ville, mais pour qui ce n’est juste pas possible, par rapport à leur budget», dit-il.

Le courtier donne l’exemple d’une famille qui cherche une propriété autour de 400 000 $ assez grande pour accueillir deux parents et deux enfants. «On ne trouve pas, alors on doit aller plus loin, comme à Charlesbourg», dit-il.

La semaine dernière, M. Doyon a vendu une maison au centre-ville relativement petite, mais clé en main, affichée à 319 000 $. Il a reçu 27 visites en une fin de semaine, sept promesses d’achat, et il a vendu la propriété en surenchère.

Jennifer Debra Egan, courtière immobilière chez Egan Courtier Immobilier, remarque que de plus en plus de premiers acheteurs doivent acheter avec l’aide de leurs parents. Le «profil type, c’est maman et papa qui donnent leur héritage tout de suite à leur enfant pour acheter une première propriété au centre-ville», dit-elle.

« «La dynamique immobilière dans les quartiers centraux ne favorise pas le maintien des familles ou l’attraction des ménages avec des revenus moyens ou modestes. »

— Stéphane Roche, professeur titulaire de sciences géomatiques à l’Université Laval

La rareté des constructions neuves freine aussi l’attractivité du centre-ville. «Les endroits où on voit une augmentation de la population plus élevée, c’est généralement lié à de nouvelles constructions», pointe le démographe de Statistique Canada Patrick Charbonneau.

Quand il y en a au centre-ville, les nouvelles habitations s’adressent souvent à de jeunes professionnels ou à des retraités, note le professeur Stéphane Roche. Avec une seule chambre, «il n’y a rien pour les familles». «Et après, il y a un étonnement que les quartiers centraux se vident de leur population, déplore-t-il. C’est juste la logique».

Quel remède?

La baisse de la population au centre-ville de Québec n’est pas une fatalité, croit Fanny Tremblay-Racicot, de l’ÉNAP.

Selon elle, Québec est notamment en retard par rapport à Mont­réal en matière d’écofiscalité pour favoriser le développement immobilier. Mme Tremblay-Racicot cite en exemple les stationnements de surface, pour lesquels la métropole impose une surtaxe pour «inciter les propriétaires à faire un meilleur usage de leurs grands espaces de stationnement».

Une telle mesure n’existe pas à Québec. «Il y a plusieurs espaces comme ça à Québec qui pourraient faire l’objet de requalification. Tout espace de surface devrait idéalement être développé», estime l’experte.

« Face aux tendances du marché, ça prend une volonté politique très forte pour les corriger. »

— Fanny Tremblay-Racicot, professeure adjointe spécialisée en aménagement du territoire à l’ÉNAP

Le maire de Québec, Bruno Marchand, entend «court-circuiter» la baisse de la population au centre-ville avant qu’il ne soit trop tard.

Le déclin du Vieux-Québec est particulièrement critique, selon lui. «On perd du monde. On a à adapter la ville pour que ce soit attrayant d’y vivre, avec des services adéquats».

Avant même son élection, M. Marchand promettait de ramener 500 résidents dans le quartier historique. Il présentera son plan dans les prochaines semaines. 
Si le centre-ville de Québec continue de se vider, des services ne seront plus offerts à une population assez dense, craint-il.

«On n’est pas rendus là, souligne M. Marchand. Mais il ne faut pas regarder si loin pour voir qu’ils ont des enjeux partout dans le monde, les centres-villes. On a des leviers. Maintenant, il s’agit de les mettre en place et c’est ce à quoi on va s’attarder.»

+

OÙ EST LE CENTRE-VILLE DE QUÉBEC ?

Même pour les habitants de Québec, les limites du centre-ville sont floues. Correspond-il au centre historique? Aux quartiers centraux? À l’arrondissement La Cité-Limoilou?

Pour Statistique Canada, le centre-ville comprend le Vieux-Québec, la colline Parlementaire et le secteur Cap-Blanc. Il inclut aussi les quartiers Montcalm, Saint-Jean-Baptiste et certaines portions des quartiers Saint-Roch, Saint-Sauveur et Saint-Sacrement.

Mais pour certains résidents des quartiers centraux, le centre-ville est plus large et équivaut à l’arrondissement de La Cité-Limoilou et ses neuf quartiers, englobant aussi le Vieux-Limoilou, Lairet et Maizerets.

Quoi qu’il en soit, les données de Statistique Canada et de l’Institut de la statistique du Québec pointent dans la même direction : la population baisse à la fois au centre-ville et dans l’arrondissement La Cité-Limoilou.

L’article

Voir aussi : Art de vivre en ville, Étalement urbain.

Les portraits de la densification

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 13 janvier 2021 Commentaires fermés sur Les portraits de la densification

Oui dans ma cour

Nos voisinages se transforment et ce n’est pas nouveau. Ces transformations tendent à s’accélérer, pour plusieurs bonnes raisons. Partout au Québec, tous les jours, l’architecture se réinvente, de nouveaux voisins et voisines emménagent. Et ces changements peuvent être positifs pour tous.

Avec les portraits de la densification, découvrez les nouveaux voisins et leur histoire, de même que de nouveaux bâtiments habilement intégrés aux quartiers.

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Voir aussi : Art de vivre en ville, Densification.

Des rues piétonnes en hiver ?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 28 septembre 2020 Commentaires fermés sur Des rues piétonnes en hiver ?

Source : Alexandre Duval, Ici Québec, le 28 septembre 2020

Les rues piétonnes vont peut-être continuer à animer certains quartiers de Québec pendant l’hiver. Si l’idée commence à peine à circuler concernant la rue Saint-Joseph en basse-ville, une demande officielle sera bientôt faite concernant la rue Saint-Jean, dans le Vieux-Québec.

La majorité de mes membres ont de l’intérêt pour ça, assure le président de la Société de développement commercial (SDC) du Vieux-Québec, Jacques-André Pérusse.

Il indique que la Ville sera informée des intentions de la SDC dans les prochains jours. L’idée serait de garder la rue Saint-Jean piétonne, mais uniquement lors des fins de semaine achalandées, entre la rue d’Auteuil et la côte du Palais.

C’est sûr que pendant le Marché de Noël, il y a des fins de semaine importantes, cite en exemple M. Pérusse.

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Que penser des rues piétonnes ?

Voir aussi : Art de vivre en ville, Transport.

Que penser des rues piétonnes ?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 18 juillet 2020 5 commentaires

Martin Claveau
Le Carrefour

Je ne sais pas trop quoi penser de la tendance à faire plus de place aux piétons et aux vélos en ville. Quelle tête dois-je me faire sur cette disposition à fermer les rues aux voitures, à retirer des espaces de stationnements, à élargir les trottoirs et à ajouter des bouts de pistes cyclables ? Est-ce que c’est bon ou pas ? Je ne sais pas non plus s’il existe un vocable précis pour désigner le phénomène, alors j’appellerai ça l’européanisation de la chaussée.

Personnellement, je marche et je roule pas mal. Donc, je serais le public visé et je devrais m’en réjouir. Le problème, c’est que je n’ai jamais eu l’impression de manquer de place pour marcher ou rouler, depuis le temps que j’habite en ville. Alors, est-ce vraiment nécessaire de faire tout ça ? Selon que je me trouve en voiture ou à pied, je module aussi mon point de vue. De la manière dont je perçois ça, le problème tient davantage à la qualité des espaces dont je dispose pour m’exécuter, qu’à leur nombre. Je serais donc, sans doute, con de me plaindre qu’on me donne plus de place pour marcher…

Le problème est aussi que cet espace, que je ne réclame pas tant que ça et qu’on me donne, on l’enlève aux autres. Les autres qui, souvent, sont en voiture et sont, ma foi, assez nombreux. Dans la vie, c’est bien connu, les gens qui gagnent des trucs sont généralement contents, alors que ceux qui en perdent sont tout le temps mécontents.

Ce que je trouve déplorable, quand je circule sur les trottoirs de Québec, c’est de constater à quel point ceux-ci sont souvent maganés, pas qu’ils ne sont pas assez larges ou nombreux. Quand elle était petite et qu’elle commençait à parler, ma fille désignait les trottoirs par l’amusant vocable de «crottoirs». Nous avons beaucoup ri, moi et ma blonde, de voir à quel point une enfant pouvait, par un lapsus involontaire, tellement bien résumer la problématique des endroits où nous marchions ensemble. Ma fille avait raison, sans le savoir, car souvent les trottoirs étaient effectivement de la «crotte» dans notre secteur. Son lapsus se conjuguait au sens propre, car nous contournions souvent de la crotte de chien sur l’accotement, mais au sens figuré également. Les trottoirs étaient souvent tellement endommagés que c’était de la «crotte» aussi. Ça n’a pas vraiment changé depuis. Les trottoirs que j’arpente depuis des années arborent souvent des pentes si prononcées, que pour les utiliser, il serait préférable que j’aie une jambe plus courte que l’autre… Je veux bien que l’on aménage des espaces de qualité aux handicapés, mais les gens comme moi ont aussi besoin de trottoirs. Alors, souvent je préfère marcher dans la rue, quand je peux le faire, pour avoir les deux pieds au même niveau.

Dans le même ordre d’idée, ce que je trouve affligeant quand je roule à vélo sur des pistes cyclables, c’est de rouler entre les bouches d’égout, dans des espaces bourrés de trous et de «patchs» d’asphalte. Ça me donne toujours l’impression de jouer dans les restants de table de la circulation. Je ne parle pas ici des pistes exclusives comme celle de la rivière Saint-Charles, qui est fantastique. Je parle de celles qui ont été installées sur des côtés de rues, qui servaient jadis de stationnement et qu’on a données aux cyclistes pour les faire taire.

Certains sont convaincus, quasi religieusement, que d’européaniser la chaussée est la bonne chose à faire, alors que d’autres s’y opposent farouchement. Pour d’aucuns, il faut libérer la ville et redonner son espace à ceux qui l’habitent. Moi qui habite en ville, j’ai pas mal l’impression qu’il est déjà à moi l’espace et que c’est à moi de m’en servir, mais bon… Alors, je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Je ne sais donc pas si on doit absolument donner plus d’espace aux piétons et aux cyclistes. Toutefois, il me semble qu’on devrait peut-être privilégier la qualité et commencer par leur donner des trottoirs et des pistes cyclables qui ont du sens. Ça serait déjà ça de pris.

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Les trottoirs de l’avenue Royale (Léa Martin, Le Soleil). Un extrait: Si vous vous baladez sur l’avenue Royale dans le Vieux-Beauport, vous remarquerez tout de suite la beauté de ses maisons ancestrales. Mais attention de ne par trébucher sur les trottoirs hétéroclites! Vous y trouverez du ciment lisse, du ciment qui tente d’imiter du pavé, plusieurs types de pavés différents, du vieux, de l’endommagé, du moderne, de l’élaboré et beaucoup de «tout croche». Mais comment se fait-il que dans un quartier historique comme celui-ci, les trottoirs ne soient pas rénovés de façon plus esthétique?

L’avenue Royale

Voir aussi : Art de vivre en ville, Environnement, Transport.

Aménagement urbain: nouveau guide pour la conception de rues apaisées

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 juillet 2020 Commentaires fermés sur Aménagement urbain: nouveau guide pour la conception de rues apaisées

François Grenier
Journalise / 100e

L’organisme Vivre en Ville vient de lancer son guide Conception et mise en œuvre de rues apaisées – Outils pour concilier accessibilité, convivialité et sécurité sur les rues partagées et les rues étroites. Un guide plus pertinent que jamais !

Le 15 mars 2020, jour un du confinement, toutes les rues de la province sont devenues soudainement paisibles. Un peu comme si la pandémie avait plongé l’ensemble des Québécois dans un gigantesque projet pilote d’apaisement de la circulation. Puis, au bout de quelques semaines, avec l’arrivée du beau temps et la réouverture des commerces ayant pignon sur rue, il est vite apparu que les trottoirs étaient trop étroits pour que les piétons, toujours plus nombreux, puissent respecter les nouvelles consignes de distanciation physique.

D’autre part, les parcs, même ouverts, ne permettaient pas d’accueillir tous les citoyens à la recherche d’espace pour se dégourdir les jambes et prendre un bon bol d’air. Un air d’ailleurs qui n’avait jamais été plus pur depuis que les voitures avaient déserté les rues. Alors pour donner plus d’espace aux piétons et aux cyclistes, les municipalités ont commencé à multiplier les aménagements-éclairs et ainsi créer des rues partagées, à faible débit, familiales, actives, etc.

Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, reconnaît que la sortie de leur guide semble être le fruit d’une bien étrange coïncidence, alors que la demande pour les rues apaisées n’a jamais été si forte. Or, effectivement, ce projet était déjà dans leurs cartons avant la pandémie. Et il ne pouvait pas mieux tomber.

« Le guide concerne surtout les rues locales qui, en principe, n’ont pas de fonction de transit pour des volumes importants de voitures, explique Christian Savard. Mais il peut aussi être utile dans le cas de certaines rues commerciales que l’on souhaite transformer en rues partagées. Autrement dit, des rues dans lesquelles peuvent cohabiter différents modes de transport sans l’habituelle ségrégation physique qui confine les piétons sur les trottoirs, les cyclistes sur les pistes cyclables et les véhicules motorisés sur la chaussée. Donc des rues aménagées pour que le piéton ait sa place partout, pas juste sur un petit bout de trottoir. »

Le principe à la base de ce guide, précise Christian Savard, c’est que la chaussée ne serve plus exclusivement aux voitures, mais à tout autre chose, comme jouer, se déplacer à pied ou à vélo ou même la traverser là où on souhaite, et pas seulement aux intersections.

Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, reconnaît que la sortie de leur guide semble être le fruit d’une bien étrange coïncidence, alors que la demande pour les rues apaisées n’a jamais été si forte. Or, effectivement, ce projet était déjà dans leurs cartons avant la pandémie. Et il ne pouvait pas mieux tomber. « Le guide concerne surtout les rues locales qui, en principe, n’ont pas de fonction de transit pour des volumes importants de voitures, explique Christian Savard. Mais il peut aussi être utile dans le cas de certaines rues commerciales que l’on souhaite transformer en rues partagées. Autrement dit, des rues dans lesquelles peuvent cohabiter différents modes de transport sans l’habituelle ségrégation physique qui confine les piétons sur les trottoirs, les cyclistes sur les pistes cyclables et les véhicules motorisés sur la chaussée. Donc des rues aménagées pour que le piéton ait sa place partout, pas juste sur un petit bout de trottoir. » Le principe à la base de ce guide, précise Christian Savard, c’est que la chaussée ne serve plus exclusivement aux voitures, mais à tout autre chose, comme jouer, se déplacer à pied ou à vélo ou même la traverser là où on souhaite, et pas seulement aux intersections. »

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Voir aussi : Architecture urbaine, Art de vivre en ville, Écoquartier, Environnement, Nouvel urbanisme.