Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Projet d’un deuxième marché public dans la basse ville

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 23 mars 2004 6 commentaires

Après les entreprises des nouvelles technologies qui ont ressuscité le centre-ville de Québec, des promoteurs rêvent d’implanter d’ici 2008 un grand marché public du côté ouest du boulevard Langelier, aux limites des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur.

Un quadrilatère de 1000 m2 où serait érigée une halle centrale avec tout autour des petits commerces : boulangerie, charcuterie, chocolaterie, herboristerie, aliments naturels, etc. Mais d’ores et déjà, l’administration L’Allier a fait savoir, hier, que ce projet de marché n’entrait pas dans ses priorités.

Or, le concept d’aménagement du marché Langelier tel que vu par ses promoteurs, copie le modèle du marché By à Ottawa, qui est devenu au fil des ans une des principales attractions de la capitale fédérale. Stéphane Boutin, président de la Corporation des gens d’affaires de Québec pense qu’il pourrait faire la même chose sur Langelier. « Nous avons le potentiel pour réaliser cet exploit, a-t-il dit en conférence de presse. Il ne manque que la volonté politique.

Rien à faire avec Le Vieux-Port

Mais contrairement à Ottawa, Québec a déjà un marché, celui du Vieux-Port, qui se démène depuis cinq ans pour attirer des clients. Et son directeur général, André Filteau, soulignait hier qu’un deuxième marché serait de trop. De plus, il déplore que les promoteurs de Langelier ne l’aient jamais contacté à ce sujet. « Nous aurions pu discuter, découvrir ensemble des opportunités pour mieux desservir les citoyens des autres quartiers de Québec. Il propose notamment des journées itinérantes de marché dans certains coins de la ville.

Malgré les critiques formulées à son égard, M. Boutin pense pour sa part qu’il n’y a rien à faire avec le Vieux-Port. Que le site est trop isolé, trop fermé pour devenir un pôle commercial dynamique. Pour lui, la solution est d’explorer d’autres endroits mieux situés. « C’est bien beau, dit-il, d’avoir des milliers de gens qui travaillent dans Saint-Roch, mais encore faudrait-il les garder après 17h, les amener à développer des habitudes de consommation dans le quartier. Et de ce point de vue, M. Boutin est convaincu que le site de Langelier a tout ce qu’il faut pour remplir cette fonction.

Pas d’engagement de la Ville

A la Ville de Québec, le conseiller Jean-Marie Matte, responsable du dossier des marchés publics, déclare ne s’être engagé d’aucune façon auprès des promoteurs de Langelier. De toute façon, dit-il, nous avons déjà manifesté l’intention d’injecter 4 millions $ au marché du Vieux-Port et ça reste notre priorité. »

Or M. Boutin pense pour sa part que la Ville devrait réfléchir à deux fois avant de réinvestir au Vieux-Port, car c’est de revitalisation dont il est question.
Malgré le bel optimisme des promoteurs de Langelier, des difficultés semblent pointer à l’horizon. Outre l’argent à trouver dont 10 millions $ pour la phase I du projet, les plans d’aménagement obligeraient à exproprier des résidants, à déménager l’Armée du Salut, à glaner des places de stationnement ici et là, à intégrer les commerces dans des bâtiments historiques et à respecter la vocation résidentielle du quartier.

Des problèmes que Marie-Andrée Bernier, présidente du Conseil du quartier Saint-Sauveur ne traite pas à la légère. Le projet nous intéresse au plus haut point, dit-elle. Les gens de Saint-Sauveur ont déjà exprimé le souhait d’avoir des petits commerces de proximité. Par contre, nous ne voulons pas que des maisons historiques soient démolies, que des gens soient expropriés, que les rues soient encombrées, que notre qualité de vie soit réduite. Nous appuyons le projet, mais nous aimerions en fixer les balises », conclut-elle.


Lise Fournier, 23 mars 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement La Cité - St-Roch, Arrondissement La Cité - St-Sauveur, Commercial, Projet - Un Marché dans St-Sauveur.


6 commentaires

  1. Marie-Eve Tremblay

    23 mars 2004 à 16 h 24

    Ayant adopté le quartier depuis plus d’une année, je serai sans doute une des premières personnes à aller dépenser à cet endroit.

    D’ailleurs plusieurs résidents du quartier voit une grosse lacune pour ce qui est des fruits et légumes frais (les boulangeries abondent) Il a failli y en avoir une échope dans ce genre proche du pain passion sur st-vallier est mais ça n’a jamais abouti (Ça devait s’appeller côté jardin).

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  2. Jean Richard

    23 mars 2004 à 21 h 05

    Le marché du Vieux-Port, c’est beaucoup plus un attrape-touristes qu’un véritable marché. Allez faire un tour au marché Jean-Talon si vous n’en êtes pas convaincus…

    Mais pour un marché haut en couleur et qui ne demande pas 10 M$ d’investissement ni de démolir des édifices ou d’exproprier des gens, on peut aller faire un petit tour en Europe. J’ai eu l’occasion d’être à Marseille un samedi, jour de marché, et ça vous en met plein la vue.

    Et un dimanche, j’étais à Saint-Auban-sur-Durance, une toute petite ville à mi-chemin entre Aix-en-Provence et Gap. Une toute petite ville (enfantée par Atochem, 2000 ou 3000 âmes, tout au plus) un dimanche matin, jour de marché (un marché mixte, contrairement à Marseille où les marchés alimentaires, de fleurs et forains sont séparés), ça vous en met également plein la vue, à plus petite échelle que Marseille, avec une affluence qui ferait rougir d’envie le marché du Vieux-Port, plus souvent qu’à son tour désert.

    Des marchés ambulants, comme dans bien des villes d’Europe, c’est peut-être l’idée qui est à retenir. Une section de rue que l’on ferme au voiture dans différents quartiers de la ville, à des heures précises… Évidemment, il faudrait que les producteurs développent une habitude du marché public, et que les marchands cessent d’y voir un concurrent.

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  3. Francois

    24 mars 2004 à 11 h 13

    Fermer une section de rue à Québec, ne serait-ce que quelques heures, on peut bien rêver…

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  4. Jean Richard

    24 mars 2004 à 16 h 33

    À Québec, la rue appartient aux voitures. Ces dernières consentent à nous en prêter un petit bout pour le défilé du Carnaval, mais pas plus.

    Penser qu’un bout de rue puisse être, quelques heures par semaine, même si c’était le samedi matin, transformée en place publique qui accueillerait un marché tout aussi public, c’est vrai que ça tient du rêve.

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  5. jaco

    26 mars 2004 à 15 h 16

    Apres avoir vu le Marché « By » a Ottawa, je puis vous dire qu’il n’y a rien a Quebec qui puisse se comparer…(c’est une belle réussite)
    Le marcé du vieux-port a l’air d’une banquise échouée sur le bassin Louise…(c’est froid,étroit,etc) Ottawa a maintenat un look plus « latin » que Quebec; ce qui n’est pas normal!
    Au marcé By , c’est chaud, convivial,coloré,pour qui a pas peur des couleurs, odeurs,saveurs,etc
    L’idée du marché Langelier est attrayante et prometteuse.. l’emplacement est-il trop éloigné,trop a l’ouest,des bars, cafés,resto,etc focusés pres de la bibliotheque municipale? En tout cas ,c’est pas tres loin non-plus.

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  6. Sébastien

    28 mars 2004 à 23 h 55

    Le site du marché Langelier est selon moi trop à l’Ouest, dans un quartier où il sera difficile d’attirer des clients potentiels… On devrait finir de revitaliser le centre de la basse-ville (St-Rock) avant de s’étendre trop vers l’Ouest et le Nord.

    Le meilleur site selon moi toujours, serait l’immense stationnement coin Dorchester-St-Vallier, en arrière de Copie de la Capitale.

    Ce stationnement reste le dernier vestige de l’immense trou qui s’étendait jadis de la rue Caron au cinéma Charest, un marché public à cet endroit comblerait cet espace et étendrait la revitalisation du quartier vers l’Ouest, vers St-Sauveur.

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