Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Première audience sur le prolongement de Du Vallon; Les pros en majorité

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 mai 2004 3 commentaires

Plus de 240 personnes, dont la grande majorité arborait un autocollant en faveur du prolongement de l’autoroute du Vallon, ont assisté à la première des audiences du BAPE, hier.

Dès l’ouverture de la séance, qui s’annonçait chaude, le président de la commission, Joseph Zayed, établissait les règles du jeu. « J’ai cru voir que plusieurs portent des étiquettes. Je veux que vous sachiez que la commission ne fera pas de décompte. (…) Elle s’intéressera plutôt aux raisons d’être pour ou contre le projet.

« La salle est pleine, le dossier est chaud, a-t-il ajouté ; je me fais un malin plaisir de vous rappeler que nous sommes dans la semaine antistress ! » De fait, les participants ont généralement respecté le décorum.

A cause de la structure même des audiences, les premières personnes entendues ont été des groupes opposés au projet. Ces gens devaient exposer les motifs pour lesquels ils ont demandé au ministre de l’Environnement de tenir des audiences. Protection du parc de l’Escarpement et des milieux humides, nuisance sonore, étalement urbain sont les principaux motifs évoqués. « Nous ne pouvons sacrifier un tel espace (l’Escarpement), si essentiel au bien-être des citadins, pour le prolongement d’une autoroute dans une ville où le rapport infrastructure autoroutière/nombre d’habitants est déjà parmi les plus élevés au monde », a dit Lise Boudreau, au nom du Comité de protection de l’environnement de Québec (CORPEC).

Les partisans du prolongement avaient pour leur part convoqué une conférence de presse durant la pause de 15 minutes. La Coalition pro- du Vallon compte les jours… depuis les premières expropriations de résidants le long de l’axe : 11 512 jours exactement. Cette coalition regroupe des citoyens de quatre générations. « Moi, ça fait 40 ans que j’attends. Il y a eu l’Expo 67. Il y a eu les Jeux olympiques. La crise économique. Le déficit zéro, énumère Pierre Laterrière, porte-parole de la Coalition. Maintenant, c’est à notre tour. »

La Coalition estime aussi que le prolongement est un besoin pour leur quartier : « On a besoin de ça. On n’a pas à venir nous dire comment on doit le gérer », a lancé Claudine Martineau. Selon les porte-parole, 15 000 personnes ont signé des pétitions depuis deux ans et près de 30 000 durant la dernière décennie.

Marc Des Rivières, du ministère des Transports, est venu expliquer le projet. Il s’agit d’un boulevard urbain à quatre voies, avec une bande centrale : « C’est la même approche que le boulevard Lebourgneuf. » De chaque côté, des plantations et des trottoirs. Une piste cyclable du côté est. Il reste à choisir si la route traversera le parc linéaire de l’Escarpement par un passage supérieur ou inférieur.

Des trottoirs sont aussi prévus sous le pont qui enjambera la rivière Du Berger.

Une modification a par ailleurs été apportée au tracé initial du tronçon entre Chauveau et Bastien. Cette partie sera déplacée d’une centaine de mètres vers la gauche.

Des voies sont prévues pour un passage réservé aux autobus. Le Réseau de transport de la Capitale propose d’ailleurs de renforcer le réseau Métrobus actuel en ajoutant deux nouveaux parcours, dont celui sur le futur Du Vallon.

« Ça nous évitera d’acheter des autos à nos enfants pour qu’ils puissent aller à l’école », a lancé un membre de la Coalition…

Les audiences se poursuivent cet après-midi et ce soir, au centre communautaire Lebourgneuf, sur le boulevard de la Morille.


Anne-Louise Champagne, 5 mai 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement Les Rivières, Prolongement de Du Vallon, Transport en commun.

Les commentaires sont fermés pour ce billet.