Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


La Ville de Québec appuie de 1,6 M $ le projet Gutenberg; 80 condos seront construits au-dessus de l’ancienne gare d’autobus dans Saint-Roch

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 6 juillet 2004 11 commentaires

La Ville de Québec accorde une subvention de 1,6 million $ pour la
construction de 80 condos au-dessus de l’ancienne gare d’autobus dans
Saint-Roch. Une aide qui a passé comme lettre à la poste à la séance du
conseil municipal d’hier soir. Ce qui n’a pas été le cas pour la
relocalisation d’une bouquinerie à Place Fleur-de-Lys.

Voilà trois ans que le projet du Gutenberg est en gestation et que le promoteur et la ville ont des discussions. Après analyse financière, on en est arrivé à la conclusion que ce projet de 15,2 millions $ sur le boulevard Charest n’est pas rentable sans la contribution de Québec. Celle-ci se fera « à coût nul pour les contribuables », estime Claude Larose, responsable de l’habitation au comité exécutif. Les taxes nouvelles effaceront la subvention en 15 ans, soutient-il.

La décision a aussi été prise parce que « ce projet majeur permet de ramener des familles dans le quartier », souligne-t-il. Pas des trop grosses, en tout cas : dans le site web du Gutenberg, on compte 20 unités à deux chambres, le reste proposant un appartement à une chambre ou un studio. Les condos se vendent entre 100 000 $ et 200 000 $.

En plus des 80 condos répartis sur quatre étages, le projet veut rénover l’immeuble existant, qui loge des commerces au rez-de-chaussée, y ajouter des espaces administratifs et y construire un stationnement intérieur de 92 cases.

Si l’action civique de Québec a appuyé l’administration municipale dans ce dossier, il en a été autrement dans celui du déménagement de la bouquinerie Trait-d’Union, des galeries Sainte-Anne à place Fleur-de-Lys.

L’opposition s’est opposée par principe à la subvention de 196 000 $. Il s’agit ni plus ni moins de dommages que doit verser la ville à la suite de l’avis de réserve qui a été imposé sur le centre commercial, a soutenu Jacques Langlois. « Les autres vont nous coûter combien ? » demande-t-il.

Le conseiller déplore que le dossier de revitalisation du secteur d’Estimauville « stagne ». Le quartier du Vieux-Beauport devait accueillir un édifice à bureaux du gouvernement du Québec pour y loger ses fonctionnaires, mais le parti libéral de Jean Charest a annulé le projet aux lendemains de son élection.

Claude Larose a rétorqué que la ville ne payait pas « pour les pots cassés » et qu’elle annoncerait, à l’automne, des ententes avec la Société Immobilière du Québec (siq) et des promoteurs privés pour la relance du site. On fait également valoir que la ville a toujours affirmé vouloir éviter que les entreprises d’économie sociales localisées aux galeries Sainte-Anne assument les effets de sa décision.

Elle a aussi demandé que l’entreprise présente un plan de redressement avant de verser sa subvention, une décision entérinée hier malgré le vote contraire de l’opposition.


Éric Moreault, 6 juillet 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement La Cité - St-Roch, Condo, Projet - Le Guntenberg.


11 commentaires

  1. Jean Richard

    6 juillet 2004 à 14 h 33

    Que le projet décolle enfin, c’est bien…

    Mais cette nouvelle forme de logement social ( ;)) ne va-t-elle pas encore une fois jeter un peu d’huile sur le feu ?

    C’est amusant de lire que la subvention va se renflouer en 15 ans par le biais des taxes foncières. C’est comme si on avouait que les nouveaux propriétaires de ces condos allaient jouir d’un congé de taxes de 15 ans…

    Enfin, ça va donner de nouvelles munitions à ceux (ou à celle) qui trouvent que le quartier Saint-Roch a encore besoin du respirateur artificiel pour survivre, ce qui indique que sa revitalisation est loin d’être accomplie.

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  2. c est pas jean richard

    6 juillet 2004 à 19 h 40

    des pessimistes c’est pas ben l’fun…

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  3. Philippe Dancause

    7 juillet 2004 à 19 h 51

    Attention, la revitalisatio de Saint-Roch est, pour l’instant, principalement commerciale.

    Tant que le résendiel ne se sera pas encré dans le quartier (assez pour faire bien vivre les commerces de proximité le soir), il est je pense souhaitable de géréer « activement », avec toutes l’aide que l’on peut se permettre, le développement de cette deuxième dimension.

    Ce type de subvention permet, à faible coûts, d’orienter le développement urbain vers le centre et, à long terme, d’économise sur le coût des service « éloignés » (routes, acqueducs, etc.).

    voilà.

    que ceux qui ont une meilleure solution se lèvent. Quelqu’un a un bon ami dans le domaine du béton peut-être? ;-)

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  4. Jean Richard

    8 juillet 2004 à 11 h 01

    Pour orienter le développement urbain à long terme, il faut un solide plan d’urbanisme, incluant un solide plan de transport, et c’est ce qui fait grandement défaut à Québec.

    Le seul plan de transport qui existe dans la région de Québec, c’est un plan de 5 ans, et c’est celui du MTQ, pas celui de la Ville. Et le plan de transport du MTQ rime avec autoroutes, autouroutes et autoroutes. Vous pouvez le consulter sur le site web si vous ne le croyez pas.

    En attendant, les subventions et interventions ponctuelles ne font qu’exposer les administrateurs de la Ville aux tirs de l’opposition, car ils ne s’appuient pas sur une politique bien établie et soutenue par la majorité.

    Dans le cas du Gutenberg, les critiques viendront à la fois des anti-interventionnisme de droite (on peut penser à une certaine ex-mairesse qui trouve Saint-Roch bien joli mais qui voudrait bien que ce soit un quartier autonome – sans subvention) et des groupes de gauche qui eux, réclament des logements sociaux et non des subventions à des logements destinés à des bien-nantis.

    Je suis en faveur de l’interventionnisme, en autant que les interventions s’appuient sur un plan qui ne laisse plus de doutes sur la légitimité des interventions.

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  5. Martin Paré

    8 juillet 2004 à 11 h 42

    Un plan pour le trasport en commun !!! Vite vite vite !

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  6. csavard

    8 juillet 2004 à 13 h 27

    Malheureusement, Saint-Roch s’est développé sans s’appuyer sur le transport en commun. Maintenant, les entreprises du secteur du stationnement. Ça nous donne des projets comme « Falaise apprivoisée »…

    200 places de stationnement contre 30 logements…

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  7. Jean Richard

    8 juillet 2004 à 17 h 03

    Des places de stationnement, encore des places de stationnement…

    À Montréal, les immeubles à condos qui ont poussé dans les quartiers centraux ou dans la périphérie immédiate (Villeray, Ho-Ma, Plateau, Rosemont) offrent souvent un nombre de places de stationnement inférieur au nombre de condos (et le plus souvent, ces places de stationnement sont vendues).

    À Québec, j’ai vu, dans le quartier Saint-Roch, des condos neufs offrant DEUX places de stationnement – et la norme dans les contrats de copropriété semble être que ces places appartiennent à l’immeuble et qu’on attribue aux copropriétaires un espace (en l’échange de frais de condo, bien sûr).

    On fait face à un dilemme : est-ce qu’on construit des condos pour attirer une nouvelle génération un peu plus urbaine ou est-ce qu’on veut ramener la banlieue en ville ? Je crains qu’on mise plutôt sur la seconde option, de sorte qu’en ramenant la banlieue en ville, on évite de trop dépayser cette dernière.

    Québec a un taux de motorisation comparable à celui d’une ville de banlieue (49,5 %, ce qui se compare à Gatineau (49,5 %), Longueuil (49,2 %), Laval (51,5 %)) et non à celui d’une ville plus urbaine (Montréal 35,3 %) – ces données viennent de la SAAQ et sont celles de 2003).

    Pour démotoriser Québec, il faut réduire la dépendance à l’automobile et pour ça, il ne faut rien de moins que des méthodes draconiennes – et la plus efficace, c’est celle qui consiste à l’exclure des quartiers sensibles (il ne s’agit pas d’une exclusion totale, mais de politiques dissuasives). Mais c’est une arme à deux tranchants. Le banlieusard qu’on attire en ville acceptera-t-il d’y vivre si on ne lui permet pas de garer ses deux ou trois voitures par foyer et si ces dernières ne peuvent pas circuler le plus librement du monde ?

    Il y a par ailleurs les commerçants qui restent très très difficiles à convaincre. Entre une voie réservée pour les autobus et une voie de stationnement, que croyez-vous qu’ils vont choisir ? Dans une ville qui rime avec commerce, l’influence des commerçants est indéniable…

    Bref, l’idéal serait de remettre le transport en commun au sommet des modes de transport à privilégier pour les déplacements urbains motorisés. Mais il faudra encore beaucoup de temps avant que ce soit possible à Québec, à moins qu’on mette un jour au pouvoir des politiciens visionnaires et fonceurs, ou qu’encore on aboutisse à la crise qui rend le changement incontournable.

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  8. jp-Duval

    9 juillet 2004 à 11 h 22

    On peut toujours souhaiter un meilleur service de transport en commun pour notre ville ( je suis un de ceux-là!)….mais où prendre l’argent? Est-ce qu’injecter de nouvelles sommes dans le système actuel est une bonne idée?? Je ne sais trop….mais je ne suis pas convaicu que la réponse soit affirmative….

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  9. Jean Richard

    9 juillet 2004 à 15 h 45

    Où prendre l’argent ?

    Selon la SAAQ, il y a plus de 260 000 véhicules immatriculés privés dans la ville de Québec avant défusions.

    Selon le CAA, il en coûte en moyenne 9000 $ par année pour conduire une voiture typique à Québec.

    Selon ma calculatrice, 260 000 voitures à 9000 $, ça fait 2,34 G$.

    Selon le dernier rapport du RTC, le budget de cette société de transport a été de 114 M$ en 2003.

    Le budget du RTC équivaut à celui de 12667 voitures.

    Si on enlevait 12667 voitures de Québec, on pourrait doubler le budget du RTC sans appauvrir personne.

    En enlevant 12667 voitures de Québec, il en resterait 247 333 ce qui réduirait le taux de motorisation des Québec-citéens à 47 %, encore bien supérieur à celui de Montréal (35,3 %).

    Si on voulait ramener le taux de motorisation des habitants de la capitale à celui de leurs vis-à-vis de la métropole, c’est 74 428 bagnoles qu’il faudrait enlever.

    Et ce faisant, c’est 669 M$ qu’on pourrait réinjecter dans les TEC, ce qui multiplierait par 7 le présent budget, de quoi se permettre de rêver un peu.

    Mais voilà : dans la vie, il faut faire des choix – et vivre avec, ou changer de route quand on sait qu’on s’en va dans un cul de sac.

    Est-ce que les Québec-citéens veulent continuer à engraisser les pétrolières et les constructeurs de bagnoles, tous hors-Québec ? Posez-leur la question : je ne répondrai pas à leur place.

    Évidemment, ajouter 667 M$ aux 114 M$ actuels ne suffira pas à parler de véritable système de transport urbain. Il faut s’asseoir à sa table à dessin et créer ce réseau de transport, sans se laisser vendre de fausses solutions miracles faciles parce que des firmes d’ingénieurs veillent au gain, de même que des constructeurs ferroviaires…

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  10. jp-Duval

    10 juillet 2004 à 11 h 41

    Le calcul est intéressant mais les prémisses sont fausses!
    Premièrement le cout moyen tient compte des assurances, essence, immatriculation, permis de conduire et dépréciation!!
    La dépréciation est une perte théorique car ce n’est pas un cout que je dois débourser année après année. Le cout réel ( celui que le consommateur doit débourser ) doit etre coupé de moitié!
    Deuxièmement: Supposons que je décide de vendre ma voiture…vous demandez à a ce que je débourse le même montant et que celui-ci soit donner enièrement pour le RTC…..
    5000$ par voiture multiplié par X voitures donne X montant!!! C’est un peu simple…Si je n’ai plus ma voiture je n’ai pas à payer la même somme que lorsque j’étais propriétaire????
    La chose serait peut-etre possible dans une quelconque démocratie populaire où l’économie est planifié grâce à des plans quinquennnaux…Mais j’en doute car à ma connaissance ils ont tous fait faillite!!!

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  11. Jean Richard

    12 juillet 2004 à 20 h 14

    Peu importe les nombres, la conclusion, c’est qu’il ne manque pas d’argent pour améliorer les TEC si les TEC peuvent servir à réduire la dépendance à l’automobile, laquelle coûte BEAUCOUP plus cher qu’on ne le croit.

    La CAA n’aurait pas intérêt à gonfler les chiffres, étant une association de défense des privilèges des automobilistes, entre autres.

    La démonstration n’a pas à être faite : meilleurs sont les services de TEC, moins le taux de motorisation d’une ville est élevé.

    Il y a un CHOIX à faire – et ce choix peut être politique. Ceux qui prétendent qu’on n’a pas d’argent pour faire ce choix sont souvent ceux qui refusent inconsciemment de faire le choix des TEC.

    Québec a fait le CHOIX de l’automobile et ça, depuis plus de 60 ans. Ce choix n’est pas irréversible et le plus gros obstacle n’est pas économique mais culturel.

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