Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Québec ou Montréal?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 16 juin 2005 20 commentaires

Le choix des Québécois : la campagne ou la Vieille Capitale

Source: La Presse

Montréal est l’endroit où les Québécois ne veulent surtout pas vivre. Et si on leur donnait le choix de déménager n’importe où, emploi rêvé compris, ils s’installeraient à Québec ou, encore mieux, à la campagne.

Ce constat est tiré d’une vaste enquête de la firme Écho Sondage, sur la qualité de vie au Québec, menée auprès de 2000 habitants de 10 grandes villes du Québec, pour le compte de La Presse et des six autres quotidiens du groupe Gesca, et de Info 690-Corus Nouvelles.

Ainsi, un peu plus d’une personne sur deux au Québec (54%) ne voudrait surtout pas vivre dans l’île de Montréal. Les gens interrogés proviennent de 10 des plus grandes villes du Québec, soit de Saguenay, Granby, Drummondville, Trois-Rivières, Sherbrooke, Québec Gatineau, de Laval-Rive-Nord, Longueuil-Rive-Sud et bien entendu, de Montréal. La marge d’erreur de ce sondage est de 2,2 points de pourcentage.

Et plus on s’éloigne de Montréal, plus la ville devient la mal-aimée. Au Saguenay, par exemple, près de trois Bleuets sur quatre (72%), ne vivraient surtout pas à Montréal.

Les gens de Granby ont aussi en horreur la métropole: près de trois répondants sur quatre, (72 % d’entre eux), affirment ne surtout pas vouloir vivre à Montréal. Ailleurs au Québec, 69 % des répondants de Drummondville, 67 % des Trifluviens, et 67 % des Sherbrookois lèvent le nez sur la ville cosmopolite.

Sur une note un peu plus encourageante, mais à peine: un peu plus d’un résidant de Québec sur deux (59 %), comme à Gatineau (57 %), veut éviter Montréal à tout prix. « Étonnant, remarque le fondateur associé d’Écho Sondage, André Poirier. Ces gens sont pourtant habitués de vivre dans un centre urbain. »

La faute au référendum

« Il y a deux entités au Québec, c’est-à-dire Montréal et l’arrière-pays. Deux mondes séparés qui se connaissent très peu », constate Luc Noppen, professeur et titulaire de la chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain.

Selon lui, il n’y a aucun doute que les deux référendums sur la souveraineté ont coupé Montréal du reste de la province.

« Le Québec est à majorité francophone. Pour un Québécois francophone qui vit ailleurs en province, avec un beau gazon et une belle voiture dans sa cour, ce n’est pas très intéressant d’aller vivre au milieu des » ethnies «, dans une ville de pauvres, sale, à côté du garçon du dépanneur qui est d’origine vietnamienne », lance M. Noppen.

La métropole trouve cependant un peu plus grâce aux yeux de ses voisins de Laval et de Longueuil, bien qu’en moyenne, une personne sur trois affirme ne pas vouloir vivre dans l’île. « Mais essayer Montréal, c’est l’adopter », ajoute M. Poirier, d’Écho Sondage. Dans la métropole, une personne sur deux a répondu être là pour y rester.

« Ce sont surtout les universitaires, les personnes avec un revenu familial de plus de 80 000 $, de même que celles vivant seules, toutes villes confondues, qui semblent moins allergiques à Montréal, dit-il. Il faut toutefois nuancer en considérant qu’une large proportion de ces répondants habite déjà Montréal. »

La clé des champs!

À la question: supposons que votre famille et vous puissiez vous installer dans l’une des 10 villes sondées, ailleurs au Canada, dans le monde ou à la campagne, et y trouver à proximité un emploi qui comblerait vos attentes salariales et conditions d’emploi. Dites-moi, où vous préféreriez vivre? l’ensemble des Québécois interrogés choisirait, dans une proportion de 16 %, de déménager ses pénates à la campagne; 15 % iraient à Québec.

De toutes les villes interrogées, c’est à Laval qu’on retrouve la plus large proportion de gens qui veulent prendre la clé des champs. Une personne sur quatre souhaiterait s’installer en région rurale.

« Ça démontre que les humains sont épuisés, qu’ils sont à la recherche d’une image bucolique », croit le très réputé spécialiste de l’image Michel Fréchette, qui a mené quantité d’études sur les municipalités au cours des 20 dernières années.

« Mais il faut tout mettre en perspective. Il ne faut pas oublier que les gens quittent difficilement leur milieu de vie, que ce soit pour Montréal ou pour ailleurs. Il y a un enracinement, un réseau social et des liens qui se créent », ajoute-t-il.

De son côté, Luc Noppen fait remarquer que Montréal est en train de vivre ce que Paris a connu il y a 15 ans. « Autrefois, c’était une consécration pour les universitaires des régions comme Brest ou Rennes, en France, d’aller vivre à Paris. Aujourd’hui, ces mêmes personnes veulent retourner en région. À salaire égal, avec des maisons plus abordables, c’est devenu plus intéressant pour eux », explique-t-il.

« Les gens qui ont un condo évalué à 300 000 $ sur le mont Royal se rendent compte qu’à ce prix-là, ils pourraient avoir un château, avec le lac… en Haute-Mauricie », conclut-il.

LE PALMARÈS DES VILLES DU QUÉBEC

Où vit-on le mieux au Québec? Mieux, où aimerait-on vivre si on avait le choix? Pire, où ne voudrait-on absolument pas s’installer?

Écho Sondage a posé ces questions à quelque 2000 Québécois de 10 grandes agglomérations de la province pour le compte du groupe Gesca (La Presse, Le Soleil, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Droit, Le Quotidien et La Voix de l’Est) et Info690-Corus nouvelles. Leurs réponses vous surprendront.

Durant les trois prochains jours, les journaux du groupe publieront les résultats de cette vaste enquête comportant une trentaine de questions. Vous saurez davantage ce que pensent les Québécois sur la qualité de leur environnement, sur leur satisfaction à l’égard de leurs voisins et même sur leur vie amoureuse.

Préparez-vous: peut-être voudrez-vous déménager… ou pas!

Pour plus d’informations: Le sondage

Savoureux. Le billet de Monsieur Yves Boisvert

Voir aussi : Message d'intérêt public.


20 commentaires

  1. Benoît

    16 juin 2005 à 10 h 04

    Je suis particulièrement surpris des résultats. Évidemment, je n’ai pas consulté le sondage et les journalistes peuvent faire dire n’importe quoi aux chiffres mais je croyais que Québec était la ville mal aimée des Québécois (au sens provincial).

    Pas assez grande pour attirer les masses, pas assez petite pour plaire aux ruraux. Pas assez ethnique pour plaire aux Montréalais, trop diversifié pour les autres.

    Un climat abominable pour les Montréalais, trop de traffic pour les autres. Bref, jamais content.

    À Québec, les résidents eux-mêmes forment un drôle de paradoxe. Personne n’est vraiment très fier d’appartenir à la nouvelle Québec fusionnée et les gens travaillant en ville fuient le centre-ville le plus rapidement possible en semaine, le soir venu. Pourtant, sortez ces mêmes personnes de la région de Québec et ils seront tous très fiers de dire qu’ils viennent de Québec (et non de Val-Bélair, Loretteville ou Sainte-Foy par exemple).

    Depuis que je vis à Montréal, je réalise maintenant les avantages et les inconvénients des deux villes. L’image de Québec aux yeux des Montréalais me paraissait beaucoup moins belle que celle relevée dans le sondage.

    Les Montréalais aiment bien Québec deux ou trois jours pour des vacances mais ne pourraient y vivre (et j’inclus les Montréalais de la proche banlieue). Ils ont en horreur (et avec raison je l’avoue) la météo abominable de Québec. De plus, ils s’ennuient au bout de trois jours.

    C’est pourquoi je suis très très surpris par ce sondage, non seulement à propos des Montréalais mais des gens des autres régions aussi.

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  2. Mimir

    16 juin 2005 à 10 h 19

    Hey, j’ai répondu à ce sondage en fin de semaine!

    Habitant maintenant à Trois-Rivères, que je déteste (et oui, même après 2 ans!), j’ai répondu Québec car je compte bien revenir prochainement! La ville par contre où je ne voudrais pas habiter, c’est Montréal! Mais j’adore la visiter par contre!

    Personnellement, (perception tres personnelle ici!), peu importe la ville au Québec qu’on proposerait d’habiter auX Montréalais , ils diraient que c’est un trou, sans activité culturelle, sans ouverture pour les gais et les minorités ethniques, etc. Mais y a pas un Montréalais qui aime être pogné dans le traffic, qui aime le smog, etc.

    Je connais aussi de nombreux Montréalais qui ont déménagé à Québec entre autre pour les études. Ils ont été tres surpris de voir qu’ils ne s’ennuyaient pas!!! contrairement à ce qu’on s’amuse à faire croire aux Montréalais. C’est une légende urbaine! Et m. Benoit, vous embarquez directement dedans!

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  3. Benoît

    16 juin 2005 à 10 h 29

    Eh ben dites donc vous avez le gachette facile! Vous ne me connaissez même pas! Je ne cesse de dire à mes connaissances qu’il y a une vie en dehors de Montréal et que la vie urbaine de Québec (dans les quartiers centraux du moins) est assez intense. Je n’embarque dans rien du tout…

    Je faisais simplement allusion à ma perception qu’ont les Montréalais par rapport à Québec, la plupart du temps particulièrement négative, contrairement aux éléments apportés par le sondage.

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  4. mimir

    16 juin 2005 à 10 h 34

    Vous avez raison, il y a autres choses en dehors de Montréal. Et je suis quand même assez contente des résultats du sondage car on voit que les gens de la province pensent de même… En tout cas… les 2000 répondants!

    C’est vrai que j’ai eu la gachette facile. Vous parliez de votre perception des Montréalais et non pas de votre perception de Québec et de Montréal. J’ai un peu mélangé les deux, veuillez m’en excuser…

    Ca me met toujours en rogne de parler à des Montréalais qui disent que le reste du Québec est trop fermé pour eux… mais que eux-mêmes ne se rendent pas compte qu’ils sont trop fermé pour le reste de la province.

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  5. Benoît

    16 juin 2005 à 10 h 49

    ^
    C’est ce que j’appelle le phénomène du plus gros. Lorsque le monde entier est dans ta cour, tu ne sens pas le besoin d’aller voir ailleurs. Il faut bien avouer que le monde entier est à Montréal.

    On retrouve le même phénomène avec les États-Unis face au reste du monde. Prenons le cinéma, que je connais un peu mieux. Je suis persuadé que le taux de pénétration du cinéma international aux États-Unis est très faible, par rapport au Canada (et au Québec en particulier). Pourquoi? Ils sont responsables de la production de plus de 70 % du cinéma mondial. Inutile de s’attarder à autre chose…

    Lorsque je dis qu’il est inutile pour un Montréalais ou un Américain d’élargir sa curiosité, ce n’est pas une suggestion mais bien un constat navrant. Évidemment, je généralise et ce ne sont pas tous les Montréalais et tous les Américains qui agissent de cette façon.

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  6. modifranssé

    16 juin 2005 à 13 h 09

    Ah oui ? 16% à la campagne ? J’aimerais bien les voir ces citadins, pester après le « mozus de tracteur qui roule à 20 kmh », les « saloperies » de vaches qui bousent sur la route et salissent la mercedes, sans parler des nuisances de l’épendage printanier, automnale, des voies de skidoo hivernales et des 4roues l été. Quand je les vois glapir au premier moustique venu, être accroc à la haute vitesse, chialer pour l enlevement de la neige etc…

    Ouaip, on est pas sorti du bois ! Quant à Montréal et leur pseudo-ouverture sur le monde… On peut appeller cela « ouverture » le fait de vivre les uns sur les autres sans jamais ressentir le besoin de prendre l’air, de sortir de son île, de sa région ? Sauf peut-être 2 fois l’an : le temps des sucres et les pommes ???

    Et pourtant des résidents de Québec qui voyagent dans la Province, ca existe. Beaucoup même. Le pathétique est atteint dans le cas de Laval. Tous les montréalais songent à aménager dans ce petit bout de « campagne », ceux-là même qui chialaient sur l’étalement urbain voulant freiner les développements sur la Rive Sud (trains de banlieue, ponts, prolongation du métro). C’est que leur campagne, une fois Montréal vidé de ses habitants (fortunés) ressemblera autant à une campagne que certains quartier de St Emile ou Cap Rouge.

    Mais bon, peut-être que SMA essaiemera plusieurs fermes dans ces quartiers pour rappeller qu’une vache ca fait meuh et que ca bouse. Sur la Mercedes.

    erickk

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  7. alex

    16 juin 2005 à 14 h 31

    je crois qu’il n’a rien de surprenant dans ce résultat. Tout le monde veut venir à Québec. Pourquoi? et bien aller tout simplement en ville en plein été avec un beau soleil et dite moi ce qu’il y a de mieux! en plus cette été la rue st-jean va enfin etre fermé pour les voitures! Tout ce qu’il manque à QUébec pour que tout les personnes qui rêvent à Québec viennent s’installer…. et bien c’Est les emploi rêvé!

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  8. Benoît

    16 juin 2005 à 14 h 37

    Tout le monde veut venir à Québec? Pour deux ou trois jours, peut-être. Mais ce sondage me laisse vraiment songeur. Ce n’est vraiment pas l’impression que j’ai.

    Je ne travaille pas simplement avec des Montréalais d’origine mais aussi avec des gens de partout au Québec et de quelques immigrants aussi. Ils affirment tous le contraire. ä fait parfois mal au coeur à entendre mais c’est surtout les raisons qui sont enrichissantes. J’aimerais qu’elles se rendent jusque dans les bungalows de Sainte-Foy ou de Saint-Émile…

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  9. Normand

    16 juin 2005 à 19 h 08

    Lorsqu’il y a déjà dix ans j’ai demandé une mutation à Québec, tous mes collègues ne cessaient de me répéter que je faisais un bon choix. Belle ville, bons restos, amabilité etc…etc… Certains essayaient de me faire revenir sur ma décision: de très bons amis à moi qui me disaient qu’il était difficile pour un « étranger » de s’établir à Québec et e s’y faire des amis si on ne n’y était pas né! Heureusement, j’y suis venu quand même et comme je m’y attendais je n’ai jamais regretté mon choix! En passant, c’est ici que j’ai entendu le mot « rivalité » et cà m’a surpris! Bien qu’étant né à Montréal je demeure un Québécois avant tout et que ce soit n’importe où au Québec, il y a des pour et des contres à habiter un endroit. Et Québec… quelle belle ville! Je j’adore depuis ma tendre enfance

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  10. Serge Alain

    16 juin 2005 à 19 h 45

    Étant Montréalais d’origine et sachant de quoi je parle (j’ai vécu 22 ans à Montréal et 26 ans à Québec), ce sujet m’a toujours passionné!

    Je vous propose donc d’élaborer encore davantage dans un forum sur le sujet que je vais ouvrir à l’instant…

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  11. J-P Duval

    16 juin 2005 à 21 h 23

    hmmm……amusant, si tous ceux qui désires déménager à Québec mettaient leur plan à exécution il y a fort à parier que notre chère Capitale perdrait son statut de ville tranquille où il fait bon vivre. l,arrivée de tout ce « beau monde » changerait radicalement notre paysage urbain!!

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  12. phonono

    17 juin 2005 à 00 h 54

    Je comprends pourquoi un quart des Lavallois sondés aimeraient quitter leur bled. Je suis allé là en fin de semaine dernière… Arg. Un des endroits les plus abjects que j’ai vus… Au moins à Mexico il y a de l’architecture intéressante…

    Rien que des stationnements à moiité vides (ou moitié pleins) des boulevards tous croches, des commerces aux noms idiots en carton pâte en aluminium et en tôle….

    Québec est peuplée par beaucoup de Beaucerons, de Gaspésiens, de Jeannois, de Saguenéens… ils sont contents d’y vivre parce qu’ils ne sont pas avec des « nègres » ou des « étranges » (j’utilise ces termes pour les avoir entendus de la bouche de gens de Jonquière, de Rimouski et de St.Georges qui me demandaient comment je faisais pour vivre dans la saleté)
    et parce que c’est la mentalité de campagne mais à échelle de 500 000 personnes. C’est sécurisant pour eux. Entourés de gens plus ou moins pareils et mangeant les mêmes trucs, parlant la même langue… c’est tout à fait compréhensif et normal… Montréal ce n’est pas la campagne et beaucoup des gens sondés (ça dépend des questions et 2000 personnes ce n’est pas beaucoup pour avoir un portrait juste de la véritable situation) ont horreur de cette ville, comme ceux de Granby par exemple, parce qu’ils n’y vivent pas vraiment, ils y vont strictement pour travailler (et c’est à cause de ces gens-là qu’il y a des bouchons sur les ponts et les autoroutes, une des raisons pour lesquelles ces mêmes gens ne veulent pas habiter Montréal). Il y a plein de beaux coins à Montréal pour vivre mais on ne les montre pas (tant mieux, on s’y garrocherait). Et en plus, l’absence de plan d’urbanisme, la mainmise du développement par des agents immobiliers (les pires représentants de la race humaine) ainsi que le règne de Jean Drapeau ont effacé bien des endroits où il faisait bon vivre. Les marchés publics, les bains publics…

    J’aimerais bien habiter Helsinki ou Stockholm. Peut-être Riga… Mais je ne pourrai peut-être jamais revenir à Québec et encore moins à Rouyn-Noranda (ma ville natale)…
    C’est dommage à dire mais les Québécois sont atteints d’un mal qui s’appelle l’attentisme, rappelant le Culte du cargo du Pacifique Sud. Je n’ai rien en commun avec la majorité de la population des banlieues : je déteste le gazon, j’aime mieux les jardins et les potagers; je n’aime pas les piscines, j’adore les saunas; je ne veux pas d’auto, j’adore le vélo et le train; je n’aime pas les gros centre d’achats, je n’aime pas la pollution…
    je n’aime pas le golf, j’adore le canot ou le camping (les deux en fait) je déteste le ski-doo, j’adore le ski de fond…

    Je ne veux pas de condo sur le Plateau parmi les péteux (d’ailleurs c’en est assez des condos. C’est une vraie plaie. Quand il y a juste ça, c’est ça qui tue un quartier. Ils vont fermer des écoles dans mon coin parce qu’il n’y a plus de logements abordables pour les familles; juste des condos minuscules à prix « abordable » de 80 à 120 000 $…

    C’est très difficile de voir de bons spectacles à Québec. Et les quartiers ressemblent de plus en plus à des décors de Walt Disney…

    À Rouyn-Noranda, c’est pire. Les gens qui habitent dans la ville qui a déjà été la plus polluée au Québec continuent de croire aux mensonges des multinationales comme Wal-Mart, (qui tuent les commerces et la compétition, elle n’encourage pas la compétition) ou l’environnement (Noranda, la compagnie même qui est née à cause du gisement de cuivre de mon bled, continue de produire de l’arsenic).
    Beaucoup a été fait et on est loin de la frontier town des années 1950 et de la déchéance des années 1970. Mais c’est trop peu trop tard. Pendant un certain temps, au milieu des années 1990, ça semblait revivre, j’avais bon espoir. Mais ce ne sont pas quelques pistes cyclables en gravelle, un festival du cinéma pendant une semaine et « les meilleures frites au Québec » qui vont me donner le goût de retourner.

    De toute façon, comme Alex sous-entend, je ferais quoi comme job à Québec ou Rouyn?

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  13. jean

    17 juin 2005 à 09 h 48

    Je suis né moi aussi à Rouyn. J’ai vécu 4 ans à Matane, 5 ans à Montréal, 2 ans à Val d’or, 7 ans à Baie-St-Paul. Des endroits très différents les unes des autres, tant sur le plan urbain qu’humain. Depuis cinq ans je vis à Québec. J’ai aussi pas mal voyagé à l’étranger. J’ai vu du moche, du très très moche, mais aussi du sublime. J’ai appris à me méfier autant des ghettos que des paysages de cartes postales. Nous jugeons trop souvent superficiellement, d’un point de vue extérieur. On transpose nos préjugés ou nos fantasmes. Je pense que l’expression anglaise: « Home is were the heart is » résume l’essentiel de ce qu’il faut retenir quand vient le temps d’ancrer le navire.

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  14. phonono

    17 juin 2005 à 13 h 39

    Je ne peux pas contredire ce que jean vient de déclarer…

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  15. Simon Bastien

    17 juin 2005 à 14 h 33

    J’aime bien ce que Jean vient de dire. Moi, je préfère Québec à Montréal pour toutes sortes de raisons. Montréal a ses défauts, Québec aussi. Et chacune a ses qualités. Mais quand on se sent bien à un endroit et qu’on a envie d’y rester, c’est bien évident qu’on a toutes les bonnes raisons de vanter notre coin. Je n’aime pas Montréal car elle est trop dense et urbaine à mon goût; peut-être que si j’y habitais, je m’y serais adapté et que je craindrais de vivre dans une petite ville et d’y perdre certains avantages.

    Au-délà d’une guerre de clochers qui remonte à un passé lointain, il y aura toujours des gens qui aimeront la beauté, le coût de la vie et la tranquilité de Québec, et il y en aura toujours pour la trouver homogène, xénophobe, ennuyeuse et trop étendue. S’agit d’y trouver son compte et de vivre avec ses petits travers, en autant que le besoin de critiquer et de changer les choses apportent une contribution positive à notre ville, que ce soit pour améliorer son développement urbanistique et économique, par exemple.

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  16. Gérald Gobeil

    17 juin 2005 à 18 h 28

    J’ai « choisi » un jour d’habiter la ville de Québec, tout en travaillant ailleurs, soit en Beauce.
    Et j’y suis toujours.
    Je suis en amour avec cette ville. Je la trouve unique et belle. Tout en me sentant privilégié d’y habiter.
    Elle a subi récemment des fluctuations de climat avec….ce que vous savez (n’insistons pas), mais je ne me fatigue pas de m’y promener et de la découvrir.
    Il faut souligner l’apport visionnaire du maire L’Allier. Et le resouligner.
    J’ai plusieurs ami(es) qui ont choisi Montréal. Et, tout en se taquinant, reconnaissent le charme discret de Québec.
    Pas étonnant que Peter Simons (La Maison Simons) ait ouvertement déclaré qu’il avait, lui aussi, « choisi » Québec. :-)

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  17. Carl

    17 juin 2005 à 22 h 18

    Encore une fois on reprend cette vieillie scie: « On choisit Québec parce qu’elle est monoculturelle et blanche ». Et du même souffle on indique qu’on voudrait habiter à Helsinki, Stockholm ou Riga, toutes trois bien entendu métropoles multi-culturelles et pluricolores européennes, n’est-ce-pas ma chère?

    Laissez-moi rire. J’ai visité les deux premières, et on y trouve aussi peu de « nègres » et d’« étranges » qu’à Québec. Et on y parle — oh horreur sans nom — qu’une seule langue, et les gens y sont tous plus ou moins pareils, et y mangent tous plus ou moins les mêmes trucs. Et j’ai aussi eu la ‘chance’ d’habiter à Riyad durant trois ans. Au moins 40% de la population de cette ville n’est pas d’origine saoudienne, mais c’est quand même une ville qui est ennuyante comme la pluie.

    Peut-être que si les Québecois ne souhaitent pas habiter à Montréal, c’est simplement pour éviter d’être confronté au quotidien au Montréalaid typique, bouffi de suffisance et engoncé dans ses certitudes à la con.

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  18. phonono

    19 juin 2005 à 19 h 33

    Helsinki est officiellement bilingue (finnois et suédois) et comporte d’importantes minorités turques, russes, estoniennes et une diaspora somalienne.
    Stockholm est presque aussi multiculturelle que Copenhague et on peut y entendre depuis les années 1970, le fârs, le vietnamien, le chinois, le grec, le turc, les langues de l’ex-yougoslavie…
    Donc, on n’y parle pas « qu’une seule langue » au contraire. D’ailleurs les Scandinaves, grâce au sous-titrage, une mobilité et une éducation supérieure, sont davantage multilingues que bien des Européens. Mais pour l’entendre il faut ouvrir ses deux oreilles et rester plus longtemps que deux jours dans un hôtel.
    Riga possède encore, malgré une loi linguistique encore plus sévère que la loi 101, une minorité slave (russes, ukrainiens, polonais) importante.
    Riyad est ennuyante comme la pluie… ou en fait comme le sable. C’est une ville qui roule presqu’exclusivement sur le pétrole. Pas étonnant qu’elle soit ennuyante. Les Saoudiens sont des musulmans pour qui l’essentiel de la vie tourne autour de leur foi. Pas étonnant à ce titre également qu’on la trouve ennuyante.
    Peut-être que si les Québecois ne souhaitent pas habiter à Montréal, c’est simplement pour éviter d’être confronté au quotidien au Montréalaid typique, bouffi de suffisance et engoncé dans ses certitudes à la con
    J’aime mieux avoir des certitudes à la con que des certitudes de colonisé. Montréal n’est pas le centre du monde, ça c’est certain mais avec CHOI, l’échec de la MIL Davie et des autoroutes qui mènent nulle part, on voit que Québec est le nombril de la connerie. Mais hey, au moins ils ont Ashton…

    Je revendique les droits d’auteur sur le terme Montréalaid.

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  19. phonono

    20 juin 2005 à 08 h 55

    Avant que les gens partent en peur avec une autre guéguerre Montréal VS Québec (comme le laisse sous-entendre le titre de l’article, qui aurait pu être différent), je veux rajouter que Montréal a son lot de niaiseries, comme le Stade Olympique qu’on n’a pas fini de payer, l’autoroute métropolitaine en plein milieu de l’île, aucune voie de contournement pour la circulation lourde, le premier plan d’urbanisme a été conçu en 1992 seulement, j’en passe et des meilleures.
    Chaque endroit comporte son lot d’avantages et de désavantages. IL y en a qui vont réussir à prouver que Rio de Janeiro ou même Le Caire est le meilleur endroit pour vivre au monde. La nouvelle ville de Québec est dans le fond autant une ville d’immigrants mais elle attire surtout les immigrants d’autres régions du Québec (Charlevoix, Saguenay-Lac Saint Jean, Côte Nord, Gaspésie/Bas Saint-Laurent) alors qu’à Montréal une couche supplémentaire se juxtapose, celle des immigrants venus d’autres provinces et d’autres pays.
    Un sondage de 2000 personnes ne prouve rien. Le fait demeure que les Québécois sont profondément Nords-Américains, préfèrent dépendre du pétrole, appuyer les guerres que les États-Unis financent à l’étranger pour avoir de l’essence à TRÈS bon marché et préfèrent vivre dans des banlieues de plus en plus éloignées des centres, rognant de plus en plus sur l’espace cultivé et les terres humides, au lieu de tenter de redéfinir un espace public central plus humain. Les autres villes du monde ne sont pas immunisées contre ce phénomène.
    Le fait demeure qu’au Québec (pas juste à Québec) nous organisons notre espace strictement en fonction de notre capacité à utiliser des véhicules tous plus énergivores que les autres, sans penser que le carburant de ces véhicules est issu d’une substance dont les réserves commencent à s’épuiser mais SURTOUT que tout notre quotidien utilise des objets et des éléments fabriqués à partir de la même substance.
    Mais comme on aime mieux entendre se faire dire qu’on est beaux et qu’on est donc fins et qu’on peut faire ce qu’on veut, au lieu de se faire dire qu’on se trompe et qu’il faudrait peut-être faire preuve d’un peu de sagesse, on écoute les vendeurs de chars et de gadgets ainsi que les promoteurs immobiliers.
    Beaucoup de gens qui contribuent qu site, directement ou indirectement, ont de bonnes idées ou ont déjà entamé une réflexion, mais j’ai l’impression que pour d’autres, l’esprit de clocher continue le résonnement plutôt que le raisonnement…

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  20. Benoît

    22 juin 2005 à 08 h 49

    phonono, je partage en bonne partie ton précédent point de vue mais lorsque tu parles de l’esprit de clochers qui peut parfois régner ici à Québec, j’ai tendance à l’endosser, et avec raisons.

    Cette semaine, Québec s’est fait passer en douce deux coups bas dont personne n’a semblé se préoccuper… Premièrement, le transfert de la TELUQ sous la responsabilité de l’Université du Québec à Montréal. Cette décision, probablement toute montréalaise, n’encouragera certainmement pas l’institution à maintenir des postes décisionnels importants au siège social tout neuf de Québec. D’ailleurs, est-ce que ce siège social le demeurera?

    Et puis, hier, les premiers ministres fédéral Paul Martin et québécois Jean Charest ont signé à Montréal le pacte fiscal sur le partage des revenus de la taxe sur l’essence. Depuis quand des signatures d’une telle importance se font à Montréal? Le rôle de capitale pour Québec s’effrite à la vitesse grand V.

    Des coups bas comme ceux-là, il en arrive quotidiennement maintenant et seul notre maire à la veille de quitter montait parfois sur les tribunes pour les soulever. Qui le fera dorénavant?

    Je vis à Montréal depuis quelques mois maintenant mais cette situation continue de m’attrister. Croyez-moi, Montréal n’a nullement besoin de ces transferts pour maintenir son rôle de « locomotive » économique. Ce n’est pas une locomotive, c’est un aspirateur qui attire vers la région de Montréal toutes les forces vives des autres régions du Québec. Une véritable locomotive attirerait de nouveaux investissements sans pénaliser les régions (dont Québec fait maintenant partie de toute évidence).

    Alors lorsque des Montréalais me disent que les gens de Québec ont l’esprit de clochers, je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces décisions qui tuent à petits feux la ville de Québec. D’ailleurs, vous auriez bien rigolés de voir mes collègues de travail prendre personnel ce fameux sondage sur l’opinion des Québécois à prpos de Montréal. Lorsqu’un Montréalais se sent attaqué, les guerres de clochers prennent soudainement un autre sens…

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