Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


30 ans de tramway à Grenoble : l’impact sur les banlieues

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 février 2019 3 commentaires

Olivier Lemieux
Radio-Canada

Comme Québec, la ville de Grenoble en France est aux prises avec un problème d’étalement urbain et doit trouver des façons de densifier son territoire et limiter les déplacements en auto solo. En 2015, une ligne de tramway de 11 kilomètres a été ajoutée pour desservir la banlieue nord et alléger la pression sur le réseau routier. Près de 5 ans plus tard, le projet a-t-il eu l’impact souhaité? État des lieux.

Les travaux de la ligne E à Grenoble ont mobilisé une part importante des fonds publics dans l’agglomération grenobloise : plus de 275 millions d’euros, soit environ 412 millions de dollars canadiens.

La cinquième ligne du tramway a permis de relier le centre de l’agglomération et la municipalité de Fontanil-Cornillon, une dizaine de kilomètres plus au nord.

À Québec, c’est exactement la distance que le tramway devra parcourir entre place D’Youville et le terminus envisagé à Charlesbourg, sur la rue Périgord.

Le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l’agglomération grenobloise, responsable de la mobilité à Grenoble, s’était fixé un objectif de 45 000 déplacements quotidiens sur la nouvelle ligne E.

Les derniers chiffres rendus publics montrent plutôt un achalandage de 35 000.

Selon le conseiller municipal et président du SMTC, Yann Mongaburu, la fréquentation est néanmoins en hausse, ce qui confirme la pertinence de la ligne E.

« Je crois qu’elle a fait la preuve de son succès », tranche-t-il, avant d’ajouter que la construction de trois autres lignes de tramway à Grenoble demeure « dans les cartons » si son administration conserve le pouvoir aux prochaines élections municipales, en 2020.

Historiquement, le prolongement du réseau de tramway a toujours gonflé la fréquentation du réseau de Transports de l’agglomération grenobloise (TAG).

Depuis 2006, année de la mise en fonction des lignes C et D, l’achalandage a bondi de 17,5 %.

Même si le réseau TAG comprend aussi près de 50 parcours d’autobus, le tramway génère les deux tiers des déplacements.

Aux abords du tracé de la ligne E, une foule de chantiers s’activent et les constructions en hauteur se multiplient. Des quartiers homogènes composés de maisons unifamiliales sont transformés.

En tout, pas moins de 6000 logements sont prévus dans le corridor du tramway.

(…)

L’intégration du tramway ne s’est cependant pas faite sans heurts.

Sur la route 1075 allant à Grenoble, une voie de circulation automobile a été retranchée dans chaque direction et des feux rouges se sont ajoutés pour assurer la priorité du tramway jusqu’au centre-ville.

Sur une distance de 6 kilomètres, le nombre de feux de circulation a plus que doublé après les travaux, passant de 14 à 32!

La suite

Voir aussi : Projet - Tramway.


3 commentaires

  1. urbanoïd

    21 février 2019 à 00 h 37

    Il semble y avoir beaucoup d’accidents par tramway qu’on pourrait croire. La recherche indique que pour chaque kilomètre parcouru, les tramways ont 12 fois plus de risques d’être impliqués dans un accident grave que les voitures.

    Les cyclistes et les piétons sont les plus touchés suivis des voitures. A Oslo, en 90, (je n’ai pas trouvé de chiffres plus récents) on compte 25 à 30 collisions avec des cyclistes/piétons et 600 collisions avec des voitures par année. De 1982 à 1995, il y a eu 10 décès.

    Helsinski, 200 collisions avec des voitures en 2009.

    La ville devrait fournir les chiffres récents.

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  2. Insider

    21 février 2019 à 03 h 19

    « Une centaine de personnes ont mis fin à leurs jours dans le métro de Montréal entre 2005 et 2015 »

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  3. Insider

    21 février 2019 à 03 h 28

    « 0,35 accidents pour 10 000 km. Le ministère de l’équipement tient le compte exact des accidents de tramway depuis 2004, pour toute la France. En 2011, dernière année comptabilisée, 51 lignes de tramway desservaient 22 agglomérations. On a déploré 1758 accidents dont le bilan humain s’élève à 940 blessés, dont 42 graves, et 2 tués. Les chocs comprennent à la fois des collisions, chutes de voyageurs, déraillements ou explosions. Les années précédentes, le nombre de tués était plus élevé, de l’ordre de 6 à 8, pour l’essentiel des piétons, mais aussi quelques cyclistes ou, comme à Saint-Denis le 21 décembre, des automobilistes. Toutefois, entre 2004 et 2011, le nombre de victimes, blessés et tués confondus, a eu tendance à augmenter régulièrement, passant de 500 environ à 940 la dernière année.

    Cette évolution est à mettre en rapport avec l’augmentation du nombre de villes desservies et de lignes. Le ministère rappelle également que le nombre d’accidents pour 10 000 kilomètres, autour de 0,35, *** est trois fois inférieur *** au même bilan pour le bus. »

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