Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Métro ou tramway, coûts prohibitifs?

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 20 avril 2019 15 commentaires

Lucien Viel
Ingénieur à la retraite
Point de vue
Le Soleil

POINT DE VUE / À la suite d’une première réflexion, il apparaît évident qu’à des prix similaires pour des wagons de métro et ceux d’un tramway, le coût total pour un service de métro est plus élevé parce que s’ajoute le prix du tunnel où il circule.

C’est cependant le prix à payer pour un service de transport en commun plus efficace, confortable, rapide, non sujet aux intempéries, sans entraves à la circulation automobile et dont l’implantation n’affecte pas le patrimoine bâti.

Mais qu’en est-il à Québec si on tient compte véritablement de l’ensemble de tous les travaux d’infrastructure relatifs à chacun de ces projets et des variantes possibles?

À la haute-ville

Selon les informations transmises aux médias par Robert Vandewinkel, ingénieur civil membre du collectif «On roule en métro», le roc que l’on retrouve en sous-sol à la haute-ville constitue le matériau idéal qui permet de faciliter le forage d’un tunnel à l’aide d’un tunnelier sans qu’il y ait d’interventions majeures en surface. Il est donc important que ces conditions favorables soient considérées dans toutes comparaisons de prix avec des métros existants.

Incidemment, le tramway proposé par l’administration municipale comporte deux passages souterrains comme pour un métro. Ceux-ci sont complétés par des rampes d’accès en pente douce bordées par d’importants murs de soutènement en béton. Ainsi, la longueur des parties du tramway en souterrain ou partiellement enfouies dans le sol représente environ la moitié de toute la longueur du parcours à la haute-ville.

Ces travaux d’envergure en génie civil doivent de plus être complétés par des travaux d’excavation sur toute la largeur du boulevard René-Lévesque afin de relocaliser les services d’aqueduc, d’égout et d’électricité à l’extérieur de la largeur d’emprise du tramway. Ceci afin de permettre l’accès éventuel à ces services en cas de bais sans devoir interrompre la circulation du tramway.

Toutes ces interventions contribuent à réduire de façon significative l’écart de prix entre le coût d’un métro et d’un tramway sans compter les répercussions sur la circulation automobile et les inconvénients aux riverains durant les travaux.

À la basse-ville

Contrairement à la haute-ville, le sol à la basse-ville n’est pas constitué de roc (sauf vers le nord) mais de sols meubles avec une nappe phréatique élevée. De telles conditions ne sont pas propices à la construction d’un tunnel et rendent prohibitive l’implantation d’un métro conventionnel dans ce secteur.

Afin d’obtenir un système de transport en commun cohérent avec un métro à la haute-ville, l’option qui offre le plus de similarité en termes de performances, rapidité et confort consiste en l’implantation de monorails aériens. Ceux-ci seraient alignés dans l’axe des rues de façon à ce que l’unique rangée de poteaux de soutien n’interfère pas avec la circulation automobile. Des bâtiments de service équivalant à des stations de métro constitueraient les accès aux passerelles couvertes prévues comme quais d’embarquement au-dessus des rues. Le prolongement des lignes de monorail dans la partie haute de la ville pour rejoindre la ligne de métro est-ouest se ferait sous terre comme pour un métro.

Le coût d’implantation des monorails à la basse-ville serait vraisemblablement comparable à celui d’un tramway sans en avoir les inconvénients.

Système hybride

Un système de transport en commun assuré par un métro à la haute-ville et des monorails à la basse-ville (en fait l’équivalent d’un métro mais aérien plutôt que sous-terrain) constituerait un système hybride on ne peut plus efficace. Mais son avantage majeur, suivant un récent sondage, est qu’il est le premier choix de la population même à un coût légèrement plus élevé et que celle-ci entend l’utiliser. En prime, ce système hybride pourrait devenir emblématique pour la ville de Québec!

À celle-ci de faire ses devoirs!

La suite

Voir aussi : Projet - Tramway, Projet - Troisième lien, Transport, Transport en commun.


15 commentaires

  1. Antoine

    20 avril 2019 à 10 h 57

    Et 6 milliards pour un pont inutile ?

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
    • Matrix

      20 avril 2019 à 21 h 16

      Je tiens a rappeler qu’il faut obligatoirement changer le pont de l’île et débourser proche de 1 milliard pour quelques milliers de personnes fait pas de sens non plus, aussi bien aller de l’autre bord tant qu’a faire ces travaux.

      Signaler ce commentaire

       ou annuler
      • Francis L

        21 avril 2019 à 10 h 57

        Entre 1 milliard et 6 milliards, il a 5 milliards de différence. Si c’est petit pour vous, vous nous faites le chèque?

        Signaler ce commentaire

         ou annuler
      • Jeff M

        21 avril 2019 à 12 h 15

        Parlons en du pont de l’île. Les travaux d’un nouveau pont devrait déjà être commencé. Mais au lieu de ça on interrompt tout en l’intégrant dans le 3e lien avec de nouveaux délais. C’est irresponsable.

        Signaler ce commentaire

         ou annuler
  2. Insider

    20 avril 2019 à 11 h 10

    Ha ha!

    Voilà que l’on brandit le gadgetbahn ( droits d’auteur @ Carl )!

    Voici ce que le laboratoire Leonard – laboratoire ouvert du futur des villes et des infrastructures- créé par VINCI dit dut sur ce sujet:

    « Le Gadgetbahn, entre séduction et réalisme

    Les concepts de moyens de transport miracles se multiplient. Annoncés comme peu coûteux, ultra rapides et écologiques, ces projets regroupés sous le terme “Gadgetbahn” jouent la carte de la séduction avant celle du réalisme. »

    Voici ce que François Bourque écrivait au sujet de Robert Vandewinkel dans son article « Les lignes de « coke » »:

    « Mais ce que j’ai surtout envie de dire concerne moins les trajets qu’une méfiance générale pour tous ces projets, aussi sympathiques soient-ils, qui semblent avoir été élaborés par une seule personne sur un coin de table dans un sous-sol.

    Dans ce cas-ci, le nom de l’auteur Vandewinkel est le seul à apparaître sur la page Web de son bureau d’ingénieur et son CV ne montre aucune expertise en transport public. »

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
    • Insider

      20 avril 2019 à 11 h 16

      Complément d’information:

      Robert Vandewinkel

      Ingénieur, M.Sc. LEED AE, membre fondateur du collectif «J’y vais en métro»

      Signaler ce commentaire

       ou annuler
    • Insider

      21 avril 2019 à 08 h 55

      C’est étrange son nom et celui de sa firme n’apparaît pas dans le Registre des lobbyistes!

      Et on pouvait lire ceci dans le Journal de Québec:

      « Robert Vandewinkel, de la firme Arkobold, est convaincu qu’un métro, dans la région, «c’est faisable».
      […]L’ingénieur civil
      a travaillé à la *** réalisation d’un tunnel entre Grondines et Lotbinière ***
      […]qui sert à faire passer les câbles d’Hydro Québec sous le fleuve. Il a soumis sa proposition au cabinet du maire de Québec et à celui du ministre des Transports. »

      Selon-vous, il a intérêt à ce que la longueur du(des) tunnel(s) soit la plus grande possible? ;-)

      Signaler ce commentaire

       ou annuler
  3. Francis L

    21 avril 2019 à 11 h 01

    Misère… Pourquoi ne pas proposer des licornes volantes?

    Pendant ce temps, la ligne bleue à Montréal va coûter 500 millions le km. Mais à Québec, on doit se penser plus intelligent.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
    • Insider

      21 avril 2019 à 11 h 18

      On commence à très bien voir où sont les intérêts du groupuscule de pression… Le mot à retenir dans tout ça est tunnel. Que ce soit pour le 3e lien ou le métro. Le prix importe peu si c’est rentable pour la compagnie est les copains. C’est ça les politiciens qui font de la politique autrement!

      Comme disait un célèbre personnage: « Un chum, c’t’un chum. »

      Signaler ce commentaire

       ou annuler
  4. michel

    21 avril 2019 à 11 h 57

    Le groupe « J’y vais en métro » préconise un métro souterrain en haute-ville. Son estimation des coûts de 200 millions le kilomètre est la même que celle de la ville.
    Certains, pour tenter de discréditer les partisans de cette option, rappellent le chiffre des 500 millions du kilomètre pour le prolongement de la ligne bleue à Montréal. La différence de 300 millions est de taille.
    La ville estime qu’il lui en coûterait 150 millions le kilomètre pour ses deux tunnels. Si elle a sous-estimé de 300 millions le kilomètre pour un métro, c’est qu’elle a aussi sous-estimé pour un ordre de grandeur similaire ce qui lui en coûterait pour creuser ses deux tunnels. On parle ici de 3,5 kilomètres. Le projet du maire Labeaume coûterait donc 4 milliards, plutôt que 3 milliards.
    Et en date d’aujourd’hui, il n’y a que 2,2 milliards sur la table. Donc, pas assez pour un métro, ni même un tramway..

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
    • Insider

      21 avril 2019 à 12 h 03

      « Le groupe « J’y vais en métro » préconise un métro souterrain en haute-ville. Son estimation des coûts de 200 millions le kilomètre est la même que celle de la ville. »

      Il préconise surtout ses intérêts qui sont les tunnels. Pourquoi passer sous silence ce détail? ;-)

      Signaler ce commentaire

       ou annuler
      • Le lecteur non assidu

        25 avril 2019 à 10 h 34

        Merci Insider vous allez surement être en nomination pour un prix Pulitzer pour votre travail d’enquête journalistisque remarquable.

        Signaler ce commentaire

         ou annuler
      • Insider

        25 avril 2019 à 19 h 48

        Si vous étiez membre en règle de l’Ordre des ingénieurs du Québec et que vous avez déjà été impliqué dans un contrat avec Hydro-Québec, feriez-vous preuve de transparence? Surtout lorsque vous tentez d’influencer un projet impliquant un mode de transport électrique?

        Vous avez beau être sarcastique tant que vous le souhaitez monsieur J. Le lecteur non assidu les consignes de l’ordre sont assez claire à ce sujet:

        « Des ingénieurs sont appelés à communiquer avec des titulaires de charges publiques. Ils sont alors susceptibles de faire des communications d’influence à titre de lobbyistes. Sachez identifier les activités de lobbyisme qui nécessitent une inscription au registre des lobbyistes.

        Sont des activités de lobbyisme qui doivent être inscrites au registre des lobbyistes, les démarches faites pour influencer le mode de réalisation d’un projet, le contenu d’un appel d’offres, la grille de sélection des projets, les qualifications spécifiques requises ou encore le type d’approche, de technologie ou de procédé à privilégier dans le cadre d’un projet en devenir. »

        Signaler ce commentaire

         ou annuler
  5. michel

    21 avril 2019 à 13 h 14

    Avis à tous ceux qui perdent beaucoup de leur temps sur ce blog à semer la discorde en jouant comme des adolescents aux plus malins.

    Mon commentaire s’adresse cette fois-ci à vous …

    C’est qu’il y a en fait deux groupes qui militent pour un métro et que les deux n’ont pas du tout la même finalité.

    L’un des deux (et le seul que je respecte) se nomme  »J’y vais en métro». Contrairement à l’autre, que l’on pourrait qualifier à juste titre de « tout à l’auto », ce groupe veut réellement d’un réseau structurant. Son projet ne se résume pas qu’à des tunnels. Il comprend aussi des voies réservées de surface pour un SRB. Il croit important d’offrir aux résidents de Québec un réseau complet de TEC dont la couverture serait au moins aussi étendue que celle du projet actuel.

    Les partisans de l’autre groupe ne cherchent pour leur part qu’à faire dérailler le projet, et non à le bonifier. Jamais ils n’accepteraient de payer pour un métro. Leur appui factice s’explique par leur conviction que jamais les gouvernements supérieurs n’accepteraient de financer un tel projet. Ce n’est qu’une mascarade. Contrairement au groupe « J’y vais en métro », ils ne seraient pas du tout heureux d’avoir à s’accommoder du projet actuel. Le fait est qu’aucun projet de réseau structurant ne ferait leur affaire. Pour les partisans du groupe « J’y vais en métro », le projet du maire, bien que perfectible, est perçu comme étant déjà très bon.

    Post-scriptum : Si vous avez encore le goût de jouer les fins finauds, vous allez devoir le faire sans moi. Je préfère communiquer avec des gens qui respectent les opinions d’autrui, même lorsqu’elles contredisent les leur, et qui ont quelque chose de nouveau et de constructif à apporter..

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  6. Insider

    21 avril 2019 à 13 h 29

    En tout respect, je vous suggère de lire ceci qui concerne l’un des membres fondateur du groupe que vous respectez.

    « Lobbyisme : toutes les communications orales ou écrites avec un titulaire d’une charge publique en vue d’influencer ou pouvant raisonnablement être considérées, par la personne qui les initie, comme étant susceptibles d’influencer la prise de décisions relativement :

    à l’élaboration, à la présentation, à la modification ou au rejet d’une proposition législative ou réglementaire, d’une résolution, d’une orientation ou d’un programme ou d’un plan d’action;

    à l’attribution d’un permis, d’une licence, d’un certificat ou d’une autre autorisation;

    à l’attribution d’un contrat, autrement que dans le cadre d’un appel d’offres public, d’une subvention ou d’un autre avantage pécuniaire, ou à l’attribution d’une autre forme de prestation déterminée par règlement du gouvernement;

    à la nomination d’un administrateur public au sens de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif, ou à celle d’un sous-ministre ou d’un autre titulaire d’un emploi visé à l’article 55 de la Loi sur la fonction publique ou d’un emploi visé à l’article 57 de cette loi. »

    Signaler ce commentaire

     ou annuler