Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Un «croissant fertile» autour de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 18 janvier 2020 4 commentaires

François Bourque
Le Soleil

CHRONIQUE / La zone d’influence de la région de Québec continue de s’étendre. La tache d’huile atteint maintenant Saint-­Vallier de Bellechasse, Saint-Isidore de Beauce et Issoudun sur la Rive-Sud.

Du côté nord, on parle de Donnacona, Cap-Santé, Saint-Basile et Saint-Raymond-de-Portneuf à près de 50 km du centre-ville. Seuls les frontières «naturelles» du parc des Laurentides et les reliefs de Charlevoix ont empêché la zone d’influence de s’étendre aussi vers le nord et vers l’est.

On compte désormais 25 villes de la «lointaine» couronne où plus de 30 % de la population active se déplace vers la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) pour travailler, notamment à Québec et Lévis. C’est ainsi que se définit une «zone d’influence».

Dans plusieurs cas, cela va bien au-delà des 30 % et dépasse même 50 % (Saint-Henri, Saint-Antoine-de-Tilly, Neuville, etc.)

Au rythme où vont les choses, d’autres vont s’ajouter à ce «croissant fertile». L’expression est de Denis Jean, directeur général adjoint de l’aménagement du territoire à la CMQ.

C’est sans parler de «l’étalement» qui se poursuit sur le territoire des 28 villes de la CMQ.

Au début décembre, le maire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, Pierre Dolbec, est revenu à la charge pour obtenir une école secondaire complète pour ses 8000 résidents.

Il a expliqué que les élèves des niveaux 3 à 5 doivent actuellement être transportés vers l’école La Camaradière, dans Duberger. Un trajet de plus de 30 km chaque matin et autant le soir sur des routes de plus en plus encombrées.

M. Dolbec plaide aussi qu’un projet de développement résidentiel amènera bientôt 900 nouvelles portes dans sa ville.

On peut comprendre les parents, les jeunes et le maire de souhaiter leur propre école secondaire. Je voudrais la même chose.

Mais on est ici dans une illustration presque caricaturale de ce qu’est l’étalement urbain : on s’éloigne du centre et des emplois pour profiter de la nature, de prix accessibles pour les maisons et de taxes moindres; puis on se met à demander les mêmes services qu’en ville. École, CLSC ou hôpital, salle de spectacle, équipements de loisir et communautaires, etc.

Immanquablement, on demandera aussi de meilleures routes pour aller en ville. Peut-être un troisième lien.

Je ne blâme pas les citoyens qui, individuellement, font le choix de la périphérie et souhaitent améliorer leur sort.

Voici cependant près de 40 ans que les pouvoirs publics disent vouloir cesser d’occuper le territoire de cette façon sans que rien ne change.

La suite

Voir aussi : Étalement urbain.


4 commentaires

  1. Jeff M

    18 janvier 2020 à 14 h 22

    On a encore rien vu! Avec le 3e lien, on va étaler la tartinade urbaine comme jamais! Au frais de tous! Merci aux experts de RadioX et autres commentateux spécialistes de nous éclairer sur nos choix. Au Quebak, on l’a l’affaire!

    Signaler ce commentaire

     ou annuler
  2. Trahan

    19 janvier 2020 à 11 h 15

    La ville de Québec a son développement atrophié depuis trop longtemps. Ce n’est que normal que la région périphérique s’urbanise. Il y a moyen de le faire de manière intelligente.
    Ce fait n’empêche pas le fait qu’on peut continuer à favoriser la densification urbaine du centre-ville, qui, d’ici 20 ans englobera la zone entière allant de Saint-Roch jusqu’à De l’Église, ou autour du pôle du Phare dans Sainte-Foy.
    Par conséquent, réalisons qu’il s’agit d’une bonne chose, que Québec, enfin, rattrape son demi siècle de retard par rapport aux autres villes du Canada et des États-Unis, en termes d’urbanisme intelligent.

    Signaler ce commentaire

     ou annuler