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Les ponts ne savent plus où donner de la tête

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 2 avril 2022 Commentaires fermés sur Les ponts ne savent plus où donner de la tête

François Bourque
Le Soleil

La pandémie, l’essor du télétravail et maintenant l’explosion des coûts de construction ont forcé des promoteurs à revoir leurs plans et échéanciers. Le pas de recul ne semble cependant pas avoir freiné l’appétit pour la tête des ponts où on continue de constater l’effervescence.
Au nord comme au sud, les chantiers s’additionnent dans les entonnoirs menant aux ponts, ce qui exacerbe le retard du MTQ à faire connaître son plan de réaménagement et de remise à niveau des bretelles d’accès vieillissantes.

Que nous réservent les têtes des ponts? Le portrait n’est pas aussi précis qu’on le voudrait, mais voici ce qui se dessine dans l’immédiat.

À Lévis, le projet d’une grande tour d’une vingtaine d’étages adossée à la voie d’accès au pont Pierre-Laporte, à l’angle de la route 132, a été mis sur la glace.

Cette tour allait devenir la plus haute de tout le territoire de Lévis, le zonage municipal n’imposant aucune limite de hauteur sur ce terrain. Ce sera pour plus tard peut-être.

Daniel Leblond, directeur associé chez Humaco Stratégies, explique que la pandémie, l’explosion des coûts et le télétravail l’ont obligé à revoir les plans de Cocité Lévis.

Sa tour de 87 condos avec façade au fleuve, dont la vente était en cours, vient aussi d’être «annulée».

Le projet Cocité n’est pas abandonné pour autant. L’objectif de mixité et le nombre de pieds carrés à construire sont maintenus.

Le promoteur a cependant voulu réduire son risque en s’adjoignant de nouveaux investisseurs, en repoussant les échéanciers et en modifiant la composition des immeubles.

La mise en chantier initialement prévue il y a deux ans est maintenant programmée pour plus tard ce printemps, mais sans la tour principale. Les espaces à bureaux qui y étaient prévus seront redistribués à travers des immeubles résidentiels.

Cela va répartir le risque, vu l’incertitude de l’après-pandémie pour les bureaux, explique M. Leblond.

Les unités résidentielles «sacrifiées» pourraient éventuellement être relogées dans la grande tour, si celle-ci revient dans les plans.

Outre les bureaux, le projet Cocité comprend un hôtel de 150 chambres, 1000 unités d’habitation, une résidence pour aînés de 450 places et des commerces.

Un beau projet, à n’en pas douter, et un site exceptionnel.

Cela fait cependant beaucoup de monde et de densité pour un secteur déjà congestionné aux heures de pointe.

D’autant plus que plusieurs autres projets d’envergure sont en chantier ou s’annoncent près du pôle commercial de Saint-Romuald.

Le service d’urbanisme de Lévis n’a pas le portrait précis du «potentiel de logements» dans ce secteur. Il n’a pas de cible spécifique à atteindre ou de plafond à ne pas dépasser.

Ce qu’on sait cependant, c’est que «le marché est en feu», note le directeur du service d’urbanisme, Dominic Deslauriers.

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Voir aussi : Commercial, Condo, Logement locatif ou social.

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