Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Banlieue: La maison idéale ressemble à celle du voisin

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 18 janvier 2007 9 commentaires

Cela se remarque dans n’importe quel banlieue du Québec, d’ailleurs en descendants le boul. Pierre-Bertrand, à partir du Gros Hector on remarque à notre gauche une enfilade de maison identique… Beurk !!!

Source: Lucie Lavigne, La Presse, 17 janvier 2007

Tout le monde a déjà eu un choc en découvrant une enfilade de maisons neuves et identiques en banlieue. L’effet est saisissant, pour ne pas dire hallucinant. Mais les propriétaires vous diront qu’elles ne sont pas toutes pareilles.

Il est vrai qu’ici et là, on trouve des différences: la brique des façades, les bardeaux des toitures ou les persiennes peuvent être d’une couleur différente de celles des voisins. Mais c’est à se demander si le constructeur n’avait pas qu’un seul plan à proposer.

Voir la suite.

Voir aussi : Architecture urbaine, Résidentiel.


9 commentaires

  1. mimir

    18 janvier 2007 à 11 h 11

    Oui, les plans se ressemblent beaucoup, c’est une question souvent de sous! Pas trop de recherches nécessaires, plans rapidement faits. Mais c’Est vrai qu’Avec le temps, des différences entre les maisons, entre les terrains, prennent formes. La population s’approprie son petit lopin de terre.

    Etes-vous déjà allé vous promener dans le nouveau développement Pere-Lelievre, en arrière du Thomas Tam? Ouf! C’est completement hallucinant : un labyrinthe encadré de maisons parreils sous tous les points mais surtout, pas moyen de marcher dans la rue ni de voir les devantures de maison… il y a des voitures partout, partout partout, c’est un immense stationnement!

    Ce sont souvent des duplexes avec tres peu de facade, dont les propriétaires ont deux voitures (minimum), avec un ou deux stationnements en facade.

    Je vous jure, ca vaut le détour et ca vaut quelques photos!!!!

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  2. Manu

    18 janvier 2007 à 23 h 27

    De ce que je connais, je dirais moi aussi que le Domaine de la Capitale est le pire exemple récent à Québec « d’uniformisme » (suite aux indications de mimir, disons juste au nord de Père-Lelièvre et juste à l’ouest du parc industriel Cardinal de Vanier). N’oublions pas toutefois qu’on a fait la même chose dans les années 90 et 80 (des rues remplies de « splits » pratiquement identiques, exception faite de la couleur du « clin de tôle »).

    Dans le Domaine de la Capitale, il semble y avoir des sections plus « libres » (plus au nord), mais la partie des jumelés, près de Père-Lelièvre est en effet presque hallucinante! Je crois que les acheteurs n’avaient d’autre choix que la couleur et quelques parures.

    D’ailleurs, je me demande même si les maisons n’étaient pas d’abord construite puis ensuite vendues (ou du moins pendant la construction) ne laissant aucun choix à l’acheteur. Je dis ça car je suis passé par là en avril dernier, et j’ai alors vu plusieurs maisons identiques (unifamiliales ou jumelés, je ne me souviens plus) construites simultanément.

    La méthode était la suivante : on faisait 5 ou 6 fondations en file, sur des terrains contigüs, puis on y déposait directement la toiture (montée sur place ou en partie en usine je ne sais pas, ça y était déjà quand je suis passé là). Ça faisait drôle de voir cette série de « gros champignons » (et ça aurait vraiment valu une photo!) La première du bord était à un stade plus avancé lorsque j’y suis passé : une grue tenait le toit dans les airs pendant que les étages étaient construits en-dessous.

    On imagine facilement les avantages à ce type de construction en série : protection contre les intempéries pour les quelques jours où on fait les étages, coût des matériaux moindre, et facilité de coordination des corps de métiers (quand un plombier, électricien, etc. vient, il vient pour 5 ou 6 maisons pareilles et voisines).

    De plus, les terrains sont en moyenne très étroits dans ce quartier. Il est donc plus difficile de manoeuvrer avec de la machinerie lorsqu’on construit une maison entre deux autres. En les faisant en paquets, on a amplement d’espace et on peut aussi niveler tous les terrains en même temps à la fin, idem pour le « ménage ».

    Ainsi, on en arrive à des maisons un peu plus abordables dans un quartier assez près de la ville (dans tout ce qui restait comme espace à Québec pour développer des centaines de maison/jumelés, c’était l’espace le plus près des centres d’activités de la ville et ça c’est vendu comme des p’tits pains chauds semble-t-il).

    Toutefois, l’effet n’a rien de charmant (à moins d’être du genre hyper « rangé/ordonné/terre à terre/etc. »). Encore pire, comme disais mimir, on voit des autos partout!

    Le problème, je l’ai dit plus haut et mimir aussi : la largeur des terrains. Par exemple, les jumelés sur Port-Louis ont 31′ (31 pieds) de façade par unité (excusez l’impérialisme de mes unités, mais ceux au Québec à qui les dimensions de maisons disent quelque chose utilisent les pieds…). Avec environ 7′ de dégagement entre le batîment et la ligne latérale de terrain, ça laisse tout au plus 24′ de facade pour l’unité de jumelé.

    De plus, une entrée pour deux voitures de large (car il n’y a pas d’espace pour en mettre deux de long) fait un bon 15′ de large. Disons 6′ qui donnent à côté de la maison (en laissant 1′ avec le terrain du voisin) et 9′ devant l’unité de jumelé, ce qui ne laisse qu’un 15′ de gazon devant chaque unité (30′ au total pour le jumelé). C’est donc pratiquement moitié gazon, moitié voitures. Pas étonnant qu’on ne voit que les voitures!

    Pour les maisons unifamiliale, c’est quasiment la même chose. Les terrains ont souvent 42′ à 44′ de large, ce qui ne laisse, un fois 7′ enlevé de chaque côté, que 24′ à 26′ de façade pour la maison, avec 14′ entre chacune d’elles. On voit ici l’énorme contraste avec les terrains bungalowesques des années 60 qui avaient généralement entre 60′ et 80′ de façade!

    Ça va sûrement s’améliorer un peu lorsque des arbres et des buissons seront plantés sur ces façades, réduisant le champ visuel. Mais pour l’instant, je crois que ça illustre très bien le propos du billet et on y trouve quelques grandes rues qui donnent presque le vertige. Donc, encore comme disait mimir, je vous invite moi aussi à aller voir!

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  3. antoine

    19 janvier 2007 à 09 h 14

    C’est de l’architecture de promotteur, sans souci de développement durable, et encore un projet sans aucune innovation. Il serait temps de sortir un peu de se carcan et d’innover, la ville devrait aussi être beaucoup plus sévère… Mais cela c’est une utopie, la ville se foue de la qualité des projets, elle tappe sur la tête de ceux qui font des petits projets, mais laisse aux autres la possibilité de nous construire des projets qui détruisent nos environnements, qui sont des projets sans aucune considération urbaine, ou voir sans intéret architectural

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  4. Carol

    19 janvier 2007 à 09 h 46

    Je dois dire que je partage en partie le commentaire d’Antoine concernant ces fameux projets sans innovation et bien entendu en réduisants les espaces verts…

    Bref…

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  5. Jeff

    19 janvier 2007 à 09 h 59

    Mimir, j’suis totalement d’accord avec toi. J’ai eu la magnifique tâche de faire des visites de chantier dans ce développement, et je suis vraiment resté ébahi par le mauvais choix de matériaux et la ressemblance de toutes ces maisons de ville.

    Un peu d’innovation/créativité serait de mise!

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  6. mimir

    19 janvier 2007 à 10 h 00

    POur répondre à votre question Manu, j’ai des amis qui ont acheté un jumelé dans ce coin là, près des lignes d’Hydro-Québec. Oui, ils se sont fait construire… Ils n’avaient pas le choix pour l’extérieur mais que pour l’intérieur… et à gros prix en plus! Ils avaient par contre le choix entre 1 ou 2 espaces de stationnement… ils en ont pris 2!

    Bon, ils voulaient absoluement une maison, coute que coute… c’est un petit 4 et demi sur 2 étages, qui a couté pres de 150 000$ avec un minuscule terrain, pas de service de proximité, d’une ambiance à faire peur… Ok, c’est neuf, qu’ils me disent…

    Pour les développements dans les années 80-90 en split-level, le terrain, les marges de recul et les marges latérales permettent un plus grand éventail d’aménagements. C’est beaucoup plus versatile que les développements de maison en rangée, du moins, pour le développement de la Capitale.

    POur ce qui est des promoteurs, s’il y avait moins de gens comme mes amis qui veulent des maisons sans aimer le quartier et sans mettre leurs conditions pour que ce soit plus beaux, ils ne pourraient plus construire ce genre de développement. Selon moi, c’est autant de la faute aux acheteurs qu’aux développeurs.

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  7. Manu

    19 janvier 2007 à 10 h 24

    Là mimir tu as parfaitement raison! Si les gens n’en voulaient pas, on n’en construirait pas!

    (et là je m’éagre un peu du sujet : je suis aussi d’accord sur le problème des services de proximité… juste se rendre au dépanneur sur Père-Lelièvre peut être une méchante trotte! Cette absence de service ainsi que l’allure du quartier mon coupé l’envie d’aller vivre dans ce coin, pourtant très intéressant géographiquement, moi qui croyait que ça allait être « the spot »)

    Si vous voulez d’autres exemples de quartiers récent, donc on a parlé d’ailleurs sur QU ces derniers mois, vous pouvez aussi aller un peu plus au nord : à l’ouest de Robert-Bourassa il y a les Méandres au sud de Chauveau et le Faubourg Raphaël au nord.

    Au sud, du moins pour la portion construite de 2003 à 2006 (là où certains se plaignaient récemment des trajets d’autobus), chacun était plutôt libre de construire ce qu’il voulait. Bien entendu, on remarque une forte tendance dans le style (à quelques rares exceptions près) puisque ces maisons ont été construites par des constructeurs « équivalents » à des coûts « équivalents » (150 000 à 250 000 je dirais pour la plupart, terrain et taxes incluses) et dans les mêmes années. Notez que c’est comme ça partout : on pourrait même dire à la limite que Limoilou (le « centre ») ou St-Jean-Baptiste c’est très homogène et qu’il n’y a que la couleur et la parure qui change… Et pour revenir aux Méandres, il y a aussi des règlements de la ville qui empêchent de se construire une maison de style « champêtre » par exemple (à moins de réussir à obtenir une dérogation). Donc malgré toute cette ressemblance, il y a quand même une certaine variété, au point qu’en certains endroits, le contraste entre deux maisons (ne serait-ce que pour les couleurs et les matériaux) est presque dérangeant.

    Dans le Faubourg Raphaël, la plupart des terrains offerts par le promoteur étaient réservés à une poignée de construteurs présélectionnés (Allez sur http://www.lotissement.net ). Malgré un choix parmi une trentaine de modèles, les « moyen de gamme » ont la côte, d’où une bonne similitude entre les maison. De plus, le zonage « jumelé/bungalow/unifamilial/etc » était pré-établit pour former un tout « cohérent », tout comme pour la « valeur cible » des maisons à y construire (des pris moyens dans la première phase, puis du plus « haut de gamme » dans la seconde, plus au nord, etc.) Donc, chacun y a choisi son modèle (pas de construction en série), mais c’est moins varié et plus cohérent que das les Méandres juste à côté. Ça demeure quand même mieux, selon moi, que le Domaine de la Capitale.

    On n’aime ou on n’aime pas, ça dépend des goûts… Les « plans d’implantation et d’intégration architecturale » de la ville (ou ceux du promotteur qui les a fait pour que la ville accepte le lotissement) y sont sûrement pour quelque chose. Alors si vous n’aimez pas, il faut dire ça autant à ceux qui achètent ces maisons qu’à ceux qui font les règlements.

    Si vous voulez aller voir et que vous êtes en autobus, prennez la 81 à partir du terminus les Saules, et prennez là même le soir si vous voulez, comme ça les gens ne pourront pas dire qu’il n’y a personne dans l’autobus! (Il y a aussi la 75 qui passe à environ 1km de ces quartiers)

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  8. ArtByte

    19 janvier 2007 à 14 h 45

    Je n’aurais pas voulu être un livreur qui se rende dans le quartier qui a poussé à la fin des années 90 sur les vergers de la pointe de Sainte-Foy, près du Campanile. Paraît qu’il y en a qui se trompaient d’adresse, tellement les maisons s’y ressemblent. Essayez de trouver la différence entre ces maisons, à part le numéro de porte!

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  9. James

    13 décembre 2007 à 21 h 43

    Je serai bref. Le problème est directement lié à la justification de « job » de la part des fonctionnaires municipaux. Les règlements de zonage focussent sur des aménagements architecturaux ne laissant pas beaucoup d’initiative. Le lotissement n’aide pas non plus. C’est quoi cette façon d’obliger un type de revêtement et sa position ?

    Ce n’est certainement avec tous ces critères de PIA que l’on va pouvoir se réaliser. Il faut viser des régions éloignées pour pratiquer l’architecture !

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