Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Tramway de Québec: trois nouvelles rues partagées

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 18 juin 2022 17 commentaires

Jean-Luc Lavallée
Journal de Québec

Le passage du tramway dans le Vieux-Limoilou et Maizerets modifiera la circulation dans ces quartiers et entraînera la mise en place de trois nouvelles rues partagées. Certains déplacements en auto prendront à peine deux minutes de plus, minimise toutefois la Ville de Québec.

Il n’y a pas que la rue de la Couronne, le secteur Cartier (boulevard René-Lévesque) et possiblement Saint-Charles-Garnier qui devront composer avec une rue à 20 km/h, où les véhicules partageront le même espace que les cyclistes et les piétons.

Le Bureau de projet du tramway a confirmé, hier, que des rues partagées verront aussi le jour dans Limoilou, à l’occasion d’une longue présentation technique sur les fins détails de l’insertion du futur tram entre le pôle Saint-Roch et le pôle D’Estimauville.

Rappelons qu’un changement de tracé majeur avait été annoncé en avril 2021. Le gouvernement Legault préférait miser sur le pôle D’Estimauville plutôt que sur le secteur Charlesbourg, jusqu’à la 76e Rue, ce qui avait forcé le Bureau de projet à retourner à la planche à dessin.

Faute d’espace, et pour limiter les acquisitions, trois nouvelles sections de rues partagées seront donc aménagées sur une distance totale de 750 mètres (voir la carte).

Notons que les automobilistes qui accéderont au quartier Limoilou à partir du pont Drouin seront désormais détournés sur la 3e Rue alors que ceux qui feront le chemin inverse pourront toujours utiliser la 4e Rue, laquelle deviendra un sens unique. La Ville rasera une station-service à ce carrefour ainsi qu’une quincaillerie pour construire la station 3e Avenue.

Des effets « peu significatifs »

Les changements aux patrons de circulation auront des effets « peu significatifs » sur les temps de parcours ou la circulation de transit, assure le grand patron du Bureau de projet, Daniel Genest.

« Oui, ça génère des impacts au niveau de la circulation locale, mais je vous dirais qu’il n’y a pas d’impacts sur les temps de déplacement et c’est ça qu’il faut se rappeler », a-t-il insisté, promettant une sécurité accrue et un apaisement de la circulation dans plusieurs petites rues.

Dans le pire des scénarios, les automobilistes circulant sur la 3e Avenue, au nord de la 4e Rue, et ceux qui utilisent l’axe Montmorency (entre le chemin de la Canardière et D’Estimauville) pourraient voir leur temps de déplacement augmenter d’environ 2 minutes 30 selon les études de circulation qui ont été réalisées.

« Il y a des endroits où ça s’améliore, mais les endroits où ça allonge, on parle de deux minutes… On ne fera pas une syncope avec ça, pour tous les bénéfices qu’on amène. Personne ne vient de perdre sa journée », a résumé le maire Bruno Marchand, évoquant un effet « marginal ».

Une faible opposition anticipée

Le maire s’est par ailleurs dit confiant de ne pas rencontrer la même opposition qu’en Haute-Ville avec les rues partagées. Dans Limoilou, dit-il, il y a un « grand appétit » pour ce type d’aménagement. « Je n’appréhende pas que ça va être la catastrophe, du tout. Je pense même que ça va être positif et grandement apprécié ».

« On sent que ce qu’on présente aujourd’hui va être bien accueilli par les citoyens et les commerçants du Vieux-Limoilou », a renchéri Daniel Genest, qui dit avoir senti une « ouverture d’esprit » lors des consultations publiques l’an dernier.

D’autres séances d’information sont prévues, la semaine prochaine, pour expliquer ces changements dans le menu détail aux résidents des quartiers concernés.

Satisfait des aménagements proposés, le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, ne s’attend pas lui non plus à une levée de boucliers dans Limoilou ni dans le quartier Maizerets, qu’il représente à l’Hôtel de Ville.

La Ville a également confirmé, hier, l’implantation d’une station dans le secteur Bardy, une information qui apparaissait depuis un bon moment déjà sur le site web du projet et la carte du tracé.

La suite

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Projet - Tramway.


17 commentaires

  1. Louis-Pierre Beaudry Utilisateur de Québec Urbain

    18 juin 2022 à 08 h 46

    C’est clairement la 3e avenue qui est montrée sur la carte. Gênant un peu… Ça dit « courtoisie », mais ça plutôt l’air de l’infographie du Journal.

    Sinon, je me réjouis de l’atténuation de trafic de transit que ça imposera. L’intersection 3e avenue/4e rue est catastrophique à l’heure de pointe pour les.pietons et cyclistes.

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    • PPDaoust

      18 juin 2022 à 10 h 36

      +1.

      Avec la fermeture du Esso, fini les gens qui font le détour par chez nous pour chercher leur ti café. Les files d’attente au service à l’auto participe aussi au fouillis de l’intersection 4e rue / 3e avenue le matin. Pas déçu non plus de la disparition de Huot, un commence qui n’est pas en phase avec le quartier.

      La nouvelle porte d’entrée de Limoilou se fera par la 3e rue. Va falloir penser à ça parce que l’intersection 3e / 3e est très accidentogène. L’installation de feux de circulation sera nécessaire.

      Je suis content de comment le Tramway sera intégré sur cette portion. On utilise des artères larges (Canardière et la 4e), où l’insertion sera beaucoup plus naturelle et efficace sur le plan des coûts financiers et environnementaux. C’est un rare héritage du projet du SRB, projet qui, BTW, a été étudié, beaucoup plus longtemps que celui du Tramway.

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  2. Le lecteur assidu

    18 juin 2022 à 09 h 33

    💎 On jase…

    🔲 Je cite le journaliste Jean-Luc Lavallée du Journal de Québec :

    ➡️ «  La Ville de Québec a dévoilé, hier, plusieurs détails quant à l’insertion du tramway dans le Vieux-Limoilou et dans Maizerets. En avril 2021, cette portion de 3 km a remplacé celle de 5,5 km qui devait se rendre jusqu’à Charlesbourg. »

    💎 Celui-ci a manifestement bien fait son travail car cela me permets de noter cette « coupure » de 2,5 kms;

    💎 Conséquemment, pourquoi les « citoyens de l’Est » ne pourraient pas revendiquer à bon droit ce 2,5 kms ?

    💎 Je soumets respectueusement que le débat devrait alors porter non pas si oui ou non ceux-ci en seront privés mais plutôt si on poursuivra le trajet au Nord ou à l’Est de d’Estimauville.

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  3. Jeff M

    18 juin 2022 à 09 h 35

    Cette fois ci, si ça rouspette, ce sera de la faute à qui… Du maire? des pro-tram? Ou aux élus caquistes qui, comme des poules pas de tête, ont fait pression pour que ça passe par là? Pas de tête parce que quand t’es rendu à dire que le tram desservais juste le centre-ville…
    Charlesbourg, c’était ben trop centre-ville… On a senti tout le leadership de Jonathan Julien dans ce x ieme mélodrame (sarcasme).

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    • Che

      18 juin 2022 à 12 h 11

      J’ai l’impression que le maire a vraiment gagné la bataille des rues partagées. Pour le voisinage immédiat du tramway, c’est maintenant perçu comme la meilleure solution.

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      • Jeff M

        18 juin 2022 à 15 h 37

        Possible. Dans l’opinion publique, je ne sais pas, mais le gouvernement a certainement rappelé ses élus de la région à l’ordre. Pour la rue partagée sur René Lévesque, c’était un « problème » soit disant qui a fait japper la CAQ, mais qu’elle avait au bout du compte provoqué elle même en cadenassant l’enveloppe budgétaire. Je n’attendais rien de spécial du Maire Marchand, mais j’avoue qu’il m’a impressionné lorsqu’il a rallié l’UMQ de son côté au nom de l’autonomie municipale. Pas un parti provincial au pouvoir aime beaucoup ce genre de situation en année électorale.

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      • PPDaoust

        18 juin 2022 à 17 h 17

        Les bouts de rues partagées sur R-L font partie d’un problème plus large.

        L’opposition au Tram, dans sa version organisée, vient des citoyens et commerces impactés par l’insertion forcée du Tramway en haute ville. Ce sont eux les voisins immédiats. Et ils n’ont pas encore baissé les armes.

        Le maire peut bien naviguer, mais la tempête et loin d’être terminée.

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      • Jeff M

        19 juin 2022 à 09 h 50

        Bien sûr pour les commerçants il y a des impacts, même s’ils ne sont pas encore mesurables à ce stade ci. Ils iront chercher leur subvention de la ville pour compenser si vraiment leurs états financiers montrent une baisse…. Sinon, ils ne montreront rien, comme d’habitude, tout en continuant leur représentations médiatiques. Dans ses rapports avec les autorités publiques, un commerçant préfère toujours dire que ça va mal plutôt que bien. Buisness as usual.
        Mais c’était bien plus qu’un problème de voies partagées.
        Je reviens au élus. T’avais Éric Caire qui tout ce dont il voulait parler c’était de la banlieue quand il s’est mis à déchirer sa chemise sur la rue partagée de René Lévesque. Personne ne parlait des commerçants ou de quelque acteurs local que ce soit à ce moment. Ça parlait de banlieue parce que son comté est en banlieue. L’unique raison pour laquelle on parlait de cette chose était une nervosité politique vis-à-vis une vision de tout à l’auto du monde qu’il représente.
        La densification et le transport en commun est aussi un changement culturel avec les appréhensions qu’il suscite.

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    • PPDaoust

      18 juin 2022 à 15 h 38

      Ça ne rouspettera pas parce que c’est un tronçon facile à insérer, que le potentiel de développement du littoral est très important, et que l’approbation populaire est déjà acquise.

      Je rappelle que ce sont les experts du MTQ qui depuis des lunes, préféraient l’antenne d’Estimeauville (et le tracé du SRB). Aller à l’est n’était donc pas qu’un geste politique. Les données acquises au cours des 8 années d’études du SRB ont toujours été là pour appuyer cette décision.

      De toutes les mauvaises nouvelles apprises au sujet du projet de réseau structurant, c’est de loin celle qui l’a le moins plombé.

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      • Jeff M

        19 juin 2022 à 09 h 56

        Le MTQ n’a jamais indiqué une préférence de tracé. Ce n’était même pas son dossier.
        Les analyses de déplacement du bureau de projet en contrepartie montrait de nombreux cas de figure où l’utilisation des parcours de bus empruntant Dufferin-Monmorency est plus concurrentiel en temps.

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      • PPDaoust

        19 juin 2022 à 18 h 03

        « Le MTQ n’a jamais indiqué une préférence de tracé. »

        Effectivement. Le MTQ n’étant pas un organe politique, c’est donc très très normal.

        Mais il est imprudent d’affirmer que le MTQ n’est pas impliqué dans le dosser.

        Qui a commandé l’étude d’achalandage à Civilia en 2021, celle qui en est d’ailleurs venue à la conclusion que l’achalandage estimé par la Ville est supérieur à leurs propres résultats?

        Qui conseille le gouvernement à propos du Tramway. Ses propres experts du MTQ, ou ceux de la ville? La réponse saute aux yeux.

        Parlant du MTQ, un gars que je connais qui travaille au sein de cette équipe me l’a confié au mois de novembre 2020. Dans le corridors, le tracé du Tramway n’a jamais fait l’affaire des gens du MTQ travaillant sur le dossier. Un lobby officieux aurait été fait en ce sens, mais le maire Labeaume était encore pesant à cette époque.

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      • Jeff M

        20 juin 2022 à 08 h 34

        L’étude de civilia étudiait un scénario de modification de tracé assez différent de ce qui sera mis en place.
        D’abord, la ligne vers Charlesbours n’était pas complètement éliminée. Elle s’arrêtait à la 41e rue. Puis une seconde ligne continuait vers d’Estimauville. On avait donc deux lignes faisant un Y à partir du Pôle Saint-Roch – Et c’est d’ailleurs se qui va peut être se faire un jour lors d’une éventuelle 2e phase, une fréquence sur 2 s’arrêtant au pôle Saint-Roch dans le projet actuel.
        Pour ce qui est de Legendre, il ne recommandait pas d’aller jusque là, mais c’était évacuer l’enjeu sur l’emplacement du centre d’exploitation. Je passe par dessus ça.
        Revenons à D’estimauville. L’étude supposait un rabattement complet des parcours express du secteur Beauport. Or, ce n’est pas se qui se fera, Dufferin étant plus compétitive en temps, beaucoup de parcours iront jusqu’à la colline parlementaire.
        L’étude ne privilégiait pas un des deux embranchements (Charlesbours ou Beauport) mais la réalisation des deux.

        Le reste sont des choix politiques. Et rien n’est assez convainquant pour moi de choisir d’Estimauville au détriment de Charlesbourg, dont le tracé, même tronqué à la 41e rue, aurait servi un fort volume supérieur à la 800. D’Estimauville n’est pas mauvais en soit, mais il fallait choisir. Et je persiste à dire que la CAQ voulait intervenir, d’une manière ou d’une autre. Elle a toujours été nerveuse avec ce projet parce que son électorat est en banlieue. Et le projet de banlieue, c’est le 3e lien, projet qui ne viendra pas aussi vite qu’annoncé au départ.

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  4. JpDuval

    19 juin 2022 à 10 h 01

    Le concept de rues partagées est simple à comprendre….Mais il me semble être quelque peu déconnecté d’une certaine réalité économique.

    Si le trajet pour se rendre à un endroit X devient plus difficile, il est à prévoir que que l’achalandage diminuera grandement. La clientèle émigrera ailleurs en un autre secteur de la ville.

    La création d’une rue partagée est un changement majeur….Croire que ce changement sera sans conséquence pour les commerçants peut relever de la naïveté.

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    • Jeff M

      19 juin 2022 à 15 h 12

      Si vous faites référence à un accès direct en automobile, non. La tendance est aux rues piétonnes. Elles sont bonnes pour les affaires. Moi même étant commerçant sur Saint-Joseph, je peux en témoigner, de même que l’ensemble des membres de la SDC.
      Ça ne sert à rien d’essayer de faire peur, l’environnement économique va s’adapter, tout comme on s’est adapté à une environnement tout-à-l’auto dans les dernières décennies, au point d’en développer la perception que c’est la « normalité ».

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      • JpDuval

        19 juin 2022 à 17 h 51

        En affaire il y a un proverbe….Quand ça va bien, touche à rien!!

        Dans ce cas-ci on touche à la facilité d’accès. Si votre commerce en est un proximité, la présence d’une rue partagée ne modifiera en rien votre chiffre d’affaire…mais si vous êtes dépendant d’un achalandage régional, c’est une autre histoire.
        On a juste à voir ce qui se passe dans St-Roch avec les travaux préparatoires pour le tramway. Bien des commerces se plaignent d’une baisse drastique de l’achalandage.

        On peut retourner dans le passé et voir ce qui s’est passé lors du déclin du commerce dans St-Roch lors de la fin des années 70…..S’y rendre était devenue difficile….La construction des autoroutes a fait migrer la clientèle. On pourrait se retrouver aujourd’hui dans une situation similaire. Si se rendre en certains secteurs devient plus difficile, une part appréciable de la clientèle immigrera ailleurs.

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      • Jeff M

        20 juin 2022 à 07 h 10

        Justement, dans les années 70-80. on avait un environnement dans Saint-Roch beaucoup mieux pensé pour l’auto avant ses grands changements, C’est allé beaucoup mieux après. Il n’est pas vrai que protéger l’auto garanti la clientèle. Ça s’applique pour le nombreux centre-ville dans le monde et c’est vrai pour celui de Québec.
        Je m’explique mal pourquoi les commerçants de René Lévesque sont davantage mobilisé contre le projet… si ce n’est que le proprio de la Scala n’a jamais aimé ce projet d’une façon ou d’une autre. Ils ont pourtant une situation pas très différente de rue de la Couronne et rue Canardère près de l’hôpital. Peut être parce qu’ils s’attendaient à un tunnel…
        Si vraiment on veut dire « quand ça va bien, touche à rien » précisément à partir de la situation actuelle, on risque un immobilisme qui risque de coûter plus cher dans l’avenir. Couter à qui? C’est peut être le coeur de la question. Une ville ne s’arrête pas parce qu’un segment est désavantagé pour une période de travaux… parce que c’est ça dont les commerçants ont vraiment peur. Pas le résultat final, mais les travaux.

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    • PPDaoust

      19 juin 2022 à 18 h 11

      Ça dépend vraiment des rues commerçantes.

      On ne peux appliquer les mêmes principes pro vie de quartier partout. La rue Cartier est une rue commerciale de destination. Tu revire pas le profil commercial d’une artère en claquant des doigts.

      Ceci-dit, vrai que l’environnement économique peut s’adapter. Mais pour les 29 commerçants (sur 30) de Cartier, c’est « présentement » leurs emplois, leur revenus, leurs bien-être, ainsi que celui de leur centaines d’employés qui les inquiètent. Votre commerce est mieux placé pour la transition. Mais pas tous sont dans votre situation.

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