Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Église, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.
Catherine Lachaussée
Radio-Canada
Saint-Sacrement, Saint-Louis-de-France, Saint-Charles-de-Limoilou… La liste des églises désaffectées ne cesse de s’allonger. Certaines seront détruites, d’autres font partie des rares que la ville aimerait sauver. Une constante dans bien des cas : l’appétit des promoteurs pour des terrains très bien situés.
L’îlot Saint-Patrick : le premier cas
La démolition de l’église Saint-Patrick est la première à faire sensation dans la capitale. En 1987, elle occupait, avec son presbytère, tout un quadrilatère du quartier Montcalm, au coin de la Grande-Allée et de la rue Salaberry.
L’église avait été vendue par la fabrique à d’ambitieux promoteurs. La Torontoise Citicom et l’homme d’affaires de Québec Laurent Gagnon voulaient la remplacer par une tour à bureaux et des centaines d’unités de logement.
La tour aura beau passer de 15 à 9 étages et le nombre de logements être revu à la baisse, le projet nécessitait un changement de zonage auquel s’opposaient la plupart des citoyens. Mais les promoteurs avaient obtenu la bénédiction du maire Jean Pelletier pour aller de l’avant.
Serge Filion, alors urbaniste à la Ville, a participé aux consultations publiques pour le changement de zonage. Il se souvient d’un climat tendu: « Les gens présents étaient majoritairement furieux. Même la façade qui devait être conservée en souvenir de l’église fut démolie lors de la construction des nouveaux immeubles. » Serge Filion, urbaniste à la Ville de Québec de 1969 à 1996
Critiqué pour sa laideur, l’îlot Saint-Patrick fait parler de lui jusqu’à Montréal et contribue, en 1989, à l’élection d’une nouvelle équipe à l’hôtel de ville. Le nouveau maire, Jean-Paul L’Allier, a promis d’être plus à l’écoute de la population. L’un de ses premiers gestes sera d’enterrer un projet pharaonique de l’ancienne administration, la Grande Place, dans le quartier Saint-Roch.
Beaucoup pensaient alors que la destruction de l’église Saint-Patrick, remplacée par un projet mal-aimé, resterait un incident isolé.
Notre-Dame-du-Chemin : le temps des promesses
Des citoyens mobilisés, un promoteur à l’affût d’une bonne affaire, un projet décrié… le scénario se répète pour une seconde fois en 1998.
Notre-Dame-du-Chemin, une autre église du quartier Montcalm, située au coin des rues des Érables et de Père-Marquette, fait la manchette quand la fabrique accepte de vendre le bâtiment. L’homme d’affaires qui l’a acquise espère la remplacer par une tour de 80 condos. Le projet, jugé trop haut par la commission d’urbanisme, descend à 45 unités de logement.
Pendant que les citoyens, impuissants, assistent au va-et-vient des camions venus sortir le contenu de leur église, un comité soutenu par le conseil de quartier multiplie les démarches auprès de la Ville et du ministère de la Culture et des Communications pour sauver le bâtiment. Mais ni le diocèse ni le promoteur, pressés d’agir, ne leur en laisseront le loisir.
La ministre en poste, Agnès Maltais, entame cependant des démarches avec la Ville et l’Archevêché pour dresser une liste des églises à protéger dans la capitale. Le maire L’Allier propose aussi un plan pour mieux encadrer les projets des promoteurs lorsqu’une église est démolie.
Pour Jean-Robert Faucher, journaliste à la défunte émission Second Regard, la destruction de Notre-Dame-du-Chemin marque un tournant : C’est là que les églises se sont mises à disparaître par centaines au Québec, constate-t-il.
« Le taux de pratique religieuse est passé de 77 % à 3,4 % en quelques années. Une des conversions les plus rapides au monde. » Jean-Robert Faucher, journaliste à Second Regard de 1998 à 2012
Le long chemin de croix de Saint-Joseph et Saint-Vincent-de-Paul
Notre-Dame-du-Chemin est à peine condamnée que 500 personnes assistent à la dernière messe de l’église Saint-Joseph, à Saint-Sauveur. Son intérieur est vidé à son tour. Le diocèse ne parvenait même plus à payer le chauffage.
L’église occupe une place importante dans l’oeuvre de Roger Lemelin. L’auteur des Plouffe l’avait campée dans plusieurs de ses romans.
Le promoteur qui l’avait acquise en 1998 espérait une subvention pour y installer un foyer de personnes âgées, mais elle sera complètement rasée en 2012.
Le long calvaire de l’église Saint-Vincent-de-Paul, sur la côte d’Abraham, débute aussi cette année-là. Désacralisée après la réfection de la colline parlementaire, qui a provoqué l’exode de ses paroissiens, elle est vendue à un promoteur qui souhaite la remplacer par un imposant complexe hôtelier, en 1998.
S’ensuit un bras de fer entre le promoteur et le ministère de la Culture, qui tient à ce que la façade soit intégrée au projet. Fragilisée après la démolition partielle du bâtiment, elle est tout de même détruite en 2010. L’hôtel ne verra pas le jour pour autant. Le terrain a fait l’objet d’une expropriation de la ville, qui espère maintenant en faire un parc.
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Louise Boisvert
Radio-Canada
Le maire de Québec met des bâtons dans les roues du propriétaire qui envisage de se départir de l’église Saint-Charles-de-Limoilou, fermée depuis 2012.
Lors de la séance du conseil municipal, lundi, le maire de Québec n’a pas mâché ses mots : il ne peut empêcher la vente de l’église, qui figure parmi les huit sites à valeur patrimoniale que la Ville de Québec souhaite préserver. Son administration peut cependant s’opposer au changement de vocation.
La Fabrique de la paroisse Saint-François-de-Laval, propriétaire de l’édifice, confiait à Radio-Canada la semaine dernière qu’elle était sur le point de vendre l’église, puisqu’elle n’était plus en mesure d’assumer les coûts de chauffage et d’entretien, évalués à 80 000 $ par année.
L’absence de fidèles ces derniers mois en raison de la pandémie ont fragilisé encore plus les revenus de la paroisse.
Visiblement agacé par cette nouvelle, le maire Régis Labeaume a été très clair. « On annonce immédiatement aux acheteurs potentiels qu’il n’y aura pas de changement de zonage ».
Vente de l’église Saint-Charles-de-Limoilou: la fabrique se donne un an pour explorer ses options Jean-Luc Lavallée (Journal de Québec). Un extrait: Joint par Le Journal mardi, l’abbé Julien Guillot, de la paroisse Saint-François-de-Laval, a tenu à rectifier le tir, estimant que l’essentiel de son message avait peut-être été mal interprété par la Ville de Québec. «Nous, on n’a jamais parlé de bâtir des condos ou quoi que ce soit. Peut-être que ça va être mis dans les mains d’un courtier, mais ça ne veut pas dire que c’est pour bâtir des condos. On a toujours prôné la préservation du patrimoine. Quand on dit qu’on veut vendre, c’est parce qu’on n’a plus la capacité de la supporter», a-t-il fait savoir, rappelant que les frais d’entretien minimaux – chauffage, assurances, etc. – s’élèvent à plus de 80 000$ par an.
«Nous, on n’est plus capables» L’église est fermée au culte depuis 2012 et ne fait plus partie de la mission de la fabrique qui est propriétaire de trois autres églises, ajoute l’abbé Guillot. «Ça fait 400 000$ qu’on met depuis cinq ans et si on continue comme ça, dans cinq ans, on fait faillite et on ferme la paroisse alors à un moment donné, le choix est assez simple. Nous, on n’est plus capables.»
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Les grandes étapes de sa démolition, de juillet à aujourd’hui
Érik Chouinard
Radio-Canada
C’est officiellement la fin pour l’église Saint-Cœur-de-Marie. Les derniers débris de sa démolition ont été déplacés jeudi.
On a d’ailleurs commencé à rentrer de la terre parce qu’au printemps, je vais mettre un gazon pour que ça soit propre, alors on arrive à la fin, on va commencer à déplacer les blocs de béton en début de semaine, souligne le propriétaire du terrain, Louis Lessard.
Certains blocs de béton seront conservés pour bloquer l’accès au site avant l’installation d’une clôture au printemps.
Le terrain de l’église maintenant pratiquement vacant.
Le promoteur s’était porté acquéreur en 2010 de l’église fermée depuis 1997. Il avait l’intention d’y construire une tour d’habitation de 18 étages. Il affirme qu’il ne s’attendait pas à la saga qui allait en découler.
Louis Lessard n’avait pas l’intention de conserver l’église que plusieurs considéraient d’intérêt patrimonial. La controverse l’a rapidement ébranlé. Si la Ville avait voulu conserver l’église, elle aurait pu mettre de l’argent, mais la Ville n’a pas voulu mettre d’argent, clame le promoteur.
En mai, Louis Lessard a averti que la structure était devenue dangereuse et que l’église devait être démolie au plus vite.
Les travaux de démolition sont finalement entamés le 26 juin 2019. C’était un gros fardeau et ça m’a coûté de l’argent, mais il n’y a plus de risque pour personne, se rassure le promoteur.
Des ouvriers dans une nacelle attachée à une grue démontent un dôme.
Procès décisif
La Ville de Québec a refusé neuf versions de projet que Louis Lessard lui a présentées. À cause de ce bras de fer dans lequel il est engagé avec la Ville, il réclame 17 millions de dollars en dédommagements. La cause sera entendue en cour à partir du 6 avril prochain.
Entre-temps, le promoteur demeure avare de détails quant au projet qui prendra forme sur le terrain maintenant vacant. C’est à un juge de décider qui a raison et qui a tort, c’est ça la prochaine étape, confie-t-il.
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Église Saint-Jean-Baptiste.Projet
Québec, le 17 octobre 2019 – La Ville de Québec a déposé aujourd’hui une dernière demande dans le cadre des élections fédérales, en lien avec un important projet de reconversion d’un bâtiment du patrimoine religieux à valeur exceptionnelle de Québec. Le projet de l’école primaire Saint-Jean-Baptiste vise à convertir l’église adjacente afin de profiter d’espaces supplémentaires pour leurs activités ainsi que pour la communauté du quartier.
« Le projet de reconversion de l’église Saint-Jean-Baptiste, proposé par l’école Saint-Jean-Baptiste, est une occasion d’offrir une nouvelle vocation à cet important bâtiment patrimonial de Québec, a déclaré le maire de Québec, M. Régis Labeaume. L’église a toujours été au cœur de la vie communautaire et culturelle du quartier. Avec ce projet, elle retrouverait la place centrale qu’elle a longtemps occupée avant sa fermeture en 2015. Nous demandons au prochain gouvernement fédéral de soutenir financièrement ce projet. »
« Comme c’est le cas pour plusieurs écoles primaires, nous avons un besoin criant d’espace de vie, de jeux et de découvertes pour faire bouger nos élèves et favoriser leur développement global, a ajouté Mme Catherine Gélineau, directrice de l’école Saint-Jean-Baptiste. L’utilisation d’un lieu polyvalent, flexible et inspirant comme l’église Saint-Jean-Baptiste qui, de surcroît, est notre voisine immédiate, nous apparaît tout indiquée pour créer un prolongement de l’école et de son service de garde. En collaboration avec nos partenaires, c’est également un moyen de mettre en place des initiatives visant à ouvrir l’école sur la communauté. »
Accueil d’un plus grand nombre d’élèves
L’école Saint-Jean-Baptiste accueille les élèves des quartiers Saint-Jean-Baptiste et du Vieux-Québec–Cap-Blanc–Colline Parlementaire. Avec l’arrivée projetée de 500 nouveaux résidants permanents dans le quartier, comme souhaité par la Table de concertation du Vieux-Québec, ce projet permettrait aux élèves d’avoir accès à de nouveaux espaces physiques d’apprentissage et d’éveil culturel tout en contribuant à la préservation de cette église adjacente à l’école.
Aide accordée à l’église Saint-Jean-Baptiste
En 2019, dans le cadre de la Mesure d’aide pour les églises de valeur patrimoniale exceptionnelle, financée en parts égales entre la Ville de Québec et le gouvernement du Québec, la Ville a octroyé une aide financière de 650 434 $ à la Fabrique de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste pour des travaux de restauration de la maçonnerie et de la fenestration ainsi que pour la réparation du système de gicleurs.
Dans les années à venir, cette mesure d’aide pourrait permettre à l’église Saint-Jean-Baptiste d’être soutenue jusqu’à 30 % de ses dépenses admissibles pour des projets de restauration ou de reconversion. Comme l’église est un immeuble patrimonial classé par le gouvernement du Québec, elle pourrait également recevoir l’aide du Conseil du patrimoine religieux du Québec pour 65 % des dépenses admissibles.
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Les 9 projets refusés par la Ville de Québec
D’autres photos fournies par un fidèle lecteur de Québec Urbain:
Et cette dernière d’un autre lecteur assidu (Peter Côté):
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Source : Dominique Lelièvre, Le Journal de Québec, le 1er septembre 2019
À l’aube de son centenaire, l’église du Très-Saint-Sacrement ferme ses portes de façon définitive. La fabrique n’a pas été en mesure de trouver les fonds nécessaires à sa restauration.
Le bâtiment religieux du chemin Sainte-Foy, inauguré en 1924, avait cessé ses activités pour une durée «indéterminée» à la fin juillet en raison de problèmes structurels importants révélés par un récent rapport. Il avait rapidement fallu ériger un périmètre de sécurité autour de l’immeuble et de son aire de stationnement.
Le curé Gérard Busque laissait déjà entendre que c’était peut-être la fin pour l’église, si la paroisse ne parvenait pas rapidement à trouver du financement ou un acheteur.Ce scénario semble se confirmer, alors que la fabrique a convié les représentants des médias à un point de presse, dimanche, au sujet de la «fermeture définitive» du lieu de culte.
Nouvelle résidence pour religieux et laïques dans St-Sacrement.
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Les Perreaux
Globe and Mail
At old churches, city halls and other buildings slated for demolition, the province’s definitions of what’s ‘heritage’ and what isn’t are being put to the test.
Quebec’s famous old towns like Montreal’s Vieux Port and the capital’s fortified city present an image of a province on top of heritage preservation. But some heritage experts and historians question if those landmark neighbourhoods conceal holes in the province’s system of heritage protection.
For decades, a moribund economy and languishing property values acted as a heritage safeguard in Quebec. Developers were rarely interested in buying and bulldozing old property to build new. A robust economy in the past several years has unleashed the bulldozer and wrecking ball on old buildings at an accelerating pace. Every few weeks, some new piece of Quebec’s past is in the news for imminent or under way demolition.
“Now that the economy is going well, we are facing a wave of destruction to build new because there’s a vision that new is beautiful,” said Alex Tremblay-Lamarche, the head of Quebec City’s historical society.
No official statistics exist tracking the demolition of heritage sites – a term that is both a concept and a government classification with widely varying definitions. In a 2018 book, engineer Yves Lacourcière estimated 33 per cent of Quebec heritage buildings had disappeared since the 1970s.
Just in the past month, workers began dismantling a Quebec City church considered a unique example of Romano-Byzantine design. A 120-year-old city hall in Compton, Que., was razed. An apartment building in Montreal’s Plateau district considered a prime example of a Montreal greystone with arches and sculptured stone is under demolition. Last winter saw a succession of buildings from different eras and styles teeter and fall, from a 114-year old neo-Italian inn to a 200-year-old farmhouse in Chambly that was the home of René Boileau, one of the architects of the 1837-38 rebellions, to a 300-year-old French regime farmhouse in Laval.
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Magdaline Boutros
Le Devoir
Une église ferme ses portes pratiquement chaque semaine au Québec depuis 2003. Pendant que le patrimoine religieux de la province s’étiole à petit feu, l’annonce de l’octroi par Québec d’une enveloppe de 20 millions pour la restauration et la reconversion des églises apporte un léger baume, sans toutefois répondre entièrement aux besoins grandissants.
« Ça prendrait pas mal plus si on voulait remettre les églises sur pied, mais c’est un bon commencement », souligne Steeve Guérard, directeur général de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Québec. « On vit principalement des dons des paroissiens. Sans l’aide financière du gouvernement, on ne serait pas capable. Juste l’électricité et le chauffage nous coûtent 75 000 $ par année. »
Dans Chaudière-Appalaches, à Disraeli, l’église Sainte-Luce a besoin d’investissements de 2,5 millions sur 5 ans. « Il y a des endroits où notre doigt rentre dans le mortier comme dans du sable », rend compte Dave Morin, directeur de la campagne de financement. « C’est impossible pour une population de 2000 personnes de soutenir seule son église. »
Cette année encore, les demandes de subventions reçues par le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) ont été deux fois plus élevées que l’enveloppe allouée. « Les besoins sont là », expose Josée Grandmont, présidente du CPRQ. « On a reçu cette année, comme les années précédentes, des demandes touchant les 40 millions de dollars. » En tout, ce sont 69 projets de restauration pour des bâtiments religieux qui ont été retenus en 2019.
En 2018, 15 millions de dollars avaient été accordés par l’ancien gouvernement libéral pour la restauration des églises. Ce montant a été reconduit dimanche par le gouvernement caquiste, en plus d’être bonifié d’un 5 millions de dollars supplémentaires entièrement consacré à la requalification des églises, afin de leur trouver de nouvelles vocations. « De voir que l’enveloppe n’est pas amputée et qu’à ce montant s’ajoute un 5 millions de plus, c’est vraiment bienvenu ; on ne régresse pas, on avance », se réjouit Mme Grandmont.
Patrimoniales ou pas
Petites ou grandes, patrimoniales ou non classées, les églises du Québec ont un grand besoin d’amour. Avec des coûts d’entretien, de chauffage et d’électricité prohibitifs, ces édifices, autrefois au centre de la vie collective, n’ont que cette subvention comme seul soutien financier du gouvernement du Québec.
Avec plus de 2000 églises au Québec, la pointe de tarte est souvent bien mince. Et toutes les églises n’ont pas la main aussi heureuse : le fonds gouvernemental pour la restauration des églises (qui couvre jusqu’à 80 % des coûts des travaux) n’est accessible qu’aux édifices qui ont une valeur patrimoniale. Les autres églises (66 %) — qu’elles soient récentes ou centenaires — n’ont pratiquement aucune chance d’obtenir cette subvention.
Mais la nouvelle enveloppe de 5 millions de dollars destinée à la reconversion des églises pourrait être accessible à l’ensemble des édifices religieux. Les critères pour obtenir ce soutien financier seront annoncés à l’automne, indique Mme Grandmont.
« C’est utopique de croire qu’on pourra sauver toutes les églises. Mais s’il y a des projets qui sont porteurs, ils auront de l’aide », soutient la présidente du CPRQ. Dans les dernières années, plusieurs projets novateurs ont vu le jour : à Neuville, la bibliothèque municipale a emménagé dans une section de l’Église Saint-François-de-Sales, une fromagerie a ouvert ses portes dans l’Église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie à Sainte-Élizabeth-de-Warwick et le Chic Resto Pop s’est établi dans l’Église Saint-Mathias-Apôtre à Montréal.
À Disraeli, c’est 8 % de la population qui fréquente l’église Sainte-Luce. « C’est loin d’être la majorité. Mais sauver le patrimoine, c’est ce qu’il y a de plus important. Ensuite, on va trouver de nouvelles façons d’utiliser l’église. On peut pas mettre 2,5 millions de dollars dans l’église pour que ça serve juste à 8 % de la population, ça tient pas la route », soutient Dave Morin, dont la tête fourmille déjà d’idées.
Voir aussi : Église, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.