Pier-Luc Ouellet
Urbania
Il y a quelques jours a circulé sur les réseaux sociaux ce vidéo d’un cycliste qui s’est fait frôler par un autobus de la STM. Le cycliste a enregistré son altercation avec le chauffeur, qui soutenait que le principal intéressé n’avait qu’à emprunter la piste cyclable et à laisser la rue aux véhicules motorisés.
Je ne savais pas quoi en penser. Je n’ai fait du vélo qu’une seule fois depuis que je suis à Montréal. Dix minutes en Bixi sur le boulevard Rosemont, dix minutes à être terrifié. Je comprends pourquoi les cyclistes disent que leur moyen de transport est bon pour la santé; la peur de ne pas survivre au trajet m’a fait suer comme jamais. Je ne suis pas un automobiliste non plus, je n’ai pas de voiture.
Ni auto ni vélo. En fait, la plupart du temps, je reste chez nous.
Mais toute cette histoire de pistes cyclables et d’autobus m’a intrigué. J’ai donc contacté Magali Bebronne, de Vélo Québec, pour prendre le pouls du camp des cyclistes sur la question (mais pas son pouls à elle, qui n’est sûrement pas trop rapide, parce qu’elle fait du sport, elle).
Les cyclistes viennent en vélo, les conducteurs viennent en maudit. (…)
«Ce qui me fascine dans le discours selon lequel les cyclistes devraient se limiter à leurs pistes cyclables, c’est que [selon ceux qui le tienne] c’est bien correct si les cyclistes perdent leur temps, si ça leur prend 10 minutes de plus à rejoindre leur destination. Par contre on ne demandera pas aux «vrais professionnels», les « vrais gens » qui travaillent et qui paient des impôts, de prendre 20 secondes pour ralentir un peu et dépasser de façon sécuritaire un cycliste. Les cyclistes devraient se sentir mal de ralentir un autobus avec 50 personnes à bord, mais on ne questionne jamais le fait que ce qui cause de la congestion et qui ralentit les autobus dans notre ville, ce sont les autos! Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de conducteurs dans la vie qui se sentent coupables […] de ralentir les usagers du transport collectif».