Source: Isabelle Porter, Le Devoir, 21 août 2008.
Lorsque la mairesse Boucher est décédée subitement, le 24 août dernier, la grande majorité des gens de Québec ignoraient qui était Régis Labeaume. Élu à la surprise générale deux mois plus tard, il est devenu une bête politique au succès populaire incontestable. Mais que s’est-il produit? (…)
Élu avec l’appui massif des anciennes villes de banlieue, avec en prime la bénédiction du mari de la défunte, le maire a rallié la plupart des anciens collaborateurs de Mme Boucher au comité exécutif.
Il a même recruté son ancien attaché de presse. «Ce n’est pas compliqué. Ils étaient orphelins et ils m’ont adopté.»
Mais ce n’est pas tout. Régis Labeaume dit s’être inspiré d’elle dans sa façon de communiquer avec la population. Comme «la mairesse», il a choisi de négocier avec les policiers sur la place publique et, comme elle, il dit spontanément ce qu’il pense lorsqu’on lui met un micro sous le nez. Pour le meilleur et pour le pire. (…)
Ce mélange de bonhommie et de simplicité ne manque pas d’adeptes. Comme ce couple qui lui a demandé de le marier à l’hôtel de la ville, au début du mois d’août. Ou encore l’ancien maire Gilles Lamontagne déclarant qu’il était son maire préféré des quatre dernières décennies.
Régis Labeaume a surtout réussi à échapper à cette méfiance des élites qui avait empoisonné les années au pouvoir de Jean-Paul L’Allier. L’homme est millionnaire, mais il vient d’une banlieue populaire. Malgré son passé péquiste et au RMQ (le parti de M. L’Allier et d’Ann Bourget), il a pu séduire la couronne avec un profil qui s’apparente à la figure américaine du «self made man». (…)
Même les animateurs de radio les plus féroces s’inclinent presque tous pour le laisser passer. Ils aiment son franc-parler et, surtout, ils adorent ses attaques contre les fonctionnaires municipaux. L’un d’eux — Sylvain Bouchard, du 93,3 — a même voulu organiser une manifestation afin de l’appuyer dans sa lutte contre les fonctionnaires — la tête de Turc des Grandes Gueules de la capitale.
Mais son meilleur coup est sans contredit le sauvetage du 400e. (…)
La suite. À consulter, entre autres billets: Régis Labeaume : «Il faut que je m’organise pour être majoritaire».