Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Plus que quatre ans et 85 millions $; La Ville de Québec aura sa rivière Saint-Charles propre et renaturalisée pour son 400e anniversaire

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 22 mars 2004 3 commentaires

Quatre ans de travaux et quelque 85 millions de dollars. Voilà ce qui manque avant que Québec reçoive son cadeau de 400e anniversaire, une rivière Saint-Charles propre et renaturalisée. Bilan du sauvetage d’un cours d’eau urbain.

Le chantier de dépollution et la renaturalisation de la rivière Saint-Charles a retenu l’attention des participants au Salon des technologies environnementales, la semaine dernière. Pour les spécialistes qui étaient sur place, il s’agit d’un important chantier d’éco-ingénierie. Pour le Québécois moyen, c’est la promesse de retrouver en pleine ville tout ce qu’un cours d’eau peut offrir : canot, pêche, promenade sur les berges, observation de la faune. Tout, sauf la baignade.

Jacques Grantham, du service de l’environnement de la Ville de Québec, a tracé un portrait éloquent du chemin parcouru jusqu’ici et de ce qui reste à faire.
La dégradation de la rivière ne date pas d’hier : « Le dernier arbre coupé sur le bord de la Saint-Charles a probablement permis à Jacques Cartier de se chauffer le premier hiver ! » a lancé M. Grantham en boutade.

De fait, le passé industriel pèse lourd sur la rivière. Dans les années 60, elle servait carrément de dépotoir et d’égout à ciel ouvert.

Les berges de béton ont été érigées dans les années 70. Puis, deux usines de traitement de l’eau furent construites. Ces usines nécessitaient la construction de bassins de rétention, pour aider à contenir le trop-plein d’eau durant les averses. Mais l’argent a manqué pour les bassins. Sans ces réservoirs, la rivière est à la merci des déversements d’égouts, puisque quatre millimètres de pluie suffisent. Cela se produit de 50 à 70 fois par année.

Résultat : la Saint-Charles, dans sa partie aval, a le triste honneur d’être la rivière la plus polluée par les coliformes fécaux au Québec. Elle dépasse de 36 fois la norme pour la baignade, et de sept fois la norme pour les contacts secondaires. Aucun contact n’est possible avec l’eau, le risque est trop élevé pour la santé. Un risque théorique, croyez-vous ? Demandez à ce travailleur qui, malgré des gants et une crème antiseptique, a attrapé une solide gastro en repiquant les plantes aquatiques…

Renaturalisation de 16,2 millions $

Le groupe Rivière vivante a poussé très fort sur le projet. Chaque printemps, depuis 10 ans, et malgré la pollution, il organise une descente de la rivière en canot, à laquelle participent des centaines de personnes. Sous l’impulsion de Rivière vivante, et forte de la promesse non tenue des bassins de rétention, la Ville a donc entrepris le chantier de la Saint-Charles en 1996.

Le traitement se déroule sur deux fronts : dépollution, par la construction des bassins de rétention, et renaturalisation, par la destruction des berges bétonnées et le façonnement de nouvelles rives. Des rives qu’on veut naturelles, irrégulières, entrecoupées d’étangs qui permettront aux petites espèces fauniques de s’y installer à demeure.

Côté dépollution, six bassins sont déjà construits, au coût de 32 millions $. Ils ne sont pas encore en fonction. Le reste des travaux est estimé entre 70 et 75 millions $

Les travaux de renaturalisation, quant à eux, sont planifiés en six phases, dont deux sont déjà réalisées : les parcs Cartier-Brébeuf et de la Jeunesse. La Ville prévoit cette année la phase III du chantier, soit deux kilomètres de berges entre le pont Scott et le pont Lavigueur, sur la rive gauche. Coût de cette phase: 4,4 millions $.

L’an prochain, ce sera la rive droite du même segment (3,35 M $). En 2006 : la Pointe-aux-Lièvres, et le pont Dorchester jusqu’au fleuve (2,65 M $). En 2007 : la rive gauche du parc Cartier-Brébeuf (2,6 M $). Coût total de la renaturalisation : 16,25 millions $.

Cet échéancier dépend de la participation des gouvernements supérieurs, souligne à grands traits M. Grantham. Il faudra aussi synchroniser les travaux de renaturalisation avec ceux de dépollution.

Mais déjà, l’exercice a donné des résultats. Les herbiers aquatiques patiemment plantés ont pris racine, malgré les difficultés de la première année. Les aménagements paysagés aussi. Les habitats fauniques nouvellement façonnés commencent à trouver preneurs. Et 10 ans après la première descente, des centaines de Québécois participent toujours à la descente printanière de la Saint-Charles en canot…


Anne-Louise Champagne, 22 mars 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Arrondissement Les Rivières, Arrondissement Limoilou, Environnement.


3 commentaires

  1. shalie

    18 janvier 2005 à 20 h 55

    Ce site est parfait car il est tres descriptif mais il ne dit pas pourquoi la riviere est polluée ni les effets que ca a sur la faune.

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  2. Prosper

    6 septembre 2006 à 17 h 58

    Bonjour,
    Très intéressant comme site de la rivière Saint-Charles, il est bien détaillé sur le comment de dépolluer la rivière, mais on n’étudie pas le problème principal qui est à la base de cette pollution. Le réseau d’égouts de la ville de Québec est complètement désuet ce qui fait qu’il y a beaucoup d’infiltration des eaux usées dans la rivière. Il faudrait penser un plan de renouvellement pour restreindre cette infiltration non désirée.

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  3. 323232

    13 décembre 2006 à 15 h 20

    cé crissement cave d’investir de l’argent pour un problème qui pourriait être simplement régler par l’abstraction du pont et la réparation des canaux de la haute ville

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