Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


La folie des grandeurs, ça ne date pas d’hier… (Mise à jour)

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 5 octobre 2007 13 commentaires

Noppen et Gagnon, L'art de l'architecte..., 1983.

… mais aussi d’avant-hier!

Si la décennie des années 1960 à Québec est marquée au fer rouge par la démolition de près de 3300 logements dans les quartiers centraux pour faire place à l’autoroute Dufferin (Jean Cimon, Promoteurs et patrimoine urbain, Méridien, 1991), voyez le drame qui aurait pu se jouer dans le secteur de la Place Royale au début du siècle dernier:

« Cette aquarelle, réalisée par Louis Morency en 1910, présente un projet de gare dans la basse-ville de Québec, à l’emplacement du marché Champlain. L’ampleur du projet est décrite dans les journaux de Québec dès 1906. On prévoyait raser une partie de la basse-ville pour construire des usines et une station ferroviaire du réseau transcontinental. (…) » (Source: Luc Noppen et Marc Gagnon, L’art de l’architecte, trois siècles de dessin d’architecture à Québec, Québec, 1983, Musée du Québec/Université Laval.)

Ci-contre, le centre-ville de Québec comme on le projetait dans les années 1960-1970…

Plan de circulation..., 1968. Source; Histoire de raconter, le faubourg Saint-Jean, 2006.

Voir aussi : Architecture urbaine, Arrondissement La Cité - Champlain / Vieux-port, Publications & ressources Internet, Qualité et milieu de vie, Voyage dans le temps.


13 commentaires

  1. Lisette

    5 octobre 2007 à 10 h 23

    Habitant sur la rue Saint-Joachim à cette époque, j’ai vu les maisons passées les unes après les autres sous le pic des démolisseurs après que les pompiers de la caserne no.1 aient éteindu la multitude de brasiers allumés par un pyromane qui avait des soirées fort chargées.

    Tout le quartier y a passé ; chaque soir, nous avions droit à une petite flambée spectaculaire. C’est d’ailleurs moi, qui habitait en face, qui a découvert le foyer d’incendie de l’école des Beaux-Arts et qui a alerté mon père en poste (en devoir) ce soir là à la caserne.

    Lorsque le tout fut enfin démoli, car c’était un quartier dangereux et totalement sinistré, ils ont précédé à la construction de l’autoroute. Les maisons sont demeurées à l’abandon durant 2 ans. Nous allions y jouer.

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  2. JT

    5 octobre 2007 à 13 h 02

    Très intéressant, le billet et le commentaire.

    Ça ne serait pas un projet pour le secteur du Petit-Champlain plutôt ? La perspective sur le Château Frontenac me laisse cette impression.

    La tour derrière la gare est fascinante avec son apparence de beffroi. J’imagine que c’était destiné à accueillir un ascenseur.

    Vive l’immobilisme ! ;-)

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  3. JT

    5 octobre 2007 à 13 h 03

    Très intéressants, écris-je.

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  4. Denis

    5 octobre 2007 à 15 h 17

    @JT: c’es exactement cela qui est écrit d’ailleur

    « présente un projet de gare dans la basse-ville de Québec, à l’emplacement du marché Champlain. »

    ;)

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  5. Manu

    6 octobre 2007 à 00 h 37

    Très bon commentaire Lisette! En extrapolant un peu, on pourrait quasiment imaginer un scénario de film « docu-consipra-fiction » : ne trouvant pas d’appui auprès de la population pour son projet de construction autoroutière en ville, une administration municipale engage discrètement un pyromane pour décimer un ancien quartier ouvrier et le rendre dangereux.

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  6. Jeff M

    6 octobre 2007 à 08 h 32

    L’image du bas, on la trouve dans le plan Vaudry-Jobin de 1968… je crois. Sur cette image, on comprend que la 440 en basse-ville devait se poursuivre plus loin dans le centre-ville et se raccorder à ce que l’on appel aujourd’hui l’autoroute Charest. Et le pont sur le fleuve que l’on voit devait croiser la 440 plus à L’Est et cette autoroute se poursuivait en bordure de la rivière St-Charles… jusqu’à du Vallon si ma mémoire est bonne.
    Bien sûr, on pensait beaucoup à l’automobile, mais il faut aussi comprendre que ce plan se basait sur des prévisions de croissance démographique exagérées!!!

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  7. Lisette

    6 octobre 2007 à 11 h 26

    @ Manu,

    Le plus curieux si je puis dire dans toute cette histoire de feu en série, c’est que la veille de l’incendie qui a complètement détruit les ruines abandonnées de l’école des Beaux-Arts de la rue Saint-Joachim, j’ai trouvé une pancarte, fait par la main d’un artiste cela ne faisait aucun doute de par la formation « artistique » des lettres et c’était inscrit ; 2 ans plus tard !!! Je suis allée sur le terrain, car on y jouait régulièrement et je suis allée chercher la pancarte que ma mère m’a obligé de remettre en place, ça l’éfrayait car elle avait peur que le pyromane s’en prenne à notre maison. Le lendemain, lorsque par hasard en regardant par la fenêtre j’ai découvert l’incendie, ma mère et moi avons tout compris ce que signifiait la pancarte.

    Le comble dans tout cela ; un journaliste qui se prenait vraiment au sérieux, est venu m’interviewer sur ce que j’avais vu et je lui avais fait mention que nous allions jouer à l’intérieur de l’édifice régulièrement. Le lendemain, lorsque ma mère a lu le journal, c’était inscrit que le feu avait été mis par des enfants !!!! Quel connard :-(

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  8. jaco

    6 octobre 2007 à 19 h 49

    Témoignage intéressant de lisette…!

    Rein de mieux que d’avoir l’information « de la bouche du cheval »!
    (Expression des parieurs pour savoir se qui se mijote dans les écuries)

    Sans parler de conspiration pour la construction de Dufferin… on peut a tout le moins parler de connivences entre différents acteurs (députés, ministre, contracteurs, spéculateurs, etc etc etc)

    En tout cas parler de feux accidentels dans ce cas ci, je n’y crois pas!
    Pour moi , ce sont des « feux volontaires »

    Faudrait relire tout le dossier..mais une chose est sure: il y a eu de la brutalité!

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  9. Lisette

    6 octobre 2007 à 23 h 06

    Jaco,

    Feux accidentels, ah non jamais et j’en ai la preuve. C’était volontaire et prémédité. Nous avions un feu presque chaque soir et notre maison était au centre de tout cela. En revanche, il n’y a eu aucun incendie dans les maisons habitées, seules celles qui avaient été expropriées 2 ans auparavant et non détruites depuis tout ce temps ont été incendiées.

    Lorsque que je suis allée tout bonnement à la fenêtre regarder dehors quelques instants ce soir là, j’ai vu au sous-sol de la lumière. L’ecole des Beaux-Arts était abandonnée depuis 2 ans. Je suis allée aviser ma mère qu’il y avait de la lumière au sous-sol de l’édifice et elle me disait que cela était impossible. Elle est venue constater avec moi à la fenêtre et en y regardant bien, on voyait comme la lueur que provoque un feu de foyer. Je suis descendue dans la rue, j’ai grimpé les marches pour acceder au terrain et j’ai regardé par la fenêtre ce qui se passait.

    De ce que j’ai pu percevoir dans cette pièce, on y voyait très clairement 3 foyers d’incendie de la grosseur aproximative d’un petit feu de camps ; dans la pièce, il y avait des bidons de peinture, des dissolvants, des guenilles imbibées d’un liquide quelconque, des morceaux de bois partout sur le sol pour que l’incendie se propage vite. La personne qui a fait cela avait de l’expérience en la matière.

    Ce que de chez moi je ne pouvais pas voir car nous habitions qu’au 2e étage et du terrain non plus car j’étais au niveau du sol, la propagation des flammes en arrière du bâtiment était tel que les flammes s’élevaient très haut dans le ciel. Ça, mon père la constaté en arrivant avec la grande échelle ; c’est lui qui la conduisait. Il a immédiatement sonné l’alarme 99 et il y avait pas moins de 200 pompiers sur place. Ce fut un des plus gros incendies à Québec qu’il m’a été donné de voir aussi de par la grosseur de l’édifice qui brûlait de tous les côtés à la fois. Ils ont coupé l’électricité partout dans le secteur. Ce feu a pris presque 24 heures à être circonscrit.

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  10. Lisette

    7 octobre 2007 à 09 h 40

    Pour clore mes commentaires ; une chose oubliée que j’ai vu dans la pièce du sous-sol en regardant par la fenêtre est aussi beaucoup de paille répandue partout sur le sol, il y en avait partout. De la paille comme celle que l’on retrouve dans une ferme ou pour protéger un colis lors de son envoie par exemple ; très inflammable.

    Les inspecteurs, si ils ont fait enquête bien évidemment, auraient du chercher un mec qui a pris des cours à l’École des Beaux-Arts et qui habite à la campagne où l’on retrouve de la paille. Mais nous n’étions pas l’antenne de series+ dans ce temps là et CSI Miami n’existait pas encore ici ;-)

    Quoi qu’il en soit, jamais ils n’ont retrouvé le coupable.

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  11. André

    7 octobre 2007 à 20 h 53

    @Lisette

    pour protéger un colis on utilise de la laine de bois généralement. C’est loin d’être de la paille.

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  12. Lisette

    7 octobre 2007 à 23 h 48

    André,

    J’achète pratiquement tout par Internet ; du simple pyjamas en passant par le téléviseur et la laveuse-sécheuse et dans une année, je reçois une multitude de paquet de toutes sortes. Bref, j’ai vu bien des choses dans ma vie pour protéger le contenu d’un colis ; sac d’air, papier chiffonné, feuille matelassée, briquette de styrofoam, paille et j’en passe mais de la laine de bois ??? ;-))) C’est quoi ça ? Trop drôle ! M’enfin, si vous le dites…

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  13. Carol

    8 octobre 2007 à 09 h 04

    Jean dans ton billet tu aurais pus mentionner aussi le projet du siège de l’ONU qui aurait été sur les plaines d’Abraham, en emputant une bonne partie.

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