Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Dans l’histoire des marchés publics de Québec

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 15 mars 2019 1 commentaire

José Doré
Historien
Monsaintroch.com

Inspiré par l’actualité autour du déménagement à Limoilou du Marché du Vieux-Port, José Doré remonte dans l’histoire des marchés jusqu’à l’époque de John Munn, figure du quartier Saint-Roch au coeur de ses recherches.

En 2014, le parc John-Munn, voisin de La Barberie, délimité par les rues de la Reine, Saint-Dominique, du Prince-Édouard et Saint-Roch, devenait un joli espace vert agrémenté d’une œuvre d’art, « Le Roi du fleuve » de Luce Pelletier, d’une table de ping-pong, de bancs publics, de supports à vélos. Une plaque commémorative rappelle la présence à cet endroit du chantier naval de John Munn (1788-1859).

En hiver, ce constructeur d’origine écossaise, qui résidait au coin des rues Grant [Monseigneur-Gauvreau] et de la Reine, pouvait employer jusqu’à 200 ouvriers, dont des charpentiers, calfats, gréeurs et menuisiers. Au lieu d’avoir vue sur le lugubre stationnement de béton du Palais de justice, ces travailleurs avaient plutôt comme décor l’embouchure de la rivière Saint-Charles, l’île d’Orléans, le fleuve Saint-Laurent et le marché Saint-Paul.

Le marché Saint-Paul (1833-1883)

Approvisionné par de nombreux voiliers durant la saison de navigation, ce marché public avait été construit à proximité du faubourg Saint-Roch, afin de répondre à une demande de la population.

En 1829, un comité de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada, chargé d’étudier le contenu d’une pétition pour l’aménagement au nord de la rue Saint-Paul d’un marché public, rencontra plusieurs citoyens de Québec. À la question « Quelles sont les personnes les plus intéressées à avoir ce marché à proximité de leur résidence? », tous sauf un – qui n’avait pas compris la question – ont répondu « les gens de Saint-Roch », en raison de la distance d’environ deux kilomètres que ces derniers devaient parcourir pour se rendre aux marchés de la Basse-Ville, situés devant l’église Notre-Dame-des-Victoires et à l’emplacement de l’actuelle place de Paris.

Deux ans plus tard, les syndics[5] chargés de l’aménagement du nouveau marché, John Munn, Barthelemi Lachance, Augustin Gauthier, William Henderson et Colin McCallum, firent l’acquisition du terrain de « L’Ancien Chantier », là où se trouve aujourd’hui la place Jean-Pelletier, devant la gare du Palais.

(…)

Par un drôle de hasard, le marché du Vieux-Port déménagera bientôt à Limoilou dans de nouvelles installations. Et tout comme en 1922, il est aussi question de faciliter l’accès au site par un tramway. Mais, avant l’arrivée de ce mode de transport, les résidents de Saint-Roch devront dorénavant parcourir un kilomètre de plus à pied, à partir de leur église, pour se rendre à ExpoCité. En 1833, c’était l’inverse qui se produisait avec l’établissement du marché Saint-Paul à moins d’un kilomètre du chantier de John Munn.

(…)

Si John Munn était à nouveau en vie et reprenait son poste de conseiller municipal[12], il tenterait assurément d’établir un nouveau marché à Saint-Roch afin que lui, ses ouvriers et ses locataires puissent facilement y accéder à pied. Le marché Saint-Paul et le marché du Vieux-Port avaient un point en commun. Tous les deux favorisaient la marche. Serait-ce le cas pour le Grand Marché? Qu’en pensez-vous, Doc ?

La suite

Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire.


Un commentaire

  1. Léonce Naud

    18 mars 2019 à 06 h 35

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