Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Comment la pandémie va changer les villes

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 4 avril 2020 12 commentaires

François Bourque
Le Soleil

CHRONIQUE / Aucune épidémie, tragédie ou attentat terroriste n’a fait disparaître le besoin de se regrouper dans les villes pour y vivre, y travailler et s’y divertir.

Mais une des questions qui va se poser au sortir de la pandémie est celle de la densification.

Les grosses villes du monde ont été plus durement touchées par le virus que les régions plus petites ou éloignées.

Ce n’est peut-être qu’une question de temps avant que toutes soient atteintes aussi. Mais il tombe sous le sens qu’une densité forte est un vecteur de contagion plus lourd que des milieux de vie aérés.

Les principes de développement durable nous ont poussés depuis quelques décennies à mieux occuper l’espace des villes desservies par les services publics. Cela a mené à une densification souvent intense. Trop parfois.

Des enjeux de santé publique pourraient cependant inciter à revoir ce modèle. Pour affronter de nouvelles pandémies, devrait-on envisager des villes et des quartiers avec davantage de «distanciation» naturelle?

Comme dans les banlieues nord-américaines de l’après-guerre à une époque où l’étalement des villes n’était pas une préoccupation.

Un retour vers l’étalement urbain?

«On a dit ça au début de l’informatisation, au début des années 80», se souvient François DesRosiers, professeur au département de finance, assurance et immobilier à l’Université Laval.

«On avait prévu une baisse de l’intérêt pour des localisations centrales et plus d’intérêt pour la périphérie».

Ça ne s’est pas produit.

(…)

À défaut de pouvoir empêcher le virus de se répandre, on veut éviter que tout le monde l’attrape en même temps, ce qui forcerait des hospitalisations au-delà de la capacité d’accueil des hôpitaux.

La stratégie vaut aussi pour la lutte à la congestion sur les routes.

Aplatir la courbe des déplacements et l’étaler dans le temps.

On n’empêchera pas toute circulation le matin et le soir. Mais on peut essayer d’aplatir l’heure de pointe pour que tout le monde n’arrive pas sur le pont ou sur l’autoroute en même temps.

Moins de déplacements en même temps, cela signifie moins de congestion. Et moins de besoins pour un troisième lien et autres nouvelles infrastructures routières.

Ça adonne bien. On pourrait avoir besoin de ces milliards de dollars pour payer la facture de la pandémie.

La suite

Voir aussi : Art de vivre en ville, Conférences / évènements, Environnement.


12 commentaires

  1. Dédé

    5 avril 2020 à 06 h 52

    De trèèèès bonnes questions à se poser !

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  2. JpDuval

    5 avril 2020 à 13 h 14

    L’étalement urbain et le développement de la banlieue de l’après-guerre était vu à l’époque comme une mesure de protection civile. En effet, on venait de sortir d’un conflit en lequel le bombardement de masse avait fait des ravages. Dans cet après-guerre en laquelle il planait une menace constante de guerre contre l’URSS, la banlieue était une façon de protéger le population contre ces bombardements.

    Bien entendu, personne à cette époque n’avait prédit que 50 ans plus tard on devrait vivre avec des conséquences néfastes de ce type de planification urbaine.

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  3. Marc Guy

    5 avril 2020 à 13 h 26

    Très difficile de revenir au rues commercial prospère de quartier et de revenir au petit parc industriel local des anciennes municipalité avant la fusion . le nouveau grand Quebec métropolitain avec toute ses autoroutes ou le Costco et le Walmart son a moins de 15 minute de route et des commerces régional comme Ikea et décathlon qui accapare un grosse part du commerce .

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  4. Max L

    5 avril 2020 à 18 h 24

    Pour moi je crois que le plus gros changement sera au niveau du travail à distance et de l’automatisation. Plusieurs entreprises prenaient déjà cette route avant mais je crois que la crise va accélérer le processus. Les tours à bureau comme le complexe g deviendront vacant. L’ère des grattes ciel et d’entasser des milliers de personnes dans des bureaux tire à sa fin, il y aura encore des tours résidentielles qui se construiront mais je pense que bous ne reverront plus des villes se transformer à des vitesses folles comme Toronto ou New York.

    Cette situation pourrais amener des changements majeurs, les centre-ville deviendront presque inutile et les systèmes de transport qui sont basé sur la notion d’amener les gens des banlieues au centre-ville seront obsolète.

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    • Che

      7 avril 2020 à 09 h 22

      Je doute qu’il y ait un transfert massif au télétravail. Selon moi, 5 à 10% de le population va s’y convertir. Ceci va quand même amener des changements au niveau de la circulation, mais pas au point de rendre obsolète les tours à bureau.

      Quoi que je ne me lancerait pas dans un projet de construction d’un tour à 65 étages ces temps-ci :P

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      • PPDaoust

        7 avril 2020 à 10 h 00

        Exact, même si les entreprises voulaient accélérer le processus, il n’en reste pas moins que le télétravail c’est pas fait pour tous le monde.

        Pas tous le monde qui est productif chez soi, et, surtout, pas tous le monde aime être seul tout le temps.

        Le travail reste un lieu de socialisation très important. Après tout, malgré ses contradictions indues par son individualisme, la biologie appuie la thèse aristotélicienne selon laquelle l’homme est d’abord un animal social.

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  5. JpDuval

    5 avril 2020 à 20 h 19

    Il faut faire attention aux projections et à toute forme de pronostiques….On est collé sur l’évènement et nous manquons de recul.

    C’est un peu comme si nous observions notre voisin prendre son véhicule et partir en trombe. Il y a risque d’accident….Mais spéculer sur ce que seront les dommages que subira le véhicule relève du domaine de l’imaginaire.
    Attendons, nous verrons dans 2-3 trimestres les dommages réels et ce que nous devrons reconstruire.

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  6. PPDaoust

    6 avril 2020 à 10 h 25

    Bourque n’est pas très convaincant. Je trouve qu’il lui manque beaucoup de données pour affirmer que la densité et le manque d’aération induit est la cause d’une transmission accrue en ville. J’aime les réflexions intuitives, mais celle-ci est trop simpliste.

    Quant aux lieux d’échange bactériens et viraux, on ne peut pas vraiment faire mieux qu’un Costco desservant une large population banlieusarde dissipée sur le territoire, une foire alimentaire de centre d’achat, ou des Tim Horton’s et McDo fréquentés par les personnes âgées.

    Ce que je veux dire, c’est que le mode de vie en banlieue amènent beaucoup de gens à converger. C’est un facteur de risque qui m’apparait majeur. Les mesures prises dans les grandes épiceries, entres autres, le prouvent.

    Aussi, c’est avéré que le virus est arrivé initialement dans les villes par le tourisme. Le premier réflexe d’un touriste, ce n’est pas de visiter les banlieues mais bien les attraits touristiques se situant dans les centres. Encore là, l’hypothèse de la densité en prend pour son rhume.

    Je suis près à soutenir l’idée que la densité amène des défis sanitaires supplémentaires, mais il me semble, en 2020, que nous savons depuis longtemps comment les gérer.

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    • Frédéric

      6 avril 2020 à 12 h 40

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    • Insider

      6 avril 2020 à 15 h 00

      +1

      « Bourque n’est pas très convaincant. Je trouve qu’il lui manque beaucoup de données pour affirmer que la densité et le manque d’aération induit est la cause d’une transmission accrue en ville. J’aime les réflexions intuitives, mais celle-ci est trop simpliste.. »

      Je suis d’accord, habituellement on peut constater qu’il a fait ses devoirs, dans ce cas-ci on dirait que ça été un peu brouillon comme travail de recherche.

      Que disait-on de voyager en avion à la fin de septembre 2001? On saura l’effet que ça aura eu dans 10 ans, voir 20 ans. On peut présumer que les choses vont changer tout comme voyager en avion n’est plus ce qu’il était avant septembre 2001. Pour le reste il est un peu trop tôt pour tirer des conclusions.

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      • ArthuretZeia

        7 avril 2020 à 11 h 07

        Déjà, si on voit après la crise des appareils de distribution de lotion désinfectante à l’entrée de tous les édifices publics (centre d’achats, école, tour à bureau, aréna, etc.) ce serait déjà quelque chose. Et si on prenait collectivement le réflexe de faire du télétravail quand on a un rhume ou de le prendre en maladie pour ne pas contaminer ses collègues (jusqu’ici, c’était souvent mal vu prendre congé pour si peu), et si on arrêtait d’envoyer nos enfants fiévreux à l’école parce qu’il ne faut qu’il manque son examen ou parce qu’on n’a supposément personne pour le garder, on réduirait beaucoup le risque de propagation de nouveaux virus…

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    • Che

      7 avril 2020 à 09 h 19

      Dans les données publiées par les différents CLSC de la région, on peut constater que le nombre de cas en ville n’est pas plus élevé qu’en banlieue.

      Au niveau mondial, il y a plus de cas en ville, mais il y a aussi plus de personnes en ville, donc le nombre de cas per capita pourrait être le même.

      On peut facilement constater que le virus se répand plus dans les régions métropolitaines par rapport à des régions plus rurales, mais je ne pense pas qu’on peut conclure que ça se répand plus vite en ville qu’en banlieue à ce state-ci.

      La Corée et le Japon, deux des pays les plus densément peuplés de la planète sont loin d’être les pays les plus touchés, malgré leur proximité à la Chine.

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