* Merci à M. Benoît Bouffard
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.
Gilles Maheux qui a créé l’exposition Ludovica Miniland en novembre dernier, nous offre une seconde exposition toute aussi intéressante qui nous fait redécouvrir un quartier qui a été rayé de la carte par les démolisseurs dans les années 60 et 70. M. Maheux, qui a grandi dans le quartier St-Jean-Baptiste, a reproduit la colline parlementaire et son quartier d’enfance le plus fidèlement possible à ce qu’il ressemblait il y a 50 ans. La ville de Québec a profondément changé après 1961 avec l’ajout de gratte-ciels, de boulevards à 6 voies, de Place Québec et d’un tunnel autoroutier qui n’a jamais été complété. (suite…)
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Histoire, Voyage dans le temps.
Luc-Nicole Labrie
Histoire et Société
A l’automne 2010, Le maire de Québec Régis Labeaume, exprimait le souhait que la côte Gilmour devrait être ouverte à l’année. Cette affirmation a tôt fait de plonger certains commentateurs dans un débat parfois animé incluant l’étalement urbain, le transport en commun, l’environnement, la sécurité des usagers et même la souveraineté de la ville sur ce parc fédéral. Cette semaine, le site de Cyberpresse.ca rapportait que la Commission des champs de bataille nationaux annonçait qu’une étude avait été commandée pour voir la viabilité d’un tel projet. Mais avant de célébrer ou non son ouverture hivernale, tentons de découvrir un peu plus l’histoire de cette artère.
Voir aussi : Arrondissement La Cité-Limoilou, Histoire, Patrimoine et lieux historiques, Publications & ressources Internet.
Source : Dominique Hardy, Journal de Québec, le 14 janvier 2010
Des employés s’affairant aux travaux de restauration de la porte Kent, sur la rue Dauphine, intégrée aux murs et fortifications entourant une partie de la ville de Québec, ont fait une découverte étonnante, a appris Le Journal. Ils y ont trouvé un coffre.
Celui-ci est toutefois en très mauvais état. Les intempéries seraient venues à bout de son étanchéité. Parcs Canada, responsable des fortifications, ne peut pas s’avancer sur son contenu. On procédera à des expertises au cours des prochaines semaines.
La porte Kent a été construite vers 1878. Elle fut nommée en souvenir du duc de Kent, père de la reine Victoria, et celle-ci contribua financièrement à sa construction.
Le « trésor » de la statue de Champlain enfin dévoilé.
Qu’y retrouvera-t-on ?
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Histoire, Patrimoine et lieux historiques, Québec La cité.
Encore un grand merci à M. Pierre Dubeau pour cet épisode historique.
Le fort des Hurons est présent sur ce plan de Jean Bourdon de 1660 et celui de 1663, ci-dessus. Originaires des grands lacs, les hurons occupent entre 1656 et 1668, un emplacement à la haute ville. Voici l’histoire de cette longue et pénible migration.
Partenaires commerciaux privilégiés des français, les hurons-wendat (20,000 entre 1634 et 1650) sont les principaux fournisseurs de fourrures. Les deux parties ont également une alliance militaire contre les iroquois, leurs ennemis héréditaires. Afin de s’emparer de leur fleurissant commerce, les iroquois anéantissent les villages hurons et les missions jésuites au cours de la décennie 1640. Ainsi entre 1648 à 1653, devant cette guerre sans merci avec les iroquois, jumelée aux nombreuses épidémies, nous assistons à la destruction systématique de la Huronnie. Les quelques 600 survivants ont fui la mission Sainte-Marie et sont accueillis d’abord à la mission des Jésuites de Sillery (1650-1651) puis, au sud-ouest de l’île d’Orléans (1651-1656). Le 19 mars 1651, les Pères Jésuites louaient d’Eléonore de Grandmaison, une partie de sa seigneurie de l’île d’Orléans (1).
Ne se sentant pas encore assez en sécurité, ils se sont installés à Québec le 4 juillet 1656, sous la conduite des Jésuites et la protection des canons du fort Saint-Louis. Ce fort était constitué d’une palissade de pieux et avait comme dimension, 150 pieds par 200 pieds. En 1665, la population du fort s’établissait à 85 personnes. Le plan de Jean Bourdon de 1663 indique bien la présence du fort des Hurons-Wendat entre l’église paroissiale et le fort Saint-Louis.
En avril 1668, ils quittent définitivement la haute ville pour se réfugier à Beauport (1668-1669). Le fort est encore mentionné dans le Papier terrier de la Compagnie des Indes Occidentales en 1668 année probable de sa destruction. Par la suite, les hurons s’installent à la Mission Notre-Dame de Foy (1669 -28 décembre 1673), sur la côte Saint-Michel, site actuel de l’Université Laval. C’est là qu’une chapelle fût construite sous le vocable de Notre-Dame-de-Foy. La population s’élevait alors à 210 personnes. Ensuite ils furent relocalisés au village de l’Ancienne-Lorette (1673-1697) et finalement ils s’installèrent à la Jeune-Lorette, aujourd’hui Wendake, de 1697 à nos jours. (2)
(1) Roy, Pierre-Georges et al. L’île d’Orléans, Québec, Commission des monuments historiques, 1928, p. 30
(2) Québec, Commission de toponymie du Québec. La toponymie des Hurons-Wendats, Dossier toponymique no. 28, Québec, 55 p.
Source de l’image: Plan de Québec en 1663 attribué à Jean Bourdon.
Dumas, Silvio, La chapelle Champlain et Notre-Dame-de-Recouvrance, Québec, Société historique de Québec, cahier No. 10, 1958, planche 3 (extrait)Original
Voir aussi : Histoire.
Un grand merci à M. Pierre Dubeau qui nous fournit des ressources pertinentes pour le blog de Québec Urbain.
Gravure de James P. Cockburn, illustrant la côte de la montagne et le palais épiscopal à droite.
« Avec la proclamation de l’Acte constitutionnel de 1791, Québec devient la capitale politique du Bas-Canada, mais sans édifice parlementaire. Le palais épiscopal s’avérant être l’édifice le plus approprié, c’est dans sa chapelle que la première session de l’Assemblée législative siège, le 17 décembre 1792. »
Source:
Caron, Jean-François « Le parc Montmorency : un lieu de pouvoir, un lieu de mémoire » Cap-aux-Diamants : la revue d’histoire du Québec, n° 93, 2008, p. 45-48
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Haute-ville, Histoire.
Je remercie M. Pierre Dubeau, du Comité Champlain 2008 de nous faire parvenir cet article sur le fondateur de notre belle cité.
Cette année, c’est le 375 ième anniversaire de la mort de Samuel Champlain. Malgré 150 ans de recherches, rappelons que la sépulture de l’un des fondateurs de Québec est toujours mystérieusement introuvable. Cependant, suite aux travaux de recherches de l’archéologue Carl Lavoie entre 1997 et 1999, ce dernier remet en question sérieusement ce soi-disant mystère. Le présent exposé a donc pour but de présenter certaines embuches rencontrées lors de cette quête et de situer l’emplacement probable de la chapelle Champlain suite à l’analyse de l’archéologue Carl Lavoie. C’est donc en s’inspirant largement de cette étude que je présente un résumé de l’état de la situation sur le sujet.
Les sources historiques.Bref, rappel pour dire que le 25 décembre 1635, Champlain meurt et il est enterré dans l’église paroissiale Notre-Dame de Recouvrance. A l’été 1636 le gouverneur Charles-Huault de Montmagny érige une chapelle particulière pour ensevelir la dépouille de Champlain. En juin 1640, cette chapelle est la proie des flammes ainsi que la résidence des Jésuites et l’église Notre-Dame-de-Recouvrance. Seule est reconstruite la chapelle Champlain qui accueillera François Derré de Gand en mai 1641 et le père Charles Raimbault, en octobre 1642.
Les sources historiques qui mentionnent la présence de la Chapelle Champlain sont peu nombreuses, trop peu nombreuses, on n’en compte que deux. C’est la concession du Gouverneur d’Ailleboust et la concession de Mathieu Huboust Sieur desLongchamps. A cela, on peut ajouter le plan de Jean Bourdon de 1660, seul plan qui exprime adéquatement la situation géographique entre 1640 et 1661.
On mentionne l’existence de la chapelle Champlain dans la concession du Gouverneur d’Ailleboust en date du 10 février 1649. Ce terrain, appelé réserve d’Ailleboust est situé à la haute ville correspond approximativement au quadrilatère des rues du Fort, Sainte-Anne, du trésor et de la rue Buade actuelle. La chapelle est située près de cette concession du coté nord-est.
En 1661, la fabrique de la censive Notre-Dame de Québec, concède à l’un des ses marguillers, un lot ayant 45 pieds sur 90 pied au nord-est de la réserve d’Ailleboust. Dans cet acte on mentionne que la chapelle est située de front, du coté est.
Finalement, on peut retrouver trace de la réserve d’Ailleboust sur le plan de 1660 de Jean Bourdon. Ce plan confirme le texte de 1649 par la présence d’une orientation sud sud-est qu’avait la rue du fort à cette époque.
Une quête très émotive et remplie d’embûches.Le personnage de Champlain représente un acteur important dans la construction identitaire de la société québécoise. Mathieu d’Avignon a constaté que les historiens du 19e siècle ont bien décrit l’œuvre de Champlain, certains même avec un peu trop de zèle. Ainsi, il n’est pas étonnant que les recherches archéologiques pour retrouver sa sépulture, aient suscité et continue de susciter autant d’intérêts. Les aspects symboliques de cette quête font l’objet d’une étude par l’ethnologue Sylvie Sagnes, membre du Comité Champlain 2008.
En 1988, le géographe René Lévesque a stimulé les émotions patrimoniales du grand public et des médias, bien que sa démarche ne fût pas reconnue par les milieux archéologiques et scientifiques. Paradoxalement, les recherches prometteuses et plus rationnelles de Georges Gauthier-Larouche (1988) et Carl Lavoie (1999) sont inconnues du grand public. Bref, les enjeux identitaires et la science se confrontent dans le présent dossier, et cela malheureusement, au détriment de cette dernière. L’étude commandée par la Ville de Québec et dirigée par Mme Françoise Niellon, constate cette dialectique et l’exprime en ces termes : « … Il s’agissait plutôt de conceptions différentes de l’archéologie qui se manifestaient : l’immortalité d’un évènement pour les uns et l’absence de contenu scientifique pour les autres. » Et un peu plus loin « Toute couverture médiatique devenait nationale. Le contenu scientifique du projet était moins important dans l’esprit des médias que l’aspect spectaculaire de la découverte. »En tenant compte de ces enjeux identitaires, signalons que certaines recherches entourant la localisation de la chapelle Champlain ont provoqué des émotions patrimoniales tant chez certains chercheurs que dans le grand public. Ainsi les chercheurs Pierre-Louis Morin et Silvio Dumas ont imaginé respectivement un univers cartographique et archéologique, ignorant parfois certains textes historiques connus. Ces hypothèses ont été par la suite confrontées sur le terrain, par les fouilles archéologiques hasardeuses de Sylvio Dumas d’une part, et la production du plan hypothétique de Pierre-Louis Morin d’autre part. C’est ce qui nous allons aborder maintenant.
Les fouilles de Sylvio Dumas entre 1951 et 1957.
La fouille de Sylvio Dumas n’a pas donné des résultats concluant. Dumas localise la chapelle Champlain dans l’ilot de la réserve d’Ailleboust bien que les textes mentionnent que la chapelle est bien à l’extérieur de la réserve. Il identifie toujours la petite bâtisse le long de la rue du Fort comme étant la chapelle Champlain. Déjà en 1947, l’abbé Provost avait déterminé que cette bâtisse n’était pas la chapelle Champlain mais une cabane en écorce occupée par Martin Boutet, pour l’enseignement du chant.
Malgré cet échec, ces fouilles n’ont pas été vaines car elles révélaient bien l’orientation de la rue du Fort du plan de Bourdon de 1660. Cette orientation sud sud-est est également compatible avec le texte de 1649 concernant la concession d’Ailleboust.
Les fouilles de René Levesque en 1988.
Les études de Thomas O’Leary faites en 1894 ont amené le chercheur René Levesque en 1988, à situer la chapelle Champlain à l’ouest de la rue du Trésor, sous la tour sud de la basilique. Il est étonnant qu’il ait persisté à valider l’hypothèse d’O’Leary malgré les commentaires contradictoires de l’historien Michel Gaumond sur ce sujet. En date du 14 mars 1986, en réponse à une lettre de René Levesque, il affirme :
« La thèse d’O’Leary me paraît très sérieuse et le seul point où je suis en désaccord avec lui réside dans le fait qu’il a pensé que le terrain concédé par la Fabrique Notre-Dame à Mathieu Huboust des Longchamps en 1661 dans laquelle concession est mentionnée la chapelle Champlain est celui sur lequel est aujourd’hui Holt Renfrew. Le bon terrain est en fait celui où est le magasin Darlington au coin de Buade et du Fort…. »Le plan hypothétique de Pierre-Louis Morin.
Ce plan est découvert en 1976 dans la bibliothèque de la Ville de Montréal, par Madame Raymonde Gauthier. Celle-ci doute de l’authenticité de ce plan car elle ne figure pas dans l’inventaire des plans de Jean Bourdon. Curieusement, sur cette carte de 1640, figurent des bâtiments qui seront construits ultérieurement. D’autre part, d’après le père Lucien Campeau, il n’y a pas de preuve que l’église Notre-Dame-de-Recouvrance occupait l’emplacement de la basilique actuelle. Ceci l’amène à douter de l’authenticité de cette pièce ajoutée récemment au dossier. Autre interrogation, pourquoi ne trouvons nous pas cette même chapelle sur le plan de Bourdon de 1660 ? La chapelle Champlain existait toujours en 1661. Finalement, le rapport de Françoise Niellon commandé par la Ville de Québec en 1990, conclue que ce plan « doit être considéré comme une création de l’auteur, localisant des bâtiments à titre d’hypothèse ».
Ce plan de Pierre-Louis Morin fût totalement discrédité en 1992, lors des fouilles touchant la construction de la chapelle dédiée à Mgr de Laval sous le transept sud de la basilique Notre-Dame de Québec. On a bien trouvé le mur d’enceinte détruit en 1843, mais aucune trace de la chapelle Champlain. Ce plan a été complètement écarté du dossier.
Conclusion
Les sources historiques retenues par Carl Lavoie en 1999, l’amène donc à situer la chapelle Champlain au coin des rues de Buade et du Fort à Québec. Cette localisation rejoint finalement celles de Myrand (1898) et de Baby-Casgrain (1909), mais cette fois-ci avec beaucoup plus de précision grâce également, aux relevés d’arpentage de Paul Grimard et au plan précis de Jean Bourdon de 1660.
Vidéo sur la chapelle de Champlain
Pour en savoir plus :
Gauthier Larouche, Georges, Nouvelles précisions relatives au site de la chapelle Champlain, Québec, 1988, 21 p.
Lavoie, Carl, Georges Gauthier Larouche, La Chapelle Champlain En deçà du mystère. Québec, 2000, 55 pages.
Lavoie, Carl, Recherche multidisciplinaire sur la localisation du site de la chapelle Champlain à Québec, 1999, 58 p. avec la participation de Paul Grimard, Georges Larouche et Maurice K. Séguin. Publié pour le mouvement Francité
Rapport de Carl Lavoie (1999)
Site du Comité Champlain sur FaceBook
Voir aussi : Histoire, Québec La cité.
Cachée derrière la boulangerie Multi-Marques à Beauport sur l’avenue Royale se trouve une maison canadienne ancestrale bicentenaire à l’abandon. La maison des demoiselles de Salaberry aussi connue comme le manoir Juchereau-Duchesnay est située à même le terrain à vocation industrielle de cette usine. Elle est d’une architecture plus élaborée que la maison canadienne moyenne. Elle a un balcon couvert à l’étage supérieur et elle a une large porte d’entrée. Une très belle maison bourgeoise.
Cette maison avait été léguée aux filles du colonel Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry. Elle est située tout près de l’ancienne maison d’enfance de Salaberry, le Manoir Salaberry détruit aux alentours de 1960.
Voir aussi : Arrondissement Beauport, Clin d'oeil de mon quartier, Histoire, Patrimoine et lieux historiques.
Cette brasserie fondée par John Boswlll en 1852 a été acquise par la Brasserie Dow en 1925. Elle fut construire sur le site des palais des intendants. Elle ferma en 1971 suite à des déboires importants concernant un supposé lien entre la consommation de la bière Dow et une cardiopathie mortelle.
J’ai tombé sur ce petit vidéo amusant d’un ancien camion de livraison Chevrolet 1931 de la brasserie. Il fait le tour des bâtiments toujours existants qu’on voit sur la photo et plus loin dans le reste du Vieux-Québec.
Plus d’infos:
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Histoire, Industriel, Voyage dans le temps.
Le Morrin Center a jadis été connu sous différentes appellations dû à ses diverses vocations depuis sa construction. On y a incarcéré les pires criminels à une époque, on y a dispensé des cours universitaires et la première société savante du Canada y a vu le jour. Nous l’avons visité pour vous et nous avons eu la chance d’avoir accès à des sections qui ne sont pas ouvertes au public.
C’est certainement la vocation la plus intrigante de cet établissement. La prison fut construite entre 1808 et 1814 sur les fondations de la Redoute Royale qui fut érigée en 1712. Cette prison fut la première au Canada qui mit en application des principes de réhabilitation au lieu de la détention pure et simple. Elle fut l’oeuvre de l’architecte François Baillargé et elle épousa le style néo-palladien fort apprécié par les Britanniques.
La section des cellules est divisée en 2 sections de 5 cellules. Un bloc servait pour la sécurité maximum. On accède aux blocs par d’étroits corridors pour éviter d’affronter 2 détenus à la fois lors d’une évasion. Les murs sont en pierre et les plafonds sont voûtés. Chaque cellule mesure environ 5′ par 7′. Chaque cellule pouvait se transformer en cellule d’isolement en y fixant une porte amovible.
Chaque bloc avait une pièce commune où on y installait un poêle à bois auquel une cheminée en métal longea horizontalement le plafond pour se rendre à l’extérieur.
Les planchers étaient faits en lattes de bois et recouverts de paille. Les planchers de bois sont toujours là d’ailleurs. Le bois est rendu très mou et effritable. De gros anneaux avaient été posés au sol pour attacher les prisonniers malades mentaux.
Il n’avait que des barreaux aux fenêtres de chaque bloc de détention. On devait placer de la paille dans l’embouchure de la fenêtre en hiver pour atténuer les pertes de chaleur et éviter de geler lors de nos rudes hivers.
Chaque cellule était prévue pour un seul prisonnier, mais les problèmes de surpopulation ont poussé la prison à incarcérer 4 détenus dans les minuscules cellules.
Accessible uniquement par une trappe au plancher, le sous-sol a un plafond d’une hauteur de 4 à 6 pieds seulement. On marche directement sur la terre. Nous avons eu des informations divergentes sur l’utilisation de cet espace. Notre guide nous a informé que des prisonniers handicapés mentaux ont été incarcéré là. Toutefois, l’historien et ancien directeur du Centre nous a fait savoir que le sous-sol a uniquement servi comme caveaux à légumes selon les fouilles archéologiques. Il y a très peu de lumière et l’endroit est suffocant.
Lorsque nous l’avons visité, il nous a donné la chair de poule. Sans avoir eu réellement peur, on se sentait dans un endroit bizarre. On était bien content de remonter les marches et de le quitter.
Il y a eu 14 pendaisons publiques à cette prison. La potence était installée sur un balcon en métal fixé au dessus de la porte principale. On raconte qu’environ mille personnes venaient assister aux exécutions incluant des familles avec enfants. Selon notre guide, on exposait sur le trottoir pendant 2 jours pour que les gens le voient bien et surtout qu’ils le sentent. Cette information a été démentie par M. Donovan.
Plusieurs employés qui ont travaillé au Centre et à sa bibliothèque prétendent que le bâtiment est hanté par les esprits de ceux qui y ont perdu la vie.
La prison ferme ses portes en 1867 lorsque la seconde prison dans l’actuel Musée du Québec sur les Plaines d’Abraham fut ouverte.
Le docteur et maire de Québec, Joseph Morrin, fonda en 1862 le Morrin College affilié à l’Université McGill. On y enseigna les arts et la théologie presbytérienne. On confie à l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy la modification de l’édifice pour accueillir le collège dans cet édifice en 1968. On préserve les 2 blocs de cellules, on retire le balcon et on aménage de grandes salles de cours.
En raison du faible nombre d’étudiants, le collège admettra des femmes en 1885 soit 20 ans avant l’Université Laval. La situation financière du collège le force à fermer ses portes au début du 20e siècle.
Le College Hall, là où les cours étaient donné
Cette société à but non lucratif est installée dans cet édifice depuis 1868. Elle y inaugure une bibliothèque dans la portion droite de l’édifice qui est restée ouverte jusqu’à aujourd’hui.
Voici une description provenant de leur site web :
Fondée par Lord Dalhousie en 1824, la Literary and Historical Society of Quebec est la première société savante au Canada. Après avoir été relocalisée plusieurs fois et avoir essuyé deux incendies, la Société s’installe dans l’aile nord du Morrin College, en 1868.
À l’origine, les orientations et objectifs de la Société sont variés. La Société collectionne des documents sur l’histoire du Canada et réédite plusieurs manuscrits rares. La recherche dans tous les champs de connaissance est fortement encouragée. Des essais érudits sont régulièrement publiés dans les Transactions; certains de ces textes contribuent considérablement à l’avancement du savoir.
Dans le hall d’entré est suspendu les portraits d’ancien président de la société
La bibliothèque est probablement la plus belle dans la Ville de Québec. Les étagères tapissent chaque pouce carré des quatre murs. Un balcon au 2e fait le tour de la salle où l’on retrouve des livres datant de l’ouverture de la bibliothèque il y a 150 ans.
Cet organisme est un point central de la communauté anglophone dans la Ville de Québec. Les anglophones ont déjà représenté 41 % de la population de la ville en 1861. Les problèmes économiques de Québec à la fin du 19e siècle ont encouragé ces citoyens à quitter Québec pour migrer vers d’autres régions. L’exclusion de Québec du Grand Tronc du chemin de fer canadien nuisait beaucoup à son essor économique. Leur langue a facilité leur intégration dans d’autres régions à majorité anglophone ailleurs au Canada. Aujourd’hui, ils représentent 2 % de la population et ils sont pour la très grande majorité parfaitement bilingue et impossible à identifier mis à part leur nom de famille.
À ce sujet, je vous invite à regarder cette émission de Tout le monde s’en fout (TLMSF) animée par Matthieu Dugal qui a été filmé dans la bibliothèque du Morrin Center. L’émission comprend une entrevue (à 16m30s) avec l’historienne Louisa Blair sur la présence des anglophones dans la Ville de Québec.
Le Centre Morrin est un centre culturel appartenant depuis 2004 à la Literary and Historical Society of Quebec. Cet organisme a acquis l’édifice de la Ville de Québec dans le but de le promouvoir à divers usages (tourisme, location de salles, etc.). Des visites guidées sans rendez-vous sont organisées pour les visiteurs. On vous encourage à découvrir ce lieu méconnu et chargé d’histoire.
On tient à remercier la Literary and Historical Society of Quebec pour son accueil chaleureux pour ce reportage.
Sites d’intérêt et références :
MAJ 2010-08-15 21:00 : Patrick Donovan, historien et ancien directeur exécutif du Centre Morrin, m’a écrit pour rectifier certains faits. J’ai modifié le texte en conséquence.
Voir aussi : Arrondissement La Cité - Vieux-Québec, Histoire, Lieux magiques, Patrimoine et lieux historiques, Voyage dans le temps.