Audrey Paris
Radio-Canada
Le bureau de projet du réseau structurant de transport en commun de Québec travaille depuis une semaine à répondre à 42 questions supplémentaires soumises par le BAPE. On y apprend notamment que la provision de 712 millions de dollars attribuée aux imprévus représente maintenant 20 % de l’enveloppe totale.
En décembre 2019, l’enveloppe du budget des imprévus représentait 27 % du budget total.
Ce sont donc 591 millions de dollars qui sont maintenant anticipés dans l’enveloppe pour les risques, contingences et l’inflation. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), dans sa question, souhaitait obtenir les provisions à jour depuis le rapport du Vérificateur général de la Ville en décembre 2019.
Dans ce rapport, le VG critiquait justement la baisse du budget consacré aux imprévus.
La réponse de la Ville permet de comprendre que des changements dans l’analyse ont été apportés entre autres en raison de l’abandon de certains aspects du projet, comme le trambus. En somme, l’avancement de la conception et le raffinement des estimés ont permis d’en arriver à cette enveloppe globale pour contingences, écrit le bureau de projet.
En détail, la provision pour risques augmente légèrement, mais constitue toujours 10 % du budget applicable. C’est la provision pour contingences qui diminue, et passe de 9 % du budget applicable à 5 %, précise le bureau pour expliquer cette diminution.
Finalement, la Ville a réévalué le montant anticipé pour l’inflation; de 231,1 millions de dollars en 2019, il est maintenant de 152,5 millions de dollars. La réserve pour inflation a été estimée en appliquant à chaque composante du projet individuellement, le pourcentage retenu d’indexation, selon le calendrier de réalisation détaillé pour chaque composante, précise la Ville.
53 millions déjà dépensé
Le BAPE voulait également connaître les dépenses relatives au projet en date du 20 juillet 2020. Ce à quoi la Ville répond : 53 millions de dollars, majoritairement reliés à la conception et à la gestion du projet.
On y apprend que 24 323 685 $ ont été dépensés en honoraires professionnels et service technique, ainsi que 724 221 $ en communications.
Ce dernier montant n’inclut toutefois pas le contrat de 2,3 millions de dollars octroyés à Cossette Communication pour promouvoir le projet. Ce montant se retrouve tout de même dans les réponses de la Ville remises au BAPE, dans une autre section.
Rappelons qu’en mars 2020, la Ville confirmait avoir en sa possession une enveloppe de 634 millions de dollars pour dépenser pour le projet. Le maire Régis Labeaume avait pourtant affirmé à ce moment que 65 millions de dollars avaient déjà été utilisés.
Par courriel, la Ville mentionne vendredi après-midi qu’elle ne ferait pas de commentaire sur les réponses soumises au BAPE, par respect pour le travail de la commission d’enquête.
(…)
Legendre ou trambus?
Les réponses de la Ville offrent un aperçu un peu plus à jour du projet, en comparaison avec le dossier d’affaires qui a été publié sur le site du BAPE cette semaine également.
Dans ses 42 questions, le BAPE voulait savoir si le bureau de projet aurait pu faire d’autres choix avant d’abandonner le segment trambus du projet, en donnant comme exemple l’abandon possible du Pôle SainteFoy/Le Gendre.
Ce à quoi la Ville répond qu’il n’en a jamais été question. Elle précise qu’environ 4000 unités de logements se construiront dans le secteur et que 7000 nouveaux résidents pourront s’y installer dans les années suivant l’implantation du tramway.
Les réponses permettent aussi de mieux comprendre le nombre de résidents qui vivent à 10 minutes de marche du tracé du tramway.
Selon les données de recensement de Statistique Canada, 131 000 résidents et 147 8000 emplois se situent dans le territoire entre 0 et 800 mètres de l’ensemble des stations.
La proportion de la population desservie en 10 minutes de marche correspond à 26 % pour les résidents et à 44 % pour les emplois, ajoute le bureau de projet.