Gabriel Béland
La Presse
Le bâtiment aurait besoin d’amour. La peinture est défraîchie. Les tables de pique-nique à l’extérieur ont connu de meilleurs jours.
« Regardez là, il y a un vendeur de mocassins. Disons que si le marché allait super bien, on aurait un maraîcher à sa place », chuchote Hélène Gignac, devant son étal de confitures de l’île d’Orléans, en désignant du menton un voisin spécialisé dans les produits du cuir.
Et pourtant, en ce jeudi de septembre, plusieurs clients déambulent au marché public du Vieux-Port de Québec, le plus important de la capitale. Il y a des habitants du secteur, des gens venus de la Rive-Sud et beaucoup de touristes.
« Voici des fraises de l’île d’Orléans », annonce fièrement une dame dans un micro. Elle parle en anglais et mène une visite guidée du marché. Les touristes derrière elle opinent, et poursuivent leur exploration des courgettes de Neuville, des pommes de terre de l’île d’Orléans et du sirop d’érable de la Beauce.
Le marché ouvert en 1987 a déjà été décrit par un de ses directeurs comme « un joyau à l’état brut ». Mais désormais, il est surtout présenté par la Ville comme un navet : vétuste, difficile d’accès et en perte de vitesse.
En mai prochain, si tout va selon l’échéancier, le marché va fermer. Un nouveau va ouvrir loin du Vieux-Québec, au nord du quartier Limoilou, face au Centre Vidéotron. Il s’agira d’un projet beaucoup plus grand, avec plus de 3000 espaces de stationnement, au croisement de deux autoroutes. La Ville prévoit y investir plus de 20 millions