Catherine Genest
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La mode jetable prime partout en banlieue, de Sainte-Foy à Lebourgneuf, mais les quartiers centraux de Québec résistent à la tendance. Qu’est-ce qui explique la quasi-absence de grandes chaînes de prêt-à-porter à (très) bas prix au centre-ville? (…)
Le fast-fashion est un fléau environnemental et éthique sans nom. (…) Pourtant, Saint-Roch, Saint-Jean-Baptiste, Limoilou et Montcalm n’ont jamais cédé à l’appel des sirènes de la fringue (…) Antoine Larrivée, un représentant aux ventes pour la marque basse-vilaine Plenty, vit et travaille à Québec comme dans la métropole. Selon ses observations non scientifiques, bien que réalisées sur le terrain, les gens de la Vieille Capitale seraient plus conscientisés à l’achat local. (…) À Québec, par exemple, tout le monde te parle du Simons. (…) C’est toutefois dans un secteur comme le Faubourg Saint-Jean-Baptiste qu’on est le plus à même d’observer le phénomène. Après tout, c’est sur la rue Saint-Jean extra-muros qu’on retrouve la plus vieille épicerie en Amérique du Nord: J.A. Moisan. Patrick Montminy, propriétaire du Séraphin, y occupe le local de la porte 738 depuis maintenant 21 ans. (…)
En Basse-Ville, GM Développement possède (presque) tous les locaux de la rue Saint-Joseph Est entre de la Couronne et Saint-Dominique. Architectes de la revitalisation post-Mail, ils ont été parmi les premiers à embrasser l’orthographe et l’image de marque «Nouvo» Saint-Roch au début des années 2000. (…)
Selon M. Guillot (GM Développement), les services se diversifieront au centre-ville, et plus particulièrement dans Saint-Roch, si l’administration municipale octroie à GM et aux autres promoteurs immobiliers «le droit de construire en hauteur» des condos et des logements neufs. «La Ville est actuellement en pleine réflexion pour son plan particulier d’urbanisme, le PPU. Plusieurs organisations de Saint-Roch ont déposé un mémoire à l’automne dernier et ce qu’on voit là-dedans, c’est que tous sont d’accord pour dire qu’il faut amener plus de résidents dans Saint-Roch. Même pour les entreprises du secteur, ça faciliterait le recrutement […] puis ça permettrait d’avoir un achalandage supplémentaire, donc des services supplémentaires et des commerces qui se portent encore mieux. Ce serait gagnant pour tout le monde.»
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