Gabriel Béland
La Presse
(Québec) Malgré les plans mis en place par les élus pour favoriser la densification des villes, une proportion de plus en plus importante de Canadiens et de Québécois vivent dans des banlieues où règne l’automobile, toujours plus loin des services de transports en commun.
Cette croissance des banlieues – presque 10 fois plus rapide que celle des centres urbains – est particulièrement forte à Montréal, davantage qu’à Toronto et Vancouver. C’est le constat d’une importante étude menée pour le compte du Conseil canadien d’urbanisme et rendue publique aujourd’hui.
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Cette tendance, qui existe depuis des décennies, ne s’essouffle pas. Elle fait en sorte que de plus en plus de Canadiens ont absolument besoin de la voiture pour vivre – parfois deux ou trois par famille. Sur la même période, le nombre de véhicules de moins de 4500 kg enregistrés au pays a augmenté plus vite (+ 20 %) que la population (+ 11,2 %), selon les données de Statistique Canada.
L’étude, intitulée Still Suburban : Growth in Canadian Suburbs 2006-2016, a comparé la croissance de la population dans quatre types de milieu : les « centres actifs », où il existe plusieurs options de transport autres que la voiture ; les banlieues avec transports en commun bien développés, comme certains quartiers de Longueuil ; les banlieues où l’automobile domine ; et les secteurs périurbains, des endroits presque ruraux où plus de la moitié des travailleurs font du navettage vers la ville.
En 10 ans, la population des « banlieues auto » a crû de 2,4 millions d’habitants, celle des secteurs périurbains, de 314 000 personnes. La population des « centres actifs » n’a augmenté que de 265 000 habitants, celle des banlieues avec transports en commun bien développés, de 215 000 personnes.
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Dans la région métropolitaine de Québec, c’est 97 % de toute la croissance démographique qui s’est faite soit dans des « banlieues auto » (62 %), soit dans des secteurs périurbains (35 %).
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