Yves Miserey
Le Figaro
Les agglomérations américaines qui se sont le plus agrandies depuis 1950 ont vu doubler les jours de forte chaleur en été.
Depuis le mois d’août 2003, on sait que les villes sont beaucoup plus exposées aux canicules que les zones rurales. Le béton, le macadam et les toits qui absorbent l’énergie solaire, l’absence de végétation et d’évaporation ainsi que le dégagement de chaleur des moteurs automobiles contribuent à former ce que les spécialistes appellent des «îlots de chaleur urbains». Le phénomène est surtout nocturne: la chaleur emmagasinée durant la journée est restituée au cours de la nuit. Les différences peuvent parfois être de grande ampleur. «Durant la canicule de 2003, la nuit, il y avait 8°C de moins dans le bois de Boulogne qu’au centre de Paris», rappelle Grégoire Pigeon, de Météo France.
Une étude américaine révèle toutefois que ce constat doit être affiné (Environmental Health Perspectives, octobre 2010). En effet, aux États-Unis, les villes ne sont pas toutes bâties sur le même modèle et ne sont donc pas toutes logées à la même enseigne. L’analyse et la comparaison des données de températures effectuées par l’équipe pilotée par Brian Stone, de l’Institut de technologie d’Atlanta, font ressortir de très grands contrastes. Ils ont ainsi découvert que le nombre de jours de très grosses chaleurs est deux fois plus important dans les villes dont les banlieues ont grignoté les zones rurales périphériques que dans celles qui sont restées à l’intérieur de leurs limites géographiques.