Source: Luc Fournier, Québec Hebdo, le 26 juillet 2010
Le développement résidentiel au nord de Beauport, aux abords de la rue Seigneuriale, pourrait se poursuivre advenant l’agrandissement du périmètre urbain de 150 mètres vers le nord, comme la Ville de Québec prévoit le faire. Les résidents de ce secteur en pleine forêt craignent qu’on y construise un développement semblable au Plateau seigneurial, tout près, où l’on a rasé à peu près tout ce qu’il y avait de végétation.
Ce matin nous avons présenté le fruit de nos recherches sur le Manège militaire de Beauport. Ce bâtiment construit en 1914 pendant la Première Guerre Mondiale qui a servi d’espace d’entrainement pour la milice (aujourd’hui connu sous la réserve militaire) et dès son ouverture il a servi comme camp de concentration. Voici l’extrait audio de notre entrevue de ce matin:
La plupart des gens connaissaient l’existence du Manège militaire de Québec qui a connu une fin tragique alors qu’un incendie très violent l’a détruit un 4 avril en 2008. Toutefois, saviez-vous qu’un autre manège était sur le territoire de la Ville de Québec? C’est certes un bâtiment plus modeste, mais il va tout de même fêter ses 100 ans d’existence en 2014. Voici le fruit de nos recherches et notre visite du Manège militaire de Beauport.
La construction
Le manège a été construit en 1914 au début de la Première Guerre mondiale. Son terrain est donné à la Défense nationale par Joseph-Edouard Bédard, ancien bâtonnier du Québec (1900-1901) et ancien maire, et aussi par Edmond Giroux, agent d’assurance et maire à l’époque du village de Beauport. Selon l’acte de cessation, le bâtiment qui sera construit dans le but « d’encourager l’instruction militaire et la gymnastique dans la paroisse de Beauport ».
Aussi, en relisant l’acte de vente (No 149115 – Beauport), on peut lire cette clause très intéressante:
Si le Gouvernement venait à abandonner ce Manège, le terrain devra nous revenir de plein droit. (…) Le dit Manège sera entretenu par le Cessionnaire à ses dépens. Si pendant deux ans consécutifs le cessionnaire cessait d’employer le dit immeuble comme Manège et de l’entretenir suivant sa destination, cet immeuble ferait retour de plein droit aux cédants ou à leurs représentants légaux et ce sans indemnité de part ou d’autre.
Il faudrait demander aux héritiers des familles Bédard et Giroux s’ils surveillent de près la nature et le niveau d’activité des Forces canadiennes dans ce bâtiment. :-)
Le premier camp de concentration permanent au Québec
C’est un fait sombre et très méconnu, mais la région de Québec a accueilli deux camps de concentration pour emprisonner des citoyens originaires des pays de l’Europe de l’Est pendant la Première Guerre mondiale. Le premier camp au Québec fut emménagé au sous-sol de ce Manège militaire et il a servi à emprisonner environ 12 personnes à la fois pendant les années 1914 à 1916. Le second camp avait été établi à Shannon en 1915 sur le site du Camp militaire Valcartier ouvert l’année précédente.
Les prisonniers étaient d’origine ukrainienne, austro-hongroise, suisse, russe, turque et bien évidemment allemande. Selon le récit de plusieurs sources, les prisonniers étaient très bien traités aux deux endroits. Les prisonniers se plaignaient d’ailleurs du manque d’activités pour se désennuyer dans l’édifice de Beauport. On emprisonnait des familles entières incluant les enfants à cette époque. Il a été impossible de savoir si des enfants ont été détenus à Beauport même.
D’ailleurs, une cérémonie de commémoration de ce troublant fait historique a été tenue devant l’édifice le 30 septembre 2006:
La plaque de cuivre extérieur de 2006 a été malheureusement volée. L’association a produit une seconde plaque qui a été installé à l’intérieur.
Les prisonniers ont des noms
Voici des noms de personnes qui ont été détenus à Beauport. Cette liste partielle a été compilée grâce aux informations sur le site de l’Association ukrainienne-canadienne des droits civils. Les « roll call » officiels auraient été détruits.
Todar Chernei
Georgie Meroniuk
Mille Cvitkovic
John Sokolowsky (Autriche)
Antoni Swiertkowski
Nikola Derryk (Autriche)
Frans Travinczek
Les occupants militaires à travers les années
Dès sa construction, il accueille le 87th Quebec Regiment qui changera de nom pour le Régiment de Québec en 1920. Ce régiment est déménagé en 1942 pendant la Deuxième Guerre mondiale dans les Maritimes et plus tard à Terre-Neuve jusqu’en 1954. Il revient alors à Beauport jusqu’à son démantèlement en 1954. Plusieurs unités se succèdent dont les Voltigeurs jusqu’en 1970, année où 713e (Québec) Escadron des communications s’installa jusqu’à ce jour. Les Voltigeurs avaient amménagé l’escalier pour que les pièces d’artillerie puisse être entré à l’intérieur, les roues passant de chaque côté de l’escalier.
Le 713e Régiment des communications (Beauport)
L’unité voit le jour en 1920 sous l’appellation de la 5e compagnie du Corps royal canadien des signaux et elle est localisée au Manège militaire de la Grande-Allée. Avec le temps, l’utilisation des ondes radio dans les opérations militaires prend de plus en plus d’importance et celle de l’unité s’en suit. En 1922, elle devient le 5 Signals Battalion Canadian Corps of Signals. En 1970, elle déménage finalement à Beauport sous l’appellation du 713e (Québec) Escadron des communications pour devenir un régiment et prend son nom actuel du 713e Régiment des communications (Beauport). L’emblème du 713e Régiment des communications
Le bâtiment aujourd’hui
Le bâtiment semble avoir changé de revêtement extérieur. La couleur de la brique ne semble pas celle d’origine. D’ailleurs sur les photos les plus anciennes, il n’y avait pas de brique sur les côtés. La hauteur des deux tours a été abaissée. Selon le 713e régiment, les tours actuelles étaient là en 1970 lorsqu’ils ont pris possession des lieux. L’arrière du bâtiment est en bois recouvert de tôle métallique. L’arrière du manège. L’extension sert de bric-à-brac, tel que le montre la photo de droite.
Lorsqu’on rentre par la porte d’en avant, on arrive dans un court corridor bordé par quelques bureaux. Au bout du corridor, on se rend dans le gymnase. Le plafond de la salle de gymnase a été abaissé pour permettre son isolation. Originalement, le bâtiment avait un plafond cathédrale. Il y a un mess au rez-de-chaussée. La salle principal, utilisée entre autre comme gymnase. Le mess du rez-de-chaussé. On montre à droite la cloche qui trône dans tous(?) les mess des Forces. Celui la fait sonner paie la tournée!
Le deuxième étage est occupé principalement par le mess des officiers. Le troisième étage donne l’accès aux combles du gymnase et à quelques bureaux, dont ceux à l’intérieur des tours.
Le sous-sol de l’édifice contient la machinerie pour le chauffage. Il y a des salles de bain et douches et une salle de conférence. L’ancienne voûte cryptographique avec ses 4 serrures distinctes (clés détenues par 8 personnes) est maintenant vide puisqu’elle a été déménagée. Vers l’arrière du sous-sol, on peut voir l’ancienne voûte des armes. Dans le sous-sol, nous n’avons pas vu de traces témoignant de son ancienne utilisation en tant que centre de détention. Le plus très jeune escalier menant au sous-sol, et l’ancienne voûte cryptographique aux 4 serrures À gauche, la salle de conférence. Au bout, la trappe semblait connecter avec l’exterieur du bâtiment lors d’un autre temps. À droite, on voit la salle des machines.
Le Bureau d’examen des édifices patrimoniaux du gouvernement fédéral a reconnu la valeur patrimoniale de l’édifice en 1991.
Le 713e Régiment est maintenant installé aussi dans l’ancien local d’Ameublement Tanguay sur le boulevard Ste-Anne. Les activités principales ont été déménagées dans ce nouveau bâtiment plus grand. Le bureau de Commandant et une armoire à souvenir. Les combles, maintenant isolés. Standard drill plan, document sur lequel le manège est basé. À droite, le compte rendu des activités du 7 décembre 1921.
Source : Michel Bédard, Beauport Express, le 8 juillet 2010
Des citoyens n’étaient pas bien informés quand ils ont dit que ce réservoir ne servait plus depuis 20 ans. Selon les données du service des travaux publics de la Ville de Québec, le volume d’eau de la tour de Courville est de 4 566 mètres cubes et sa hauteur d’eau maximale de 45,7 mètres. «Le volume d’eau dans le réservoir sert à garantir une protection incendie adéquate au secteur. Plus le réservoir est plein, plus le volume de protection est élevé. La hauteur d’eau dans le réservoir détermine le niveau de pression dans le réseau d’aqueduc du secteur. Pour maintenir une pression adéquate, nous conservons le niveau d’eau près du sommet.
Un nouveau projet immobilier voit le jour dans l’ancien Centre d’accueil 5e saison abandonné. Une grande affiche a été installée au coin du boulvevard Hawey et avenue de Lisieux à Beauport. On parle de 60 unités de condos construits à même le bâtiment actuel. Ce site a une vue impressionnante sur la Ville de Québec et sur le fleuve. Il y a plus d’informations sur le site de DuProprio et sur le site de Constructions Ulysse.
Ce terrain s’étend au nord et il comprend aussi l’ancien emplacement de la redoute de Montcalm qui n’a jamais été mis en valeur par l’ancienne Ville de Beauport ni l’arrondissement actuel. D’ailleurs, la Société d’art et d’histoire de Beauport s’oppose farouchement au développement immobilier sur ce site.
Voici quelques des photos prises et vidéos (1, 2, 3) produites par un groupe d’exploration urbaine à l’intérieur du bâtiment abandonné.
Source : Pierre Pelchat, Le Soleil, le 15 juillet 2010
La possibilité que le pont de l’Île-d’Orléans soit remplacé par une nouvelle structure n’est pas écartée par le ministère des Transports.
Dans un entretien avec Le Soleil, le directeur de Transports Québec pour la région de la Capitale-Nationale n’a toutefois pas voulu commenter cette hypothèse, tout en ne la rejetant pas.
Par Nicolas Roberge le 2 juillet 2010 Commentaires fermés sur La province du Saint-Cœur de Marie a 70 ans
Michel Bédard
Beauport Express
Après s’être établie à Stadacona et Limoilou en 1899, la congrégation ouvre une maison sur l’avenue des Cascades, à Beauport, en 1940. Un pensionnat dirigé par les religieuses voit le jour en 1964. Elles y enseigneront pendant plus de 50 ans avant de transférer la direction à un laïc, Richard Morin, toujours en poste aujourd’hui.
Je prends le temps de découvrir ma ville depuis quelques temps. J’habite l’arrondissement Beauport et je decouvre des magnifiques lieux historiques. Des lieux qui sont très peu mis en valeur par les autorités municipales.
Voici des photos de la forêt urbaine, de la rivière Beauport et des ruines du moulin de Robert Giffard. À ma grande surprise, il n’y a aucune affiche explicative concernant les ruines du moulin.
La Maison Girardin conserve encore plusieurs éléments qui témoignent des premières constructions : panne faîtière, cordon de cheminée, traces de la ligne de toit, vestiges de fondations. Ses murs pignons renferment deux grands âtres en pierre de taille. Sa charpente nous fournit les indices des étapes de construction de la maison actuelle. À l’intérieur de ses murs épais et blanchis, sous son toit patiné par le temps, la maison respire encore la vie qui l’animait autrefois.
L’emplacement fut d’abord le site de deux habitations successives en bois : la première, une maison en colombages construite par Vincent Brunet au début du 18e siècle; et la seconde dans les années 1760 par Charles Vallée. Cette dernière, construite en pièces sur pièces, sera acquise en 1782 par Joseph Bédard qui y ajoutera une boutique de forge.
Deux ans plus tard, la propriété passera aux mains d’Ignace Girard dit Girardin, forgeron. C’est ce dernier qui construisit la maison de pierre actuelle, probablement vers 1800. Lorsqu’il meurt en 1807, l’apparence extérieure du bâtiment est identique à ce que l’on voit aujourd’hui. La maison restera dans la famille Girardin jusqu’en 1925, année où Jacques-Cléophas la vend aux religieuses de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal.
Cette maison abrite aujourd’hui le centre d’interprétation de l’arrondissement historique de Beauport. Il est possible de la visiter.
Ce centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation (CRJDA) est fermé depuis le 17 septembre 1996. Il avait été vendu en 2007 par la Corporation d’hébergement du Québec (le bras immobilier du Ministère de la Santé) à Développement Olymbec (2004) Inc. pour la somme de 750 000$. Il a été ensuite revendu à 9216-8418 Québec Inc. au printemps 2010 pour 2 millions. Cette dernière compagnie est détenue par les courtiers immobiliers Richard Paradis et Denis Morin.
L’apparence extérieur du bâtiment semble en bon état, mais la plupart des vitres sont cassées et cela doit avoir malheureusement laisser l’eau de pluie faire des dégats à l’intérieur. Le Ministère de l’environnement a d’ailleurs identité plusieurs contaminations de produits toxiques sur le site. C’est un spot superbe avec une très belle vue sur le fleuve. Le seul hic c’est son voisin. La carrière d’Unibéton est juste à côté et une simple clôture nous sépare du précipice.
Ce bâtiment est situé au 2475, avenue de la Pagode (anciennement avenue Saint-Viateur) tout près de l’avenue St-David à Beauport. Quelqu’un sait qu’est-ce que les nouveaux acheteurs prévoient en faire?